Pauline déglutit péniblement. Elle était affolée. Écrasée sous le corps de Sidoine, elle n'en finissait pas de trembler. Elle était à bout de nerfs. Les menaces du démon la rendaient hystérique. Elle savait que ce n'était pas de simples paroles en l'air. Elle savait qu'il ne plaisantait pas. Pauline en était sûr et certaine, elle allait passer un sale quart d'heure. Le regard surnaturel de Sidoine en témoignait. La cruauté qui se lisait dans ses yeux enflammés était sans équivoque. Cela se voyait qu'il allait prendre un malin plaisir à la torturer.
— Je vais te faire mienne ici et maintenant, lui annonça t-il d'un ton péremptoire.
Déjà, ses mains glissèrent le long de ses jambes et palpaient ses cuisses moites. Épouvantée, Pauline
Le récit de tous ces événements m'a laissé perplexe. Comment y croire honnêtement ? En tant qu'homme de Dieu, j'ai honte de l'avouer mais je doutais un peu sur la véracité de tels faits.Pour confondre Pauline, je n'ai pas hésité à la bombarder de questions et autres théories.— Vous êtes sur de ce que vous avancez ?— Sûr Pasteur !m'a confirmé Pauline.— Vous n'avez pas rêvé hein ?Secouant la tête, Pauline campa sur sa position.— Je n'ai pas rêvé. Du moins pas avant et après m'être évanouie. J'ai tout vu pasteur. De mes deux yeux.Gêné, j'ai laissé échappé un profond soupir avant de reprendre mon interr
Chapitre 13Dans le mini car de transport en commun qui roulait sur le boulevard Valéry Giscard d'Estaing, Pauline pensait. Une main sur la joue, elle n'en finissait pas de soupirer et de soupirer. Pauline était vraiment triste. Elle ruminait sa déception. Coralie l'avait bien eu. La petite peste ! Elle avait osé ! Sans aucun respect, elle s'était montrée insolente. Par ses paroles, la jeune fille n'y était pas allée de main morte. Elle l'avait blessé. L'abandonner comme ça ! Alors qu'elle Pauline avait plus que jamais besoin de soutien.— L'homme noir est méchant dès ! s'entendit-elle penser à voix haute.Étonnés, les passagers assis autour d'elle la dévisagèrent. Pauline les ignora. Le regard obstinément braqué sur le paysage qui défilait à la fenêtre, la jeune femme continua à tergiverser.
En face de mama Lokossoué, Pauline se tenait sagement assise sur un petit tabouret. Tendue, elle observait la voyante consulter ses génies. Si l'enseignante pouvait encore se permettre de douter de l'hardiesse de la tâche en question, elle n'avait qu'à voir la voyante à l'œuvre pour s'en convaincre.Mama Lokossoué était concentrée. Elle prenait son temps. Sourcils froncés, elle déplaçait les cauris sur son fameux miroir magique avec une extrême précaution. Comme s'il s'agissait pour elle de desarmorcer une bombe, ses gestes se faisaient lents, calculés et précis. Dans la cabane, la tension était palpable. Le silence était totale. On n'entendait même pas une mouche voler.Pauline angoissait. En attendant le verdict final, elle n'en finissait pas de se ronger les sangs. Intérieurement, elle priait. &laqu
L'heure fatidique, Pauline l'attendit avec une grande anxiété. Elle était tout sauf en paix. Tel un condamné à mort le jour de sa sentence, elle n'avait pas le cœur tranquille. La peur la tenait et ne la quittait pas. Elle avait les tripes nouées. Elle mourait d'angoisse. Littéralement ! Terrorisée, elle se sentait faible et n'osait pas bouger. Incapable de s'éloigner, elle n'était plus rentrée chez elle. Au près de mama Lokossoué, elle était restée scotcher.Ensemble, les deux femmes avaient fait quelques emplettes. Au marché « Jean Foli » de Gonzagueville, elles s'étaient procurées tout le nécessaire pour le rituel du soir. Également, Pauline avait acheté certains articles indispensables tels que des vêtements neufs, une brosse à dents, une serviette, une é
— Raphaël !Assis sur ma chaise, j'ai sursauté. Depuis le fin fond de mes pensées, le son de cette voix m'est parvenu. Brutalement celle-ci m'a ramené à la réalité. Je la connaissais très bien cette voix. C'était celle de Yaba, ma femme. Vers elle, j'ai levé la tête. J'ai aperçu son visage. Elle me faisait face. Surpris, j'ai froncé les sourcils. Depuis combien de temps se tenait-elle là ? Une minute ? Une heure ? Aucune idée. Je ne l'ai pas vu approcher. Je ne l'ai pas entendu non plus. J'étais ailleurs. J'étais trop absorbé par mes réflexions. Les évènements tragiques que me narrait Pauline m'avait complètement accaparé l'esprit. Cette histoire me faisait réfléchir. Je me posais beaucoup de questions. A Pauline, j'étais d'ailleurs sur le point d'exposer chacune d'entre elles. 
Le prêtre entraîna Pauline un peu à l'écart. Derrière le bâtiment de l'église qui faisait face à une école primaire, il tira deux chaises en plastique, s'assit sur l'une d'elles et invita Pauline à en faire de même. A peine s'exécuta t-elle que l'homme de Dieu en vint à l'essentiel.— Bon que puis-je faire pour vous mademoiselle... heu pardon... madame, rectifia t-il en apercevant l'étrange bague à son annulaire.Vivement, Pauline masqua celle-ci de la main.— C'est mademoiselle l'abbé, le reprit-elle. Mademoiselle Akebo Pauline. Je ne suis pas une femme mariée.— Ha, fit le prêtre en la détaillant l'air fort intéressé. Vous en êtes vraiment sur ? J'ai du mal à le croir
Dans la cour de l'église, Pauline continuait de errer. La pauvre ne savait toujours pas où aller. Alors, elle ne s'était pas encore décidée à quitter les lieux. Elle tournait donc en rond. Ne sachant à quel saint se vouer, elle commençait sérieusement à envisager de camper sur les lieux quand elle entendit une voix familière l'interpeller.— Pauline ! Pauline !Pauline sursauta. Intriguée, elle se retourna et vit Sandra. Tirée à quatre épingles dans un ensemble pagne hollandais, sa meilleure amie ou plutôt son ancienne meilleure amie avançait vers elle à pas précipités.— On dit quoi ma chérie, lui lança celle-ci en se rapprochant. Ça fait tellement longtemps !C'était le moins que l'on puisse dir
La journée était déjà bien avancée lorsque Pauline réussit enfin à mettre la main sur Odile. Traversant toute la ville d'Abidjan, elle fut obligée de quitter la commune de Marcory Remblais pour rejoindre celle de Cocody Angré. C'était en effet dans le quartier résidentiel d' « Angré soleil » que l'attendait la jeune cousine du mari de Sandra.Lorsque le « wôro-wôro » déposa Pauline, la jeune fille se tenait déjà devant le petit magasin de pagne qu'elle gérait. Avec de grands gestes, celle-ci lui fit signe. De l'autre côté de la voie, Pauline qui descendait juste du véhicule l'aperçut. Tout de suite, elle la reconnut.Il était d'ailleurs impossible qu'il en soit autrement. Sandra avait fait le nécessaire à cet effet. Sur son