Chapitre 4

Clara est retournée dans son bureau avec son projet, Léa Fournier a vu qu’elle n’avait pas bonne mine, elle s’est approchée et lui a parlé en langage des signes.

« Clara, ça va ? Est-ce que ce projet a vraiment été pris par cette femme ? »

Clara a saisi le poignet de Léa, « Viens ici. »

Les deux sont allées à la salle de pause, Clara a dit sérieusement à Léa :

« Il y a quelque chose d’important, j’ai besoin de ton aide. »

« Dis-moi, si je peux t’aider, je le ferai. »

« J’ai entendu dire que le Groupe LS voulait aussi obtenir ce projet SerraNova auparavant. Tant qu’ils n’ont pas commencé les travaux, si on trouve une meilleure offre pour obtenir la gestion de SerraNova, le début des travaux ne sera plus décidé par le Groupe Blanchet. »

Léa a été choquée en entendant cela, elle a gesticulé nerveusement avec ses mains.

« Tu es folle ! Si tu t’impliques là-dedans et que quelqu’un le découvre, ce sera une fuite de secrets d’entreprise, ta carrière sera ruinée ! »

« En plus, j’ai entendu dans le milieu que le patron du Groupe LS a des origines compliquées, on ne trouve même pas plus d’infos sur lui en ligne. Si tu y vas, ce sera comme se jeter dans un piège, et on pourra retourner la situation contre toi… »

Rien qu’en entendant ce plan simple, Léa avait encore peur.

Mais Clara était arrivée à ce point, elle n’avait plus de retour en arrière possible.

« C’est le dernier souhait de ma mère avant de décéder, je dois absolument le réaliser ! »

Le temps qu’il lui restait était déjà très limité.

Léa connaissait Clara depuis l’université, elle savait bien que lorsqu’elle avait pris une décision, elle ne revenait jamais dessus.

Elle a réfléchi un moment, puis a soupiré.

« Ok, je prends ce risque avec toi, mais tu dois être prudente. Si quelqu’un trouve un moyen de nous coincer et qu’on découvre que Mme Blanchet aide l’ennemi juré de M. Blanchet, cela pourrait provoquer un scandale. »

« Ne t’inquiète pas. »

Clara a serré la main de Léa avec reconnaissance.

En sortant de la salle de pause, Clara a rangé ses affaires en silence, mais elle a cassé quelque chose en les organisant.

Elle s’est penchée et a vu que c’était une photo d’elle et Mathis, prise au début de leur relation, leurs têtes collées, un sourire naïf sur leurs visages.

À ce moment-là, ils étaient vraiment heureux, comme si tant qu’ils s’avaient ensemble, ils n’avaient peur d’aucune difficulté.

Mais maintenant, cela ressemblait à une blague.

Clara a ramassé le cadre cassé et l’a jeté à la poubelle.

À peine avait-elle fini de ranger que Léa lui a envoyé un message.

« J’ai mobilisé tous mes contacts, je t’ai obtenu quinze minutes. »

« C’est suffisant ! »

C’était un moment crucial, tout dépendait de cette fois-ci.

Clara est allée au Groupe LS avec son projet, Léa lui a tapoté l’épaule pour l’encourager.

« Tu dois le conquérir avec ton talent, et si ça ne marche pas, avec ton charme ! »

Clara a ri à sa blague.

« Et s’il était homosexuel ? »

« Eh bien… » Léa ne savait pas quoi répondre sur le moment.

Clara lui a dit au revoir, puis est entrée dans l’immeuble. Dans l’ascenseur, elle a soudain eu des doutes.

On disait que le patron du Groupe LS était difficile à gérer, souvent mystérieux, mais que les performances de leur entreprise surpassaient largement celles du Groupe Blanchet.

On racontait que le fondateur Louis Laurent avait transformé une entreprise ordinaire en leader du marché en seulement deux ans.

Et lui-même était devenu une légende ayant créé un véritable mythe.

Arrivée devant la porte du bureau, elle a levé la main pour frapper.

Une voix froide a répondu de l’intérieur :

« Entre. »

Clara a pris une profonde inspiration et a poussé la porte.

