Daniel
– Je dis non, tu ne vois pas que nous marchons sur des charbons ardents ? Si tu ne veux pas finir dans un quartier surpeuplé dans quelques mois, tu vas rester ici et arrêter de m’embêter avec cette histoire.
Je soupire en me pinçant l’arête du nez, fatigué. Elle me fixe, vexée, les bras croisés, le regard empli d’incompréhension.
– Je veux aussi toutes tes cartes de crédit. Je vais te laisser celle-là, mais les autres resteront avec moi, jusqu’à ce que la situation s’améliore.
Elle ouvre la bouche, proteste, mais je l’interromps.
– Tu dois savoir que nous sommes sur une pente raide. La situation est bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Alors je te demande d’y mettre du tien. À notre retour de Londres, si nous arrivons à signer ce contrat, tu pourras reprendre tes... « shoppings ».
Elle quitte la pièce en boudant, sans un mot de plus, laissant derrière elle un parfum sucré d’amertume.
Pensée de Daniel :
C’est difficile, d’être chef de famille. Personne ne voit ce que ça coûte. Personne ne comprend la pression qui pèse sur mes épaules.
Le monde des affaires est impitoyable. Il ne connaît ni pitié ni amitié. Quand les choses tournent mal, c’est là que tu découvres les vrais visages. Et croyez-moi, ils ne sont jamais beaux à voir.
Je ne sors presque plus. Les tournées de bars ? Terminées. J’ai réduit mes dépenses au minimum : au bureau, à la maison... surtout à la maison. Deux femmes à entretenir, ça épuise un homme. Même mon père, pourtant ancien PDG, ne sait pas dire non à ma mère. Alors, c’est moi qui suis obligé de serrer la vis.
Demain, nous partons pour Londres. Le voyage se fera à quatre : mon père, mon beau-père, le vice-président et moi. Nous avons soigneusement choisi cette délégation, la plus influente possible, pour montrer à notre futur partenaire à quel point nous sommes sérieux et respectueux.
Plus question de prendre notre jet privé. Crise oblige. Il a été revendu. Aujourd’hui, nous voyageons comme le commun des mortels : vol commercial, première classe, tout de même.
Après plusieurs heures de vol, nous atterrissons à Londres-Heathrow. Une voiture luxueuse nous attend, envoyée par l’entreprise partenaire. Elle nous conduit directement à un hôtel cinq étoiles... qui, comble de prestige, appartient aussi à cette même entreprise. Leur empire est vaste. Et bien géré.
Malgré notre fortune, nous sommes bluffés. Tout ici respire le luxe, l’élégance maîtrisée, la réussite discrète. Le genre de réussite qui ne hurle pas, mais s’impose.
Après le repas d’accueil, nous sommes conviés à une visite guidée nocturne de Londres. Hôtels, restaurants, salles d’événements, tout est estampillé de leur logo. Ils sont partout. Diversifiés. Puissants.
Pensée de Daniel :
Si j’étais actionnaire ici, je dormirais tranquille pour les cent prochaines années.
Le lendemain matin, l’excitation est palpable. Je suis nerveux. Tout doit bien se passer. Nous avons passé les deux dernières heures à relire le contrat, ligne après ligne. À peser chaque mot.
La voiture vient nous chercher. Une limousine dernier modèle. Elle sent l’argent. L’argent pur.
Lorsque nous arrivons au siège, c’est un choc. L’architecture est futuriste, audacieuse. La structure semble flotter dans l’air. L’intérieur est encore plus impressionnant : marbre, acier, verre et silence.
Une réceptionniste élégante nous conduit à une salle de réunion spacieuse. On nous propose des cafés. L’attente commence.
Cinq minutes plus tard, une délégation arrive. Huit personnes : six hommes, deux femmes. Les hommes tirent les fauteuils pour les dames. Puis s’installent. Deux des hommes restent debout derrière l’une des femmes : une métisse au port royal.
La femme blonde prend la parole.
– Bonjour, messieurs. Soyez les bienvenus dans notre pays, mais aussi dans notre entreprise. Je suis l’assistante personnelle du PDG ici présente : Mademoiselle Noura Evans William Robert.
Et là, tout bascule.
Je tressaille. Mon souffle se coupe. Non... non, ce n’est pas possible.
