Parce que oui, maintenant, il en était presque sûr.
Il n’avait pas encore toutes les preuves, mais son instinct ne le trompait jamais. Et si ce qu’il soupçonnait était vrai… alors ce jeu devenait encore plus intéressant. Et puis… Il y avait ce quelque chose d’étrange, cette féminité subtile qui transparaissait parfois. Ça m’intrigue Un léger mouvement de poignet, une posture, une façon de croiser les jambes… Rien d’assez flagrant pour être immédiatement perçu, mais suffisant pour éveiller ses soupçons. Pourquoi ? Un accident ? Une blessure qui aurait changé son comportement ? Une dissimulation volontaire ? Ou pire encore… Une usurpation ? L’idée le frappa avec la force d’un coup de poing. Si ce “Sébastien” était une façade ? Une illusion soigneusement construite ? Mais pourquoi diable quelqu’un irait-il aussi loin pour ça ? Il poussa un long soupir et s’arrêta dans un couloir désert, se frottant les tempes. Il avait besoin d’en savoir plus. Et pour cela, il allait devoir se rapprocher. Comment faire ? Elena mène son enquête sur la disparition de Sébastien en parallèle de la gestion de l’entreprise. Elle sait que quelque chose ne colle pas : son frère n’aurait jamais abandonné la famille ni l’entreprise sans raison. Elle fouiller le bureau de son frère, elle trouve un carnet où Sébastien a laissé des notes étranges. Certaines phrases semblent codées, des initiales reviennent sans explication et un symbole griffonné attire son attention : un aigle noir, le même qu’elle retrouve dans des documents confidentiels liés à une entreprise rivale. Elena suit cette piste et découvre que Sébastien avait des différends avec un puissant groupe d’investisseurs liés à des affaires louches. Il aurait refusé un accord qui les avantageait trop, ce qui aurait pu le mettre en danger. Elle comprend alors que son frère n’a peut-être pas disparu volontairement. Quelqu’un l’a fait taire, et si elle continue à creuser, elle risque d’attirer l’attention des mêmes personnes… Mais Elena n’a jamais reculé devant un défi. Elena savait qu’elle ne pourrait pas remonter jusqu’à cette mystérieuse entreprise seule. Elle maîtrisait l’art de la manipulation, des affaires, du combat s’il le fallait, mais elle ne pouvait pas inventer des informations qu’elle n’avait pas. Or, le seul qui pouvait l’aider à fouiller dans les archives et les transactions douteuses, c’était Alexandre Duval. Problème : elle ne pouvait pas le supporter. Arrogante, trop perspicace, toujours en train de la sonder avec ce regard incisif comme s’il cherchait à lire à travers elle. Depuis qu’elle avait repris la tête de l’entreprise sous l’identité de Sébastien, il était le seul à ne pas s’être laissé berner totalement. Oh, il ne pouvait rien prouver, mais elle voyait bien dans ses yeux qu’il flairait quelque chose. — Merde ça m’agace.! maintenant, elle devait aller lui demander de l’aide. Un pur cauchemar. Elle pénétra dans son bureau sans s’annoncer, balayant du regard l’espace organisé avec un agacement à peine dissimulé. L’homme en question, installé derrière son écran, leva lentement la tête vers elle, un sourire en coin déjà vissé sur ses lèvres. — Tiens donc, Sébastien, quelle surprise. Moi qui pensais que tu évitais soigneusement ma compagnie ces derniers temps. — C’est bien ce que j’essayais de faire, répliqua-t-elle en refermant la porte derrière elle. Mais il faut croire que j’ai un don pour l’auto-sabotage. Il arqua un sourcil, l’air faussement intrigué. — Qu’est-ce que tu veux ? Elle s’installa lourdement dans le fauteuil face à lui, croisant les bras. Elle aurait pu tourner autour du pot, trouver une manière détournée de l’amener à l’aider sans éveiller ses soupçons. Mais soyons honnêtes : ce n’était pas son style. — J’ai besoin de toi. Silence. Alexandre la fixa comme si elle venait d’avouer qu’elle possédait une licorne dans son garage. — Pardon ? — Oh, ne me fais pas cette tête. Ce