Chapitre 22 : Le Roi DéchaînéPoint de vue d’Alina MorozovTout va trop vite. Nikolaï me pousse dans la voiture avant même que je ne puisse comprendre ce qu’il se passe. Son visage est une tempête de rage contenue.Les flammes illuminent la nuit derrière nous, des ombres s’agitent, des coups de feu éclatent au loin. Mais lui… lui reste implacable, comme s’il n’avait qu’une seule chose en tête : me mettre à l’abri.Il démarre en trombe, ses doigts serrés sur le volant.— Où on va ? demandai-je, la gorge nouée.— Ailleurs. Sa voix est tranchante. Ce n’est plus en sécurité ici.Je le fixe, son profil éclairé par la lueur tremblante des réverbères. Son regard est sombre, impitoyable.Il est en mode chasseur.— Qui a fait ça ? murmurais-je.Ses mâchoires se contractent.— Quelqu’un qui vient de signer son arrêt de mort.Un frisson me parcourt.Je sais que Nikolaï est dangereux, qu’il peut être sans pitié, mais je ne l’ai jamais vu dans cet état.Il roule vite, trop vite, et je me cramponne
Chapitre 21: Roi sans couronne — Et pourquoi moi ? demande-t-il enfin, sa voix grave et mesurée.Lebedev pose ses coudes sur la table, le regard perçant.— Parce que tu es le plus puissant, Nikolaï. Tu contrôles déjà une bonne partie des opérations en Russie, et ton influence sur le marché européen dépasse celle de n’importe lequel d’entre nous.Un autre homme, aux cheveux argentés et au regard froid, acquiesce.— Tu es le seul que tout le monde respecte… et craint.L’air devient lourd autour de la table.Nikolaï prend une inspiration lente, posant son cigare dans le cendrier avec une précision millimétrée.— Et si je refuse ?Un silence pesant s’installe.Puis Vittorio Ricci sourit lentement, son regard sombre pétillant d’une sorte d’amusement dangereux.— Ce n’est pas une option, Romanov.Mon estomac se serre. Nikolaï ne bouge pas. Son expression reste froide, impénétrable. Mais moi, je ressens l’onde de pouvoir et de menace qui s’entrechoque autour de cette table. Je suis perdue,
Chapitre 20 : Une soirée sous les projecteursJe viens à peine de raccrocher avec Sofia que la porte s’ouvre sans prévenir. Nikolaï entre dans la chambre, son regard sombre posé sur moi avec une intensité habituelle. Il est déjà habillé, vêtu d’un costume trois-pièces noir parfaitement taillé, sa chemise légèrement entrouverte, révélant un aperçu de la ligne dure de son torse. Il est imposant, charismatique, et pourtant, quelque chose dans sa posture me dit qu’il est pressé.— Habille-toi.Je fronce les sourcils.— Pardon ?Il s’approche du lit et s’appuie contre l’un des poteaux du baldaquin, les bras croisés.— Nous avons un gala ce soir. Un événement important. Tu viens avec moi.Je hausse un sourcil.— Depuis quand ?— Depuis que j’ai décidé que tu serais à mes côtés.Je plisse les yeux, amusée par son ton impérieux.— Et si je n’en ai pas envie ?Il esquisse un sourire en coin, celui qui me donne à la fois envie de l’embrasser et de l’étrangler.— Ce n’est pas une option.Je croi
Chapitre 19 : L'aube des doutesPoint de vue d’Alina MorozovUn rayon de lumière filtre à travers les rideaux épais de la chambre, caressant ma peau nue d’une chaleur douce. J’émerge lentement du sommeil, encore enveloppée dans la chaleur rassurante du corps de Nikolaï. Son bras est toujours passé autour de ma taille, son souffle lent et profond effleurant ma nuque. Il dort. Vraiment. L’image me surprend. Un homme comme lui, habitué à tout contrôler, à tout anticiper… Et pourtant, à cet instant précis, il dort paisiblement, vulnérable, contre moi.Je ne bouge pas.Je me contente de sentir, d’absorber cet instant fugace, de le graver en moi avant qu’il ne s’efface.Parce qu’au fond, je le sais… Il finira par s'effacer. Nikolaï n’est pas un homme qui s’autorise des faiblesses. Ce que nous avons partagé cette nuit était un abandon, une faille dans son armure. Mais combien de temps avant qu’il ne la rebâtisse ?Avant qu’il ne redevienne ce chef impitoyable, ce roi de la nuit qui ne croit q
Chapitre 18 : L’instant fragilePoint de vue d’Alina MorozovJe suis allongée, blottie contre Nikolaï, mon souffle encore légèrement saccadé, ma peau marquée par la fièvre de ses caresses. Son bras repose autour de ma taille, paume large et chaude contre mon ventre, comme s’il voulait m’empêcher de m’éloigner.D’habitude, il fuit ce genre de proximité. Il esquive, il s’éloigne, comme s’il craignait que l’attachement ne le rende vulnérable. Mais ce soir…Ce soir, il ne bouge pas.Je glisse mes doigts sur son torse, traçant des cercles invisibles sur sa peau. Il frissonne légèrement, et je souris contre lui.— Quoi ? murmure-t-il, sa voix rauque brisant le silence.Je lève la tête vers lui, le détaille du regard. Dans cette lumière douce, il a l’air… apaisé. Plus jeune. Moins dur.Moins seul.— Rien, soufflé-je, un sourire flottant sur mes lèvres.Il arque un sourcil, clairement peu convaincu.Alors, sans réfléchir, je me hisse un peu et dépose un baiser léger sur sa mâchoire, un geste
