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5: ENTRE L’OMBRE ET LA LUMIÈRE

Author: Caly
last update Last Updated: 2025-03-17 21:19:29

Ce n’était pas flagrant, rien de criant. Mais parfois, dans un mouvement, un regard, une réaction, il percevait quelque chose de troublant. Une douceur furtive. Une élégance dissimulée sous le masque de l’arrogance.

Alexandre passa une main sur son visage, exaspéré.

Putain, qu’est-ce que je suis en train de penser ?

Il ne pouvait pas être attiré par Sébastien. Ce n’était pas logique. Ce n’était pas son genre. Et pourtant…

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres.

Et si je testais une théorie ?

Il avait besoin d’une confirmation. Il devait voir Sébastien hors de son cadre habituel, le pousser dans une situation inconfortable, observer ses réactions.

Un endroit où tout masque tomberait.

Son regard s’assombrit alors qu’une idée germait dans son esprit.

Un club.

Un club de strip-tease, très privé, très exclusif. Un lieu où la sensualité et l’ambiance tamisée faisaient tomber les défenses des plus endurcis.

Si Sébastien est bien celui qu’il prétend être, il n’y verra aucun problème. Mais si j’ai raison… alors, il va forcément réagir.

Un piège.

Un jeu.

Et il avait hâte de voir le dénouement.

Elena tourna en rond dans son bureau pendant quelques minutes après sa conversation avec Alexandre. Elle avait réussi à détourner ses soupçons, mais elle savait qu’il n’abandonnerait pas aussi facilement. Cet homme avait un flair redoutable, et il semblait bien trop intéressé par son comportement.

Je dois faire attention…

Mais rester assise derrière un bureau à attendre qu’il lui fournisse des informations ?

Ce n’était pas son style.

Son sang bouillonnait à l’idée de rester inactive.

Elle ouvrit son ordinateur et commença à fouiller dans les fichiers de l’entreprise, cherchant des traces de transactions liées à cette mystérieuse entreprise à l’aigle noir. Rien de concluant. Si quelque chose se tramait, ce n’était pas visible à première vue.

Tant pis. Si je ne trouve rien ici, je vais chercher ailleurs.

Elle poussa un soupir et tapa quelques mots-clés dans une base de données privée. Après plusieurs minutes de recherche, un document retint son attention. Il contenait une série d’échanges entre plusieurs partenaires commerciaux, et l’un d’eux mentionnait une livraison récente dans un entrepôt abandonné en périphérie de la ville.

Un vieux bâtiment, enregistré sous une société écran…

Le genre d’endroit où l’on préfère ne pas laisser de traces.

Ni une ni deux, elle attrapa son manteau, passa une main dans ses cheveux courts pour les ébouriffer légèrement un vieux réflexe

et sortit de son bureau d’un pas rapide.

— PDG Sébastien ? Vous avez une réunion avec le conseil dans trente minutes…

— Reporte-la, lança-t-elle sans même ralentir.

— Mais…

— C’est Urgence.

Elle ne laissa pas le temps à son assistante de protester et s’engouffra dans l’ascenseur. Son téléphone vibra dans sa poche. Un message d’Adam.

Adam : Tu joues encore les fantômes au bureau ?

Elena : Je bosse. Toi, retourne charcuter des patients.

Adam : Ne te surmène pas. Papa commence à s’inquiéter.

Elle ignora le message suivant et rangea son téléphone. Papa peut bien s’inquiéter, moi je vais trouver ce qui est arrivé à Sébastien.

Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait sur le parking souterrain. Elle monta dans sa voiture et tapa l’adresse d’un entrepôt sur son GPS. C’était là que l’entreprise liée à l’aigle noir avait récemment effectué une transaction louche.

Elle allait enquêter elle-même.

Un entrepôt suspect

La nuit tombait quand elle arriva sur place. Un vieux bâtiment en périphérie de la ville, semblant désert. Trop calme pour être innocent.

Elena sortit de la voiture, enfila une casquette et une veste plus discrète avant de se glisser dans l’ombre. Elle avança silencieusement, profitant de son entraînement militaire pour éviter les zones exposées.

Une lueur s’échappait d’une fenêtre à l’étage. Des voix résonnaient à l’intérieur.

Elle trouva une issue latérale et, avec la dextérité d’une professionnelle, crocheta la serrure en quelques secondes avant de se glisser à l’intérieur.

L’odeur de poussière et d’huile de moteur lui piqua le nez. Des caisses empilées jonchaient l’espace. Elle s’approcha discrètement, cherchant des indices.

Sur l’une des caisses, un symbole discret. Un aigle noir.

Bingo.

Elle sortit son téléphone et prit une photo, mais à ce moment-là, des bruits de pas résonnèrent derrière elle.

— T’es qui, toi ?

Merde.

Un homme massif se tenait là, le regard suspicieux.

Elle afficha immédiatement un air arrogant, redressant la tête avec l’assurance qui faisait d’elle une capitaine redoutable.

— Moi ? Je suis celui qui pose les questions.

L’homme plissa les yeux, puis sortit une arme.

— Mauvaise réponse.

Avant qu’il ne puisse réagir, elle bougea. Un pas sur le côté, un mouvement vif du bras, et elle désarma l’homme en une fraction de seconde. Il tenta de riposter, mais elle lui asséna un coup dans l’estomac avant de l’envoyer au sol d’un balayage de jambe.

— Très mauvaise idée, souffla-t-elle.

Elle le neutralisa rapidement avec un lien de fortune et fouilla ses poches. Un badge.

“Rodrigo Vasquez – Sécurité privée.”

Elle prit une photo et s’apprêtait à partir quand un bruit l’alerta.

Quelqu’un d’autre arrivait.

Elle se cacha derrière une pile de caisses et attendit.

Un nouveau venu entra dans l’entrepôt, et Elena sentit son estomac se tordre en le reconnaissant.

Alexandre.

Merde, merde, merde !

Elle n’avait pas prévu ça. Que foutait-il ici ?

Elle le regarda avancer dans la lumière tamisée, son expression sérieuse, cherchant visiblement quelque chose.

Et vu l’endroit où il se dirigeait, il allait bientôt tomber sur Rodrigo ligoté au sol.

Elle devait bouger.

Mais elle devait aussi savoir ce qu’Alexandre fichait ici.

Un choix s’imposait.

S’enfuir discrètement…

Ou se montrer et jouer une nouvelle manche avec lui.

Son sourire s’étira malgré elle.

Elle aimait l’action, après tout.

Elena retint son souffle et se plaqua contre les caisses, tendant l’oreille.

Alexandre s’arrêta près du corps immobile de Rodrigo, le fixant un instant avant de lâcher un soupir.

— Eh bien, Rodrigo… On dirait que tu t’es fait avoir.

Son ton était calme, presque moqueur, mais Elena capta une pointe d’agacement sous-jacent.

Rodrigo grogna quelque chose contre son bâillon, se tortillant sur le sol. Alexandre s’accroupit à côté de lui et retira le bâillon d’un geste nonchalant.

— Qui t’a mis dans cet état ?

— J’en sais rien ! cracha Rodrigo. C’était rapide, précis… Une vraie foutue ombre !

Elena retint un sourire. Merci du compliment, idiot.

Alexandre passa une main dans ses cheveux, réfléchissant.

— Donc ce n’était pas un amateur.

Rodrigo grimaça.

— Non, et vu la technique… Je parierais sur quelqu’un de l’armée ou des forces spéciales.

Elena serra les dents. Bien joué, mais t’approche pas trop de la vérité.

— Ça confirme ce qu’on pensait, alors, murmura Alexandre, pensif.

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