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Greyson m'avait mordue, marquée et enlevée à mon compagnon prédestiné. Il m'avait aussi apparemment ressuscitée après m'avoir tuée enfant. C'était cette dernière chose que j'essayais encore de comprendre. J'étais toute prête pour un bon vieux meurtre à l'ancienne, mais pas avant d'avoir trouvé comment rompre le lien avec Greyson. Je devais aussi savoir si j'étais devenue un vampire maintenant et s'il y avait un moyen de guérir ma louve... même si je n'étais pas sûre à cent pour cent de ce que je devais guérir.

Je ne me souvenais pas de grand-chose de la nuit dernière, quand Greyson m'avait forcée à me transformer, mais ce dont je me rappelais, c'était le visage horrifié d'Asher, mon désir désespéré de boire son sang, et la douleur quand il avait rompu le lien. Je parierais que j'étais devenue une louve vampire.

Bon sang ! J'espère que cette merde est réversible.

Les réponses d'abord, le bain de sang ensuite.

J'ai glissé mes pieds dans des chaussures adaptées à la course, puisque j'étais certaine d'en avoir besoin, et je suis repartie en direction de la porte et de Kat, qui s'appuyait toujours contre le cadre. Bien qu'elle ait échangé les attaches zip contre mon couteau à cran d'arrêt.

— Hé ! C'est le mien ! Oui, j'étais bien consciente que je ressemblais à une gamine.

— Et Greyson était le mien. Passe à autre chose. Bon sang, elle semblait vraiment blessée par ce qui s'était passé. Un changement par rapport à quand elle était dans ma chambre après que je m'étais réveillée avec les marques de morsure de Greyson sur le cou. Elle avait juste semblé furieuse à ce moment-là. Donc, vous savez, comme d'habitude. L'idée que Kat puisse être blessée semblait presque étrangère.

— Tu peux l'avoir, Kat, ai-je répliqué, probablement un peu plus agressivement que je ne l'avais voulu. Je ne l'ai pas choisi.

— Les morsures sur ton cou disent le contraire, dit Kat en me guidant dans le couloir et en descendant les escaliers.

— Tu as déjà entendu parler de coercition ? ai-je demandé, mais Kat m'a adressé un autre sourire sardonique et a continué à marcher.

— Continue à bouder, ça ne te mènera nulle part, dit Kat, faisant tournoyer mon couteau comme si cela compensait sa pitoyable réplique. Ce faisant, la manche de sa veste s'est légèrement relevée, révélant le bord de quelques bandages d'un blanc éclatant sur son avant-bras.

— Fais attention avec ça, on dirait que tu t'es déjà coupée, ai-je dit en hochant la tête vers le bandage, pleinement consciente que je cherchais des informations. Les loups guérissaient vite, il n'y avait donc aucune raison qu'elle ait besoin d'un bandage à moins qu'elle ne se soit cassé le bras ou quelque chose comme ça. À moins que tu n'aies perdu un combat quelque part ?

Je ne me souvenais pas de grand-chose de ma transformation, mais cela expliquerait pourquoi elle était si en colère contre moi si je lui avais cassé le bras. S'il vous plaît, faites que je lui aie cassé le bras...

— Ne t'inquiète pas, Nova, on a fini le travail pour toi. Il a essayé de s'enfuir, mais il n'est pas allé bien loin. Mon estomac s'est noué, je savais de qui elle parlait.

Asher.

Si elle disait la vérité, je devrais être ravie, après tout il m'avait abandonnée. J'avais juré de le tuer. Pourtant, mon estomac semblait s'être noué.

J'ai serré les dents et me suis concentrée sur ce qui était devant moi alors que nous tournions à un autre coin. Mon estomac chutait soudainement pour d'autres raisons. Il m'avait fallu beaucoup trop de temps pour réaliser où elle m'emmenait. La cafétéria principale.

Oui, cela semblait être un choix ridicule. Parader la fille qui s'était transformée en loup zombie devant les loups qui savaient maintenant ce que j'étais et qui j'étais. Je me suis arrêtée net.

— Je n'y vais pas.

— Tu as dit que tu voulais prendre un café. Kat s'est tournée vers moi. Ah, voilà la vraie garce. Je suis sûre que tu as faim après la nuit dernière, Nova. Et si tu veux manger, c'est ici que ça se passe.

J'ai croisé les bras. — Tu ne peux pas simplement m'apporter une assiette ? On peut manger dans ma chambre. J'ai des questions.

— J'en suis sûre. Kat a souri et a fait un geste vers la salle bourdonnante, le son de la foule étonnamment plein de rires. On aurait pu penser qu'après avoir été piégés dans les gradins et avoir vu un loup vampire tuer quelques personnes, ils ne seraient pas si joyeux. Peut-être qu'ils avaient oublié, peut-être que le vampire les avait aussi envoûtés.

