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Chapitre 41 – L’ivresse et le poison
Last Updated:
2025-04-16 04:09:05
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L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 105 : L’Étincelle dans l’ombre
LénaL’aube est encore loin, mais les ténèbres ne sont plus simplement noires. Elles portent en elles un poids, une tension presque palpable, comme si l’air vibrait au rythme de nos cœurs battants.Je ressens chaque seconde passer, chaque souffle retenu, chaque regard échangé chargé de mille non-dits. Autour de nous, le silence est un fracas étouffé, celui d’un monde prêt à exploser, à s’embraser d’un instant à l’autre.Je regarde Kaël, dont la main dans la mienne est devenue un lien invisible mais solide, un pacte scellé dans la douleur et l’espoir. Son visage, pâle, est marqué par la fatigue, mais ses yeux brillent d’une flamme tenace, celle de celui qui refuse de plier.Alexio est là aussi, droit comme un roc, immobile, guettant le moindre bruit, la moindre ombre qui trahirait l’arrivée de l’ennemi. Il a revêtu son armure légère, préférant la mobilité à la protection, et sa lame repose contre sa cuisse, prête à jaillir.— Nous devons partir d’ici avant que l’ennemi ne s’approche tr
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 104 : Avant l’embrasement
LénaLe silence est revenu. Mais ce n’est plus le même.Ce n’est plus celui du danger imminent, celui qui hurle sans bruit, celui qui glace les tripes.C’est un autre silence. Plus lourd. Plus ancien.Celui du choix. Celui qui précède l’acte. Qui précède la guerre.Kaël dort à demi, installé sur un matelas de fortune.Sa peau est pâle, presque translucide sous la lueur tremblante de la lampe à huile. Sa blessure, pansée à la hâte, saigne encore un peu, mais il vit. Il a tenu assez longtemps pour nous prévenir. Pour nous faire comprendre que le compte à rebours a commencé.Je le regarde une dernière fois, les doigts serrés sur le rebord de la porte.Puis je me glisse dans la pièce que je partage avec Alexio.Il est là. Assis contre le mur, les genoux repliés, les bras croisés.L’arme est posée à ses côtés. Son regard est fixe. Il ne bouge pas quand j’entre.Mais ses yeux, eux, me brûlent.Ils sont noirs de tension. De fatigue. D’un feu plus ancien que la peur.Je referme la porte derri
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 103 : Le souffle des traîtres
LénaJe me réveille en sursaut. Pas à cause d’un cauchemar. Non. À cause du silence.Un silence si dense qu’il m’arrache à mes rêves, me serre le cœur d’une poigne glaciale. Le genre de silence qui ne précède pas la paix… mais la tempête.Alexio est toujours là, son torse collé au mien, ses bras enroulés autour de mes hanches comme une armure. Il dort. Paisiblement. Trop paisiblement.Et pourtant, chaque fibre de mon corps crie l’alerte.Je me redresse sans bruit. Me dégage de son étreinte avec précaution. Mon souffle s’est raccourci, déjà. Je sais. Je sais que quelque chose approche.Je me lève. Pieds nus. La pierre est glacée sous mes pas. Je frissonne, mais pas à cause du froid.Je tends l’oreille.Et je les entends.Des pas. Furtifs. Trop légers. Trop rapides.Trop précis pour appartenir à un allié.Je sors du dortoir, le cœur cognant contre ma poitrine comme un tambour de guerre. Le couloir est sombre, étroit, les murs suintent d’humidité. Je perçois un froissement, un souffle. P
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 102 : À l’abri des ruines
LénaLe crépuscule tombe lentement sur les pierres noircies. Les survivants se dispersent, guidés par cette lumière incertaine que nous avons rallumée. Mais nous, nous restons là. Dans ce cœur calciné. Dans ce silence suspendu. Parce que c’est ici que quelque chose s’est terminé. Et que tout peut peut-être commencer.Je sens son regard sur moi, avant même qu’il ne bouge. Ce n’est pas un regard qui cherche, c’est un regard qui reconnaît. Qui me reconnaît. Il n’a pas besoin de parler. Pas besoin d’expliquer. Tout est là, dans le silence entre nous.— Viens, murmure-t-il. Juste ça. Une invitation. Une échappée.Je n’hésite pas. Je le suis. Parce que s’il existe un lieu au monde où je peux encore croire en demain, c’est là, à sa suite.AlexioElle me suit sans poser de questions. Ses pas résonnent doucement derrière les miens, écho rassurant dans les couloirs vides. Les ombres s’étirent, dansent sur les murs abîmés, comme des souvenirs qu’on ne parvient pas à oublier. Chaque porte que nou
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 101 – Les Cendres du Pouvoir
