Chapitre 45La nuit était tombée sur la ville, mais dans le manoir de Nikolaï, l’agitation était à son comble. Depuis son hospitalisation, tout semblait vaciller. Les appels incessants, les discussions tendues entre les hommes de main, et surtout, l’ombre menaçante du Baron qui rôdait comme un vautour prêt à s’emparer de ce qui appartenait à Nikolaï.Alina, assise dans le bureau de son mari, observait Aleksandr qui marchait nerveusement de long en large. Son regard trahissait son impuissance. Il n’avait jamais voulu diriger, et ça se voyait.— On ne peut pas continuer comme ça, déclara sèchement Viktor, un des lieutenants de Nikolaï. Les hommes sont inquiets. Certains pensent déjà à quitter le navire. On doit agir.Aleksandr soupira, croisant les bras.— Et qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Nikolaï est hors jeu, et moi je ne suis pas lui. Le Baron sait qu’on est affaiblis. Il va frapper.Un silence pesant s’abattit sur la pièce. Alina sentait chaque regard se poser sur elle. Jusqu’i
Chapitre 44 LE POINT DE VUE DE nikolaï La voiture roulait à pleine vitesse sur la route sombre qui nous ramenait chez nous. Mon frère était silencieux à mes côtés, le regard fixé droit devant lui. Moi, je réfléchissais. Le Baron n’avait pas dit son dernier mot. Je l’avais vu dans ses yeux. Ce sourire narquois, ce ton faussement conciliant… Il préparait quelque chose.J’avais déjà pris mes précautions. Mes hommes suivaient derrière nous dans un autre véhicule, armés et prêts à intervenir au moindre signe de menace. Mais quelque chose me rongeait. Une mauvaise intuition.Je jetai un regard à mon frère.— Nikolaï : Ce n’est pas fini.Il me regarda enfin, le visage tendu.— Frère : Tu crois qu’il va tenter quelque chose ?Je serrai la mâchoire.— Nikolaï : J’en suis sûr.À peine avais-je prononcé ces mots qu’un sifflement strident fendit l’air, suivi d’un bruit assourdissant. Les balles pleuvaient.— Frère : PUTAIN, À COUVERT !Le pare-brise explosa sous l’impact des tirs. J’eus juste l
43Point de vue de NikolaïJe fixais le téléphone, mes doigts jouant distraitement avec un briquet en argent. Mon esprit bouillonnait. Le Baron pensait pouvoir me dicter ses conditions, me forcer à plier sous la menace. Il ne savait pas à qui il avait affaire.Je composai le numéro de mon frère et portai le téléphone à mon oreille. Après quelques tonalités, sa voix nonchalante résonna.— Frère : Nikolaï… Voilà qui est rare.Je ne pris même pas la peine de répondre à sa provocation.— Nikolaï : Tu comptes régler ta situation avec le Baron comment ?Un silence. Je savais qu’il n’avait pas de solution viable, et cela m’agaçait encore plus.— Frère : Honnêtement ? Lui donner ce qu’il réclame. Je sais que c’est injuste, mais c’est la solution la plus simple.Je me levai brusquement de mon fauteuil et allumai une cigarette. La fumée s’éleva lentement dans l’air tandis que je serrai les mâchoires.— Nikolaï : Non. Ça ne marche pas comme ça.— Frère : Et pourquoi pas ? Si on lui donne ce qu’i
42Point de vue d’AlinaUne fois dans la chambre, je me laissai tomber sur le lit, encore bouleversée par tout ce que je venais de découvrir. Mon cœur battait toujours fort dans ma poitrine, non plus sous le choc de la trahison, mais sous celui de ma propre erreur. Je sentais encore la honte brûler mes joues.Nikolaï referma la porte derrière lui et s’adossa contre le mur, les bras croisés, son regard intense braqué sur moi. Il était calme, trop calme, alors que moi, je bouillonnais intérieurement.Je relevai les yeux vers lui, cherchant à comprendre, à digérer tout ce qui venait de se passer.— Alina (fronçant les sourcils) : Pourquoi tu ne m’as jamais dit que tu avais un frère qui… qui te ressemble à ce point ?Il haussa un sourcil, comme si la question l’amusait.— Nikolaï : Tu ne me l’as jamais demandé.Je laissai échapper un rire amer et incrédule avant de me redresser sur le lit.— Alina (exaspérée) : Je ne t’ai jamais demandé ?! Nikolaï, ce n’est pas une question qu’on pose au
41 Nikolaï referma doucement la porte derrière lui. L’air était chargé de tension et de douleur. Alina était là, debout au milieu de la pièce, ses bras enroulés autour d’elle-même comme si elle voulait se protéger de lui. Lorsqu’il fit un pas en avant, elle recula immédiatement.— Alina (la voix brisée) : Ne t’approche pas…Son cœur se serra. Il la voyait trembler, le regard rempli de larmes et d’incompréhension. Elle était blessée, profondément.— Alina (un rire amer) : Tu sais ce qui est le pire dans tout ça, Nikolaï ? Je commençais… Je commençais vraiment à t’aimer.Il sentit un frisson parcourir son échine. Il savait qu’il comptait pour elle, mais l’entendre dire ces mots dans un tel moment de souffrance le détruisit un peu plus.— Alina (des larmes coulant sur ses joues) : Je n’ai jamais demandé à venir chez toi… C’est toi qui m’as capturée. Et puis, quand enfin je t’ai accordé ma confiance, quand j’ai commencé à ressentir… ça… pour toi, tu m’as brisée.Elle porta une main tremb
40 Le moteur grondait sous ses doigts crispés sur le volant, tandis qu’il avalait les kilomètres sans ralentir. La nuit était tombée, plongeant la route dans une obscurité presque inquiétante, mais Nikolaï n’avait qu’un objectif : retrouver Alina.Sa mâchoire était serrée à s’en briser les dents. Son cœur battait vite, non pas par peur, mais par rage et frustration. Pourquoi était-elle partie sans prévenir ? Qu’est-ce qu’il avait fait pour qu’elle s’enfuie de la sorte ?Il ne pouvait pas croire qu’elle soit simplement partie sur un coup de tête. Non. Quelque chose l’avait poussée à prendre cette décision, et il était déterminé à comprendre quoi.Soudain, son téléphone vibra sur le tableau de bord. Il décrocha immédiatement en activant le mode mains libres.— Dimitri : Patron, on a trouvé des images de la caméra de surveillance d’une supérette dans la zone où se trouve sa voiture.Nikolaï sentit un frisson lui parcourir l’échine.— Nikolaï : Et ?— Dimitri : Elle est entrée dans la bo