VALÉRIEJe m'étais rendormie un peu plus longtemps que prévu.Même si le Roi m'avait conseillé de me reposer toute la journée, je n'étais pas du genre à passer autant d'heures au lit.Je me suis dirigée vers la salle de bain pour me rafraîchir, sentant mes muscles endoloris par toute cette activité physique.Mes cuisses étaient sensibles, et mes parties intimes... eh bien, encore plus.Pourtant, je me suis surprise à sourire bêtement devant le miroir, les joues roses et l'air satisfait, tandis que mes doigts effleuraient les cicatrices sur mon visage et mes lèvres gonflées.Je me demandais si ce n'était pas mon imagination, mais elles semblaient moins marquées, moins laides. Cela devait être l'effet de son délicieux sang, dont je ne pouvais jamais me rassasier.Je me sentais désirable et désirée, remarquant que les marques de ses mains s'estompaient déjà sur ma peau.Ce lycan me faisait me sentir vivante, comme la plus belle femme au monde.Une fois habillée, j'ai décidé d'all
DARIUS (GÉNÉRAL DU ROI DES VAMPIRES)« Le moment est venu », ai-je annoncé à mes hommes, installés dans la vieille crypte qui nous servait de refuge aux abords du Lac d'Argent.Je n'osais pas m'approcher trop près de cette meute, sachant le Roi Lycan plus vigilant que jamais.Néanmoins, ma stratégie d'utiliser la famille de l'Alpha continuait de porter ses fruits.Avec quelques ajustements, j'avais toujours trouvé un pion utile - un être faible et sans défense que je pouvais utiliser comme espion pour manipuler le cœur tendre de cette demoiselle.« Thane, prépare tout pour le sort de transfert. Nous devons agir rapidement, avant que le Roi Lycan ne puisse réagir. Mets en place les portails d'ombre pour mes hommes », ai-je ordonné au sorcier qui nous accompagnait.Les vampires les plus puissants pouvaient manier une magie élémentaire, mais pour les sorts plus complexes, nous avions besoin de l'aide d'un sorcier des ténèbres.« Monsieur, ce petit corps ne supportera pas davantage
VALÉRIEJe me suis écartée d'un bond, observant le sol qui s'ouvrait dans un grincement, tel un vieux mécanisme rouillé.Dans les entrailles de la terre, un passage sombre s'est dévoilé, descendant par des marches anciennes vers ce qui ressemblait à une cave sous la serre.« Quel était ce bruit, Mademoiselle Valérie ? Tout va bien ? » La voix d'Edwin m'est parvenue, et je me suis penchée pour l'apercevoir exactement là où je l'avais laissé, assis dans son fauteuil roulant, l'air inquiet.« Oui, tout va bien. C'était juste une fenêtre coincée que j'ai essayé d'ouvrir. Reste où tu es, ne t'inquiète pas », ai-je menti, je ne faisait plus confiance à personne.Il ne pouvait pas monter les escaliers seul, encore moins descendre dans cet espace étroit.« Céline, je crois avoir trouvé l'endroit exact de l'Autel de la Déesse. Je vais descendre pour le déchiffrer, couvre-moi ici. J'ai laissé Edwin dans la serre, garde un œil sur lui. »« Valérie, ça ne me plaît pas du tout. Je vais appel
VALÉRIEIl a hurlé, et c'était terrifiant de voir les traits d'Edwin déformés par des expressions cruelles, adultes.Je plongeais la main dans mon décolleté pour en sortir l'étoile, ses pointes acérées maculées de mon sang.Il a tendu sa petite main et fait un pas en avant. J'ai également tendu la mienne, tremblante.Une voix intérieure me hurlait qu'il ne devait pas l'avoir, que j'en avais déjà trop révélé.Mon esprit s'emballait, essayant de ne pas regarder derrière lui pour ne pas trahir la présence de Céline qui s'approchait doucement. Je resserrais ma prise sur la relique dont le métal scintillait comme un rayon de lune.Juste avant qu'elle ne tombe entre ses mains, il s'est raidi et s'est brusquement retourné pour faire face à l'Alpha.Des ombres obscures se sont détachées du petit corps du garçon alors qu'il affrontait maintenant Céline.« Alors, tu as réussi à vaincre mon gardien. Tu es une fille pleine de secrets... Je me demande ce qu'Alain Turpin en dirait », s'est-i