Pensée de Daniel :
Ça ne peut pas être elle. Pas ici. Pas comme ça.
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Noura
Le nom de leur entreprise me semblait familier. Je n’ai pas su dire pourquoi... jusqu’à maintenant.
Depuis quatre ans à la tête des entreprises familiales, j’ai appris. J’ai grandi. Le monde des affaires m’a forgée. J’ai appris à lire les visages, à percer les intentions. À détecter les menteurs, les manipulateurs, les bluffeurs, les bons négociateurs. J’ai appris à dominer une salle sans crier, juste par ma présence.
Aujourd’hui, je rencontre cette entreprise qui veut nous confier ses importations et sa distribution mondiale. Ils viennent des États-Unis. Ils veulent un partenariat total.
Quand j’entre dans la salle avec mon équipe – mes deux avocats, mes deux financiers, mon assistante et mes gardes du corps – je m’installe face à eux. Je garde la tête haute. Je suis prête.
Mais quand je lève les yeux… je le vois.
Daniel.
Mon cœur rate un battement.
Il est là. Plus mince. Plus mûr. Plus bel homme aussi, même si je me refuse de l’admettre.
Et lui... il me reconnaît.
Ma voix ne tremble pas. Mon assistante les salue.
– Bonjour, messieurs. Soyez les bienvenus dans notre pays, mais aussi dans notre entreprise. Je suis l’assistante personnelle du PDG ici présente : Mademoiselle Noura Evans William Robert.
Il sursaute. Littéralement. Ses yeux s’élargissent. Il me fixe, bouche entrouverte.
– Noura ? Noura, c’est toi ?
Ses accompagnateurs le regardent, surpris. Il tente de se reprendre.
– Non… non, je dois me tromper. Vous ressemblez à une connaissance du passé.
Je souris. Froidement.
– Oh non, monsieur Hamilton. Vous ne vous trompez pas. Je suis bien la jeune fille que vous et vos parents avez jetée à la rue parce qu’elle n’était pas « assez bien pour vous ».
Son père intervient, inquiet :
– Daniel, que se passe-t-il ?
Daniel se lève brutalement.
– Excusez-nous un instant.
Il entraîne son père à l’extérieur.
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Daniel (hors de la salle)
Je marche en rond, le cœur battant.
– Papa... c’est elle !
– Qui ?
– La fille de notre ancienne bonne. Celle qu’on a mise dehors.
– Non... non, tu te trompes.
– Je ne me trompe pas ! C’est elle. Elle est... PDG.
– C’est impossible... Comment ? Elle n’avait rien !
Je baisse la voix, l'air grave.
– Son assistante l’a appelée « Robert ». Soit c’est son mari, soit... son père.
Le regard de mon père devient plus dur.
– Nous devons enquêter. Et vite. Mais pour l’instant, retournons à la réunion. Il ne faut pas leur manquer de respect.
Nous retournons à l’intérieur. La tension est palpable.
– Veuillez nous excuser pour l’interruption.
Je m’assois à nouveau. Et nos regards se croisent.
Pensée de Daniel :
Ce partenariat va être bien plus compliqué que prévu. Et je sens que rien, vraiment rien, ne sera plus jamais comme avant.
Daniel— C’était quoi ça ?! Elle veut quarante pour cent de notre entreprise ? Même moi, je n’ai pas ce pourcentage-là ! Elle se prend pour qui ? Ça ne va pas se passer comme ça. Elle est gonflée, allons faire nos bagages, nous partons de ce pas !Il est furieux, hors de lui, les veines de son cou tendues sous la colère. Mais mon père, fidèle à son calme légendaire, croise les bras et répond d’une voix grave :— Nous ne bougerons pas d’ici sans avoir trouvé une solution.Il me regarde droit dans les yeux, avec cette intensité qui me fait toujours plier. Puis, il continue :— Tu sais aussi bien que moi que nous sommes à deux doigts de la faillite. Si nous quittons cette pièce sans un accord solide, c’est fini pour nous. C’est notre dernière chance.Et il a raison. À cette heure-ci, on ne parle plus d’orgueil, mais de survie.Je me redresse, inspire profondément, puis je déclare :— Actuellement, nous avons notre doigt dans sa bouche... mais avez-vous seulement réfléchi à la situation ?
