Le lendemain, Carmen avait enfin établi un meilleur moyen pour s’enfuir sans être retrouvée. C’était risqué mais elle ne voulait pas gâcher sa vie parce qu’elle voulait sauver une entreprise qui n’était même la sienne. Elle pouvait être considérée comme une égoïste mais elle se disait que si tout le monde s’était mis à sa place, son père n’aurait jamais accepté cette proposition d’un investissement contre un mariage. Elle n’avait pas pris grand-chose mais seulement lorsqu’elle voulait s’en aller en passant par la fenêtre, la porte de sa chambre s’ouvrit et elle vit son père. Lorsque ce dernier constata ce qu’elle était sur le point de faire, une noirceur sans nom recouvrit ses yeux et elle savait déjà ce qui l’attendait.
« la seule raison pour laquelle je ne vais pas te punir, c’est simplement parce que tu n’es plus sous ma responsabilité et ton mari se fera un plaisir de te corriger. C’est l’heure de te marier. Tu vas signer ton contrat de mariage dans mon bureau.»
Juste un contrat de mariage, juste ça et rien d’autre. tout espoir s’envolait et elle le suivit. Aucune résistance n’allait lui être utile. Lorsqu’elle arriva devant le bureau de son père dont la porte était entrouverte, elle vit un homme grand de taille et en costume. Elle ne pouvait pas espérer que c’était lui parce son mari était un handicapé.
« bonjour mademoiselle, je suis l’avocat de monsieur Félix Alvarez, je m’occupe de la procédure du mariage demandé par monsieur Hugo Lutero.»
Elle ne savait même pas qui était son mari et personne ne lui disait avec précision. Elle prit le contrat de mariage et le regarda avec détresse. Chaque seconde qui passait, elle espérait que son père lui dise qu’elle n’était pas obligée de signer mais le regard de ce dernier lui faisait clairement comprendre que son investissement dépendait de sa signature.
« je peux prendre du temps pour lire ?»
« mon investissement ne pas va attendre. ta lecture, tu la mets de côté et tu apposes ta signature sur ce papier et maintenant,» cria Javier.
Elle prit un stylo et signa la main tremblante. Ça ressemblait plus à une grimace qu’à une signature mais ce détail n’était important pour personne. Elle venait de sceller son destin à celui d’un homme dont elle ne connaissait même pas à quoi il ressemblait.
« félicitation mademoiselle ! je dois vous amener maintenant à votre mari.»
« mais…» commença-t-elle avant d’être interrompue par son père.
« tu es une femme mariée désormais et ta place se trouve auprès de ton mari ma chère fille. bon courage pour la suite.»
Juste comme ça, en un claquement de doigt elle ne faisait plus partir de sa famille. C’était le cauchemar auquel elle ne se serait jamais attendue. Sa belle-mère et sa demi-sœur la regardaient avec des sourires de joie, heureuses de s’être débarrassée d’elle certainement.
« je vous prie de vous dépêcher, madame Alvarez.»
Elle marcha rapidement pour ne pas perdre du temps à l’avocat qui avait certainement des choses à faire. Lorsqu’elle s’installa dans la voiture et que cette dernière quitta la propriété de son père, une larme solitaire roula sur sa joue. C’était ainsi la fin et elle ne savait même pas dans quel monde elle se pointait.
Alors que la voiture traversait enfin la grande ville de Madrid, elle fut subjuguée par la beauté de cette ville. Depuis sa naissance, elle n’avait jamais quitté Séville. Elle pouvait admirer autant qu’elle voulait mais ses idée n’arrivaient pas être détourné de ce qui l’attendait.
« petits rappels ; il peut s’avérer froid, distant et même parfois agressif verbalement alors, vous devez trouver le meilleur moyen de le comprendre et de toujours rester en bon terme avec lui.»
Une personne agressive verbalement pouvait finir par agresser physiquement et elle n’avait pas de force pour se défendre. La peur grandissait encore de plus en plus en elle en imaginant dans quoi est-ce qu’elle s’embarquait.
« quel âge a-t-il ? »
« Vous avez encore une copie de votre contrat de mariage avec vous, vous pouvez regarder.»
