La grande horloge de l'aéroport affichait 11h54. Je passais à peine la douane mais j'étais malgré tout à l'heure. Heureusement que je n'avais qu'un bagage à main, si j'avais eu une valise à enregistrer je n'aurais jamais été dans les temps.
Ça avait été une vraie course contre la montre. J'avais dû rentrer chez ma cousine qui habitait à une trentaine de kilomètres de Porto, boucler ma valise, ranger un minimum la chambre dans laquelle j'avais passé ces quatre derniers jours, et surtout j'avais dû faire le tour du voisinage pour un dernier au revoir aux différents membres de ma famille qui habitaient tous dans l'unique rue du hameau. Le bon côté des choses c'est que j'avais pu prétexter un énorme retard pour ne pas faire trop faire durer les au revoir. En effet il m'était depuis toujours très difficile de partir en les laissant dernière moi. Heureusement avec l'âge j'avais appris à gérer mes émotions et je réussissais à ne plus pleurer devant la plupart des membres de ma famille. La seule pour qui mes yeux ne pouvaient pas rester totalement sec était ma grand-mère. Même si à cause de l'éloignement géographique nous n'avions jamais pu tisser un lien plus profond, je l'admirais beaucoup. Elle avait élevé ses 10 enfants quasiment seule, mon grand-père devant aller travailler du levé jusqu'au couché du soleil pour pouvoir nourrir à peu près convenablement toute cette marmaille. Cette vie l'avait marqué. Le cancer qu'elle avait combattu pendant plus de 2 ans aussi. Je la sentais fatiguée et de plus en plus fragile. Ses années étaient comptées, elle se rapprochait inexorablement de son dernier souffle, celui auquel je ne pourrais certainement pas assister car elle serait loin de moi. Alors, avec elle, les au revoir se transformaient en adieux potentiels qui me déchiraient le cœur chaque fois un peu plus.
"Les passagers du vol P622 à destination de Paris-Orly sont priés de se présenter porte C."
Je voyais des gens s'agglutiner devant la porte C. En bonne dernière arrivée je me retrouvais au bout de la file d'attente, j'avais largement le temps de passer un coup de téléphone avant que ce ne soit mon tour.
Une sonnerie, deux sonneries.
-Allô ma chérie, me dit ma meilleure amie.
-Salut Jess, ça va?
-Oui, j'ai tellement hâte que tu arrives!
-Moi aussi j'ai hâte de te voir! Le déménagement s'est bien passé?
-Oui, c'est bon, j'ai bien géré, et mon pote Sylvain m'a filé un sacré coup de de main. Par contre quand tu vas voir l'état de ton appart' tu vas serrer! Tu as pas mal d'affaires quand même. Entre ça et les meubles on peut presque plus circuler dans ton salon.
-C'est toujours un plaisir de te parler en tous cas! Tu sais comment me motiver, lui dis-je sur le ton du reproche.
-Oh, ça va! Pour te motiver tu n'as qu'à te dire qu'une fois tous les cartons déballé ta nouvelle vie commence.
-Ça, ça me motive déjà bien plus! Lui Répondis-je avec enthousiasme.
-En fait, j'ai rencontré nos voisins du dessus.
-Et alors, t'en as pensé quoi?
-Honnêtement, ils m'ont fait un peu peur au début. C'est le genre casquette, survêt, baskets.
-Tout ce que tu détestes quoi.
-Tout à fait. Mais bon, j'étais en train de galérer à mettre des cartons dans l'ascenseur et dès qu'ils m'ont vu ils m'ont aidé puis ils ont monté les 5 étages à pieds pour m'aider à vider l'ascenseur une fois en haut.
-Ah ouais quand même les gars sont sympa.
-Carrément! Et toi? T'as passé un bon week-end prolongé?
-Oh oui! Ça m'a fait du bien de revoir ma famille. Et il s'est passé un truc un peu fou de mon côté, mais il ne reste plus que trois personnes devant moi, je vais embarquer donc je te raconte tout ça une fois arrivée, ok?
-Ben j'ai pas le choix donc à tout à l'heure.