Les hommes sont tous des chiens.Ingrats. Inconscients. Égoïstes. Ils ne pensent qu’à eux. Et pire encore : ils ne pensent qu’avec leur sexe.Je suis dans ma chambre. Mon fils dort profondément après avoir passé un moment avec mon père. J’ai discuté un peu avec lui, il a l’air faible ce soir, plus que d’habitude, mais dès qu’il est avec son petit-fils, c’est comme si tout son corps se réanimait. Il oublie la douleur, la fatigue, la mort qui rôde.Mon père a un cancer de la prostate. Phase terminale. Il n’y a plus rien à faire à part l’aimer, l’entourer, lui offrir chaque jour des instants précieux, de tendresse, de chaleur humaine. Deux infirmières veillent sur lui jour et nuit, et cela me rassure, un peu. Même si je sais que le temps file entre mes doigts, et que bientôt, je devrai lui dire adieu.Je soupire en fermant les rideaux, puis je m’installe à mon bureau. Mon assistante m’a encore impressionnée aujourd’hui. Elle est d’une efficacité redoutable. On se comprend d’un simple reg
DanielNous retournons dans la salle de réunion. L’atmosphère est glaciale. Chacun de nous reprend sa place comme si rien ne s’était passé, mais tout a changé.— Excusez-nous pour l'interruption, dit mon père, un sourire crispé sur les lèvres.— Nous pouvons commencer maintenant, ajoute-t-il.Noura prend la parole. Sa voix est posée, assurée, tranchante comme la lame d’un couteau.— Bonjour à tous. Comme l’a précisé mon assistante personnelle, pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis la PDG du groupe Robert. Mon nom est Noura Evan Robert. Je suis l’unique fille de feu Asher Evan Robert.Elle me fixe. Droit dans les yeux. Il n’y a ni haine ni mépris, juste cette froideur glaçante qui dit tout : Regarde ce que tu as perdu.Je me sens soudain tout petit. Ridicule. Comme un gosse pris en faute. Je la regarde sans rien dire, la gorge nouée. Noura est la fille d’un des hommes les plus puissants et fortunés du monde. Plus riche que mon père, plus influente que nous tous réunis. Et
Daniel– Je dis non, tu ne vois pas que nous marchons sur des charbons ardents ? Si tu ne veux pas finir dans un quartier surpeuplé dans quelques mois, tu vas rester ici et arrêter de m’embêter avec cette histoire.Je soupire en me pinçant l’arête du nez, fatigué. Elle me fixe, vexée, les bras croisés, le regard empli d’incompréhension.– Je veux aussi toutes tes cartes de crédit. Je vais te laisser celle-là, mais les autres resteront avec moi, jusqu’à ce que la situation s’améliore.Elle ouvre la bouche, proteste, mais je l’interromps.– Tu dois savoir que nous sommes sur une pente raide. La situation est bien plus complexe qu’elle n’y paraît. Alors je te demande d’y mettre du tien. À notre retour de Londres, si nous arrivons à signer ce contrat, tu pourras reprendre tes... « shoppings ».Elle quitte la pièce en boudant, sans un mot de plus, laissant derrière elle un parfum sucré d’amertume.Pensée de Daniel :C’est difficile, d’être chef de famille. Personne ne voit ce que ça coûte.
