Share

7.

     Quand nous sommes arrivés chez Ariel, il m’a demandé de l’attendre dans la voiture.

— Pourquoi?

— ARIEL : Maëlla ma petite sœur est là! Tu veux l’affronter?

     J’ai baissé la tête pour lui faire comprendre que non.

— Ariel?

     C’était la première fois que je l’appelais par son prénom. Il m’a regardée avec un air surpris.

— Oui?

— Je veux rentrer s’il te plaît. Je ne me sens pas à l’aise ici. Ce n’est pas le monde que j’ai l’habitude de côtoyer. En plus de cela, j’imagine que ton oncle, Mr Tchapé est là, ainsi que ta sœur. Ah mince!

Il n’était pas encore sorti de la voiture.

Il a tenu ma main tout doucement…

— ARIEL : Nous sommes des amis maintenant non?

— Maintenant que tu le dis, oui.

— ARIEL : Alors fais-moi confiance d’accord?

— D’accord! Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Je ne m’y attendais pas du tout

     C’était la première fois que je le tutoyais et il ne s’est pas fâché comme la première fois.

— ARIEL : Moi aussi je ne m’y attendais pas!

— Pardon?

— ARIEL : Reste dans la voiture, j’arrive d’accord? 

— Okey.

     Il est sorti et il est allé à l’arrière de la voiture enlever quelque chose avec le gardien pour aller avec à l’intérieur.

J’ai attendu pendant au moins vingt minutes puis, il est venu me chercher.

— ARIEL : Tu peux venir!

— Ils sont au nombre de combien?

— ARIEL : Kabéra suis-moi et arrête de craindre pour rien! Ça me fait mal quand tu ne me fais pas confiance!

     J’étais étonnée quand il m’a dit ça.

— Ah bon? 

— ARIEL : Bon, reste alors dans la voiture. 

      Moi j’avais peur d’y aller. Il avait dit à sa fiancée que sa sœur Maëlla serait là. Puisque c’était son anniversaire, j’ai supposé que tous les membres de sa famille étaient là, ainsi que son oncle qui m’avait bastonnée comme le serpent.

Je suis restée dans la voiture et quand quelqu’un se pointait à l’extérieur, je baissais ma tête.

     Je n’aimais pas être seule et quand il m’arrivait de l’être, je m’ennuyais et je dormais.

Je ne sais pas à quel moment le sommeil m’a pris. Tout ce dont je me souviens c’est que quand je me suis réveillée, il était environ 21h sur l’écran qui était dans la voiture d’Ariel.

     J’étais fatiguée alors, j’ai décidé de sortir. Je voulais rentrer chez moi même comme je n’avais pas d’argent de taxi. C’était resté dans mon jean qu’Ariel avait mis dans la poubelle.

Je devais marcher avec les talons jusqu’à ma maison. J’avais pour 1h30 au moins.

     Je suis sortie de la voiture. Ariel ne l’avait pas verrouillée.

Je me suis pointée devant la petite maison du gardien pour qu’il ouvre le portail mais c’était fermé or c’est lui qui avait la télécommande du portail (oui ça existe).

     Je voulais bien aller rejoindre les autres mais j’avais peur. Alors, j’ai opté pour rentrer dans la voiture quand soudain, j’ai vu Alicia et le gardien sortir. Elle avait l’air de l’envoyer quelque part car elle était en train de lui indiquer un endroit avec les mains.

— ALICIA : Hey toi, que fais-tu là?

     Seigneur! Mon ventre a commencé à faire « coro coro coro coro » à cause de la peur. J’ai failli pisser sur moi.

— Euh je suis une amie à Ariel.

     Elle avait l’air étonné et elle a demandé au gardien s’il me connaissait.

— GARDIEN : C’est ma deuxième fois de la voir Madame. Elle était là ce matin.

— ALICIA : Attends, ce matin? Ah oui, je commence à comprendre ô mince va m’appeler mon fiancé!

     Elle s’est approchée de moi tout doucement en applaudissant lentement…

— Tu sors d’où et que faisais-tu ici le matin? Donc le coup des clés perdus c’était de la comédie c’est ça? Tu étais dans sa chambre oui ou non?

     Elle était déjà proche de moi quand j’ai commencé à reculer en arrière.

Elle a accéléré ses pas et moi j’ai vite enlevé mes talons. J’étais prête à me défendre. Elle ne savait pas à qui elle avait à faire.

     J’ai vu Ariel sortir de la maison mais elle non puisqu’elle était de dos. J’ai donc couru et je suis allée me placer devant lui.