Chapitre 17 : L’explosionLE Point de vue d’Alina MorozovLa porte de la villa se referma brutalement derrière nous. Nikolaï marchait devant, son dos raide, sa posture tendue. Il dégageait une colère contenue, une violence prête à exploser à chaque pas. Moi ?Je le suivais. Délibérément. Volontairement. J’avais cherché cette réaction. Et maintenant, j’étais piégée dedans.— Tu es complètement inconsciente.Sa voix claqua dans l’air comme un fouet.— Ah bon ? Parce que j’ai osé danser avec un homme ?Il se retourna si vite que je faillis percuter son torse.Son regard me brûlait.— Tu savais exactement ce que tu faisais.— Et alors ?Un silence lourd tomba entre nous. Je sentais la tension électriser l’air, se nouer autour de nous comme une corde invisible. Ses poings étaient serrés. Sa mâchoire contractée. Et moi… Mon cœur battait beaucoup trop vite.— Tu veux me rendre fou, c’est ça ? murmura-t-il.Un sourire en coin étira mes lèvres.— Tu l’es déjà.Je jouais avec le feu. Et je le s
Chapitre 16: Une Soirée Sous Haute Tension — Putain, Alina ! Où est-ce que tu étais passée ?!Je me figeai.Il n’y avait aucune trace de son habituelle légèreté dans son ton. Rien que de la tension. De la peur. De la colère.— Sophia…— Non, ne commence pas avec cette voix hésitante ! me coupa-t-elle sèchement. Ça fait des jours que je n’ai plus de nouvelles de toi ! J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose !Une vague de culpabilité m'envahit. J’avais été prise au piège dans ce monde contrôlé par Nikolaï, et j’avais négligé le fait que, dehors, quelqu’un pouvait s’inquiéter réellement pour moi.— Je suis désolée… soufflai-je.Elle prit une inspiration tremblante, comme pour se calmer.— Alina… où es-tu ?Je passai une main nerveuse dans mes cheveux avant de répondre :— Avec Nikolaï.Un silence. Un silence beaucoup trop long.— Pardon ?! lâcha-t-elle finalement, comme si elle n’avait pas bien entendu.Je pinçai les lèvres.— C’est compliqué.— Alina, tu as conscience de qui est ce
Chapitre 15 : Une Lame de FeuLE Point de vue d’Alina MorozovL’air entre nous était chargé, saturé d’une tension brûlante, insoutenable. Nikolaï ne bougeait pas. Mais son regard… Son regard me dévora comme une lame de feu prête à me réduire en cendres. Mon cœur battait trop vite, trop fort, cognant contre ma cage thoracique avec une brutalité qui aurait dû m’alarmer.Mais au lieu d’avoir peur… Je savourais chaque seconde.Il voulait du contrôle ? Très bien. Alors je voulais voir jusqu’où il pouvait aller avant de briser sa propre règle. Lentement, je laissai mes lèvres effleurer le coin des siennes. Juste une caresse fantôme, à peine un contact… Juste de quoi le torturer. Je sentis la tension dans ses muscles, la crispation de sa mâchoire, la façon dont son souffle se coupa une fraction de seconde.Il luttait. Il luttait à mort.Et moi… Je voulais gagner.— Tu es toujours sûr de vouloir me garder ici ? murmurai-je, laissant mon souffle chaud caresser sa peau.Ses doigts sur mon poign
Chapitre 14 : Le Silence de NikolaïLE Point de vue d’Alina MorozovL’ambiance était lourde.Je l’avais senti dès l’instant où mes mots avaient quitté mes lèvres. Nikolaï ne disait rien. Pas un mot. Il s’était contenté de terminer son café en silence, le regard sombre, figé sur un point invisible devant lui. Et moi, je jouais les indifférentes. Comme si je n’avais pas remarqué le mur glacé qu’il venait d’ériger entre nous.Comme si ça ne me dérangeait pas. Alors pourquoi avais-je cette sensation désagréable au creux du ventre ? Je pris une bouchée de mon croissant sans réellement sentir le goût, posant mon regard sur Nikolaï. Il était là, mais il n’était plus là.. Son esprit était ailleurs, loin de cette table en marbre, loin de moi. Et ça… ça m’agaçait profondément. Je n’aimais pas ce silence.Ce n’était pas un silence normal, pas celui qu’il adoptait habituellement. Non. C’était un silence douloureux. Un silence qui cachait quelque chose de plus profond. Je posai lentement ma tasse e