Les jours suivants se succédaient dans une routine marquée par le travail et les engagements familiaux. Mais Fatu ne pouvait se débarrasser du doute qui persistait en elle. Elle avait promis à Moussa que leur mariage aurait lieu après la campagne, mais au fond d’elle, elle savait que son cœur était partagé. Chaque regard croisé avec Ibrahim lors des réunions ne faisait que compliquer les choses. Pourtant, elle savait que son avenir dépendait de ses décisions, et que chaque pas qu’elle faisait la rapprochait de ce qu’elle voulait vraiment.
Elle se rendit à une nouvelle réunion de campagne ce matin-là, mais ce n’était pas seulement la politique qui occupait ses pensées. Elle avait aussi cette promesse à honorer, et elle se rendait compte qu'il était de plus en plus difficile de ne pas se laisser envahir par ses sentiments contradictoires.
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Une Soirée avec Moussa
Ce soir-là, Fatu se retrouva à dîner avec Moussa. Il avait organisé une soirée intime dans un restaurant chic, dans l’espoir de la détendre et de renforcer leur lien. Elle savait qu’il attendait des réponses, des
engagements de sa part. Fatu se sentait prise au piège de ses promesses.
Moussa : "Tu sembles distante ce soir. Est-ce que tout va bien, Fatu ?"
Il la regarda attentivement, une lueur d'inquiétude dans les yeux. Fatu soupira intérieurement. Elle savait que cette relation devait prendre un tournant, mais elle n'était pas prête à en parler.
Fatu : "Oui, tout va bien. Je suis juste… un peu fatiguée, avec tout ce travail et la campagne."
Moussa hocha la tête, mais elle remarqua une petite ombre de déception dans ses yeux. Il savait qu’elle était sur le point de prendre une décision importante, une décision qui, selon lui, ne se limitait pas à un mariage mais à l’avenir de deux familles entières. Il
n’était pas homme à laisser une chose aussi cruciale au hasard.
Moussa : "Fatu, je sais que tu te poses beaucoup de questions. Mais je tiens à te dire une chose : je ferai tout pour te rendre heureuse. Ce mariage… ce n'est pas juste une alliance entre nous deux, c’est aussi une opportunité pour nos familles de se renforcer, de bâtir quelque chose de solide ensemble. J'espère que tu vois cela."
Fatu baissa les yeux, fixant son verre de jus. Elle ne pouvait pas nier que Moussa avait raison. Mais à chaque fois qu’il prononçait les mots "nos familles", elle sentait une sorte de vide, une partie d’elle qui ne se retrouvait pas dans cette vision. Était-ce ce qu’elle voulait vraiment ?
Fatu : "Je comprends, Moussa. Je suis consciente de tout ce que cela implique. Mais…"
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Moussa, sensible à ses hésitations, tendit la main pour saisir la sienne, la regardant intensément.
Moussa : "Fatu, tu n’as pas à te soucier de ça. C’est ce que tu veux, n’est-ce pas ?"
Fatu hésita un instant. Elle baissa les yeux, le poids de l’engagement écrasant ses pensées. Elle n’était pas prête à répondre. Pas encore.
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Les jours passaient et Fatu continuait de jongler avec ses engagements professionnels et familiaux. Mais malgré l’ampleur du projet de campagne et l'importance des décisions qu'elle prenait pour sa carrière, un petit détail persistait dans ses pensées : Ibrahim.
Il n’était pas juste une option, ni un simple autre homme dans sa vie. Non, c’était plus que cela. Chaque réunion, chaque collaboration avec lui, la mettait face à des doutes qu’elle n’avait pas anticipés. Ses idées, son énergie, sa manière d’aborder le monde différait tellement de ce qu’elle connaissait. C’était une attraction qui ne se résumait pas à une simple passion physique, mais à une connexion plus profonde, bien plus complexe.
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Un Appel de Son Mentor
Un matin, alors qu’elle était en train de revoir ses plans pour la campagne, Fatu
reçut un appel de M. Ndiaye, son mentor et conseiller. Il avait un ton solennel, comme s'il savait qu'il allait lui annoncer quelque chose d'important.
