Chapitre 2

Léa écoutait la conversation venant de l'extérieur du bureau, ses yeux se baissant.

Au cours de ces années dans la famille des Royer, elle s'était toujours efforcée d'être dévouée envers sa belle-mère Marie et cette sœur Émilie.

Lors de l'accident d'Émilie, elle avait passé plusieurs jours à l'hôpital avec elle.

Elle avait aussi été respectueuse et attentive envers Marie, sa belle-mère.

Il s'était avéré qu'aucun effort n'avait pu changer l'attitude des membres de la famille des Royer.

Peu de temps après, son téléphone a sonné, et la voix de Julie Thomas portait une certaine fatigue :

« Léa, tu ne veux vraiment pas y aller ? Je me souviens qu'avant tu adorais la chasse en plein air, et puis tu pourrais aussi profiter de l'occasion pour faire de la course de voitures. »

Léa s'est figée un instant.

Certains de ses souvenirs ont refait surface sans qu'elle ne le veuille.

Avant de se marier avec Louis, elle aimait en effet la chasse en plein air, les courses de voitures et le vin, puis, elle avait rencontré Louis dans la famille des Thomas et était tombée amoureuse de lui au premier regard.

Après être tombée amoureuse de Louis, elle avait appris peu à peu, par les autres, qu'il aimait les femmes douces et élégantes.

Elle avait progressivement abandonné ces passions.

Cela faisait trois ans, et elle avait presque oublié à quoi elle ressemblait avant.

De l'autre côté du téléphone, Julie continuait à la convaincre : « Léa, si tu ne veux vraiment pas que Louis sache, tu peux lui cacher, il n'est pas nécessaire d'abandonner ces activités pour un homme, et puis Louis, lui… »

« Nous avons divorcé. »

Léa l'a interrompue doucement.

Julie semblait choquée, puis a pris une grande inspiration, « Tu as compris la vérité ou c'est Louis qui a perdu la tête ? »

Léa a souri légèrement, « C'est lui qui a proposé le divorce, et je l'ai accepté. »

Julie est restée silencieuse un moment, mais pensait que Louis était fou.

Une femme comme Léa, la famille des Royer aurait dû prier pour pouvoir l'épouser, et maintenant elle était en train de divorcer ?

« Félicitations, ma chérie », La voix de Julie a pris un ton joyeux, « Je vais venir te chercher bientôt, et nous allons fêter ça, tu as enfin retrouvé la raison. »

Léa a ri doucement et raccroché.

Elle regardait la chambre principale, qui ne portait aucune trace de vie à deux. Après trois ans de mariage, le propriétaire de cette chambre semblait être un célibataire.

Il était vraiment temps de mettre fin à ce mariage.

Léa est allée dans la chambre d'amis pour ranger ses affaires. Elle n'avait pas beaucoup de vêtements, car après son mariage, elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour se préparer, alors elle a rapidement fait ses bagages.

Elle a enlevé son alliance et l'a posée sur la commode près du lit, on ne savait si c'était de la regret ou de la résignation dans son regard.

Elle tirait sa valise en direction de la sortie et, en passant par le salon, elle a réfléchi un instant, décidant finalement de dire au revoir à son ancienne belle-mère. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'Émilie ouvre la bouche d'abord avec une remarque sarcastique.

« Quelqu'un a enfin décidé de partir, sans même se rendre compte de son propre comportement. Elle est restée dans notre maison toutes ces années, juste pour l'argent. Elle est modeste, mais elle rêve de… »

Léa s'est arrêtée net, puis, sans hésiter, elle a pris le verre d'eau posé sur la table et l'a jeté sur Émilie.

L'eau glacée a trempé Émilie de la tête aux pieds, et Émilie, furieuse, s'est mise à crier :

« Léa, tu es folle ou quoi ? Tu oses jeter de l'eau sur moi… »

Léa a lentement essuyé les gouttes d'eau sur ses doigts et, en la regardant, elle a dit d'une voix calme :

« Il n'y a rien que je n'ose faire. Même un petit oiseau peut picorer. »

Émilie était bouche bée, probablement incapable de croire que la femme devant elle était la même Léa que tout le monde pouvait toujours humilier.

Léa, voyant la surprise d'Émilie, a ressenti un léger regret.

Cela faisait trois ans qu'elle était mariée ici. Peu importe combien Émilie et Marie avaient été dures avec elle, elle avait toujours fait de son mieux, accomplissant chaque tâche pour les satisfaire, sans jamais se plaindre.

Elle était toujours douce, écoutant patiemment leurs reproches acerbes et leurs insultes.

Plus tard, peut-être que tout le monde avait oublié que l'ancienne Léa était une femme qui se battait, buvait et riait sans retenue.

Après avoir supporté cela pendant si longtemps, Léa ne voulait plus se taire.

Elle a souri doucement.