Chapitre 5

Lorsque Clara est descendue, Léa l’attendait encore.

Dès qu’elle est sortie, elle est allée vers elle en lui faisant des gestes.

« Ça va ? »

« Ça n’a pas marché, il est vraiment comme les rumeurs le disaient, inflexible. »

Non seulement cela, elle a failli se faire démasquer.

En ouvrant la porte pour partir, elle a entendu la voix grave de Louis.

« J’ai entendu dire que Mme Blanchet avait perdu l’ouïe des deux oreilles pour M. Blanchet à l’époque, mais apparemment elle s’est rétablie. »

Clara n’a pas pu garantir s’il garderait ce secret, mais elle pensait que même en lui demandant, cet homme ne voudrait pas l’aider.

Léa a dit, le visage plein de culpabilité : « Je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu t’aider. »

« Ce n’est rien, c’est moi qui t’ai causé des ennuis. »

Clara a frissonné en pensant à ce que Louis venait de dire à son subordonné.

Elle a fini de parler, mais a vu Léa figée sans aucune réaction, les yeux vides.

Clara a agité la main devant elle.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es devenue idiote ? »

Léa a tourné la tête rigidement, la regardant avec étonnement.

« Je… je ne t’ai pas fait de signes tout à l’heure, tu as entendu ? »

Clara lui a couvert la bouche en criant : « Fais moins de bruit, viens ici. »

Elle a raconté à Léa ce qui s’était passé, et Léa a gesticulé avec excitation.

« C’est super, pourquoi ne me l’as-tu pas dit plus tôt ? Je faisais des signes comme une idiote. »

Bien qu’elle ne maîtrise pas très bien la langue des signes, heureusement Clara était intelligente, elle pouvait deviner ce que l’autre disait en regardant simplement la forme des lèvres.

« Tu dois garder ce secret pour moi, même Mathis ne le sait pas, et tu dois prévenir ton amie qui m’aide, elle risque fort de perdre son travail. »

Clara a baissé la voix en transmettant aussi les paroles de Louis à Léa.

Léa a baissé la tête, découragée : « C’est fini, Louis est vraiment sans pitié, je crois que ton plan va échouer. »

…

Après être rentrée, Clara a directement vendu la robe de mariée hors de prix que Mathis lui avait faite sur mesure.

Elle a compris maintenant que, peu importe si elle pouvait diriger le projet SerraNova ou pas, elle aurait besoin d’argent pour vivre.

Elle n’était plus l’héritière de la famille des Dubois, juste une personne ordinaire, et pour survivre, elle aurait besoin d’argent.

Elle pensait que la robe resterait des jours sur une plateforme d’occasion, mais elle l’a mise en vente trente minutes plus tôt et quelqu’un l’a achetée au prix fort.

L’argent est rapidement arrivé, cinq millions d’euros.

Clara a regardé le chiffre avec joie, réfléchissant déjà à ce qu’elle allait en faire.

À ce moment-là, la porte s’est brusquement ouverte.

Mathis est entré, la sueur froide perlait sur son front, il s’est accroupi devant Clara en faisant des gestes anxieux.

« J’ai vu que tu as mis la robe en vente en ligne, c’est moi qui l’ai dessinée pour toi, ai-je fait quelque chose de mal pour que tu sois fâchée ? »

Clara a vu l’inquiétude dans les yeux de Mathis, elle pensait bien le connaître auparavant, pouvant tout lire dans ses yeux.

Mais maintenant, elle ne voyait que du mensonge dans ce regard.

Elle a forcé un sourire, « Non, je considère juste que la robe est une chose matérielle, je t’ai parlé d’un orphelinat pauvre, je veux leur donner l’argent. »

Mathis l’a regardée avec scepticisme.

« Vraiment ? Ce n’est pas parce que le projet SerraNova a été donné à Élise que tu as vendu la robe par colère ? »

Clara a feint l’indifférence en tapotant le dos de sa main, disant avec largesse :

« Pas du tout, Élise est aussi ma camarade, il est normal de s’entraider, ne t’inquiète pas. »

À ces mots, le visage finement dessiné de Mathis s’est complètement détendu.

« Tant mieux, je savais que tu n’étais pas quelqu’un de jaloux, ne t’inquiète pas, je surveillerai ce projet de près, il n’y aura pas le moindre problème. »

Clara a failli éclater de rire en entendant cela.

Alors, aux yeux de Mathis, elle pouvait être assez généreuse pour donner ce qui lui tenait le plus à cœur.

Clara savait qu’il était impossible de reprendre le projet à Mathis, elle devait maintenant trouver une faille chez Louis.

À peine avait-elle dit cela que le téléphone de Mathis a sonné, il l’a regardé rapidement, prêt à raccrocher, sans savoir que Clara avait déjà vu l’écran.

C’était Élise qui appelait.

