Je toussais légèrement. Et je pris place:
- Bonjour je suis Valencia Ford, votre nouvelle assistante. Dis-je un peu hésitante -Bonjour, répondait-il d’un ton neutre Aucune connaissance dans son regard. Aucune allusion. Comme s’il ne m’avait jamais vue. Je forçais un sourire. Je pris place le dos bien droit tentant de masquer mon trouble. L’odeur discrète de son parfum me rappelait plus intensément notre collision. Je me souvenais de tout: le regard noir, ma honte fulgurante. Et maintenant il était aussi calme qu’indiffèrent. De toutes les façons c’est bien s’il ne s’en souvient plus: j’allai être tellement gêné parce qu’il avait du remarquer comment je l’avais maté. L’hôtesse passa proposer des boissons. Il prit du whisky et moi juste un verre de jus d’orange. Une fois servie, je sortis mon ordinateur pour feindre une occupation mais mon esprit n’était pas vraiment là. Le silence s’était installé, rythmé uniquement par le ronronnement des moteurs et les chuchotements des hôtesses. Monsieur Bryan Belor, c’était son nom, celui que j’avais lu sur les documents en tout cas. Il referma sa tablette d’un clic et se retourna vers moi. - Vous avez pris connaissance du programme de la semaine? Je sursautais ultérieurement mais je gardais le visage calme. -Partiellement . Je n’ai reçu qu’un aperçu. - Alors écoutez bien Il ne me regardais, il fixait un point invisible. La voix posée, grave et professionnelle. - Ce soir dîner privé. Nous ferons un pont sur tout les associés que nous rencontrerons durant le séjour J’hochais la tête machinalement, prenant les notes mentalement. - Demain matin, réunion stratégique à 8h. Préparez des supports. Ils sont sur le Drive de l’entreprise dossier « confidencialtrip ». Il tourna enfin les yeux vers moi - Je suppose que vous savez comment se connecter à nos Serveurs. - Oui, bien sûr. Il continua imperturbable - Gala de bienfaisance. Préparez un résumé des invités influents, leurs entreprises, leurs influences… Je veux compter sur vous en cas d’improvisation. Je notais mentalement essayant de suivre le rythme. - Et enfin mercredi nous rencontrerons le PDG de Jewels, il est arrogant, il est condescendant et adore tester les femmes. Pour le reste du séjour il se décidera selon l’ambiance et l’impression que nous donnerons. Je déglutis, un peu tendue. - Une dernière chose, vous êtes là pour me faciliter le travail et non le perturber. Donc réfléchissez bien avant de dire ou faire quelque chose. Il se pencha légèrement, les yeux encrés dans les miens - Est ce clair? - Oui monsieur Il hocha la tête et se réinstalla sur son siège. Je serrai l’accoudoir et le sommeil vint. L’avion venait à peine de toucher le sol. Le léger choc des roues sur la piste fit vibrer le fuselage. Les passager comme toujours, s’étaient précipités pour attraper leurs bagages. J’étais resté assise calmement comme l’exige la procédure. - On y va, dit Bryan, debout attrapant sa veste d’un geste sec Je me levais rapidement, trop rapidement. Dans ma précipitation, mon sac glissa de mon épaule et je perdis l’équilibre en tentant de le rattraper. Tout allait très vite. Un déséquilibre brutal, une jambe qui cède et la sol qui se rapproche dangereusement… Mais avant que mon genoux n’écrase le plancher, une main me rattrapa par le bras. - Attention La voix était basse, sèche mais présente Bryan venait de me retenir, m’évitant de m’étaler le long des sièges. - Ce genre d’entrée serait peu appropriée pour les rendez-vous à venir, fit-il simplement. Je sentis le rouge me monter aux joues, puis je me contentais d’hocher la tête - Merci - Marchez droit, Valencia, murmura-t-il en me dépassant son ton toujours aussi distant. Le reste je m’en charge. Le hall des arrivées baignait une lumière artificielle trop blanche, contrastant violemment avec le fatigue du voyage. Je suivais Bryan quelques pas derrière. Il n’avaient prononcé aucun mot depuis l’atterrissage. Il avait récupérer sa valise avec la même précision millimétrée que tout ce qu’il faisait, puis il se dirigeait vers la sortie en vérifiant si je le suivais. Une voiture noire nous attendait, vitres teintées et chauffeur en uniforme. Bryan s’installa près de la fenêtre et moi à l’arrière gardant mes mains sagement posées sur mon sac. Le trajet jusqu’à l’hôtel fut silencieux. Un silence propre mais pas hostile. Pas de musique, pas d’échange. Juste le vrombissement du moteur et les lumières qui défilaient à travers les vitres. Arrivés à l’hôtel, un cinq étoiles discret mais luxueux, tout se fut rapidement. La réception les accueillit avec une