Elle a vu un décor en noir, blanc et gris, les traits durs et froids de l’homme dégageaient une impression d’éloignement absolu.

L’homme a continué à donner des instructions à ses subordonnés, mais le regard de Clara s’est fixé sur lui sans pouvoir se détacher, sa présence a été trop marquante.

Contrairement à l’arrogance froide de Mathis, Louis avait un visage plus agressif, avec un air sévère plus prononcé entre ses sourcils, et des traits plus anguleux et nets.

Clara n’a pas pensé qu’il y avait d’autres personnes à l’intérieur, elle s’est assise doucement sur le canapé.

L’homme avait une expression concentrée, avec un regard froid et sévère, sans avoir remarqué sa présence dans le bureau.

Elle n’était pas pressée non plus, elle a attendu calmement, tandis que le subordonné a fini son rapport et s’est préparé à partir, l’homme a dit d’une voix dure en signant le contrat :

« Vérifie qui a laissé entrer cette personne, tous les responsables seront renvoyés. »

Le subordonné a été surpris un instant, puis il a regardé Clara sur le canapé et a hoché la tête.

« Oui, Monsieur Laurent. »

Clara a eu un grand frisson au cœur, elle avait déjà entendu dire que le président du Groupe LS agissait avec rigueur et qu’il ne tolérait aucune erreur, ce qu’elle a constaté par elle-même.

Pendant qu’il a signé ce contrat, des employés ont été licenciés.

Avant qu’il ne la chasse, Clara a expliqué son intention, mais l’homme n’a même pas levé la tête.

Clara savait qu’il écoutait, alors elle a continué à exposer ses idées.

Après qu’elle a fini de parler, l’homme a levé les yeux des documents, ses yeux étaient profonds et perçants, leur forme dégageait une forte impression d’oppression.

Elle ne savait pas pourquoi, même si c’était la première fois qu’elle rencontrait Louis, elle a eu l’impression de l’avoir déjà vu quelque part.

Elle a préparé son discours : « Monsieur Laurent, si je peux vous aider à obtenir la gestion de SerraNova, dans les trois prochaines années, votre entreprise fera un bond qualitatif, et vous aurez encore de la marge de manœuvre sur les terrains près de SerraNova… »

« Madame Blanchet, tu as disputé avec ton mari ou c’est une nouvelle stratégie de votre entreprise ? »

Louis a mis les documents de côté, ses yeux ont fixé Clara intensément.

Clara a été un peu déstabilisée par sa remarque, mais elle a gardé son calme.

« Je sais que vous avez des doutes, Monsieur Laurent, mais je veux vraiment vous aider à obtenir la gestion, personne ne connaît mieux ce projet que moi. »

Louis a posé son stylo, il s’est appuyé en arrière et a levé paresseusement le coin de ses yeux.

« Quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre. »

Clara a serré les lèvres et a essayé d’expliquer.

« Je peux renoncer à tout paiement, mais j’ai une condition : si j’obtiens la gestion, je déciderai seule de la conception. »

Louis a fixé Clara avec ses yeux profonds, s’est légèrement penché en avant.

« Tu devrais savoir ce que cela signifie de venir négocier avec moi. »

« Je le sais, cela signifie que je ne plairai à personne, si cela se sait, je serai tenue responsable par le Groupe Blanchet, et vous aurez encore plus de raisons de me soupçonner d’être une espionne envoyée par eux. »

Louis a trouvé cela amusant, « Je voudrais savoir, puisque le projet SerraNova est déjà dans votre entreprise, pourquoi es-tu venue ? »

Clara a baissé les yeux, son regard s’est assombri un peu.

« Pour des raisons personnelles, je ne peux pas en parler, mais ce projet est crucial pour moi. »

« J’ai entendu dire que tu n’es pas la responsable de SerraNova, qu’une nouvelle employée a pris ce poste. »

Louis a tourné ses doigts, ses yeux brillaient d’un éclat vif, puis il a fait une pause de deux secondes avant de dire :

« Mais cela ne me concerne pas, je ne risquerai pas de me mêler à vos histoires personnelles. »