Le gardien est aussi sorti.

— ARIEL : Alicia?

     Elle s’était déjà retournée pour me suivre quand elle a aussi vu Ariel.

— ALICIA : Adriel c’est qui ici? Le gardien m’a dit qu’elle était là ce matin. Donc tu l’as cachée dans ta chambre et quand je suis montée en haut tu l’as fait sortir c’est ça?

     Ariel n’a pas répondu. Il a regardé le gardien bizarrement mais sans rien dire.

— GARDIEN : Pardon, Madame m’a posé une question et j’ai seulement répondu wallaï Billaï.

     Alicia s’est approchée de nous:

— ALICIA : Ariel tu ne dis rien?

     Elle était vraiment en colère!

— ARIEL : Elle s’appelle Kabéra. Vous pouvez vous saluer…

      Puis, il m’a regardée et il a dit:

— ARIEL : Kabéra, elle c’est Alicia, ma fiancée dont je t’ai parlée.

     Alicia avait l’air étonnée.

— ALICIA : Cabri ou Ka je ne sais quoi, pourquoi est-ce que tu voulais entrer dans sa voiture? Qui t’a ouvert le portail? Qui es-tu pour lui? Moi je ne te connais pas!

     J’ai vu la colère monter dans les yeux d’Ariel.

Ce qui me plaisait encore plus sûr lui, c’était son calme. On voulait lui crier vingt milles mots dessus et lui, il répondait avec seulement trois mots mais ce qui sortait de sa bouche était intéressant.

     Il s’est approché d’elle et il a posé ses mains sur son visage.

— ARIEL : Je ne sais pas si dans tes anciennes relations, tu intimidais les amis de tes partenaires juste parce que tu ne les connaissais pas mais ce n’est pas ça mon problème tu comprends? Si tu le faisais, sache que c’est passé car avec moi, on ne le fait pas.

     Je ne sais pas pourquoi mais j’ai commencé à avoir un peu mal à sa place. Je me suis approchée d’eux:

— Je suis désolée pour tout ce qui se passe actuellement, c’est de ma faute. Je vais partir…

     J’ai regardé le gardien pour qu’il m’ouvre le portail…

— ARIEL : Moussa, vas-y, ouvre le portail. Je vais l’accompagner.

— Non merci, ça va aller!

— ARIEL : Toi aussi tu veux t’y mettre? Je vais t’accompagner j’ai dit.

     Il a regardé Alicia. Alicia a essayé de le bloquer pour qu’il ne passe pas.

— ARIEL : C’est une amie Alicia. Il n’y a rien entre elle et moi. Alors laisse-moi passer sinon ça va mal finir.

     Elle a cédé le passage et nous sommes entrés dans la voiture.

Je me suis tournée et j’ai croisé son regard.

Elle a affiché un sourire diabolique et j’ai compris que je venais juste de signer mon arrêt de mort.

     Adriel a démarré et nous sommes partis.

J’étais assise devant avec lui, sur le côté passager.

Il était si calme pendant qu’il conduisait…

— Je parie que si au lieu de me trouver là elle avait plutôt trouvé la fille du ministre elle l’aurait laissée sans faire de problèmes.

— ARIEL : C’est elle la fille du ministre…

     Ça m’a un peu surpris mais bon c’était évident! Il ne pouvait se mettre en couple qu’avec une personne riche comme lui et elle était vraiment riche. Elle lui avait quand même acheté une voiture pour son anniversaire.

— Ah oui, c’est vrai que les riches se marient seulement entre eux pour sauver leur race.

     Quand j’ai dit ça, il a freiné brusquement…

— Aïe pardon doucement!

     Il a sorti un collier dans le coffre de la voiture et il l’a mis dans sa poche. Puis, il a redémarré.

— Pourquoi est-ce que tu ne parles jamais? Tu es trop mystérieux Ariel! 

— ARIEL : Kabéra?

— Oui?

— ARIEL : Qu’est-ce que tu veux savoir?

— Je veux savoir pourquoi tu continues à me voir et à m’offrir tout ce que tu m’offres jusqu’à m’inviter chez toi pourtant à la base, tu étais prêt à m’écraser. 

— ARIEL : Si c’est ça que tu veux savoir bah d’accord!

     Il conduisait sans même me regarder.

Deux minutes se sont écoulées sans qu’il ne dise rien.

— Dis-moi alors?

     Une forte pluie a commencé et le tonnerre s’est mis à gronder. J’ai eu peur et en plus de cela, il se faisait tard. Il était environ 21h45.

