Point de vue de Gianna
Le réveil de Gianna vibra doucement sur sa table de nuit. Elle ouvrit les yeux, s’étira lentement et jeta un coup d’œil vers l’heure affichée sur son téléphone. Encore une journée qui commençait, et étrangement, elle n’avait plus cette sensation d’être étrangère à sa propre vie. Tout commençait à lui sembler naturel, comme si elle avait enfin trouvé sa place. D’un pas encore engourdi par le sommeil, elle se dirigea vers la chambre de sa petite sœur pour la réveiller. Giulia grogna un peu avant d’ouvrir un œil et de se redresser en bâillant. — Debout, petite marmotte, sinon on va être en retard. Giulia fit une moue boudeuse mais obéit. Pendant qu’elle s’habillait, Gianna descendit préparer le petit-déjeuner. Une routine simple, mais qui lui apportait une certaine stabilité. Une demi-heure plus tard, après avoir déposé Giulia devant l’école avec un sourire et un signe de la main, Gianna enfourcha son scooter et prit la direction de l’université. Sur le campus, elle retrouva Stella, son amie depuis quelques semaines. Dynamique et toujours de bonne humeur, Stella avait le don de la mettre à l’aise. — T’as encore fait tourner des têtes en arrivant, murmura Stella avec un sourire en coin. Gianna leva les yeux au ciel. — Raconte pas n’importe quoi. — Oh que si ! Et surtout un certain Nathan Parker… Gianna sentit un regard posé sur elle avant même de se retourner. Nathan était appuyé contre un mur non loin, un sourire discret aux lèvres. Grand, brun, avec un style soigné, il avait ce genre d’aura qui attirait naturellement l’attention. Depuis quelques jours, il trouvait toujours un moyen d’être dans son entourage. — Il va encore venir te parler, t’es prête ? chuchota Stella en lui lançant un regard complice. — Tais-toi, souffla Gianna, tentant de cacher son amusement. Nathan s’approcha d’elles avec un air détendu. — Salut, Gianna. Toujours aussi pressée le matin ? Elle haussa un sourcil. — Je suis plutôt efficace. — Je vois ça. (Il marqua une pause.) D’ailleurs, si tu veux, on pourrait réviser ensemble pour le prochain examen. J’ai quelques fiches qui pourraient t’aider. Gianna hésita. Elle savait qu’il cherchait à se rapprocher, mais elle n’était pas certaine de vouloir lui donner de faux espoirs. Avant qu’elle ne puisse répondre, Stella prit les devants. — C’est une super idée ! Gianna a parfois du mal à se poser pour réviser, ça lui ferait du bien d’avoir un binôme. Gianna lui lança un regard assassin, mais Stella se contenta de lui adresser un sourire angélique. — D’accord, pourquoi pas, répondit-elle finalement. Nathan sembla satisfait de sa réponse, et après un dernier échange, il les laissa rejoindre leur cours. La journée passa rapidement, entre les cours, les discussions avec Stella et les quelques échanges furtifs avec Nathan. Une fois ses cours terminés, Gianna enfourcha son scooter et rentra directement à la maison. Comme d’habitude, Bianca arriva un peu plus tard, après avoir déposé sa voiture. Elles dînèrent ensemble, échangeant sur leur journée avant de se préparer pour la soirée. — Ce soir, c’est une grosse soirée au Velvet, il va y avoir du monde, annonça Bianca en attachant ses cheveux. Gianna hocha la tête. Sa vie était bien réglée maintenant, entre l’université et ses soirées au club avec Bianca. Un équilibre fragile, mais qu’elle commençait à apprécier. Un mois passa. Un mois où Gianna continua de jongler entre ses études et ses soirées avec Bianca. Un mois où Nathan tenta progressivement de se faire une place dans sa vie. Et pendant ce temps, à des milliers de kilomètres de là, en Italie, une autre histoire se préparait. Rocco Ferraro allait bientôt poser le pied à New York. Point de vue de Rocco Le mois s’était écoulé plus vite que prévu, les derniers préparatifs bouclés. Rocco se trouvait désormais sur le tarmac de l’aéroport privé, face à son jet privé, impeccablement stationné. Tout autour, l’air de l’Italie semblait encore porter un peu de la chaleur du pays, mais cela n’allait pas durer longtemps. Ce voyage à New York marquait une étape décisive