efficacité remarquable. Deux cartes,deux clés. - Monsieur Belor, suite 301. Mademoiselle Ford, suite 302. Elle releva la tête, chambres voisines. - Montez vous reposer, dit-il simplement. On dînera à vingt heures. Pas en salle, j’ai réservé dans la suite. Je vous brieferais sur le dîner de demain. J’hochais la tête. - Très bien monsieur. Nous prîmes l’ascenseur en silence. Lorsque nous sommes arrivés à notre étage, il est sortit en premier, je le suivais. Il ouvrit sa porte, s’arrêta un instant: - Ne soyez pas en retard. La porte se referma doucement derrière lui. Il était exactement vingt heures lorsque je frappais à la porte de la suite 301. Pas une minute de plus pas une minute de moins. J’avais pris soin de choisir une tenue sobre mais flatteuse: un pantalon noir ajusté, un haut fluide délicatement noué à l’encolure laissant deviner la courbe de mes épaules. Un maquillage discret, une boucle d’oreille dorée. Élégante sans excès. Professionnelle mais pas invisible. Bryan ouvrit lui même. Chemise déboutonnée jusqu’au col. Recula d’un pas pour me laisser entrer et je sentis son regard se poser sur mon dos lorsque je franchis la porte - À l’heure. Bien. La suite était vaste, décorée dans des tons crème, baignée dans la lumière chaude des lampes d’ambiance. La table avait été dressée pour deux, près d’une large baie vitrée donnant sur la ville illuminée. Deux verres déjà remplis et un service en chambre discret et luxueux. Il m’invita à m’asseoir d’un simple geste de la main. - j’ai commandé léger. Nous n’avons pas besoin de tomber dans le coma avant les réunions de demain. J’esquissais un petit sourire. Il ne souriait pas. Mais ses yeux… ses yeux s’étaient attardés une seconde de trop sur moi et je l’avais sentis. Le dîner débuta dans un calme solennel. Il évoqua l’agenda de demain, les associés à surveiller, les codes à respecter. Je prenais mentalement note, chaque nom, chaque détails, m’efforçant d’être concentrée. Je sentais toujours son regard sur moi. Parfois bref, contrôlé. Toujours furtif, mais bien réel. - Vous avez choisi cette tenue pour le dîner ou pour me tester? Demanda-t-il soudain d’un ton neutre Je relevais la tête, légèrement prise de court - Pour être présentable. Ce n’était pas un test Monsieur. Juste… de la politesse. Il haussa un sourcil, sans rien répondre tout de suite. Puis il reporta son attention sur son assiette: - Bien, je préfère les gens polis. Un silence, puis: - Et aussi ceux qui savent garder leur calme sous pression. - Je saurai rester professionnelle. Même dans une suite cinq étoiles, avec vue panoramique. Un très léger rictus effleura ses lèvres. Peut-être le tout premier que je vis. Il se leva: - Le dîner est terminé, mademoiselle Ford. Vous avez une heure pour relire les dossiers, je vous ferai un point à 22h si je suis encore réveillé. Je me levais à mon tour, rassemblant mon calme: - Très bien, monsieur. Bonne soirée. - Valencia? Je me retournais. - Votre présentation… était réussie. Il parlait encore de ma tenue? Ou du comportement? Je n’osais pas lui demander… il ne regardait même plus. Je quittais la suite, le cœur battant. Et c’est lui qui ferma la porte sans bruit derrière moi.Je venais de sortir de la douche, les cheveux encore humides, enroulée dans une serviette blanch, quand mon téléphone vibra sur mon chevet. Daniel Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. J’avais attendu son appel toute la journée. Je décrochais immédiatement. - Allô?- Mon amour… enfin. Tu vas bien? Tu es déjà à l’hôtel ? Sa voix chaude et rassurante me fit du bien. Je m’allongeais sur le lit détendu, le téléphone plaque à l’oreille. - Oui je suis bien arrivée. Le vol s’est bien passé…nous sommes à l’hôtel.- Tu m’as manqué aujourd’hui. J’ai passé toute la journée à regarder mon écran en espérant un message.Je ris doucement.- J’ai envoyé un texto en arrivant. Tu ne l’as pas eu?- Non… enfin, si, peut être. J’étais en réunion cet après midi puis j’ai du régler un imprévu avec un collègue. Il marqua une pause avant d’ajouter avec douceur: - Mais maintenant je suis tout à toi.Un bruit léger presque étouffé me parvint. Une rire… féminin? Je fronçais les sourcils.- Tu es à l
