J’arrive quand même à ressentir son souffle, mais aussi son corps trempé qui tremble. Chaque pas qu’il fait est plus rapide que le précédent. Je sens aussi ses bras qui me serrent contre lui, et je voudrais lui dire que je suis là… le remercier pour ce qu’il vient de faire pour moi… mais je ne peux tout simplement pas. Il s’arrête subitement, me place un peu mieux dans ses bras, et j’ai l’impression de le sentir comme hésiter, ce qui me pousse à reprendre conscience, et quand mes paupières s’entrouvrent, je comprends pourquoi. Devant moi, il n’y a plus que l’océan. Que la mer… Cette même mer qui était si calme quelques minutes avant, mais qui, maintenant, bouillonne, comme si elle voulait nous punir de vouloir tenter de quitter cette île. Le vent se lève, les vagues s’écrasent avec violence sur les rochers. Kalyus baisse les yeux sur moi, il embrasse mon front, et chuchote d’une voix basse et inquiète. — Je n’ai pas le choix… Tiens le coup s’il te plaît , Mira. Et sans atten
Il me fixe avec une détermination glaçante, ses babines tremblent quand il me crache d’une voix enragée.— Tu, tu es… u… une… men… menteuse… trai… traîtr… traîtresse…Je serre le rocher entre mes mains tremblantes, consciente que c’est ma seule chance.— Je… je sais ce que tu es… tu es…Il secoue la tête, grogne, et puis, ses crocs claquent dans ma direction :— Tu… tu vas mourir… sous… sous mes griffes, SORCIÈRE !Et c’est là qu’il bondit sur moi.Je l’esquive de justesse, tout en me décalant sur le côté, mais aussi, en repoussant sa masse furieuse, d’un coup de pierre sec et violent.Son corps dévié, il bascule, puis retombe lourdement au sol.Il se relève presque immédiatement, grogne d’un râle haineux, et me charge à nouveau ! Cette fois-ci, je lui envoie un autre coup de rocher en plein dans l’épaule.Et croyez-moi quand je vous dis que j’y mets toute ma force.Ça le stoppe, il couine de douleur, et se tord dans tous les sens.Il a l’air… blessé.Une faiblesse presque humaine tra
Voyant ma vulnérabilité, il me fonce dessus sans attendre, il me bondit dessus et me plaque brutalement sur le sol. Je tente de le repousser, de pousser sa gueule avec mes mains, mais il saisit mon bras de ses crocs tranchants, me soulève d’un simple mouvement de mâchoire et m’éjecte à nouveau violemment sur le sol. Je souffre, un cri s’éteint dans ma gorge, mon bras se casse, je le sens tout de suite à la douleur violente qui me transperce. Je tente quand même de me relever, mais il revient à la charge, plus violent, un peu comme dans une folie frénétique, qu’il ne tente même pas de contenir. — ARRÊTE PITIÉ ! NON. Il bondit sur moi, saisit ma gorge, et resserre ses crocs contre ma chair. Je ne bouge plus. Ma respiration se coupe, un peu comme les battements de mon cœur. Je sais que s’il contracte encore à peine sa mâchoire, ils me transperceront le cou, en une seule et brève pression. Il respire de plus en plus fort, son souffle humide et puant ricoche sur ma peau pendant de
Je ne le lâche pas du regard.Je me relève d’un geste très très lent, et lui fais face tout en espérant qu’il reste caché dans les bois.— Je suis désolée… Je suis perdue ! J’attends simplement que le jour se lève, pour pouvoir quitter votre île.Ma voix est basse et calme, et je sais que je n’ai pas besoin de parler plus fort pour qu’il m’entende.Je lui lance ça, tout en espérant qu’il me laisse tranquillement jusqu’à ce que le marin revienne.Mais malheureusement pour moi, il ne rebrousse pas chemin, il avance !D’un petit bond, il sort de sa cachette, et se dirige dans ma direction.Mon cœur s’emballe, mais je tente de contenir ses battements, pour ne pas qu’il les entende.Je le trouve tout de suite bizarre, il marche d’un pas bancal, presque douloureux.Ce n’est pas un loup comme les autres.Je l’examine une courte seconde, et le constat est effroyable : sa gueule est de travers, il lui manque des crocs, et son museau est griffé et tordu par endroits.Putain ! Mais il lui manque
Le temps semble se suspendre un court instant, quelques minutes plus tard, le marin revient, et l’instant d’après, le bateau s’éloigne du ponton. À ce moment précis, un frisson glacial me transperce. Je m’en vais… Je l’ai décidé sur un coup de tête, sur une dispute de trop, mais je pars quand même. À mesure que le bateau s’éloigne, j’ai l’impression que ma flamme s’affaiblit, mais aussi, que ma louve s’agite. Puis soudain… un vertige violent me plaque contre le mur de la cabine. Mon souffle s’accélère, mes muscles se contractent, et la panique s’infiltre dans chacune de mes veines, comme un violent venin. Je comprends… je le sens : La déchirure. Le lien… qui se fissure ou se brise, c’est douloureux, brutal même comme sensation. Atroce, comme un coup de poignard en pleine poitrine. Je suffoque, mes mains tremblent, et puis, ma gorge se serre, j’ai même l’impression qu’on m’arrache les entrailles, qu’on m’évide vivante. Je crie, mais aucun son ne sort. Ma louve
Face à ce qu’il vient de me cracher, je sens immédiatement le poids de sa menace s’accrocher à moi, un peu comme un poison lent qui rongerait lentement mes entrailles.J’ai l’impression que le sort s’acharne sur moi, il sait que je ne peux pas choisir, il en a conscience, mais pourtant, il persiste à m’imposer de faire un choix.Et à ce moment-là, c’est le dégoût et la rancœur qui prennent toute la place en moi.J’en ai marre, je ne supporte plus cette situation.Je ligote mes émotions, enferme ma louve et étouffe ma flamme, car la pensée qui s’impose dans mon esprit est nette et glaciale.Et j’ai besoin d’être pleinement consciente en l’imposant à mon tour aux autres.— Si tu me demandes de choisir Kalyus…Le silence s’étend dans la pièce.Ils me fixent tous en attendant que je continue, mais moi, je tremble des lèvres, j’ai mal, et j’ai vraiment du mal à ce que les mots sortent de ma gorge.Mais je le crache quand même !— Je choisirais de changer mon billet, pour pouvoir rentrer ch