Un sourire éclatant a traversé son visage clair.

« Qui a appelé, pourquoi n’as-tu pas répondu ? »

Mathis a remis son téléphone dans sa poche et a forcé un sourire.

« C’est l’entreprise, mais je dois te calmer, tu es bien plus importante que les affaires de l’entreprise. »

Il a dit cela, une lueur de tendresse a paru dans ses yeux, il a pincé doucement le visage de Clara.

Mais Clara a dit : « Réponds, au cas où ce serait quelque chose d’important. »

Mathis ne voulait pas répondre, mais Élise a continué à appeler.

Il a caressé la tête de Clara, puis il a montré la porte, voulant dire qu’il allait prendre l’appel.

Clara a hoché la tête calmement.

Elle l’a regardé partir en silence, la lumière dans ses yeux s’est peu à peu éteinte, car ce qui avait été si important à ses yeux, Mathis l’avait dit à la légère.

Avait-il oublié qu’il lui avait dit auparavant que tant qu’il serait là, il lui aurait confié ce projet coûte que coûte ?

Mais maintenant, il a simplement dit que c’était une décision venue d’en haut, et il a donné facilement son projet le plus important à Élise.

La vibration du téléphone l’a ramenée à ses pensées.

C’était un message de Léa.

« J’ai entendu dire que ce soir Louis avait été invité à la vente aux enchères caritative de Lueur d’Or, mais on ne sait pas s’il ira. »

« On m’a dit auparavant qu’il avait rarement assisté à ce genre d’événements, si tu voulais y aller, tu devais tenter ta chance. »

Clara ne savait pas si Louis serait allé, mais elle avait décidé d’y aller pour tenter sa chance.

Elle a rapidement répondu à Léa.

« Merci. »

À peine avait-elle répondu que Mathis est revenu après avoir raccroché.

Il s’est accroupi devant elle, inquiet : « J’ai un rendez-vous professionnel, je ne peux peut-être pas t’accompagner dîner, je serais revenu plus tôt… »

« Ce n’est pas nécessaire, fais ce que tu dois, on pourra manger ensemble un autre jour. »

De toute façon, elle avait déjà quelque chose ce soir, et elle s’était même inquiétée de ne pas savoir comment refuser si Mathis voulait vraiment l’emmener dîner.

Mathis n’a pas pu s’empêcher de l’embrasser sur le front.

« Tu es si sage, je te promets que je rachèterai le bracelet que tu aimes à la vente aux enchères. »

« Ok, dépêche-toi d’y aller. »

Clara a fait semblant d’être douce, en tournant la tête pour éviter son approche.

À chaque fois qu’elle pensait que ces mains et cette bouche avaient touché Élise, elle avait eu un haut-le-cœur.

Mathis n’avait pas remarqué l’état de Clara, qui avait l’air d’avoir le cœur prêt à s’envoler.

La force ne donnait rien de bon, elle ne voulait pas de cet homme pourri.

Quand Mathis est parti, Clara s’est levée, a pris ses vêtements dans la garde-robe, s’est maquillée légèrement et est sortie rapidement.

Arrivée à la vente aux enchères caritative, elle a sorti son invitation, cette marque avait déjà invité le Groupe Blanchet auparavant, sinon s’infiltrer aurait été difficile.

Elle est entrée, a cherché un moment sans voir Louis, mais a aperçu deux silhouettes familières, Mathis et Élise.

Élise ajustait la cravate de Mathis, en le regardant avec tendresse.

Clara a souri avec sarcasme, c’était ça sa rencontre avec un partenaire ?

Mais ce n’était rien comparé à ce qui a encore plus choqué Clara.

Un serveur est passé et a remis une jolie boîte en velours rouge à Mathis.

L’homme a lentement ouvert la boîte, a sorti ce qu’elle contenait et l’a mis lui-même au poignet d’Élise.

Les pupilles de Clara ont tremblé, ses pas étaient lourds comme plombés.

Ce bracelet avait une grande valeur pour elle, c’était sa première création. À l’époque, elle l’avait vendu parce que sa mère n’avait pas d’argent pour se soigner, et Mathis avait promis de le racheter lors de la vente aux enchères.

Il s’est avéré que pour cet homme, les paroles d’il y a une seconde n’étaient plus valables, même s’il avait pris soin d’elle au quotidien et avait dit l’aimer, il pouvait se retourner et être intime avec une autre femme.

Elle a serré les lèvres, essayant de contrôler sa respiration chaotique, sans se rendre compte qu’elle s’était mordu jusqu’au sang.

Elle a regardé Élise sourire avec des yeux en amande, se jeter dans ses bras.

« Mathis, tu es tellement gentil avec moi. »

Puis ses yeux humides ont montré de l’inquiétude.

« Mais si Clara savait, ne serait-elle pas contrariée ? »