Le lundi matin, une tension palpable flottait dans l’air des locaux de Levis Global. Les visages des employés étaient fermés, les murmures furtifs fusaient dans les couloirs. Alicia, comme à son habitude, franchit les grandes portes vitrées avec un sourire discret. Pourtant, ce matin-là, une étrange atmosphère attira immédiatement son attention.
Elle remarqua des petits groupes d’employés rassemblés, échangeant des regards inquiets tout en baissant la voix dès qu’elle approchait. Cela piqua sa curiosité.
« Que se passe-t-il ce matin ? » pensa-t-elle tout en se dirigeant vers le comptoir de la réception. Une réceptionniste, habituellement joviale, semblait préoccupée.
— Bonjour, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tout le monde chuchote ? demanda Alicia d’un ton curieux.
— Tu n&rsq
— Andrew, si tu es venu pour lui dire à nouveau des âneries, tu peux t’en aller. Si tu crois à tout ce qui a été dit sur elle, très bien, libre à toi. Mais ne t’en prends plus à elle. Elle en a suffisamment bavé avec votre famille, s’exclama Stacy, la voix ferme, marquée par une exaspération qu’elle ne cherchait plus à contenir.Derrière elle, Alicia restait figée, totalement choquée. Incapable d’articuler un mot, elle gardait la tête baissée, fixant ses mains tremblantes. Ses yeux embués de larmes trahissaient la tempête qui grondait en elle.Andrew, lui, durcissait le regard face à Stacy tout en jetant un bref coup d’œil vers Alicia.— Dis à ton amie d’arrêter son cinéma. Finis la manipulation. Je t’ai aimée, et malheureusement pour moi, je t’aime toujours Alicia... mais je le regrette.Alicia releva aussitôt la tête. Son regard, noyé de tristesse, dévoilait une douleur sourde à chaque clignement de paupières.— Je regrette de t’avoir autant ouvert mon cœur. Je te laisse cette semai
— Vas-y, tu peux t’asseoir, déclara Sophia une fois à l’intérieur.Stacy s’exécuta sans hésiter. Quelques instants plus tard, Sophia revint avec des boissons.— Oh, c’était pas la peine. Merci tout de même, répondit Stacy un peu gênée par la situation.Une fois assise elle aussi, Sophia reprit rapidement la discussion.— Bon, dites-moi, comment avez-vous eu mon contact ? Et de quel ennemi s’agit-il ? demanda-t-elle, son regard sérieux fixé sur Stacy.— Eh bien, déjà, non seulement nous avons un ennemi en commun, mais cet ennemi nous a rendues complices de ses magouilles contre une personne que nous avons fait souffrir. Et cette personne, malheureusement… c’est ma meilleure amie. Elle travaille chez les Levis. Il me semblerait que vous les connaissez vous aussi, répondit Stacy d’une voix calme mais chargée de regrets.Sophia déposa doucement son verre sur la table, ses traits se durcirent aussitôt.— Que vous a-t-il fait faire à votre meilleure amie ? demanda-t-elle, plus grave.Stacy
La lettre en main, Alicia l’ouvrit lentement, le cœur battant à tout rompre."Que vais-je découvrir ?""Me dit-elle où elle se trouve ?""Dit-elle qu’elle veut me revoir ?"Des pensées tourbillonnaient dans son esprit à mesure qu’elle dépliait le bout de papier.À ma vie, (début de la lettre)À peine eut-elle commencé à lire que, sans pouvoir se contrôler, des larmes commencèrent à couler sur son visage.(Suite de la lettre)Ça fait près de 24 ans que nos chemins ont dû être séparés. 24 ans de ma vie où j’ai dû me battre contre moi-même, contre cette décision qui m’a brisé le cœur, mais qu’au fond de moi je savais être la meilleure pour toi, ma petite chérie.Ma petite chérie, excuse-moi de toujours t’appeler ainsi ; je sais que tu es maintenant une belle femme, mais pour moi tu es et resteras mon petit bébé.La vie ne m’a pas fait de cadeau. Je devais te protéger contre elle, et je sais que Sœur Marie et toutes les autres sœurs t’ont mieux élevée que moi je ne l’aurais pu. Elles m’on
— Entrez, je vous en prie, déclara Sœur Marie en les conduisant dans la salle d'accueil.Ils s’assirent en silence. Sœur Marie les observa un instant, intriguée, avant d’exprimer son étonnement.— Monsieur… ? Je…— Jacques, ma sœur, souligna-t-il d’une voix calme.— Très bien, Monsieur Jacques. Je suis vraiment surprise par votre demande… permettez-moi déjà de vous demander de quelles informations vous auriez besoin ?— Ma sœur, il y a de cela près de 28 ans, un bébé vous avait été déposé au portail de l’orphelinat. Il s’agissait d’un petit garçon, révéla Simone, les doigts nerveusement entrelacés, visiblement mal à l’aise.Sœur Marie plissa les yeux, concentrée, tentant de se souvenir.— Oui ma sœur, reprit Jacques, malheureusement cet enfant était mon fils. C’est la raison pour laquelle j’ai besoin de vous pour le retrouver.Au même moment, Sœur Sarah s’approchait, ignorante de la présence de visiteurs. Alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans la pièce, elle fut saisie par la convers
Stacy se précipita dans sa chambre et s’empressa de récupérer son téléphone posé sur le chevet de son lit. Une fois l'appareil en main, elle s’assit sur le bord du lit, le regard fixé sur l’écran. Peu à peu, ses poings se serrèrent, ses sourcils se froncèrent et son visage se crispa sous l’effet d’une colère grandissante, énervée par ce qu’elle voyait.— J’en étais persuadée que ce message vient de toi, Mathias. Trop, c’est trop. Tu ne perds rien pour attendre, murmura-t-elle entre ses dents.Elle se leva brusquement et sortit de la pièce pour rejoindre la chambre d’Alicia.— Stacy, tout va bien ?— Oui, Ali. Euh… je suis juste un peu inquiète avec cette histoire de numéro inconnu qui nous contacte, donc je voudrais vérifier encore une fois que je l’ai bien bloqué dans ton annuaire, répondit-elle, la voix légèrement hésitante.— OK, tiens, le voici… Vivement que tu sois rassurée. Je me posais déjà des questions sans raison, avoua Alicia.Quelques minutes plus tard, Stacy lui rendit so
Andrew descendit les marches, le regard oscillant d'une personne à l'autre, son visage encore marqué par la tension.— Andrew ? Tu vas mieux maintenant ? demanda Rachelle en s’approchant doucement de lui.Il ne s'arrêta pas et continua son chemin sans lui répondre, ses pas le menant droit vers Jacques, sur qui il avait les yeux fixés.— Jacques, que dis-tu ? Tu comptes t'en aller ? demanda-t-il, la voix figée et tendue.Jacques posa calmement sa main sur son épaule, tentant un contact réconfortant.— Andrew, dis-moi comment vas-tu ? demanda-t-il affectueusement.— Jacques, peu importe. Dis-moi où est-ce que tu vas ? insista-t-il avec une intensité plus marquée.Jacques échangea un regard discret et lourd de sens avec Rachelle, puis répondit à voix basse :— Andrew, il est préférable qu'on en discute à l'extérieur.Il se tourna ensuite vers Rachelle, le regard empreint de respect.— M’accordez-vous cette permission d'absence ? demanda-t-il avec retenue.Rachelle hocha doucement la tête