Chapitre 6 – L’éveil du lien

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Ivy

Je ne peux plus respirer.

Leur chaleur m’enveloppe.

Leur présence m’écrase.

Et pourtant, au lieu de fuir, mon corps cherche le leur.

C’est insensé. Dangereux.

Mais c’est là.

Dans mon sang. Dans mes os.

— Arrêtez… soufflé-je, la voix tremblante.

Lyam m’observe, un sourire amusé au coin des lèvres.

— Arrêter quoi, Ivy ?

Kael se penche à mon oreille, sa voix un murmure brûlant.

— Dis-nous ce que tu ressens.

Je ferme les yeux, secouant la tête.

Non. Je ne peux pas.

Je ne dois pas.

Mais alors Soren avance, et son regard m’anéantit.

— Ce n’est pas une question de choix, murmure-t-il.

Il tend la main, ses doigts frôlent ma joue.

Un choc traverse ma peau, se répand dans mon être.

Je sursaute, le souffle coupé.

— C’est une certitude.

Le sol semble se dérober sous moi.

Leurs regards me consument.

Et dans ma poitrine, quelque chose se brise.

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Lyam

Elle lutte encore.

Mais elle sait.

Son corps nous reconnaît. Son âme nous appelle.

Je tends la main et effleure son cou du bout des doigts.

Elle frissonne violemment.

— Tu le sens, Ivy ?

Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun son ne sort.

Je glisse mes doigts sous son menton, relevant son visage vers moi.

— Tu es à nous.

Elle secoue la tête, les yeux brillants de refus.

Mais ce n’est pas un refus.

C’est une peur.

Une peur teintée de désir.

Et c’est encore plus enivrant.

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Kael

Elle est en feu.

Et je veux la voir brûler jusqu’à la cendre.

Je me glisse derrière elle, mon torse frôlant son dos.

Elle tressaille, son souffle saccadé.

Je laisse mes doigts effleurer lentement sa taille.

— Pourquoi tu résistes encore ?

Elle se mord la lèvre.

— Parce que je ne veux pas.

Je ris doucement.

— Mens encore, Ivy.

Je sens son trouble, son hésitation.

Elle est à un souffle de basculer.

Et il suffirait d’un rien…

D’une caresse.

D’un murmure.

D’une vérité qu’elle refuse d’entendre.

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Soren

Je vois la peur dans ses yeux.

Pas celle du danger.

Celle de l’inconnu.

Celle du vertige avant la chute.

Je tends la main et effleure son poignet.

Sa peau réagit instantanément.

Elle sursaute, haletante.

— Arrête…

Sa voix tremble.

Je resserre doucement ma prise.

— Arrêter quoi, Ivy ?

Elle secoue la tête, perdue.

— De me troubler.

Je souris légèrement.

— Ce n’est pas nous.

Elle fronce les sourcils.

— Alors c’est quoi ?

Je la fixe, ancrant mon regard dans le sien.

— C’est toi.

Son souffle se bloque.

Et en cet instant, je sais qu’elle est perdue.

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Ivy

Je tremble.

Tout mon corps me trahit.

Mes pensées se brouillent.

Leur présence me submerge, m’anéantit.

Mais le pire…

C’est que je n’ai plus envie de fuir.

Lyam approche, son regard brûlant.

— Laisse-toi aller.

Kael glisse ses doigts sur ma nuque, et un frisson violent me traverse.

— Arrête de te mentir.

Soren se tient juste là, impassible, dominant tout.

— Accepte ce qui est déjà en toi.

Le silence s’étire.

Mon cœur bat trop fort.

Et puis…

Je cède.

Je ferme les yeux.

Et dans l’obscurité, je sens leur emprise se refermer sur moi.

Ivy

Je perds pied.

Leur chaleur m’enveloppe, me consume, me pousse vers un gouffre dont je ne reviendrai pas.

Et pourtant, je ne lutte plus.

Le silence est devenu une onde vibrante autour de nous, chargée de quelque chose d’invisible. De terrifiant.

De fatal.

— Regarde-moi, murmure Lyam.

Je lève les yeux, accrochée à ce regard sombre, à cette force qui m’arrache le souffle.

Sa main effleure ma joue, lente, possessive.

Un frisson me traverse, me broie.

— Dis-moi que tu ne ressens rien, souffle-t-il.

Les mots se coincent dans ma gorge.

Parce que ce serait un mensonge.

Et il le sait.

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Kael

Je la veux.

Mais pas seulement son corps.

Je veux son abandon, son souffle tremblant, cette ombre d’hésitation avant la chute.

Je me glisse derrière elle, son dos frémissant contre mon torse.

Elle tressaille, tente de s’éloigner, mais je la retiens d’une pression ferme sur sa taille.

— Arrête de fuir, Ivy.

Ma voix est un murmure, une caresse brûlante contre son oreille.

Elle inspire brusquement, comme si elle étouffait.

Je sens chaque battement de son cœur, chaque respiration saccadée.

Et je souris.

Elle est piégée.

Non par nous.

Par elle-même.

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Soren

Elle tremble entre nous, vacille sous l’intensité de ce qu’elle refuse de nommer.

Je m’approche lentement, sentant la tension irradier d’elle comme un feu ardent.

— Tu ne comprends pas encore, murmuré-je.

Elle lève les yeux vers moi, perdue.

— Qu’est-ce que je devrais comprendre ?

Ma main se lève, effleure son cou.

Elle se fige.

Puis frissonne violemment.

— Que ce n’est pas une faiblesse, Ivy.

Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun son ne sort.

Je me penche, ancrant mon regard dans le sien.

— C’est un appel.

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Ivy

Un appel.

Le mot résonne en moi, frappe quelque chose d’enfoui.

Je ne peux pas.

Je ne dois pas.

Mais quand Lyam glisse ses doigts sur ma nuque, quand Kael murmure mon prénom contre ma peau, quand Soren m’observe comme si je lui appartenais déjà…

Je cède.

Un souffle tremblant s’échappe de mes lèvres.

Leurs présences sont écrasantes.

Envahissantes.

Et pourtant…

Je ne veux plus qu’elles disparaissent.

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Lyam

Elle flanche.

Elle vacille.

Elle se perd.

Et c’est la plus belle chose que j’aie jamais vue.

Je glisse ma main sous son menton, l’obligeant à me regarder.

— Ne mens plus, Ivy.

Elle fronce les sourcils, se débat faiblement contre ses propres démons.

Mais c’est fini.

Elle nous appartient déjà.

Et elle le sait.

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Kael

Je ris doucement contre sa peau.

— Regarde-toi…

Elle tressaille, la respiration erratique.

— Tu es en train de tomber, Ivy.

Elle ferme les yeux, secoue la tête.

— Non…

Je glisse mes lèvres contre sa tempe, si près qu’elle frissonne encore.

— Si.

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Soren

Elle s’abandonne.

C’est lent. Précis.

Un frémissement dans son souffle, une tension qui se relâche.

Elle ne se l’avoue pas encore.

Mais elle nous a déjà choisis.

Je tends la main.

Mes doigts rencontrent sa peau.

Et cette fois…

Elle ne recule pas.

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Ivy

Je suis perdue.

Et dans leur étreinte brûlante, je réalise…

Que je ne veux pas être retrouvée.