Ndiaye : "Fatu, je sais que tu te sens partagée en ce moment. La campagne avance, et tes idées sont fondamentales pour nous. Mais il y a quelque chose que je dois te dire."
Fatu posa ses dossiers et se concentra sur la voix de M. Ndiaye.
Fatu : "Qu’est-ce qu’il y a, Monsieur ?"
Ndiaye : "Tu es brillante, Fatu. Mais tu as besoin de quelqu’un qui puisse t’apporter une perspective différente, une vision complémentaire. C’est pourquoi j’ai décidé d’implanter Ibrahim dans notre équipe. Il viendra travailler étroitement avec nous."
Fatu resta un moment sans réponse. Elle savait que Ibrahim, avec son charisme et sa détermination, avait son rôle à jouer dans cette campagne. Mais entendre cela de la bouche de son mentor signifiait que l’ombre
de l’homme qu’elle redoutait désormais croiser à nouveau se profilait de plus en plus clairement.
Fatu : "Ibrahim… je comprends. "
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Fatu n'avait cessé de réfléchir aux paroles de M. Ndiaye depuis leur dernière conversation. Le poids de la décision de travailler plus étroitement avec Ibrahim s’alourdissait à chaque instant. Elle était consciente que son rôle dans la campagne était plus crucial que jamais, mais une part d’elle, plus intime, était aussi profondément perturbée par la présence d’Ibrahim.
Elle avait vu son regard perçant, ses idées novatrices et son charisme indéniable. Mais au-delà de cela, il y avait quelque chose d'encore plus difficile à décrire. Une tension silencieuse qui, sans qu’elle ne le veuille, l’attirait. L’ambiguïté de leur relation professionnelle se transformait peu à peu en quelque chose de plus personnel, même si
Fatu, dans un premier temps, n’osait l'admettre.
Elle s'acharnait à repousser ses pensées vers Moussa, se concentrant sur le mariage à venir, la famille, les promesses, mais Ibrahim se frayait une place dans ses réflexions à chaque rencontre. Elle le croisait lors des réunions, il y avait toujours une manière qu’il avait de poser son regard sur elle, une façon d’interroger sans poser de questions. Et plus le temps passait, plus elle se sentait déstabilisée par lui. Mais elle devait se concentrer. Son avenir, la campagne, la famille, tout cela nécessitait son attention.
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Les mots de sa mère firent fondre une partie du poids qui écrasait le cœur de Fatu. Elle avait cru que le rejet serait total, mais sa mère avait compris. C’était un début de réconciliation, un chemin vers l’acceptation.Quelques instants plus tard, ses sœurs arrivèrent, l’air plus détendu. Elles l’avaient observée de loin, sachant que la situation serait difficile à affronter. Mais maintenant qu’elles étaient réunies, Fatu sentit un soulagement étrange, comme si tout le monde commençait enfin à voir ce qu’elle avait vécu et pourquoi elle avait pris ses décisions.— "Tu as fait ton choix, Fatu. Et on le respecte," dit l’une de ses sœurs, la plus jeune, avec un sourire sincère. "On ne te jugera pas."Fatu la regarda, un sourire triste
Les jours s'étaient écoulés depuis l'élection d'Ibrahim, et Fatu se retrouvait à un carrefour émotionnel. Elle avait pris la décision de rompre avec Moussa, ce qui n’avait pas été facile, mais il était devenu évident qu'elle ne pouvait plus se mentir. Cependant, ce qui semblait être une libération se transformait peu à peu en un tourment intérieur profond.Un après-midi, alors qu'elle était avec ses amies d'enfance, la conversation tourna rapidement vers la nouvelle du moment : le président Ibrahim. Elles étaient toutes admiratives de son ascension fulgurante, de sa jeunesse et de sa prestance. En les écoutant parler, une vague de tristesse envahit Fatu. Leurs mots, innocents mais lourds de sens, se fissuraient en elle comme des éclats de verre. La plus jeune femme du pays, l'épouse du président, co