LénaLe silence qui règne dans les couloirs du manoir n’a rien de paisible. Il est chargé. Dense. Fétide. Chaque pierre, chaque jointure, chaque ombre semble avoir gardé la mémoire de ce qui s’est joué ici. Je laisse glisser ma main contre la paroi. Froide. Rugueuse. Tachée. Un frisson me parcourt, mais je n’ai pas peur. C’est autre chose. Une forme de révérence douloureuse. Je ressens le poids des pas qui m’ont précédée. Ceux de mes compagnons tombés, de mes ennemis morts, de mes propres doutes abandonnés dans ces murs. Je me souviens de l’odeur du sang, de la peur, des promesses brisées dans ces couloirs.Chaque pas réveille un écho. Un nom. Une perte. Un cri. Mais je ne m’arrête pas. Je ne détourne pas les yeux. Parce que c’est ici que tout a commencé. Parce que c’est ici que ça doit finir.AlexioElle marche devant moi, droite, digne, déterminée. Et je ne peux m’empêcher de la regarder. De la voir. Pas simplement Léna, la combattante. Pas simplement la survivante. Mais Léna, la fe
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 100 – Le Souffle de la Révolte
LénaLe vent frais du matin me frappe en pleine face, me ramenant à la réalité. Il n’est pas violent, ni incommodant, mais il porte avec lui la promesse d’une nouvelle ère. Le soleil, timide, fait une percée dans le ciel encore coloré de gris et d'orange. Il me réchauffe la peau, me donne un peu de force pour affronter ce qui nous attend. Et pourtant, il n’efface pas tout. Le poids des ruines pèse encore sur nous. Le poids de tout ce que nous avons perdu, de tout ce que nous avons dû sacrifier. Mais il n’y a plus de peur en moi, seulement une étrange sérénité qui ne demande qu’à être vécue.Je regarde Alexio. Il est à mes côtés, son regard fixé sur l’horizon. Ses yeux sont plus sombres que jamais, mais ils ne brillent plus de cette lumière désespérée qu’ils avaient jadis. Il y a quelque chose de nouveau dans son attitude. Quelque chose qui dit : « Je suis prêt. » Prêt à quoi, je ne sais pas encore, mais je sens que la réponse viendra à mesure que nous avancerons.Il s’éclaircit la gor
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 99 – Léna, ou le Souffle de l'Aube
LénaLa nuit s'efface lentement. Pas d'un coup. Pas brutalement. Elle recule à pas feutrés, comme un fauve las qui cède enfin la place au jour. Et moi, je suis là. Assise dans les ruines, le dos calé contre une colonne fendue, les jambes repliées, le regard perdu dans l’invisible.Alexio dort encore. Son souffle régulier berce le silence. Sa main ne m’a pas quittée de la nuit. Il l’a gardée contre la sienne, agrippée comme on agrippe un fil de vie. Un ancrage. Une promesse.J’observe les ombres glisser le long des pierres. Chaque recoin de ce manoir détruit murmure une histoire. Je reconnais là les dalles où il s’est effondré. Là, l’endroit où le Cri a tout fendu. Et plus loin, la cloison calcinée, noircie par le feu d’un monde que nous avons presque laissé gagner.Mais ce matin, il y a autre chose. Une clarté naissante. Une douceur que je n’avais plus ressentie depuis des mois. Pas de cris. Pas de fuite. Pas de Cercle, de malédiction, de pacte à trahir. Seulement l’air. Frais. Chargé
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 98 – La Lumière dans les Ruines
LénaLe vent s’est calmé.Le manoir est toujours éventré, ouvert aux étoiles comme une carcasse blessée qui ne sait plus se refermer. Les murs sont éclatés, noircis par les flammes d’hier, et pourtant ils tiennent encore, par miracle ou par défi. Le toit s’est effondré par endroits, laissant la nuit couler jusqu’à nous. Des morceaux de charpente pendent au-dessus de nos têtes, vestiges suspendus d’un monde qui s’est effondré.Mais cette nuit… il y a un silence plus doux. Un silence qui ne fait pas peur. Une trêve. Une respiration que l’univers nous accorde, entre deux douleurs, entre deux batailles. Une parenthèse volée aux ruines.L’air sent la pierre brûlée, la suie, la terre humide. Mais aussi… autre chose. Quelque chose de plus vivant. Plus doux. Le parfum de l’après. Le parfum d’une nuit qui n’appartient qu’à nous.Je retourne près de lui.Alexio dort à demi, le torse nu sous les draps que j’ai tirés tant bien que mal entre deux pans de mur qui tiennent encore debout. Ses cheveux
L'IMMORTEL ET LES TROIS CŒURS Chapitre 97 – La Cicatrice des Mondes
LénaLe manoir respire encore. D’un souffle rauque, brisé. Comme un mourant qui s’accroche à sa dernière exhale.Mais moi, je suis vivante.Je tiens Alexio contre moi. Son corps tremble. Pas de douleur. Pas de peur. Juste… de la mémoire.Ce qu’il a vu là-bas ne s’oublie pas. Ce qu’il a été… ne se guérit pas. Il y a quelque chose de cendre dans ses yeux, un éclat fendu qu’aucune lumière ne pourra jamais totalement réparer.Je passe mes doigts sur sa joue.Il ferme les yeux, comme si ce simple geste suffisait à éloigner les hurlements du passé.Alexio— C’était une prison faite de moi. Chaque pas, une faute. Chaque souffle, une sentence. Tout était moi. Et rien n’était vivant.Léna— Tu n’y retourneras plus.Il ne répond pas.Pas parce qu’il doute de moi. Mais parce qu’il sait : certains enfers collent à la peau. Certains gouffres s’accrochent à l’âme, et murmurent, même quand on s’en croit sorti.Ezra (abasourdi)— Comment… comment t’as fait ça ? Léna, t’étais pas censée… Tu étais part