Elle le savait bien mais elle aurait souhaité qu’il le lui dise pour pas qu’elle le découvre elle-même. Elle se mit à feuilleter le contrat du mariage et à chaque page, elle avalait difficilement sa salive. Felix Alvarez, âgé de trente-deux ans, a fait un accident de circulation il y a de cela trois ans et bon nombre de personne le croient morts. Il ne peut faire aucun effort physique et ne peut pas voir. Il est devenu allergique à la présence humaine et pourtant les médecins pensent que c’est ce qui pourra l’aider à aller mieux, raison pour laquelle il devrait se marier.
Elle n’était qu’un médicament pour une personne qui ne voulait plus rester parmi les vivants. C’était insensé tout ça.
« je voudrais effacer ma signature de ce document je vous prie.»
« il est déjà trop tard, mademoiselle.»
Pas de retour en arrière, c’était donc ce que ça voulait dire. Aucun moyen de se séparer de cet homme s’il ne le décidait pas comme il avait décidé pour le mariage. Au diable son père et son entreprise.
Lorsque la voiture s’arrêta au bas d’un immeuble, elle sortit et constata que c’était un endroit très modeste. Après tout, son mari était un pauvre homme qui ne pouvait même pas travailler pour se nourrir lui-même.
«allons-y !»
Elle hocha la tête et le suivit à l’intérieur de l’immeuble. Il n’y avait même pas d’ascenseur et les escaliers étaient interminables. C’était une réelle punition pour elle en plus du poids du mariage. elle était sur le point de faire une crise d’angoisse lorsque l’avocat appuya sur la sonnette et qu’elle se rendit compte qu’ils étaient arrivés devant la porte qui allait bientôt être sienne. Elle se demandait qui allait ouvrir la porte vu qu’il était dit qu’il ne pouvait pas tenir sur ses jambes. Lorsqu’elle entendit le bruit d’une clef dans la serrure, sa tête se mit à tourner à une vitesse incontrôlable et elle s’évanouit.
Ils avaient encore passé la nuit ensemble le même scénario s’était reproduit, elle et ses cauchemars, se retrouver dans les bras de Felix qui arrivait toujours à la calmer. Tout se passait pour le mieux et elle ne regrettait pas d’avoir accepté de l’aider. Elle n’avait encore rien fait de concret pour lui mais elle savait que ça n’allait pas tarder à arriver. Elle quitta le lit dans la bonne humeur et se rendit dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Lorsqu’elle termina, elle alla pour l’appeler mais seulement lorsqu’elle fut sur le pas de la porte de la chambre, elle le vit en train d’enlever ses lunettes. C’était mal ce qu’elle faisait mais elle savait que jamais il n’aurait accepté de lui montrer si elle le lui avait demandé. Elle resta là pendant quelques minutes et lorsqu’il termina, elle rentra dans la cuisine sur la pointe des pieds. Elle attendit quelques secondes avant de retourner dans la chambre où il en avait terminé.« le petit déjeuner est prêt. »« merci, j’arr
Le silence régnait désormais dans le salon et Carmen ne savait pas où se mettre. Elle regardait encore tous les habits qui étaient sous ses yeux et se demandait quelle mouche avait piqué son mari pour qu’il fasse ça. De la gentillesse ? de la pitié ? sa prise de responsabilité ? il ne lui devait rien et n’était contraint de rien si ce n’était elle. elle regarda Hugo et ce dernier lui sourit comme si de rien n’était. elle savait qu’il se foutait d’elle lui aussi.« bon ; on ne va pas y passer la journée tout de même. Je crois que Carmen devrait faire ses essayages. »« ça n’a plus d’importance maintenant vu que tous ces vêtements m’appartiennent. Les essayages n’ont plus d’utilités. »« ce n’est pas pour dire qu’on va les ramener au magasin, c’est juste pour voir et apprécier », argumenta Hugo.Carmen fit les gros yeux ne croyant pas qu’il était vraiment en train de dire ça. Elle regarda son mari et vit que ce dernier avait serré les poings. Il allait exploser si Hugo ne revenait pas s