Nous étions désormais à cinq minutes de chez moi à pieds…

— Bon, fais-moi descendre! J’en ai marre de parler seule.

     Ariel n’a pas répondu. Je me suis mise à crier sur lui. J’étais vraiment en colère.

— Putain je veux descendre s’il te plaît. Je te jure que si tu ne me fais pas descendre…

     Il a garé au bord de la route, net à l’endroit où je lui avais servi l’okok pour la première.

Après avoir garé, il a déverrouillé les portières et je suis sortie avec mes talons en main et mon sac.

     Il était assis sur le volant en train de me regarder. J’ai cessé de le regarder et j’ai continué la route.

Je me suis retrouvée à pleurer en marchant.

Je sentais que je l’aimais mais je sentais que c’était un amour impossible. On ne se ressemblait pas et puis, je ne savais pas ce qu’il voulait bien que je ressentais de l’alchimie entre nous deux.

Pendant que je marchais en pleurant, j’ai senti ses mains autour de mes hanches.

Je me suis tournée et j’ai soulevé la tête pour le regarder dans les yeux puisqu’il était très grand

     J’ai commencé à craquer car je voyais cette beauté, ce prince charmant face à moi mais qui appartenait à une autre personne que moi.

Ses yeux étaient rouges mais il était impossible de savoir s’il pleurait à cause de la pluie qui coulait déjà sur le visage de chacun.

     Il s’est mis à caresser mon visage et mes joues puis, il a sorti le collier de sa poche et il l’a mis sur mon cou.

C’était un collier avec une boule dessus. La boule avait la forme d’une pomme dont on avait divisé en deux avant de recoller les deux parties.

— Ariel, dis quelque chose s’il te plaît…

     Je pleurais toujours et il pleuvait toujours.

     Il s’est courbé et il a rapproché son visage du mien puis, il m’a embrassée.

Comment décrire cette sensation? 

C’était tellement beau et magique.

     Quand on a fini, il m’a prise dans ses bras.

— ARIEL : Je te ramène chez toi d’accord?

— Oui.

     Nous sommes retournés dans la voiture et il a démarré.

Durant tout le trajet, personne n’a parlé sur ce qui venait de se passer.

Nous sommes arrivés chez moi…

     Il a ouvert la portière. Il n’a même pas ouvert la mienne qui s’est mit à s’avancer vers la porte puis, il a toqué.

— Ariel qu’est-ce que tu fais?

     C’était trop tard. Mon père avait déjà ouvert la porte. Je suis sortie à mon tour et je les ai rejoint.

— MON PÈRE : Vous dîtes que vous êtes qui?

— ARIEL : Ariel, un ami à votre fille. Je vous ai apporté des provisions.

— Bonsoir papa!

— MON PÈRE : Tu as vu l’heure?

— ARIEL : Nous sommes allés acheter vos provisions Mr. Si vous m’aidez à les décharger, ça me ferait plaisir…

     Ma mère est venue nous rejoindre, toute étonnée.

— MA MÈRE : Bonsoir! Qu’est-ce qui se passe ici?

— MON PÈRE : C’est l’ami de Dassi.

     Mon père aimait trop m’appeler par mon nom de famille.

     Il a vite expliqué la situation à ma mère et ils sont allés décharger les sacs.

Il y’avait des sacs de riz et des sacs d’huile. Il y avait plusieurs cartons de savons. 

Ariel ne cessait de m’épater de plus en plus.

Quand ils ont fini, il est entré pour boire un verre d’eau. 

Mes frères et sœurs se sont jetés sur lui et il a souri. J’ai vu le bonheur dans ses yeux à travers son sourire…

Il nous a dit au revoir et moi je suis sortie pour l’accompagner jusque devant sa voiture.

— ARIEL : Concentre toi sur tes études d’accord?

— Tu es en train de me faire tes « à dieu? »?😭

     Comme il n’y avait personne dans la cours,  nous nous sommes encore embrassés.

— ARIEL : Bonne nuit.

     Puis, il est parti.

     À suivre...

Commentaires (5)
goodnovel comment avatar
Pauline Laforest
J’aime beaucoup se Roman .Et je peut vous assumer que je suis très concentrée Merci ai Vous
goodnovel comment avatar
Sam El
Très belle histoire !
goodnovel comment avatar
Anicet Kana
merci à toi chère compatriote, très content de déguster une plume Camerounaise découverte par HASARD... bonne continuation ma sœur du continent Cameroun. Anicet K.
VOIR TOUS LES COMMENTAIRES

Related chapter

Latest chapter

DMCA.com Protection Status