Chapitre 7

Point de vue d'Adrien

Demain est le jour où nous signons l'accord avec D'Amario Entreprises. J'étais inquiet au sujet du mariage et de la fusion, mais Joanna m'a rassuré que Chloé s'occuperait de tout.

Elle m'a expliqué toute la situation l'autre jour, et nous avons discuté du plan concernant l'accord hier soir.

« Papa n'a encore rien mentionné à propos de cet accord. Peut-être qu'il attend jusqu'à la dernière minute pour que je ne puisse pas me désister. Et s'il ne m'écoute pas si je refuse de me marier ? », a demandé Chloé, anxieuse.

Chloé avait raison. Et si son père n'acceptait pas sa décision ?

« Ne t'inquiète pas, j'ai un plan de secours. », a interrompu Joanna.

Noah est entré dans la pièce avec son café et s'est assis à côté de moi.

« De quoi parlez-vous ? », a demandé Noah en posant sa tasse sur la table.

« De comment refuser l'accord de mariage sans qu'Adrien ne perde son entreprise. », l'a informé Joanna.

« Eh bien, comme je le disais, le plan de secours est que si le père de Chloé s'oppose à sa décision, Adrien et Chloé peuvent procéder à l'accord et se fiancer. Mais à l'approche du jour du mariage, vous pourrez vous retirer. », a expliqué Joanna. Noah semblait amusé, tandis que Chloé paraissait toujours perplexe.

« De plus, il n'est mentionné nulle part dans l'accord que vous ne pouvez pas vous séparer ou divorcer plus tard. Une fois la fusion finalisée, Adrien pourra dire à ses parents qu'il souhaite m'épouser, moi, et non Chloé. », a dit Joanna en passant ses doigts dans ses cheveux.

« Nous allons essayer cela pour l'instant, puisque nous n'avons pas d'autre option. », ai-je approuvé, et nous avons terminé notre discussion.

Nous avons dîné ensemble, puis tout le monde est rentré chez soi. J'ai demandé à Joanna de rester avec moi, car je voulais qu'elle m'accompagne à l'entreprise demain.

Le lendemain matin, Joanna et moi étions en route vers D'Amario Entreprises. Je tenais la main de Joanna, et elle ne cessait de me rappeler que tout se passerait comme prévu.

Lorsque nous sommes arrivés à destination, j'ai entrelacé ma main avec celle de Joanna en entrant dans le hall. Tout le monde a cessé de travailler pour nous observer. J'ai esquissé un sourire narquois en voyant leurs réactions.

Nous avons signalé notre arrivée à la réceptionniste, qui nous a dirigés vers le 28e étage où se trouvait la salle de réunion. En entrant, j'ai aperçu mon père en conversation avec Neil Dumont. Chloé était assise près de son père, avec l'air tendue. Il y avait aussi un homme plus âgé dont la présence dégageait une forte autorité.

« Bonjour à tous. », ai-je salué. Je me suis assis près de mon père, tandis que Joanna s'est installée à côté de Chloé. Mon père a lancé un regard perplexe à Joanna, mais a choisi de l'ignorer pour se tourner vers l'homme plus âgé.

Ce dernier s'est éclairci la gorge pour attirer l'attention de tous.

« Bonjour à tous. Je suis Stéphane D'Amario. J'ai fondé cette entreprise, et plus tard, ma fille a poursuivi son développement. J'espère que vous savez tous pourquoi nous sommes ici. Nous sommes réunis pour la fusion afin de renforcer nos relations. », a-t-il déclaré d'un ton grave.

Neil Dumont semblait tendu, transpirant malgré la climatisation.

« Cette entreprise a été gérée par mon gendre, Neil Dumont. Mais maintenant, je souhaite transférer les pleins pouvoirs à ma petite-fille. Elle sera la nouvelle PDG. Selon l'accord, l'héritière légale de D'Amario Entreprises doit épouser l'héritier de Mercier Entreprises. », a-t-il affirmé fermement.

J'étais surpris que Chloé devienne PDG : ses centres d'intérêt se portaient davantage sur les soirées, les vêtements et le maquillage que sur les affaires.

« Est-il obligatoire que l'héritier et l'héritière se marient ? », ai-je demandé, m'attirant un regard sévère de mon père me signalant de me taire.

« Oui, mon garçon, c'est nécessaire selon l'accord. Vous connaissez les conséquences dans le cas contraire. », a répondu M. D'Amario. Un homme d'une vingtaine d'années m'a tendu les documents du contrat. J'allais les lire quand j'ai entendu M. D'Amario parler nerveusement au téléphone. Il semblait perturbé et inquiet.