CÉLINEJe croyais mon heure venue, jamais je n'aurais imaginé que tout se terminerait ainsi.Une douleur atroce déchirait le dos de ma louve, me forçant à prendre immédiatement ma forme hybride, avec quelques traits de vampire, tandis que je sifflais de manière menaçante depuis un coin, encerclée par des ennemis sans pitié.J'ai pressé ma main contre la profonde blessure qui me traversait de part en part, du dos jusqu'au ventre, endurant du mieux possible, mais je ne survivrais pas à une nouvelle attaque.Soudain, un rugissement à glacer le sang a résonné, faisant vibrer les murs ancestraux.Comme moi, tous se sont retournés d'un même mouvement pour assister à quelque chose d'incroyable.Valérie se relevait depuis son coin sombre, le corps rigide de l'enfant gisant sans vie sur le sol tandis qu'elle avançait, pas à pas, sifflant telle une bête prête à bondir sur sa proie.« M-Monsieur... qu'est-ce que c'est que ça ? »« Ce n'est qu'une chienne galeuse qui essaie de nous impress
THANE (Le sorcier qui accompagnait Darius, le Général Vampire)Jamais de ma vie, j'avais jamais pris une décision aussi ferme.Les méthodes extrêmes de Darius ne m'avaient jamais plu, mais je ne pouvais que suivre ses ordres.C'était lui qui commandait, alors j'ai continué à injecter sa force vitale dans le corps déjà affaibli du louveteau, sachant pertinemment qu'il ne survivrait pas à une invasion aussi violente.J'ai entendu toute la traduction de l'Autel sortir des lèvres de cette étrange femme, ma magie servant d'intermédiaire dans le corps du garçon.Quand le combat a éclaté, je suis resté dans la crypte pour maintenir le sort du portail, celui par lequel les hommes du Général Darius étaient entrés pour se battre.Tout s'est écroulé en un clin d’œil.Même si je n'étais pas physiquement présent, je tremblais encore de peur en observant tout à travers ma magie des ombres.Mon esprit s'emballait - Le Général était mort, et personne n'avait survécu.Qui diable était cette fem
ALAINJ'ai plongé mon regard dans les yeux paniqués de cette Alpha.Je ne l'avais jamais particulièrement appréciée, mais son frère était un membre précieux des Gardiens, et désormais, il était le seul capable de déchiffrer ces Autels.« Pourquoi portais-tu Valérie comme si tu prenais la fuite ? Tu as forcément entendu le rugissement de mon lycan - alors pourquoi diable ne m'as-tu pas attendu, la mettant ainsi encore une fois en danger ? »J'ai resserré ma prise autour de sa gorge, la colère bouillonnant en moi tandis que les images me revenaient, les voyant toutes les deux emportées par le courant lorsque j'avais atteint l'évacuation.Je n'avais même pas réfléchi avant de plonger à la suite de ma compagne.« M-Monsieur... J'étais blessée après le combat... J'avais peur que d'autres trous noirs n'apparaissent dans les murs... que d'autres ennemis surgissent pour nous tuer avant votre arrivée... J'ai agi impulsivement... J'ai paniqué et j'ai sauté sans réfléchir... »Sa voix trem
VALÉRIEJ'ai fermé la porte de la salle de bain, entendant Alain soupirer de frustration derrière celle-ci.Il a fini par partir, me laissant seule avec mes pensées.Il était entré dans la chambre du premier étage quelques minutes plus tôt, escaladant la fenêtre depuis la forêt sous sa forme de lycan.Je l'ai entendu fouiller à la recherche de vêtements, puis se changer.La porte de la chambre s'est ouverte puis refermée.Il partait régler ses comptes avec la famille de l'Alpha, qui ne dirigerait plus cette meute désormais.J'ai commencé à retirer mes vêtements trempés, essayant d'assimiler tout ce qui venait de se passer.La gorge nouée au souvenir d'Edwin, j'ai fermé les yeux, la douleur me submergeant tandis que je serrais précieusement la mémoire de lui contre mon cœur.Mes mains ont plongé dans la poche intérieure de ma robe - la vraie raison pour laquelle j'avais repoussé Alain.J'avais senti le pouvoir de la relique dès mon réveil et je la lui avais dissimulée, incapab
VALÉRIE« Qui... qui êtes-vous ? » Je me suis relevée d'un bond, même si mes jambes tremblaient légèrement.À vrai dire, cette petite dame âgée qui m'arrivait à peine à la poitrine ne m'effrayait pas, mais je ne comprenais pas d'où elle pouvait bien sortir.« Allons, allons, n'aie pas peur. Tu sais bien que je ne te ferai aucun mal. Viens t'allonger sur le lit ; le sol est glacé, tu vas attraper froid », m'a-t-elle dit en me guidant doucement vers l'immense lit.Elle a tiré la couette et m'a bordée avec tendresse.Je me sentais comme une petite fille tandis que je la regardais s'éloigner pour ajouter des bûches dans la cheminée qui réchauffait la pièce glaciale.Quelque chose en elle – son aura – me donnait envie de pleurer. Les mots que j'avais lus sur le dernier autel me sont revenus en mémoire.Était-ce elle qui m'appelait « petit corbeau » ?« C'est bien moi », a-t-elle répondu en se retournant enfin avec un sourire. Elle est revenue vers le lit et s'est assise à mes côtés.
