A ce stade du récit, Pauline qui me narrait les faits s'est interrompue. Sans raison apparente, elle a marqué une pause. J'ai attendu. La tête baissée, elle s'est mise à triturer une bague qu'elle portait à son annulaire droit.
Tenu en haleine jusque là, je l'ai regardé faire un moment. N'en pouvant plus, je n'ai pas pu me retenir. Impatient, je l'ai brusqué :
— Et ensuite ? Vous avez couché avec lui cette nuit là ?
Lentement, la jeune femme a levé le regard vers moi. Visiblement mal à l'aise, elle a détourné aussitôt les yeux. En signe de négation, elle a secoué la tête.
— Non pasteur, m'a t-elle répondu. Je n'ai pas couché avec lui. Du moins, pas cette nuit-là.
Et ce mérite ne lui reve
Les faits se déroulèrent aux environs de Marcory-Bietry. Il était entre une heure et deux heures du matin. Dehors, il n'y avait personne. Bravaient encore la solitude de la nuit, certains noctambules comme des policiers en patrouille, de rares gardiens au regard ensomeillé et quelques prostituées qui battaient le pavé. A part ceux-là, les rues étaient pratiquement désertes.Le boulevard de Marseille était vide lui aussi. Sur l'axe routier qui grouillait habituellement de véhicules, seul le taxi qui transportait Sidoine et Pauline roulait.A bord, le vieux Karamoko conduisait difficilement. Il était distrait. Il n'arrivait pas à rester concentré. Un œil sur la circulation, l'autre sur le rétroviseur, le vieux chauffeur épiait ses étranges clients. Ce qu'ils trafiquaient à l'arrière de son véhi
Pauline ne reprit pas tout de suite connaissance. A vrai dire, revenir à elle ne fut guère chose facile. Tombée en syncope, elle fut rejointe par Sidoine. Sans qu'elle ne sache comment, ce démon réussit à se glisser dans sa tête.Depuis son subconscient, le son de sa voix lui parvint. Elle l'entendait distinctement. Il l'appelait.— Pauline, murmurait-il, Pauline...Pauline se troubla. Tout de suite, la peur la gagna. Immédiatement, elle voulut se réveiller. Mais impossible ! Elle n'y arrivait pas. Sidoine la tenait. Il l'alourdissait et pesait sur elle. Elle avait beau lutter pour se libérer du poids de cette torpeur, son corps demeurait engourdi. Pauline était emprisonnée dans un profond sommeil. Par son pouvoir maléfique, Sidoine l'y avait entraîné. Et résolument, il la maintenait dans cet état pr
Incertaine, Pauline s'abandonna tacitement aux mains de Sidoine. Sans attendre, le démon profita de la situation. Les caresses et les mots doux reprirent. Retour dans le grand lit ! Voilà à nouveau Pauline entièrement nue, subissant les assauts de Sidoine.L'étreinte infernale reprenait exactement là où elle s'était interrompue. En Pauline, Sidoine recommençait de plus bel à aller et à venir. Il se faisait langoureux. Il s'appliquait. Avec une redoutable constance, il s'acharnait à la bourrée de coup de boutoir. Ses efforts finirent par porter fruits.La chair de Pauline s'enflamma. Ses sens s'éveillèrent. Son corps répondait au contact de celui de Sidoine. Le plaisir ne tarda pas à jaillir. En source intarissable, des sensations de pure volupté s'élevaient et se répandaient. Partout dans le
Pauline déglutit péniblement. Elle était affolée. Écrasée sous le corps de Sidoine, elle n'en finissait pas de trembler. Elle était à bout de nerfs. Les menaces du démon la rendaient hystérique. Elle savait que ce n'était pas de simples paroles en l'air. Elle savait qu'il ne plaisantait pas. Pauline en était sûr et certaine, elle allait passer un sale quart d'heure. Le regard surnaturel de Sidoine en témoignait. La cruauté qui se lisait dans ses yeux enflammés était sans équivoque. Cela se voyait qu'il allait prendre un malin plaisir à la torturer.— Je vais te faire mienne ici et maintenant, lui annonça t-il d'un ton péremptoire.Déjà, ses mains glissèrent le long de ses jambes et palpaient ses cuisses moites. Épouvantée, Pauline
Le récit de tous ces événements m'a laissé perplexe. Comment y croire honnêtement ? En tant qu'homme de Dieu, j'ai honte de l'avouer mais je doutais un peu sur la véracité de tels faits.Pour confondre Pauline, je n'ai pas hésité à la bombarder de questions et autres théories.— Vous êtes sur de ce que vous avancez ?— Sûr Pasteur !m'a confirmé Pauline.— Vous n'avez pas rêvé hein ?Secouant la tête, Pauline campa sur sa position.— Je n'ai pas rêvé. Du moins pas avant et après m'être évanouie. J'ai tout vu pasteur. De mes deux yeux.Gêné, j'ai laissé échappé un profond soupir avant de reprendre mon interr
Chapitre 13Dans le mini car de transport en commun qui roulait sur le boulevard Valéry Giscard d'Estaing, Pauline pensait. Une main sur la joue, elle n'en finissait pas de soupirer et de soupirer. Pauline était vraiment triste. Elle ruminait sa déception. Coralie l'avait bien eu. La petite peste ! Elle avait osé ! Sans aucun respect, elle s'était montrée insolente. Par ses paroles, la jeune fille n'y était pas allée de main morte. Elle l'avait blessé. L'abandonner comme ça ! Alors qu'elle Pauline avait plus que jamais besoin de soutien.— L'homme noir est méchant dès ! s'entendit-elle penser à voix haute.Étonnés, les passagers assis autour d'elle la dévisagèrent. Pauline les ignora. Le regard obstinément braqué sur le paysage qui défilait à la fenêtre, la jeune femme continua à tergiverser.
En face de mama Lokossoué, Pauline se tenait sagement assise sur un petit tabouret. Tendue, elle observait la voyante consulter ses génies. Si l'enseignante pouvait encore se permettre de douter de l'hardiesse de la tâche en question, elle n'avait qu'à voir la voyante à l'œuvre pour s'en convaincre.Mama Lokossoué était concentrée. Elle prenait son temps. Sourcils froncés, elle déplaçait les cauris sur son fameux miroir magique avec une extrême précaution. Comme s'il s'agissait pour elle de desarmorcer une bombe, ses gestes se faisaient lents, calculés et précis. Dans la cabane, la tension était palpable. Le silence était totale. On n'entendait même pas une mouche voler.Pauline angoissait. En attendant le verdict final, elle n'en finissait pas de se ronger les sangs. Intérieurement, elle priait. &laqu
L'heure fatidique, Pauline l'attendit avec une grande anxiété. Elle était tout sauf en paix. Tel un condamné à mort le jour de sa sentence, elle n'avait pas le cœur tranquille. La peur la tenait et ne la quittait pas. Elle avait les tripes nouées. Elle mourait d'angoisse. Littéralement ! Terrorisée, elle se sentait faible et n'osait pas bouger. Incapable de s'éloigner, elle n'était plus rentrée chez elle. Au près de mama Lokossoué, elle était restée scotcher.Ensemble, les deux femmes avaient fait quelques emplettes. Au marché « Jean Foli » de Gonzagueville, elles s'étaient procurées tout le nécessaire pour le rituel du soir. Également, Pauline avait acheté certains articles indispensables tels que des vêtements neufs, une brosse à dents, une serviette, une é