— Le café t'attend. Kat essayait maintenant de me pousser à l'intérieur.

— Je n'ai pas droit à un traitement spécial, maintenant que je suis...

— Avons-nous un problème ici ? Hank m'a coupée et j'ai failli sauter hors de ma peau, ma colonne vertébrale se redressant alors que les coussinets de ses doigts appuyaient contre le bas de mon dos. Il était si proche que je pouvais sentir la chaleur de son souffle sur mon cou. J'ai résisté à l'envie de me retourner et de le frapper.

— Non. Cela m'a demandé beaucoup trop d'efforts pour garder ma voix égale.

— Voudrais-tu que je t'escorte jusqu'à ta table ? Hank s'est penché encore plus près, son menton frottant contre mon épaule alors que ses doigts commençaient à descendre...

— Bon sang, non ! ai-je crié, pleinement consciente que ma voix avait porté dans la cafétéria où Hank et Kat me guidaient maintenant, comme si j'étais du bétail.

J'ajoutais officiellement Hank à ma liste de personnes à tuer.

Bien sûr, toute pensée à ce sujet s'est envolée lorsque nous sommes entrés dans la cafétéria bondée et que toutes les têtes se sont tournées vers nous. Les rires, les conversations, les récits tumultueux de la nuit précédente ont tous disparu pour être remplacés par des conversations chuchotées derrière les mains et des regards effrayés en coin.

D'accord, donc ils se souvenaient de qui j'étais.

— Génial, ai-je marmonné dans ma barbe en entrant dans la pièce d'un pas décidé. Pas de retour en arrière possible maintenant, bien que je regrettais ma décision de ne pas porter de soutien-gorge. Il faisait un peu frisquet ici et le logo de mon t-shirt "Voilà Maman !" ne m'aidait pas. Au moins, je savais comment faire une entrée.

Kat et Hank étaient juste derrière moi alors que je me dirigeais vers le comptoir de petit-déjeuner style buffet qui, bien sûr, servait au moins trente sortes de viande ce matin-là. J'ai commencé à empiler des quantités obscènes de bacon sur mon assiette quand je me suis figée. J'avais besoin de réponses, et c'était le premier arrêt.

— Alors, question, étant donné que je suis la création d'un vampire et tout ça... J'ai pris soin de garder ma voix normale, mais elle a quand même porté, faisant tourner quelques têtes de plus et provoquant une véritable crise de panique chez Hank. Le gars a sauté et s'est précipité pour me couvrir la bouche. Je l'ai esquivé, baissant la voix en un murmure, pas que cela importait, les gens me regardaient déjà. Est-ce que je mange de la nourriture, ou est-ce que je bois du sang ?

— Kat, a grogné Hank, sa main s'enroulant autour de mon avant-bras alors qu'il m'éloignait du buffet, laissant Kat finir de préparer mon repas.

— D'accord, j'ai manifestement touché un point sensible. Mais pourquoi je ne peux pas poser de questions sur les vam... ? Hank me secoua si fort que la fin de ma question sortit de façon inintelligible.

— Tu deviens rapidement une épine dans mon pied, cracha Hank, ses ongles s'enfonçant dans mon bras alors qu'il me plaquait sur la chaise en plastique dur de la seule table vide de la pièce. J'étais certaine que la table avait été mise de côté pour nous, elle était placée si loin des autres que personne ne pouvait nous entendre. De toute évidence, ils avaient anticipé mon flot de questions.

— N'ai-je pas toujours été une épine dans ton pied ? demandai-je, le provoquant autant que possible. Hank sourit, se glissant sur la chaise en face de moi. Je veux dire, c'est évident que vous étiez prêts pour moi. Je suis presque sûre que vous avez choisi une table tellement éloignée qu'on pourrait aussi bien être dans une pièce différente.

Hank sourit, se penchant en avant pour que je puisse voir ses lèvres gercées se fendre sous son sourire graisseux. — Nous sommes dans une pièce différente.

J'ouvris la bouche, mais la refermai aussitôt. — Ça n'a aucun sens.

— Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée, lança Kat en atteignant la table, claquant mon plateau et renversant mon café sur mon bacon.

— Eh bien, c'est malheureux. Ni l'un ni l'autre ne m'entendit. Ou ils m'ignoraient tous les deux, ce qui semblait plus probable.

— Ils ont besoin de la voir. Ils devaient savoir. Hank se leva, défiant Kat du regard alors qu'ils commençaient tous deux à grogner. J'étais trop occupée à sauver mon bacon du lac de café.

— Besoin de savoir quoi ? demandai-je, enfournant deux morceaux de bacon dans ma bouche avant qu'ils ne deviennent trop détrempés.