n’est pas une déclaration d’amour. Il se renversa dans son siège, un sourire amusé jouant sur ses lèvres. — Et qu’est-ce qui pourrait bien pousser notre cher PDG à venir quémander mon aide alors que, je cite, ma simple présence lui donne envie de se jeter par la fenêtre ? — Déjà, ne te fais pas d’illusions, j’ai toujours envie de te jeter par la fenêtre. La seule différence, c’est que je veux d’abord que tu serves à quelque chose. Alexandre éclata de rire. Un rire grave, légèrement moqueur, qui fit monter d’un cran l’irritation d’Elena. — Bon, je t’écoute, fit-il enfin en joignant les mains sous son menton. Elle inspira, évaluant une dernière fois les risques. Elle aurait pu essayer de le manipuler, de lui donner de fausses raisons pour justifier son besoin d’accéder aux archives financières. Mais Alexandre était malin. Trop malin. Il flairerait le mensonge à des kilomètres. — Je voudrais des informations sur une entreprise aigle noir. Alexandre croisa les bras, un sourire en coin toujours plaqué sur ses lèvres, mais ses yeux, eux, s’étaient faits plus perçants. — Un aigle noir, hein ? C’est une demande bien précise. Et qu’est-ce que notre cher PDG compte en faire ? Elena haussa les épaules, adoptant une attitude faussement désinvolte. — Oh, tu sais, des affaires, du business… Moi, je signe des contrats, je bois du café, je regarde mon reflet dans les vitre de mon bureau en me demandant comment je fais pour être aussi brillant. La routine. Alexandre arqua un sourcil, amusé. — Étonnant. Je ne me souviens pas de l’ancien Sébastien être aussi… distrayant. Elena sentit son estomac se contracter une fraction de seconde, mais elle ne laissa rien paraître. Elle se contenta d’un sourire suffisant. — C’est parce que tu as la mémoire sélective. — Possible, concéda-t-il en la fixant intensément. Mais j’ai aussi une bonne intuition. Un silence s’installa, lourd de sous-entendus. Alexandre s’accouda légèrement au bureau, se penchant vers elle, réduisant la distance entre eux. Instinctivement, Elena recula d’un centimètre, ce qui n’échappa pas à son interlocuteur. Son sourire s’élargit. — Tu deviens timide maintenant ? — Moi ? Timide ? Elle éclata de rire, mais sentit ses joues chauffer. N’importe quoi. — Et pourtant… Il leva une main et, du bout des doigts, effleura son menton. Ton visage a l’air plus expressif qu’avant. — Laisse-moi deviner, tu vas me dire que j’ai une peau plus douce aussi ? ironisa-t-elle en s’écartant brusquement, feignant l’indifférence. — Maintenant que tu le dis… — Arrête tout de suite.Son regard se promena rapidement dans la pièce jusqu’à ce que quelque chose attire son attention. Une photo. Elle s’approcha du buffet et l’attrapa. Son cœur rata un battement. Sébastien était dessus, en train d’embrasser un homme. Un inconnu. Un très beau jeune homme, aux yeux verts perçants et à la chevelure blonde soignée. Elena fronça les sourcils, une sensation étrange l’envahissant. — Sébastien… Pourquoi tu ne m’as jamais parlé de lui ?murmura-t-elle pour elle-même. Un bruit la tira de ses pensées. Son corps réagit instinctivement. Elle se plaqua contre le mur, son souffle contrôlé, ses muscles tendus. Des pas résonnèrent dans le couloir. Un homme entra dans la pièce. Il avançait d’un pas lent, détendu. Son regard vert balaya la pièce alors qu’il se dirigeait vers le bar. Il se servit un verre de whisky sec, puis resta un instant immobile, les yeux fixés sur la baie vitrée. Un sourire effleura ses lèvres. — Tu as mis du temps à venir,