VALÉRIEJe réfléchissais à la possibilité qu'il retire cette lourde chaîne de ma cheville. Elle semblait ensorcelée et je sentais qu'elle aspirait toute mon énergie.Mais je n'ai pas eu cette chance - il ne m'a pas libérée. À la place, nos pas nous ont menés vers les doubles portes vitrées qui donnaient sur un petit balcon.Mes yeux se sont écarquillés devant le spectacle nocturne qui s'offrait à moi. Nous nous trouvions en hauteur, dans un ancien château perché sur une montagne, entouré de neige et d'un lac gelé.Au loin s'étendaient des murailles sombres, enveloppées dans l'air glacial et un épais brouillard qui recouvrait le ciel comme une couverture ténébreuse.« Puisque tu sembles apprécier la vue, pourquoi ne pas jeter un œil à nos invités sur la place ? » a-t-il murmuré à mon oreille, sa main forçant ma tête à pivoter.Le vent violent des hauteurs faisait voler mes cheveux noirs, ainsi que ma fine chemise de nuit qui ne m'offrait aucune protection contre le froid mordant.
VALÉRIEJe me suis redressée d'un bond, me plaquant contre la tête de lit en acier finement ouvragée. Des roses noires et des feuilles y étaient sculptées, évoquant un jardin ténébreux.J'ai ramené mes jambes contre ma poitrine dans un geste protecteur.Le tintement de la lourde chaîne a résonné dans la pièce, accompagné du bruit de ses pas qui s'approchaient du bord de l'immense lit.Je l'ai observé avec un mélange de crainte et de malaise, tandis que ses traits se dessinaient plus nettement dans la pénombre : des cheveux d'un noir d'ébène, des yeux rouge sang, et ce sourire cynique sur ses lèvres délicates.« Que me voulez-vous ? » ai-je réussi à articuler en déglutissant péniblement, tentant de masquer les tremblements dans mes mains et ma voix.Il s'est assis tranquillement à mes côtés, écartant les pans de son long manteau noir brodé d'or.« Je pense que tu sais parfaitement ce que je veux de toi. C'est incroyable que tu aies réussi à te cacher toutes ces années », a-t-il m
ALAIN« Votre Altesse, cette femme collabore avec le Domaine des Ténèbres ! Regardez mon frère, il ne nous reconnaît même plus. Elle l'a convaincu qu'il était son petit-fils et il obéit au moindre de ses ordres ! »La femme s'est jetée à mes pieds en sanglotant.« Elle me fait chanter avec la vie de mon frère et celle de mes parents, qui sont prisonniers dans cette cabane, exactement comme elle a essayé de faire chanter Valérie. Regardez, regardez ce qu'elle porte autour du cou ! »Elle s'est élancée en avant, arrachant un médaillon du cou de l'autre femme qui s'est mise à hurler et à se débattre.La femme s'est figée lorsque je me suis approché d'elle.« Activez-le. Uniquement pour moi », ai-je ordonné en prenant le pendentif des mains de la jeune fille et en agrippant fermement les cheveux de l'autre femme. « Si vous tentez quoi que ce soit, votre vie sera plus courte que vous ne l'imaginez. »Tremblante, elle a murmuré quelques mots pour activer cette magie maudite qui révéla
ALAINAvant de partir définitivement, je me suis retourné vers le bord du précipice. Son sang et le mien maculaient le sol.Maintenant que le sortilège était brisé, je pouvais sentir clairement son odeur - je l'avais attaquée avec l'intention de la tuer.Seuls Quentin et Céline l'avaient protégée de moi.Ils savaient, et ils m'avaient menti.Au moins, ils avaient réussi à la suivre jusqu'à l'endroit où elle avait été emmenée. J'espérais qu'ils pourraient la protéger et me faire gagner du temps.Tout cela ne pouvait pas avoir été orchestré uniquement par ce salaud de Roi Vampire.Comment avait-il su que nous viendrions ici ?Tout semblait trop parfaitement planifié, même cette manipulation avec ces rapports sur un vampire pour me monter contre elle.« Votre Majesté ! Que s'est-il passé ? Nous avons entendu des bruits de combat mais n'osions pas approcher à cause du brouillard. Vous êtes blessé... Tenez, prenez cette cape ! »« Rassemblez tous les membres de votre meute, à l'ex
