Le matin se leva à peine sur Belleval, baignant les rues d’une lumière douce et timide. Après la soirée tourmentée et les aveux brusques de la veille au bar, un silence pesant s’était installé dans l’appartement de Clara. Dès les premières lueurs, elle se réveilla avec un cœur lourd, hantée par ses propres mots et par le souvenir intime de la conversation où, sous l’effet de l’alcool et de la douleur, elle avait lâché ce secret si douloureux : « Moi aussi, j’ai un fils. »Pendant ce temps, Lucas, incapable de trouver le repos, passait des heures à tourner en rond dans sa chambre. Son esprit fourmillait de questions et de doutes concernant les révélations de la veille. Était-ce vraiment le reflet de la réalité ? Ou était-ce le fruit d’une ivresse qui embrouillait le sens de ses émotions ? À l’aube, il prit une décision : il devait parler à Clara face à face, comprendre ce que signifiait cet aveu brutal, et surtout, savoir s’il l’avait réellement trahie ou s’il y avait des zones d’ombre
Le silence régnait dans l’appartement de Clara alors qu’elle était recroquevillée sur son canapé, les lumières tamisées projetant des ombres vacillantes sur les murs. Depuis la scène bouleversante à la fête, ses pensées ne cessaient de tourner autour de Janine. Et puis, un souvenir lui revint brutalement : cette femme, c’était elle, celle qui avait embrassé Lucas ce jour fatidique. La douleur qu’elle avait tenté de refouler remonta à la surface avec une intensité dévastatrice. Clara se sentit submergée par un mélange d’humiliation, de colère et de tristesse.Ne trouvant pas de répit dans ses pensées, Clara enfila une veste et sortit dans la nuit glaciale. Les rues de Grandverre étaient silencieuses, éclairées par les réverbères vacillants. Elle erra sans but, cherchant une échappatoire à ce tumulte intérieur, jusqu’à ce qu’elle tombe sur un petit bar perdu dans une rue moins fréquentée. Elle entra, attirée par l’atmosphère sombre et la promesse de l’oubli.Clara s’assit au comptoir et
La fête, qui avait débuté sous un air de célébration et de faste, bascula dans une atmosphère de surprise et de tension lorsque cette femme fit son entrée remarquée. Tout l’éclat de la soirée sembla s’éclipser à mesure qu’elle avançait dans la salle, tenant un enfant,une petite fille par la main. Clara, debout dans un coin de la salle, sentit une étrange familiarité en voyant la femme comme si elle l’avait déjà vue quelque part , tandis que Lucas, du haut de l’estrade, blêmit en reconnaissant Janine.Lorsque cette femme, parfaitement vêtue d’une robe carmine qui soulignait son élégance, s’approcha de l’estrade, des murmures se propagèrent parmi les invités. Elle était bien connue : elle appartenait à la famille BLANK, une lignée respectée mais dont la richesse et l’influence ne rivalisaient pas avec celle des Dupont. C’était Janine BLANK, la fille de la famille BLANK. Sa présence soudaine, accompagnée de l’enfant, créait une tension électrique dans l’air.Lucas fixait Janine avec un
La fête organisée par les Dupont était l’événement de l’année à Grandverre, et la salle de réception choisie reflétait toute la grandeur et l’opulence que la famille voulait projeter. Les préparatifs avaient été minutieux, et chaque détail semblait conçu pour impressionner les invités et célébrer le succès du projet. Clara, après une longue insistance d’Emma, avait finalement accepté de participer, bien que son cœur hésitât encore à affronter Lucas.La salle de réception était située dans l’un des hôtels les plus prestigieux de Grandverre. En entrant, les invités étaient immédiatement frappés par l’immensité de l’espace. Les murs étaient ornés de moulures dorées, et les plafonds, hauts de plusieurs mètres, étaient décorés de fresques représentant des scènes de la nature, évoquant le thème écologique du projet Dupont.Au centre de la pièce, un immense lustre en cristal scintillait, ses milliers de prismes réfléchissant la lumière des bougies disposées sur les tables. Les tables elles-m
