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ÉPILOGUE

last update Huling Na-update: 2021-11-16 17:35:11
Jeudi 14 novembre 2019

Mercredi 28 novembre 2018 – 18h12

Clémentine est partie le onze novembre dernier : un pied de nez symbolique à la grande histoire. Un signe affectueux envoyé à sa mère, Jeanne, décédée un jour d’un autre mois de novembre, d’une année autre. Aujourd’hui, avec la famille, nous voilà réunis pour son enterrement, dans ce cimetière, à mon goût trop proche de l’usine de confitures. Les camions ont repris leur noria. Il n’y a plus de barrage sur le rond-point. Il fait beau pour un mois de novembre. Comme si le soleil avait voulu accompagner Clémentine d’un sourire. Durant les mois que j’ai passés dans la maison, malgré mes allers-retours : Le Conssé – Toulouse – Le Conssé, j’ai découvert une personne attachante. Elle l’était d’autant plus, que son corps la soutenait de moins en moins. Les mois de juillet et d’août avaient
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  • Le silence de la terre   ÉPILOGUE

    Jeudi 14 novembre 2019Mercredi 28 novembre 2018 – 18h12Clémentine est partie le onze novembre dernier : un pied de nez symbolique à la grande histoire. Un signe affectueux envoyé à sa mère, Jeanne, décédée un jour d’un autre mois de novembre, d’une année autre. Aujourd’hui, avec la famille, nous voilà réunis pour son enterrement, dans ce cimetière, à mon goût trop proche de l’usine de confitures. Les camions ont repris leur noria. Il n’y a plus de barrage sur le rond-point. Il fait beau pour un mois de novembre. Comme si le soleil avait voulu accompagner Clémentine d’un sourire. Durant les mois que j’ai passés dans la maison, malgré mes allers-retours : Le Conssé – Toulouse – Le Conssé, j’ai découvert une personne attachante. Elle l’était d’autant plus, que son corps la soutenait de moins en moins. Les mois de juillet et d’août avaient

  • Le silence de la terre   CHAPITRE 12

    RIEN DE PLUS Mercredi 28 novembre 2018Mercredi 28 novembre 2018 – 18h12La demeure possède un rythme pendulaire d’ouverture et de clôture pour le visiteur. L’entrée principale est déjà fermée: un révélateur de mise à la porte. Je voulais signifier une arrivée fracassante? Elle m’impose la surprise, par la porte dérobée de la cuisine! Au travers du vitrage, je découvre une Clémentine qui s’active. Le fond sonore de la radio est mon allié. La tante n’a pas entendu la porte s’ouvrir: je me glisse, me plante. Un bruit, une ombre? La vieille dame, au fourneau, se retourne en sursaut. Embarras:– Ah! C’est vous?! Vous m’avez fait une de ces peurs!Je maugrée une vague excuse. L’atmosphère se tend. Clémentine comprend que je ne suis pas le neveu policé. Je la mets en état de vulnérabilité? Elle s’efforce d’amortir l’emprise en c

  • Le silence de la terre   CHAPITRE 11

    MARÉE DESCENDANTE Mercredi 28 novembre 2018Mercredi 28 novembre 2018 – 07H33Je gagne la chambre le cœur rempli de vague à l’âme. À l’extérieur, un jour fatigué se lève. Je suis sonné tel un boxeur au terme d’un combat indécis. Je connais le sujet! Étudiant, je participais aux matchs organisés par le club de boxe de l’université. J’en suis à ma énième nuit blanche, et c’est à la nuit tombée que les tournois de boxe se disputent. Je sens le battement du sang dans les tempes: un mal de tête infernal me vrille le cerveau. Je m’allonge et imagine le ring sur lequel m’attendent mes challengers. À un angle, il y a la tante Clém, quatre-vingt-dix-huit ans, une histoire sur fond d’inavoué inavouable. À l’autre corner, une affaire qui se déroule sur le rond-point, au pied du Conssé. Des poids-légers y revendiquent leur droit de vivre face à des poids-lourds immobiles. Je sens que le sommeil me délivre du mal de têt

  • Le silence de la terre   CHAPITRE 10

    IMPASSEMardi 27 novembre 2018Mardi 27 novembre 2018 – 16h45Réquisitoire sous le bras, je pénètre dans le salon. Les volets sont déjà fermés. Le rituel immuable du Conssé me signale que nous sommes entrés en nuit et non dans la nuit. À ma droite, un feu ronronne dans l’âtre. À proximité, un antique pare-feu en bois, rehaussé d’une scène bucolique brodée sur tissu, dissimule en partie les flammèches avides de bûche. L’objet est à l’image du salon, avec ses meubles anciens bien lustrés. Ils revendiquent le raffiné du XVIIIème siècle. Grâce à eux, je perçois le temps des salons littéraires, et l’art des conversations policées. La politesse exquise du mot d’esprit s’est perdue depuis. Sur la gauche, à l’arrière-plan du piano demi-queue, se dresse l’immense tableau dénommé: «Le loup terrassé!» Une escarbille claque dans le foyer, libérant un pétillant d’étincelles. Je repère le fauteuil désigné

  • Le silence de la terre   CHAPITRE 9

    MARÉE MONTANTEMardi 27 novembre 2018Mardi 27 novembre 2018 – 07h34La voiture s’immobilise dans la cour. Le chien du Conssé, un aboyeur né, n’a pas bronché: merci à lui! J’ai savouré les roulements de pneumatiques du dernier kilomètre parcouru. Après la virée nocturne, le sas de l’allée me fait communier avec le banal qui m’entoure: il n’a rien d’anodin. Le banal, est une campagne façonnée par des mains qui émergent de l’indifférence. Je réalise qu’à force d’aller et venir dans le banal, l’évident, je suis devenu aveugle. L’évident? Nul ne le remarque plus! Il ressemble au fidèle serviteur: une humanité transparente à force de trop de discrétion dans le service. Adieu le service rendu, et tout s’arrête. Le paysage banal n’évoquait plus rien d’évident pour m

  • Le silence de la terre   CHAPITRE 8

    «GUEULES CASSÉES»Mardi 27 novembre 2018Mardi 27 novembre 2018 – 02h32Au moins deux bonnes heures que je campe sur l’improbable galette! À force d’attendre, j’ai renoncé à consulter la montre. La conversation s’étiole: je connais les doléances des interlocuteurs. Annick m’a précisé qu’elle est divorcée sans enfant. Infirmière de formation, elle a renoncé à sa vocation à la suite d’un accident de la circulation. Un chauffard ivre l’avait percutée. Depuis, elle garde des enfants à domicile et ses séquelles:– Je n’ai droit qu’à un enfant. Bilan, je ne boucle pas mon mois. Quand les services sociaux sont venus visiter la maison, la commission a considéré l’escalier qui mène du rez-de-chaussée à l’étage, trop raide. En cas d’accident, les services auraient engagé leur responsabilité. Résultat des courses, sur trois agréments présentés, ils ne m’en ont délivrée qu’un seul. J’ai eu beau

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