VALÉRIEUn autre énorme Lycan brun - Quentin - dégoulinant de sang et couvert de blessures, s'est jeté sur Alain, l'assaillant aux côtés de Céline qui avait pris sa forme vampirique.Je savais qu'ils me défendaient, se rebellant contre le Roi pour me protéger. Leur loyauté me touchait, mais ce n'était pas ainsi que je voulais que tout se termine. Tout cela n'était que le résultat de mes peurs et de mon indécision.La forêt résonnait de rugissements et empestait le sang. J'ai commencé à absorber toute la brume chargée d'énergie sombre qui m'entourait. Mes ailes battaient violemment, créant des rafales qui dissipaient les illusions et les tromperies.Mes pieds se sont soulevés de quelques centimètres au-dessus du sol, et la lumière de la lune a commencé à percer les ténèbres. Mais il y avait trop d'énergie sombre, et je n'étais encore qu'une novice dans la maîtrise de mes pouvoirs.J'ai ouvert les yeux au moment où quelque chose a volé dans ma direction, s'écrasant à mes pieds dans
VALÉRIEJ'ai à peine eu le temps de pousser le corps à moitié mort de Sophie sur le côté avant qu'un redoutable ennemi ne se jette sur moi.Je ne me souvenais pas que Daniel était aussi puissant.Il n'avait pas cette apparence... ou peut-être que si ? Une douleur aiguë m'a transpercé le crâne, mais je n'avais pas le temps de douter. Il était manifestement venu pour ma tête.J'ai laissé échapper un sifflement de douleur quand ses griffes se sont enfoncées dans mon épaule, me maintenant fermement pour me maîtriser.En levant les yeux, j'ai croisé le regard rouge empli de haine d'une bête imposante.Quelque chose dans mon esprit luttait pour se libérer, un cri enfoui au plus profond de moi, mais je ne pouvais pas l'entendre, car son autre griffe descendait déjà vers ma tête.Mes ailes durcies ont jailli de mon dos, et le dard a transpercé la paume de sa main levée avec une force brutale, le prenant par surprise alors qu'il la traversait de part en part.Profitant de cet instant, j
VALÉRIELa tête me tournait et j'étais imprégnée de mes larmes.Une odeur âcre m'a envahi les narines tandis qu'une douleur aiguë me transperçait le crâne, me plongeant dans un état de vertige.Je me suis relevée en essuyant mes joues humides. Un épais brouillard blanc m'entourait, si dense qu'il masquait même la lueur de la lune.Que faisais-je ici ?J'étais désorientée, mais mon corps s'est instantanément tendu lorsqu'une silhouette féminine a émergé de la brume.« Sophie. » Je me suis mise instinctivement sur la défensive.Elle avait été ma meilleure amie avant de me trahir avec mon Alpha, Daniel. Je les avais surpris ensemble... mais quand exactement ?« Tu es venue savourer ta victoire ? Te moquer de m'avoir dupée pendant que tu couchais avec Daniel ? »« Non, je suis venue te rendre cette chose difforme sortie de ton ventre », a-t-elle répondu. C'est alors que j'ai remarqué le paquet entre ses mains.Les linges blancs étaient imbibés de sang.Mon cœur s'est emballé sous
VALÉRIE« Que... que fais-tu ? Je vais crier... »Ses pupilles se dilataient de terreur tandis que son cœur battait la chamade.« Après m'avoir vue, après avoir été témoin de ce que je deviens, comment oses-tu me faire chanter, misérable vieille sorcière ? Veux-tu finir comme ton fils ? »Ma voix rauque grondait près d'elle. L'énergie sombre en moi montait en flèche, et l'envie de tuer refaisait surface.Mais je ne pouvais pas le faire ici. Tout le monde le découvrirait, et elle le savait aussi.« Si quelque chose m'arrive, quelqu'un d'autre préviendra le Roi. Tu seras finie, Valérie ! Ne prends pas le garçon, mais ma position d'Alpha... tu dois me la garantir ! Mon fils est mort à cause de toi, et maintenant les autres guerriers menacent de prendre sa place ! » balbutiait-elle en tremblant de tout son corps.« Pense à ton confortable trône de Reine. Ce ne serait pas sage de ma part de te dénoncer. Comme ça, nous y gagnons toutes les deux, et j'oublierai ton existence, j'oublier