LOGINCette fois, Gabriel n'était parti que trois ou quatre jours avant de rentrer. Son avion avait atterri le vendredi soir.En apprenant la nouvelle, la famille de Léa avait poussé un long soupir de soulagement : « Tant mieux, au moins il pourra enfin divorcer d'Élise la semaine prochaine. »Mais contre toute attente, Gabriel était reparti dès le dimanche matin, encore un soi-disant déplacement professionnel.Son retour prévu ? Aucune idée.Fatima s'est aussitôt affolée : « Quoi ? Il repart encore, encore et encore ? C'est la combientième fois ? »Elle n'a pas pu s'empêcher d'ajouter : « Léa, tu devrais peut-être lui en parler ? Sinon, à ce rythme, vous allez se marier quand ? »Il était vrai que Fatima et Lila avaient tendance à réagir au quart de tour. En temps normal, Lila se serait abstenue : elle savait bien que donner son avis risquait de perturber la relation entre Léa et Gabriel.Mais puisque le divorce entre Gabriel et Élise restait toujours en suspens, elle avait finalement laiss
Les Simon et les Laurent ont suivi des yeux la silhouette d'Élise qui s'éloignait, puis sont partis à leur tour en voiture.Cette fois, Léa n'avait pu les accompagner dans cette station thermale, retenue par des affaires importantes.À leur retour, elle se trouvait justement à la maison.Alors que la jeune femme s'apprêtait à les saluer, Fatima l'a devancée : « Léa, devine qui nous avons croisé là-bas ces deux derniers jours ? »La question nécessitait-elle même une réflexion ?Qui d'autre qu'Élise pouvait susciter une telle réaction ?Avant que Léa ne puisse répondre, Fatima, impatiente, a dévoilé déjà tout : elle a raconté comment Gabriel avait porté Élise ivre devant tout le monde, puis était resté seul avec elle dans sa chambre un long moment.S'asseyant près de Léa, Fatima a relaté les événements avec une moue dédaigneuse : « Je sais bien que Gabriel ne peut avoir de réels sentiments pour elle… mais le voir se montrer si attentionné me dérange tout de même. »Lya a approuvé aussit
Alice et Madame Simon ignoraient le changement d'attitude de Gabriel envers Élise.Elles étaient donc quelque peu surprises de voir le jeune homme rester si longtemps dans sa chambre après l'y avoir raccompagnée, mais n'y ont finalement prêté guère attention.Après tout, elles avaient toujours entendu dire qu'au cours de leurs longues années de mariage, les deux époux partageaient rarement la même chambre, Gabriel manifestant peu d'intérêt pour elle.Les choses pouvaient-elles vraiment changer du jour au lendemain ?Bien sûr que non !Gabriel avait simplement traîné dans sa chambre un peu plus longtemps que d'habitude. Cette femme sans charme pouvait-elle soudainement l'attirer ? Une pure fantaisie.D'ailleurs, compte tenu des sentiments que Gabriel portait à Léa, même s'il s'était passé quelque chose entre lui et Élise, cela n'aurait en rien ébranlé son attachement pour Léa.Cette conviction, renforcée par des pensées similaires chez Martin, les a rassurées pleinement. Sans chercher à
« Mais… enfin… »Les convives ont échangé des regards embarrassés.Monsieur Jourdain avait bien perçu l'intérêt de Gabriel pour Élise, mais il ne s'attendait pas à une démonstration aussi publique.Il s'est éclairci la voix, tentant une suggestion : « Nous vous sommes reconnaissants de votre aide. Mme Roche entretient de bonnes relations avec une de nos ingénieures. Peut-être pourrait-elle accompagner Mme Roche pour veiller sur elle ? »D'autres membres de NoirVerb ont approuvé précipitamment : « Oui, ce serait peut-être préférable… »« Inutile », le regard de Gabriel a parcouru l'assistance, « si cela vous inquiète, vous pouvez en informer votre directeur général. »Sur ces mots, il s'est éloigné sans attendre de réponse, Élise déjà endormie contre son épaule.Les personnes présentes en sont restées interdites, ne saisissant pas immédiatement l'allusion. Mais elles ont compris rapidement qu'il fallait rapporter la situation à Mathieu.L'un d'eux s'en est chargé sans tarder, relatant l
Charles s'était effectivement rapproché du groupe Barbe ces derniers temps, et une collaboration était bel et bien envisagée.Il se demandait comment Gabriel était au courant, mais après tout, ce n'était pas confidentiel. Profitant de cette ouverture inattendue, il a répondu simplement : « C'est exact. »Une conversation d'affaires s'est engagée alors naturellement entre eux.À l'autre bout de la table, Madame Fournier, Élise et Hélène échangeaient des propos plus légers.Gabriel semblait mener de front la discussion avec Charles et l'attention portée à Chloé : il lui décortiquait des crevettes, lui essuyait délicatement les doigts.Mais la fillette, très attachée à Élise en ce moment, préférait visiblement les gestes de sa mère. Elle a repoussé doucement la main de son père qui lui relevait une manche : « Je veux que maman le fasse. »Gabriel a esquissé un sourire et son regard a glissé vers Élise.Devant le bras tendu de Chloé, Élise s'est exécutée sans mot dire, relevant l'autre man
Élise et Chloé ont pris place dans la voiture de Gabriel.Mais durant tout le voyage, Élise a limité strictement sa conversation à Madame Fournier et à Chloé, affichant une froide réserve envers Gabriel. Une réserve que ce dernier lui a rendu avec une égale mesure, cristallisant une gêne palpable dans l'habitacle.Madame Fournier, le cœur lourd, n'a pu que constater en silence cette tension.Malgré son antipathie pour Gabriel, la gratitude de Charles était réelle. Il avait choisi un établissement renommé, aussi exclusif que dispendieux.Gabriel en était un habitué. À peine avaient-ils franchi la porte, le manager s'est empressé de l'accueillir : « Monsieur Fournier, bienvenue ! Souhaitez-vous votre salle privée habituelle ? »Gabriel s'est tourné vers Charles avant de répondre : « Aujourd'hui, c'est Monsieur Roche qui fait l'honneur de nous recevoir aujourd'hui. »Comprenant l'intention pleine de tact qui se cachait derrière cette remarque, Charles a enchaîné avec aisance : « Nous seri