Alors que le manoir des Dupont s’animait pour célébrer le succès de Lucas et Pierre, une absence remarquée pesait dans l’air. Clara et Emma n’étaient pas venues au petit dîner familial. Clara, souffrant d’une fatigue soudaine et d’un malaise persistant, avait décidé de rester à la maison. Emma, toujours attentive, veillait sur elle, cherchant à s’assurer qu’elle allait mieux.Lucas, malgré l’effervescence autour du succès du projet de Grandverre, ne pouvait s’empêcher de penser à Clara. Il avait appris qu’elle était malade par Emma et sentait une inquiétude grandir en lui. Mais Clara, dans sa volonté de maintenir des distances, avait refusé toute visite de Lucas.— « Je vais bien, Emma est là avec moi, » avait-elle répondu à son message, son ton distant masquant ses véritables émotions.Pour Lucas, ce refus était une douleur sourde, mais il respectait ses souhaits. Il savait que Clara cherchait à protéger son cœur, et, au fond de lui, il comprenait pourquoi ell
Lucas et Pierre n’avaient que deux semaines pour superviser l’intégralité du projet. Ce délai court exigeait une organisation impeccable et une rapidité d’exécution sans faille. Dès leur arrivée à l’usine, ils prirent les choses en main pour identifier les problèmes critiques et apporter des solutions immédiates.Les frères Dupont furent confrontés à un site en plein chaos. Les ouvriers semblaient désorientés, les machines n’étaient pas installées, et le calendrier était déjà en retard. Lucas, avec son approche directe, prit les devants.— « On n’a pas le luxe de perdre du temps. Que chaque chef de service me présente un rapport détaillé des opérations. Pierre, tu peux t’occuper des fournisseurs ? »Pierre hocha la tête, optant pour une méthode plus apaisante. — « Je vais régler ça, Lucas. Mais pour les ouvriers, il va falloir rétablir une vraie communication. Ils ont l’air de marcher sur des œufs. »La première semaine fut dédiée à stabiliser le projet. Lu
La matinée à Belleval était paisible, mais au manoir des Dupont, l’atmosphère était tout sauf détendue. Dans le salon décoré avec un raffinement ostentatoire, Monsieur et Madame Dupont avaient convoqué Lucas et Pierre pour une discussion importante. Les deux frères, assis côte à côte, savaient que leurs parents n’avaient pas l’habitude de les appeler pour des sujets anodins.Monsieur Dupont posa son dossier sur la table basse, croisant les mains et les regardant avec sérieux. — « Vos mère et moi avons longuement discuté, et nous pensons qu’il est temps pour vous deux de montrer votre engagement envers Dupont Industries. »Lucas croisa les bras, un sourire amer sur les lèvres. — « Nous montrons déjà notre engagement, père. Nous travaillons sur vos projets, respectons vos directives. Que voulez-vous de plus ? »Madame Dupont répondit avant que son mari ne puisse parler. — « Ce que nous voulons, Lucas, c’est que vous preniez votre rôle à cœur. Nous avons un projet
La matinée était calme, mais l’air semblait chargé d’une tension invisible. Lucille, encore bouleversée par l’accident de son atelier, s’était réveillée avec un mélange d’appréhension et de fatigue. Clara et Emma étaient restées à ses côtés, veillant à ce qu’elle ne se sente pas seule. Lucas, quant à lui, continuait ses recherches pour comprendre ce qui avait pu provoquer l’explosion.Alors que Lucille sirotait son café, un coup discret à la porte interrompit le silence. Clara alla ouvrir, et une femme se tenait là, visiblement nerveuse. Elle portait un manteau beige et tenait un sac à main qu’elle serrait contre elle comme pour se protéger.— « Bonjour, je suis… je suis Élodie. Je viens voir Lucille. »Clara fronça les sourcils, mais elle laissa entrer la femme, intriguée par son attitude. Lucille, en voyant Élodie, se figea, son visage passant de la surprise à une expression de méfiance.— « Élodie ? Qu’est-ce que tu fais ici ? » demanda Lucille, sa voix
Le soir tombait lentement sur Belleval, enveloppant la ville dans un voile de mystère et de calme trompeur. Clara et Emma étaient installées dans leur salon, discutant avec nonchalance des événements de la journée. Lucas, quant à lui, se battait avec ses pensées dans la solitude de sa chambre au manoir. Les tensions étaient toujours là, lourdes et pesantes, mais aucune avancée significative ne semblait pointer à l'horizon.Alors qu’Emma préparait du thé, les deux amies furent interrompues par le bruit soudain et strident d’un téléphone qui vibrait sur la table. Clara décrocha, intriguée, pour entendre une voix qu’elle ne reconnaissait pas immédiatement.— « Clara ? C’est Sophie Lambert. Je suis désolée de te déranger à cette heure, mais quelque chose de grave est arrivé. »Clara fronça les sourcils, Emma se rapprochant d’elle pour écouter.— « Sophie ? Que se passe-t-il ? »— « C’est Lucille… Elle a eu un accident à son atelier de poterie. Elle voulait