Daniel— Bonjour messieurs, déclare Daniel en se levant devant l’assemblée, le regard droit, la voix ferme. La réunion d’aujourd’hui est cruciale. Elle a pour but de nous permettre de voter et de choisir, ensemble, l’entreprise européenne avec laquelle nous établirons un partenariat solide, stratégique, un véritable lien gagnant-gagnant pour la commercialisation de nos produits.Les regards sont fixés sur lui. L’ambiance est sérieuse. Sur la table, les dossiers de présentation sont soigneusement empilés.— Quatre entreprises ont été sélectionnées. Parmi elles, deux seront retenues : l’une spécialisée dans l’import-export, comme nous, et l’autre dans la commercialisation et la distribution de produits à l’échelle internationale.Les présentations défilent. Graphiques, arguments, chiffres, chaque entreprise est disséquée. Points forts. Faiblesses. Potentiel.Puis vient le moment de voter. Deux entreprises sont retenues. Et soudain, une main se lève au fond de la salle.Un homme au crâne
DanielJe m'apprête à aller au travail, mais je ne me sens pas bien dans ma peau , depuis que Noura est partie, je pense constamment à elle.J'ai été son premier amour,son premieramant , j'ai eu un peu mal pour elle, mais je ne pouvais m'opposer à mes parents.Il ont conclu un accord avec un partenaire et pour consolider le partenariat, je dois me marier avec la fille du partenaire.Ces temps-ci les affaires vont mal, il reste un peu pour qu'on fasse faillite.Nous avons vraiment besoin de ce partenariat .C'est fait quatre mois, que Noura est, elle me manque, mais je dois passer à autre chose, elle ne peut rien m'apporter , j'ai besoin d'une femme riche, qui pourra sortir ma famille de la faillite.Ma fiancée n'est pas mal, mais ce n'est Noura, Noura c'est la beauté petdonnalifiée , son touché était si tendre si doux, et ses baisers n'en parlons passes beaux seins dures et mûres comme des pamplemousses , haaa c'était le bon vieux temps.Mais je dois me marier, dans trois moisje n
Noura- Est ce que tu sais que le Jet dans lequelnous avons voyagé est à mon nom ?Il a décidé de mettre tous ses biens à mon nom même avant mon arrivée ici.- Je suis si heureuse pour toi, ma chériemais n'oublie pas d'avoir les pieds sur terre , n'oublie pas d'où tu viens ,et fixe toi des objectifs . Tu es enceinte ,tu doisl'exemple à ton enfant.- Merci ma fée, j'ai dit à mon père que je suis enceinte . Il à très bien pris la nouvelle. il prévoit des demain, de prendre rendez-vous avec un gynécologue pour bien me suivre, il pense déjà à la chambre du bébé. À payer les habits pour le bébé.Franchement, je me sens plus légère, plus sereine, j'ai foi en l'avenir.Je voulais te dire que je suis bien rentréealler dors bien, bisous.- Bonne nuit à toi aussi, ma chérie, bisous, bisous.Je me couche sur le lit, en bayant, hum la vie est belle.Je me réveille en sursaut , j'entends des bruits, oui , oui , on frappe à la porte.- Entrez - Bonjour mademoiselle, je vous faire couler un bai
Noura Je m'en suis toujours voulu pour ça, j'aurais pu lui expliquer la situation, elle aurait pu comprendre. Quand je suis arrivé à londre mon m'a envoyé en Côte d'Ivoire pour installer une nouvelle entreprise de transformation de fève de ça, cette fois-ci avec ma femme.Notre mariage n'a jamais été un mariage, c'était de l'utopie, faire croire aux autres que ça allait surtout à nos pères. Ma mère m'a toujours soutenu, mais elle n'avait pas assez de cran devant mon père.La mère de ma femme est en couche, c'est son père qui l'a élevé, il est décédé il y a huit ans d'un AVC .Ma est décédée il y a douze ans. Mon père est décédé il y a treize ans. Quand mon père est décédé, j'ai cherché à entrer en contact avec ta mère, mais elle n'était plus à Dallas.depuis ce moment j'ai accentué les recherches pour vous retrouver, sans succès. Jusqu'à récemment où le test ADN a parlé, j'ai appris par la même occasion le décès de ma bien aimée, j'aurais tant voulu la voir une dernière fois, mais je
NouraAngeline me dit :- Ce jour est arrivé, montre à ton père quelle femme généreuse ta mère a mise au monde. Montre lui que tu es généreuse, que tu as un coeur en or, montre lui quelle belle femme tu es devenue.- j'ai compris, ma fée,je vais réfléchir et te donner une réponse le soir.- Merci ma chérie, vas te reposer un, cela te fera du bien , bisous.- bisous.Après un bon repos, je me réveille et réfléchis aux paroles de ma fée.D'un côté elle a raison, je dois donner une leçon de sagesse à mon père. D'un autre côté, il a fait beaucoup de mal à ma mère. Que me dirait ma mère si elle était là ? Maman ? , que dois faire ? Que dois-je faire ? Je coule les larmes, elle me manque tellement ! Je me dirige vers la cuisine , j'ai un petit creux. Je mange un peu et je vais à sa recherche , elle doit être en train de faire le ménage dans Une des chambres.Je la retrouve en train de descendre de l'étage avec les matériels de nettoyage.- Tu t'es bien reposé ?- Oui, merci , ça ma fait d