Chapitre 1 Je vous en supplie ! Sauvez-moi !

Merville, Club X.

Ce jour-là, Camille Leroy venait d'obtenir son diplôme de l'université, une école prestigieuse.

Elle n'avait même pas eu le temps de rentrer chez elle pour célébrer.

Son propre père l'avait droguée et l'avait vendue pour cent mille euros à un groupe de vieux sordides du club.

Une fois sortie du salon privé, l'effet de la drogue menaçait déjà d'embrumer son esprit.

Dans le couloir, son minois de poupée s'empourprait d'un rouge troublant, tandis qu'elle fixait avec terreur les hommes qui l'encerclaient.

« N'approchez pas, ou... ou j'appelle la police... »

Le meneur, exhibant ses dents jaunies, s'est approché de Camille en brandissant son fouet en cuir et a ricané : « Vas-y, appelle la police, on verra bien qui arrivera le premier : les flics ou nous... »

« Ma petite, n'aie pas peur, on va te faire du bien... »

Les oreilles de Camille bourdonnaient.

Elle savait que son père était un joueur invétéré.

Pendant ces années d'université, elle avait vécu de ses petits boulots, sans jamais lui demander le moindre centime.

Elle n'aurait jamais cru qu'il irait jusqu'à la vendre pour rembourser ses dettes de jeu !

Camille a encore essayé de fuir, mais ses jambes faibles ne lui répondaient plus.

Elle a trébuché et est tombée lourdement au sol, impuissante face à ces hommes qui la dévoraient du regard comme des prédateurs devant leur proie.

C'est à ce moment-là que la porte du salon, sur sa gauche, s'est brusquement ouverte.

Une paire de chaussures en cuir noir, faites main, est apparue devant Camille.

Plus haut, elle a distingué un pantalon impeccable, puis un visage aux traits ciselés, à la fois beau et mystérieux.

L'homme a baissé légèrement les yeux, ses prunelles noires, profondes comme un abîme : froides mais envoûtantes.

Devant lui, Camille a eu un inexplicable sentiment de sécurité.

Elle s'est agrippée précipitamment à son pantalon, le suppliant en larmes : « Monsieur, je vous en prie, aidez-moi, ils m'ont droguée ! »

L'homme a jeté un regard sombre et froid sur Camille, les sourcils légèrement froncés, une ombre de contrariété a traversé son visage.

Il s'est penché vers elle, tendant un long bras.

« Merci ! Merci... »

Au moment où Camille, pleine d'espoir, a tendu la main, croyant qu'il allait l'aider à se relever, l'homme a évité la sienne et a repoussé froidement celle qui s'agrippait à son pantalon.

En tant que PDG de MK, le premier groupe mondiale, Martin n'était jamais du genre à s'attendrir.

« Monsieur Bernard ! »

Lucas Gilbert, son assistant, s'est empressé de lui tendre un mouchoir.

Martin l'a pris froidement et a essuyé avec force la paume qui avait touché Camille, puis a jeté le mouchoir au sol avec dégoût avant de partir sans un regard.

Lucas s'est apprêté à le suivre, mais avant de partir, il a jeté machinalement un coup d'œil à Camille. Une vive surprise a traversé son regard.

Mais Martin s'était déjà éloigné, alors Lucas s'est dépêché de le rattraper.

Dans le couloir, les quelques hommes bedonnants ont repris leurs esprits après leur frayeur et se sont de nouveau tournés vers Camille d'un air malveillant.

« Petite, tu ne connais vraiment pas ta place. Tu crois qu'un PDG de MK va venir à ton secours ?Tu ferais mieux de te montrer docile... »

Ils ont encerclé Camille avec avidité...

À l'entrée, une Maybach aux lignes épurées se fondait dans l'obscurité profonde.

Voyant Martin sortir le visage sombre, le chauffeur s'est empressé de lui ouvrir la portière, respectueusement.

Une fois l'homme distingué installé à l'arrière, Lucas, qui l'avait rejoint, s'est approché rapidement et s'est penché pour lui murmurer quelques chose à l'oreille : « M. Bernard... »

Après avoir entendu ces mots, une lueur d'inquiétude a traversé le beau visage de Martin, son regard s'est soudain durci.

« Va la chercher tout de suite ! »

...

Le lendemain.

Camille s'est réveillée en sursaut d'un cauchemar.

« Non ! »

Elle s'est redressée sur le lit, en sueur.

La couette de soie a glissé de son corps, révélant la peau nue de Camille, couverte de marques de baisers.

Ses vêtements jonchaient le sol, ainsi qu'une dizaine de préservatifs usagés...

Preuve éloquent de l'intensité de la nuit passée.

Serrant la couette contre elle, honteuse et en colère, Camille a lancé un regard à l'homme sur le canapé qui fumait. Les yeux embués de larmes, elle a murmuré : « Qu'est-ce que tu m'as fait... »

Le visage de Martin, d'une beauté incomparable, était enveloppé d'un nuage de fumée.

À ce moment-là, il fixait intensément l'écran de son téléphone, l'air préoccupé.

En entendant Camille, il a écrasé sa cigarette et s'est levé pour s'approcher du lit, déboutonnant le col de sa chemise.

« C'est plutôt à toi de me dire ce que tu m'as fait. »

En voyant sa clavicule, également couvert de traces de baisers, Camille est restée stupéfaite. Des souvenirs fragmentés ont commencé à se recomposer dans sa tête.

Elle s'est vaguement souvenue...

La nuit dernière, après avoir été droguée, elle avait failli se faire violer par ces vieux types dans le couloir, mais c'est l'assistant de cet homme qui l'avait sauvée. Ensuite, on l'avait emmenée dans une voiture.

Mais à ce moment-là, la drogue avait fait effet, et elle n'avait pu suivre que ses instincts, se jetant sur l'homme devant elle avec une faim désespérée...

En pensant à cela, Camille, le visage en feu, a de nouveau jeté un œil aux préservatifs dispersés au sol.

La veille, elle l'avait presque drainé...

« Merci de m'avoir sauvée... »

Elle a baissé les yeux, n'osant plus croiser le regard de l'homme.

À peine avait-elle fini de parler qu'on lui a jeté une carte de visite.

Il n'y avait que quelques mots dessus : « Groupe MK : Martin Bernard ».

Même sans aucune annotation, à Merville, personne n'ignorait le nom de Martin Bernard. Dans cette ville qu'on surnomme la ville de lumière, cet homme, beau comme un dieu, régnait en maître absolu.

Lorsque Camille a levé les yeux, sans comprendre, la voix froide et magnétique de Martin a résonné : « J'ai besoin d'une secrétaire. Dix mille euros par mois. Tu seras en charge de tout, aussi bien professionnellement... que personnellement. »

Une secrétaire de dix mille par mois ?

Camille a écarquillé les yeux, stupéfaite, « Il y a tant de gens talentueux qui se battent pour entrer chez Groupe MK. Pourquoi moi ? »

Martin a plongé son regard dans ses yeux presque, puis s'est soudain penché vers elle, effleurant doucement le lobe de son oreille du bout de ses doigts rugueux, « Si je te dis que c'est à cause de ce grain de beauté rouge, tu me croirais ? »