-Bye. Je raccrochai et tendis ma carte d'embarquement ainsi que ma pièce d'identité à l'hôtesse. Je m'empressai de rejoindre mon siège dans l'espoir de fermer les yeux le temps du vol, ma nuit avait été courte et mouvementée. Je n'avais qu'une envie: dormir, mais, comme trop souvent depuis quelque temps, à peine avais-je les yeux fermés que je me mis à réfléchir à ce que ma vie était devenue en si peu de temps.
Moi qui n'avais absolument pas l'âme d'une aventurière je me retrouvais à quitter ma ville, ma famille, mon travail et mes amis pour partir vivre à Paris. Certes, l'aventure n'en était pas totalement une dans le sens où je partais rejoindre ma meilleure amie qui elle était déjà installée dans la capitale depuis la fin de ses études, mais tout de même je laissais derrière moi tout un pan de ma vie.
Il m'était devenu trop difficile de continuer à vivre dans mes souvenirs, de prendre le risque de le croiser lui, mon ex, et sa petite vie désormais parfaite.
Alors même si l'oublier me serait certainement impossible, j'avais fui dans l'espoir de me reconstruire loin de lui.
Putain, que c'est bon ! Je viens à peine d'arriver mais je kiffe déjà être là. Porto. Bon, en soit ça fait pas rêver plus que ça. J'ai connu bien mieux comme destination, mais j'ai seulement quelques jours de battements entre deux projets et le principal pour moi c'est juste de partir loin de Paname et de mes obligations pour quelques jours. Je suis venu ici il y a quelques mois déjà et ça avait été cool, mais j'avais surtout bossé, là je viens en mode détente exclusivement, alors je me dis que ça va être encore mieux. J'ai déposé mes valises à mon hôtel, le Sheraton, et j'ai pris une douche vite fait. Les deux heures
Ken et Fanny avaient pu profiter l'un de l'autre pendant près de huit mois après leurs retrouvailles. C'était peu, mais plus que ce qu'ils auraient pu espérer et ils avaient réussi à rendre chaque jour unique l'un auprès de l'autre. La fin n'avait pas été facile. Fanny était partis après des jours de souffrances atroces, mais Ken était toujours resté auprès d'elle jusqu'à son dernier souffle, lui rendant le calvert plus supportable. Il avait mis sa vie à lui de côté pour se consacrer uniquement à sa bien aimée. &
Le grand jour était arrivé. Nous avions choisi de faire un mariage sans chichis, avec peu d'invités. De mon côté je n'avais que Jess. Mes parents étaient tous les deux décédés depuis des années et mon frère était en voyage en Australie avec sa famille, c'était prévu depuis des mois et il n'avait absolument pas eu la possibilité de changer ses projets. Je n'avais pas souhaité inviter d'autres proches, privilégiant une fête très intime. Quelques membres de la famille de Ken étaient présents et surtout tous ses amis étaient là, les mêmes depuis toujours. Pour le dîner, nous avion
Cela faisait à peine douze jours que j'étais revenue dans la vie de Ken mais nous étions inséparables, bien trop conscients que le temps nous était compté. Ken avait son fils un week-end sur deux et la moitié des vacances. Ezzio devait arriver chez son père ce vendredi en fin d'après midi. Au début, je ne voulais pas être là, jugeant que ce n'était pas ma place, mais Ken avait insisté, m'expliquant que ça lui tenait vraiment à coeur que je rencontre son fils, alors j'étais restée. -C'est bon si je r
Salut les meufs!Alors voici le chapitre du jour.Je vous embrasse fort!😘😘😘😘 Après manger, Ken me proposa de nous promener un peu dans les rues du quartier, j'acceptai volontiers. La nuit commençait à tomber et j'avais envie de profiter de la douceur du soir et de la compagnie de la personne qui m'avait tant manquée, mais au bout d'une vingtaine de minutes de marche je commençai à me sentir fatiguée. &nbs
DES ANNÉES PLUS TARD... Je posais le pied sur le sol parisien après des années d'absence. En effet, cela faisait longtemps que je n'étais pas revenue à Paris, préférant à chaque fois me rendre à Nice lorsque je venais en France. Je me débrouillais pour m'y retrouver en même temps que Jess et ainsi profiter d'elle et de sa jolie famille qui s'était agrandit avec la naissance d'une deuxième fille, trois ans après Giulia. Mékra et elle avait su résister à toutes les crises et ils continuaient encore aujourd'hui d'avancer main dans la main avec amour.