Je ne l’avais pas oublié. Impossible en vérité. Même si les traits étaient restés impassibles quand elle s’est installée à côté de moi dans l’avion, même si je n’ai pas levé un sourcil lorsqu’elle a prononcé son nom « Valencia Ford », mon esprit, lui, avait déjà fait le lien.C’était elle. La fille de la salle de sport, celle qui m’était entrée dedans. Elle m’avait ensuite regardé comme si j’étais un mirage. Une bourrasque d’innocence envelopper d’un regard incapable de mentir.Je m’en souvenais bien plus que je n’en voulais.Ce jour là, j’étais tendu. Je sortais d’un appel houleux avec des actionnaires, une journée trop longue. Elle était arrivée de nulle part, littéralement dans mes bras avec ses yeux grands ouverts et son excuse murmurée. Je l’avais observé me dépasser, troublé malgré moi. Mais ce que je n’avais pas prévu…c’est de la revoir. Et pourtant, Quelques jours plus tard, en revenant plutôt que prévu d’un rendez-vous externe, j’ai croisé Martin dans le couloir du servi
Je toussais légèrement. Et je pris place: - Bonjour je suis Valencia Ford, votre nouvelle assistante. Dis-je un peu hésitante -Bonjour, répondait-il d’un ton neutre Aucune connaissance dans son regard. Aucune allusion. Comme s’il ne m’avait jamais vue. Je forçais un sourire. Je pris place le dos bien droit tentant de masquer mon trouble. L’odeur discrète de son parfum me rappelait plus intensément notre collision. Je me souvenais de tout: le regard noir, ma honte fulgurante. Et maintenant il était aussi calme qu’indiffèrent. De toutes les façons c’est bien s’il ne s’en souvient plus: j’allai être tellement gêné parce qu’il avait du remarquer comment je l’avais maté. L’hôtesse passa proposer des boissons. Il prit du whisky et moi juste un verre de jus d’orange. Une fois servie, je sortis mon ordinateur pour feindre une occupation mais mon esprit n’était pas vraiment là. Le silence s’était installé, rythmé uniquement par le ronronnement des moteurs et les chuchotements d
Rentrée chez moi, j’ai attendu Daniel pour lui raconter comment ça s’était passée… mais il n’est pas rentré avant très tard. J’étais déjà couché, inquiète mais trop fatigué pour lui poser des questions. Le lendemain, au petit matin mon téléphone vibra, un mail: « Félicitations Mademoiselle Ford, vous êtes retenue. Merci de préparer votre valise: votre premier déplacement professionnelle est prévu pour demain. Vous accompagnerez le PDG pour une semaine ou plus. Si cette nouvelle vous enchante, veuillez me répondre par mail et je vous recontacterai pour plus de détails »Mon cœur fit un bond, je l’avais eu. C’était officiel. J’étais sur un nuage. Sans perdre une seconde j’ai répondu à Monsieur Tim pour lui notifier mon accord.Quand Daniel se réveilla, il me trouva en train de faire ma valise pris de panique, il accourut vers moi: - Valencia, ne fait pas ça, je peux tout t’expliquer… je sais que ce n’est pas facile pour toiJe me retournais, stupéfaite et amusée le regardant avec un
Le lendemain matin, dès que Daniel a ouvert les yeux, j’étais déjà habillée, cheveux en queue-de-cheval prête à l’accueillir avec un sourire. Il avait l’air épuisé, le regard encore flou et la voix pâteuse.- pourquoi as tu crié tout à l’heure…? Marmonna-t-il les yeux mi-clos- j’ai quelque chose à te dire… Hier, j’ai postulé à une offre pour devenir assistante personnelle, et ce matin… j’ai reçu un mail: j’ai un entretien. C’est pour ça que j’ai poussé un cri ce matinIl m’a regardé un instant puis un sourire sincère à traversé son visage endormi.- Oh super… je suis sûr que tu vas l’avoir ce poste. - je l’espère, j’ai tout de même un bon pressentiment.Il m’a attiré doucement contre lui et a déposé un baiser sur mon front.- tu vas déchirer ma puce.Ce genre de moment tendre et encourageant me rappelait pour que l’aimais autant. Nous étions ensemble depuis longtemps, il a toujours été là pour et moi pour lui. Le jour de l’entretien, j’étais surexcitée. J’avais dû mal à tenir en pl
13 Août, une journée inoubliable Le ciel était dégagé, d’un bleu éclatant, et une légère brise d’été caressait les feuilles des arbres . Je sortais de la salle de gym, j’étais plongé dans mes pensées, le cœur encore battant des efforts de la séance matinale, quand, j’ai heurté quelque chose.Ou plutôt quelqu’un. Un torse, solide. Massif.Je me suis arrêtée net, surprise et j’ai relevé la tête et là, mon souffle s’est coupé . Devant moi, se tenait un homme d’une beauté saisissante, presque irréelle. Grand, au moins un mètre quatre-vingt-cinq. Brun, ténébreux avec une présence magnétique qui semblait dominer l’espace autour de lui. Un charisme presque sauvage, avec son regard profond, il semblait lire en moi comme dans un livre ouvert. Avec mon mètre soixante, je le sentais minuscule, vulnérable, insignifiante comme une brindille face à un chêne imposant.Reprends-toi, Valencia me suis-je souffléJ’ai balbutié une excuse, un peu confuse et j’ai poursuivi mon chemin. Mais je n’ai pu