Chapitre 67

Le petit garçon avait cinq ans maintenant. Vif, curieux, tendre. Un peu trop sérieux parfois pour son âge, disaient ses maîtresses. Il avait les yeux noisette de sa mère, même si personne ne semblait s’en rappeler. On lui disait souvent qu’il ressemblait à son père. Et c’était vrai — du moins physiquement.

Mais dans son cœur d’enfant, quelque chose appelait cette femme silencieuse qu’il voyait chaque matin.

Elle était toujours là, à la même heure. Discrète. Jamais intrusive. Elle ne s’approchait pas. Ne l’appelait pas. Mais son regard… il y avait quelque chose de chaud et de doux dans sa manière de le regarder, comme un câlin invisible. Comme une chanson muette.

Et il aimait ça.

Ce matin-là, après avoir donné un bisou rapide à son père, Rygel ne courut pas tout de suite vers l’entrée de l’école. Il hésita. Puis, sur un coup de tête, il fit demi-tour, traversa la rue en trottinant avant que Nigel n’ait le temps de le rattraper.

Ryse, dans sa voiture, sursauta.

Elle le vit s’approcher,