Elle savait ce qu’elle venait chercher. ✔ Tenue d’infiltration noire, résistante et souple, parfaite pour les déplacements silencieux.✔ Pistolets à fléchettes tranquillisantes, pour neutraliser sans tuer.✔ Mini-explosifs et gadgets de diversion.✔ Dispositif de vision nocturne et thermique.✔ Kit de crochetage et outils électroniques de piratage. Tout était prêt. Mais elle savait que, cette fois, elle ne pourrait pas agir seule. Elle sortit son téléphone et composa rapidement un numéro. — J’ai une mission. J’ai besoin de toi Lyam De l’autre côté, une voix calme mais assurée répondit. — Je t’écoute. — Je vais devoir infiltrer une maison ultra-sécurisée. Vingt gardes, des caméras partout. Je veux un accès à distance pour les neutraliser. — Facile. Tu veux un blackout total ou un accès progressif ? — Progressif. Je veux pouvoir réactiver
Son sourire s’agrandit alors qu’elle s’appuya contre le dossier du canapé. — J’aime bien quand je le contrôle comme ça… Un frisson d’excitation parcourut son échine. Elle commençait enfin à être elle-même. Dehors, Alexandre démarra brutalement la voiture. Ses mains agrippaient fermement le volant, sa mâchoire était serrée. Il aurait dû rester. Il aurait dû la confronter jusqu’au bout au lieu de partir comme un idiot. Mais cette femme… Elle l’avait piégé dans son propre jeu. — Pourquoi je réagis comme ça ? Il appuya sur l’accélérateur, les rues défilant sous ses yeux. — C’était l’occasion parfaite de mettre les choses au clair. De lui dire que cette foutue blonde ou plutôt Lucie ne signifiait rien. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux. — Mais au lieu de ça, j’ai perdu mon sang-froid… Putain ! Un coup sec sur le
Mais elle aussi était bornée. — Très bien, alors prouve-moi que tu ne seras pas un fardeau. Elle croisa les bras, le regard perçant. — Si tu viens avec moi, tu suis mes ordres. À la lettre. Pas de décisions stupides, pas de gestes impulsifs. Tu fais ce que je te dis, quand je te le dis. Elle s’approcha encore plus, réduisant la distance entre eux. — Sinon, je te laisse sur le carreau. Alexandre la fixa quelques secondes, analysant son visage. Puis un sourire en coin apparut sur ses lèvres. — Je savais que tu finirais par accepter. Elena leva les yeux au ciel, exaspérée. — Ne me fais pas regretter cette décision. La mission venait de prendre un tournant inattendu. Elena avait accepté. Du moins, en apparence. Elle avait croisé les bras, jeté un regard agacé à Alexandre et lâché ce “D’accord, mais tu suis mes ordres”, comme s’il avait ré
—C’est impossible, il a été piégé c’est le seul moyen que je peux constater, murmura-t-elle, comme un souffle, à peine audible. Elle secoua la tête, refoulant la panique qui montait en elle. Il doit y avoir une autre explication. Elle se leva brusquement, comme si la révélation la faisait se redresser instinctivement, prête à chercher une échappatoire. Elle observa la photo une nouvelle fois, cherchant à comprendre. Si ce gamin avait un lien avec Sébastien, cela signifiait que tout ce qu’elle pensait savoir sur lui venait d’être renversé —Si on part de cette hypothèse… Que Sébastien a vendu une partie de ses actions, peut-être que c’était pour l’enfant. Peut-être qu’il avait l’intention de protéger ce petit. D’une manière que personne n’aurait imaginée. Alexandre hocha lentement la tête, semblant réfléchir aux implications de ses propres paroles. —C’est possible. Mais il reste encore trop de zones d’ombre L’atmosphère était
Avant qu’elle ne ressente cette jalousie insupportable, ce trouble, cette peur d’aimer. Elle pleura parce que Sébastien lui manquait. Son frère… Son repère. Elle aurait tout donné pour qu’il revienne, pour ne plus porter seule ce poids sur ses épaules. Elle aurait voulu être encore dans sa base militaire, loin de toutes ces intrigues, loin de cette vie de manipulation et de faux-semblants. Ses missions lui manquaient. Ses entraînements, l’adrénaline, le danger, ses camarades… Là-bas, elle savait qui elle était. Ici, elle se perdait. Elle renifla, passa rageusement ses mains sur son visage pour effacer les traces de ses larmes. Puis, elle se redressa lentement. “Reprends-toi, Elena. T’as pas le droit d’être faible.” Elle fixa son reflet dans l’eau, son regard brûlant de détermination. Elle allait tout remettre en ordre.