Fatu se laissa tomber dans son fauteuil, en proie à la confusion. Le téléphone en main, elle le fixa pendant un long moment, se demandant si elle devait rappeler Ibrahim, s’il la prendrait au sérieux, s’il reviendrait vers elle. Mais une part d’elle savait que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Elle avait ouvert la porte de ses sentiments, mais la réalité du monde extérieur la rattrapait brutalement.Le temps passait, les heures s’égrenaient, mais Fatu n’était plus maîtresse de ses pensées. Elle se sentait seule, accablée, coincée dans un entre-deux où aucun chemin ne semblait vraiment mener à un futur qu’elle aurait pu imaginer. La vie, le devoir familial, les sentiments amoureux… tout se confondait en un tourbillon d’émotions contradictoires.Elle était prête à faire face à ses choix, mais les conséquences étaient désormais trop lourdes à porter.---Les journées qui suivirent furent d'une lenteur pesante. Fatu se réfugia dans son travail, dans ses projets. Mais chaque fo
Fatu se leva lentement, sentant le poids des derniers mots échangés avec Moussa et la froideur qui s’était installée entre eux. Elle tourna son regard vers la porte de la maison des parents de Moussa, où il venait de s’éclipser, et prit une profonde inspiration. Les murs qui l’avaient accueillie, si pleins de chaleur et d’attentes, semblaient maintenant vides et lourds. C'était une maison pleine de souvenirs d’une vie qu’elle pensait pouvoir embrasser sans hésitation. Mais tout avait changé en une soirée, et cette maison ne semblait plus être un lieu d’accueil.Les mots de Moussa résonnaient encore dans sa tête. "Tu le regretteras toute ta vie." La déception dans sa voix était palpable, comme un poison qu’elle n’arrivait pas à dissiper. Elle s’était attendue à une réaction plus calme, à une compréhension plus profonde de la part de Moussa, mais il l’avait jugée, sans appel, sans retour. Son regard avait changé, et elle savait au fond d’elle que tout était désormais brisé.Fatu se tour
Le matin se levait, baigné d'une lumière tamisée, et Fatu se trouvait face à un dilemme qu'elle ne pouvait plus repousser. Chaque mouvement qu'elle faisait, chaque pensée qui traversait son esprit, la rapprochait de la confrontation qu'elle avait évitée pendant des mois. Moussa l'attendait, et avec lui, toute une famille, des attentes et un avenir déjà tracé pour elle. Mais au fond d'elle-même, Fatu savait qu'elle ne pouvait plus ignorer ce qu'elle ressentait pour Ibrahim.Elle s'habilla avec soin, choisissant une robe simple mais élégante, en parfaite harmonie avec le cadre qu'elle allait affronter. La salle de réunion chez la famille de Moussa était grande, décorée avec goût, mais chaque objet semblait un rappel constant de ce qu'elle devrait sacrifier pour épouser l'homme qu'on lui avait désigné. Le vent du changement soufflait en elle, mais il était encore difficile de savoir si ce vent mènerait à un avenir prometteur ou à une rupture déchirante.Arrivée dans la maison de Moussa,
Après une nuit pleine de réflexions et d’incertitudes, Fatu se leva tôt. Dakar vibrait sous la pression des résultats du scrutin. La campagne présidentielle touchait à sa fin, et l’atmosphère était électrisée. Mais Fatu, elle, se sentait figée dans un état de confusion, son esprit occupé par les événements de la veille.Au bureau, l’effervescence était palpable. Les dernières réunions, les derniers ajustements avant la clôture des résultats. Fatu, malgré ses efforts pour rester concentrée sur le travail, sentait la tension l’envahir. Les mots d’Ibrahim tournaient en boucle dans sa tête. Leur rencontre et leur échange avaient semé un trouble qu’elle n'arrivait pas à dissiper.Elle se força à rester présente, mais ses pensées étaient ailleurs. Elle se demanda si elle avait fait le bon choix en acceptant de repousser son mariage avec Moussa. Et ce qu’elle ressentait pour Ibrahim, était-ce juste une illusion ou quelque chose de plus profond ?Ce n’était pas longtemps après que Moussa lui