pour lui et pour l’avenir de l’empire familial. Antonio, fidèle à son poste, attendait déjà à côté de l’avion, l’air tranquille, bien que son regard trahissait l’importance du voyage. Le jet n’était pas seulement un moyen de transport, il symbolisait le pouvoir qu’ils avaient accumulé au fil des années. — Tout est prêt ? demanda Antonio en s’approchant, un léger sourire sur les lèvres. — Prêt à partir, répondit Rocco, d’un ton calme mais déterminé. Ils montèrent à bord du jet, où l’équipage les accueillit. L’intérieur était exactement ce qu’on pouvait attendre d’un jet privé de leur envergure : élégance, confort, technologie de pointe. Les sièges en cuir, la décoration soignée, et l’atmosphère feutrée qui y régnait reflétaient parfaitement l’image qu’ils voulaient projeter. Rocco s’installa près de la fenêtre, observant la vue s’éloigner. Les lumières de Rome étaient encore visibles, mais elles s’effaçaient peu à peu à mesure que l’avion prenait de l’altitude. Il laissa échapper un léger soupir, se préparant mentalement pour ce qui allait se passer une fois à New York. Antonio s’assit en face de lui, l’air détendu, mais Rocco savait qu’il était aussi nerveux, même s’il n’était pas du genre à le montrer. — C’est maintenant qu’on entre dans le vif du sujet. Ce partenariat, ce n’est pas juste une affaire, c’est l’avenir de tout. Rocco fixa son ami, un regard ferme. Il savait qu’Antonio comprenait parfaitement la portée de ce voyage. — Je sais, c’est pour ça qu’on doit être à la hauteur. Le jet traversait désormais les nuages, direction New York. Les heures allaient passer rapidement. Et Rocco savait qu’une fois là-bas, tout changerait. Ses ambitions se jouaient à ce moment précis. Les affaires, les alliances, tout allait se décider. — Ce ne sera pas simple. dit Rocco en baissant les yeux vers ses mains. Mais c’est le seul chemin. Antonio le regarda un instant, un sourire en coin. — Tu te soucies trop de tout. Tout va bien se passer. Rocco ne répondit pas immédiatement, laissant le silence s’installer entre eux. Ils savaient tous les deux qu’une fois arrivés, le jeu commencerait pour de bon. À New York, tout était différent. Les règles aussi.Gianna – La vie avait repris son cours. En apparence, du moins. Les jours s’étaient enchaînés avec une mécanique presque froide. Réveil à l’aube, petit-déjeuner rapide avec Giulia – qui, bien que fatiguée, souriait à nouveau –, puis trajet jusqu’à l’université, cours, retour à la maison, et enfin, le soir, direction le Velvet. Gianna s’était remise dans le mouvement, comme on remonte une montre détraquée. Mais au fond d’elle, quelque chose sonnait faux. Il y avait ce vide. Silencieux. Constant. Une sorte d’absence sourde qui la suivait partout, même dans ses rêves. Rocco était parti depuis une semaine. Elle ne l’avait pas revu depuis leur rencontre devant la clinique. Pas de message. Pas d’appel. Pas même une énième provocation lâchée au hasard. Rien. Il était reparti comme il était venu : de manière brutale, imprévisible. Et elle… elle s’en trouvait déstabilisée. Elle n’avait jamais compté sur lui. Elle ne s’était jamais permis de penser à lui autrement que comme une
Gianna – Le silence de la chambre d’hôpital n’avait rien de rassurant. Même avec tous les appareils qui bipaient doucement, même avec le souffle paisible de Giulia endormie à côté d’elle, Gianna sentait son cœur marteler sa poitrine comme s’il refusait de se calmer. L’opération s’était bien passée. Les médecins l’avaient dit avec un calme professionnel, presque froid. Mais après des heures d’attente à se torturer l’esprit, le mot “réussi” n’avait pas suffi à la rassurer. Elle était restée assise là, sans bouger, la main serrée dans celle de sa sœur, comme si le moindre relâchement allait faire tout s’effondrer. Elle observait Giulia. Son petit visage pâle, les cernes sous ses yeux, les mèches brunes collées à son front. Fragile, et pourtant si forte. Gianna aurait voulu pleurer, mais ses larmes étaient restées coincées quelque part, trop profondes. Elle avait le cœur en miettes et les pensées en désordre. Et parmi ces pensées… il y avait lui. Rocco. Il ne l’avait jamai