Le lendemain matin, lorsque Carmen ouvrit les yeux, elle se rendit compte qu’elle était encore en vie et en plus dans le lit de son mari. Elle portait encore sa chemise de la veille et espérait qu’il ne s’était pas rendu compte. Elle posa la main sur la place s qu’il occupait la veille et constata qu’elle était déjà très froide, signe qu’il s’était levé depuis un moment déjà. elle espérait qu’il était en vie pour qu’ils puissent passer le cap comme il le lui avait promis. Apprendre à se connaitre pour mieux avancer. Lorsqu’elle se redressa, elle se souvint de ce qui s’était passé la veille et s’empourpra. Il l’avait pris dans ses bras et elle s’était sentie si bien et en sécurité. C’était comme si ce n’était pas réel et pourtant ça l’était. elle constatait qu’elle l’avait jugé à la hâte et qu’il était une bonne personne. Elle se leva rapidement et alla ouvrir la fenêtre. il semblait faire beau temps, un meilleur moment pour sortir et il voulait faire une petite balade avec lui mais il
A ce moment, Felix maudissait son accident, il maudissait cette route qui lui avait pris sa vue parce que si c’était seulement ses jambes, il n’allait avoir aucun problème avec cela mais là, tout de suite avec cette femme dans son lit, il voulait voir à quoi elle ressemblait. Il avait perdu l’appétit à table parce que son ami n’avait pas arrêté d’apprécier sa femme et pourtant lui-même ne pouvait pas la voir. C’était comme si on le soumettait à l’épreuve la plus rude de la vie. Il aurait pu lui demander de le laisser la regarder à sa façon et même si elle n’aurait pas dit non, il ne voulait pas procéder de cette façon. Elle était là, couchée dans son lit et pourtant, il ne pouvait pas l’admirer. Il avait tellement mal qu’il ressentit le goût de se donner la mort mais Carmen ne méritait pas d’être veuve même si elle ne méritait pas un homme comme lui qui était incapable de lui donner ce qu’elle méritait.Sachant qu’elle était endormie, il avait là une occasion de s’approcher un peu plu
Après qu’Hugo soit parti, Carmen rangea les choses et se lava les mains. Elle faisait tout retarder le moment fatidique et pourtant, il fallait qu’elle prenne sa part de responsabilité dans cette affaire. Elle avait certes accepté mais l’envie de refuser la prenait depuis même si elle ne pouvait pas faire retour en arrière. Elle n’avait jamais été proche d’un homme parce que sinon, elle allait subir les foudres de sa famille et voilà que subitement, elle allait passer la nuit dans le lit d’un homme. Le plus important pour elle était le fait qu’elle ne craignait rien. Il n’allait rien se passer, elle allait juste dormir et rien d’autre. Enfin, elle se décida d’y aller. Elle se dirigea vers sa chambre et lorsqu’elle arriva devant la porte, cette dernière était entrouverte. Elle frappa lorsqu’un son rauque lui parvint ; « tu peux entrer. » elle entra lentement et constata que tout était plongé dans le noir. elle ne savait même pas par où avancer et ne le voyait même pas. « je… il fait
Après avoir fini de faire la cuisine, Carmen sentait le besoin de prendre une douche et même si elle pouvait profiter du fait que son mari et son meilleur ami étaient en train de parler, elle pouvait profiter de sa salle de bain mais elle ne savait pas quoi mettre par la suite. Elle avait été envoyée en mariage comme si elle ne vivait pas chez quelqu’un. Elle pouvait même rester nue pour la simple et bonne raison que Felix ne pouvait pas la voir mais ce n’était le cas pour son meilleur ami qui avait sa vue intact qui ne manquerait pas de se rincer l’œil.Prendre le temps de réfléchir de la sorte ne l’avançait en rien alors, elle se décida et courut dans sa salle de bain. Lorsqu’elle s’enferma, elle se rendit compte qu’elle était aussi simple que l’était son appart, c’était d’ailleurs parfait pour pas qu’elle se mette à se demander comment faire ou qu’elle cause des dommages que pouvait remarquer son mari.L’eau était froide mais pour le seul fait que son corps en avait besoin, elle se