J'ai regardé Joanna, qui m'a fait un signe de tête, m'encourageant à poursuivre. J'ai signé les documents et rendu le dossier à l'homme.

Chloé a tendu la main vers le dossier, mais M. D'Amario l'a repris. Joanna, Chloé et moi étions déconcertés, tout comme M. Dumont.

« Chloé ne va pas signer ? », a demandé Joanna.

« Pourquoi Chloé signerait-elle ? Nous n'avions même pas besoin d'elle ici. », a répondu M. D'Amario avec l'air perplexe.

« N'est-ce pas elle que je dois épouser ? Selon l'accord, je dois épouser votre petite-fille, donc la signature de Chloé est nécessaire. », ai-je dit.

« Vous allez épouser Siana Dumont, l'héritière de D'Amario Entreprises : ma véritable petite-fille. », a-t-il déclaré sérieusement.

Ma tête s'est mise à tourner. Je devais épouser Siana Dumont. J'ai saisi le dossier et lu le nom. C'était bien Siana Dumont, et elle avait déjà signé les papiers.

La dernière fois que j'avais entendu parler de Siana, c'était il y a cinq ans, quand elle s'était enfuie avec un homme après avoir fait une vidéo, qui était devenue virale sur les réseaux sociaux.

« Siana n'est pas capable de gérer cette entreprise. Je pense que tu as pris la mauvaise décision. », a dit M. Dumont, tremblant de colère.

« Je n'ai besoin des conseils de personne concernant mes décisions, surtout quand il s'agit de mon entreprise. », a sifflé M. D'Amario.

Tout le monde était choqué sauf mon père. Je ne pouvais pas imaginer l'épouser. Elle faisait partie de ces personnes égoïstes et mesquines que je méprisais.

« Désolé, je ne peux pas l'épouser. C'est ma décision finale. Je veux quelqu'un de mon rang et de mon niveau : quelqu'un qui peut se tenir à mes côtés en tant qu'épouse. Je ne pense pas que Siana soit celle-là. », ai-je dit, m'apprêtant à partir.

Soudain, j'ai entendu la voix de mon père.

« Si tu te retires de ce mariage, tu ne perdras pas seulement les actions, mais aussi Mercier Entreprises. Je transférerai tout à ton cousin, Enrique. », m'a averti mon père.

Je me suis arrêté, stupéfait. Je n'arrivais pas à le croire. Il savait à quel point j'avais travaillé dur pour l'entreprise. J'ai soupiré de frustration : je ne pouvais pas laisser cela arriver. Je ne pouvais pas perdre Mercier Entreprises.

« D'accord, je le ferai. », ai-je accepté à contrecœur. Les yeux de Joanna se sont remplis de larmes, mais c'était ma seule option, puisque j'avais déjà signé les papiers.

« Bien. Nous annoncerons vos fiançailles ce week-end lors de la soirée d'anniversaire. », m'a informé mon père.

Je suis parti avec Joanna. Pendant le trajet, j'ai essayé de la réconforter, mais elle ne cessait de pleurer. Une fois arrivé à mon appartement, je l'ai fait asseoir sur le lit pour qu'elle se calme.

« Joanna, s'il te plaît, arrête de pleurer, mon amour. », ai-je dit en la serrant fort dans mes bras.

« Elle gâche toujours ma vie. Elle me vole tout. Je ne peux pas te perdre, Adrien. », a-t-elle dit en sanglotant.

« Je fais ça uniquement pour la fusion, ma chérie. Une fois que tout sera sous contrôle, ce sera fini. Je la quitterai. », lui ai-je assuré.

« Et si ça n'arrive pas ? Si elle ne te quitte pas ? Si tu tombes dans son piège ? », a-t-elle demandé entre deux sanglots.

« Mon cœur, cela n'arrivera jamais. Il n'y a qu'une seule fille dans ma vie, et c'est toi. Je m'assurerai qu'elle regrette d'avoir signé ces papiers et tout le mal qu'elle t'a fait dans le passé. », ai-je promis.

« Je t'aimerai toujours, Joanna Martin. », ai-je avoué en embrassant son front.

« Je t'aime aussi, Adrien. », a-t-elle répondu.

J'espère simplement que tout se passera comme prévu. Je ne peux pas me permettre de perdre mon entreprise ou Joanna. Je m'assurerai que Siana regrette tout et me supplie de la quitter.

Je le ferai. Je le dois.

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