Point de vue Gianna Le téléphone vibra tôt ce matin-là. Encore groggy, Gianna tendit la main pour attraper l’appareil. Son cœur se serra aussitôt en voyant le nom de l’hôpital affiché à l’écran. — Allô ? — Bonjour Mademoiselle Gianna, ici l’hôpital Mount Sinai. Je vous appelle pour vous informer que les frais d’hospitalisation et la chirurgie de Giulia ont été entièrement pris en charge. L’intervention est programmée pour vendredi matin. Tous les spécialistes nécessaires sont disponibles, et les médicaments ont été commandés. Gianna mit quelques secondes à répondre. — Mais… comment ? Qui… ? — Nous avons reçu les documents d’un cabinet d’avocats privés ce matin, avec ordre de procéder immédiatement. Tout est réglé. Il ne vous reste qu’à signer le consentement familial ce soir. Elle remercia à peine, la voix étranglée, puis raccrocha. Elle resta un long moment à fixer l’écran noir de son téléphone, incapable de bouger. Le soulagement, violent, se heurta à un nœud plus pr
Point de vue Gianna Les couloirs blancs de l’hôpital semblaient s’étirer à l’infini. Gianna avançait mécaniquement, le visage figé, les épaules basses, le cœur en lambeaux. Elle avait l’impression de flotter dans une bulle sourde, incapable d’entendre autre chose que les battements précipités de son propre cœur. Elle revoyait sans cesse le visage du médecin, la froideur contenue dans ses mots, le prix inatteignable qui planait comme une condamnation au-dessus de Giulia. En rentrant chez elle, elle poussa la porte sans même sentir ses doigts tourner la poignée. L’appartement était calme, trop calme. Bianca était là, assise sur le canapé, le visage fatigué. Elle se leva en voyant Gianna entrer. — Tu as pu parler à M. Eric ? demanda-t-elle doucement. Gianna hocha la tête, puis se laissa tomber dans le fauteuil, vidée. — Il ne peut pas m’aider. Pas maintenant. Pas assez vite. Un silence s’installa. Bianca ne posa pas de questions. Elle se contenta de s’asseoir près d’elle, l
Point de vue GuiliaGiulia se sentait étrange. Un vertige familier l'envahit alors qu'elle était assise sur son banc à l'école. Elle avait souvent eu ces sensations de malaise ces derniers temps, mais jamais aussi intenses. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu'elle se leva, cherchant un coin calme. La dernière chose dont elle se souciait était l'infirmerie, mais ses jambes ne lui obéissaient plus. Avant qu'elle n'ait pu faire un seul pas, tout s'obscurcit autour d'elle, et le sol sembla se dérober sous ses pieds.Point de vue GiannaPendant ce temps, à l’université, Gianna était plongée dans une conférence sur la psychologie sociale, mais l’adrénaline qu’elle ressentait n’avait rien à voir avec les sujets abordés en classe. Alors que son professeur parlait, son téléphone vibra dans sa poche. Elle sortit discrètement son appareil, s'attendant à un message sans importance. Mais en voyant l’appel provenant de l’école, elle sentit un frisson d’inquiétude courir le long de son échine.E
Point de vue de Gianna Le silence du matin pesait sur son esprit. Assise à la table de la cuisine, une tasse de café entre les mains, Gianna fixait un point invisible devant elle. Bianca lui avait posé des questions la veille, mais elle n’avait pas su quoi répondre. Rocco. Il hantait ses pensées bien plus qu’elle ne voulait l’admettre.Elle serra la céramique chaude entre ses doigts, cherchant à se recentrer. Pourtant, une phrase revenait en boucle dans son esprit, comme une mélodie entêtante dont elle ne parvenait pas à se défaire."Rappelle-toi une chose, Gianna : je ne perds jamais."Ces mots la poursuivaient, l’agaçaient, la troublaient. Il les avait prononcés avec cette assurance arrogante qui lui était propre, avec cette certitude absolue qu’il finirait par l’avoir. Et le pire, c’était qu’une infime partie d’elle se demandait s’il n’avait pas raison.Prenant une profonde inspiration, elle tenta de repousser cette idée. Rocco Solano ne gagnerait pas. Pas contre elle.Point de vu