Comme j'avais prévu, Mme Anastasia demandait à chaque élève de venir en avant et de raconter leur été. Tout le monde trouvait ça enfantin: après tout, nous arrivions tous bientôt à nos 18 ans, et tout le monde clamaît que ce n'était pas des affaires à la professeure de demander se que nous faisions pendant nos vacances. Mais moi, j'aimais bien ça: ça me permettait de ré-officialiser mon titre de jeune fille sage. La plupart disaient qu'ils étaient aller faire la fête pendant presque tous les jours, tandis que moi je pouvais affirmer que j'étais restée comme une bonne fille à la maison. Mais pourquoi tenais-je tant à me garder ce titre de fille bien élevée? Je n'en sais rien. Peut-être que c'est à cause que je sentais que je jouais un rôle dans la vie des gens. Je n'étais pas la fille qu'on ne remarquait pas, j'avais un titre qu'on ne pouvait m'arracher. N'en venez pas à dire que j'aimais qu'on me remarque; loin de là. Mais j'aimais le fait de ne pas passer totallement inaperçue. Le cours de madame Anastasia était celui de français. Aussi loin que je m'en souvienne, elle avait toujours enseigné cette matière. En avant de moi, Arianna n'arrêtait pas de se retourner. Elle me disait des choses qui n'avaient aucun lien avec la classe, et prétendait souvent vouloir m'emprunter un stylo, une gomme à effacer ou autre. Mais en fait, c'était évident qu'elle se retournait pour observer Matthew qui s'était assis à mes côtés. Celui-ci l'avait remarquer, mais s'en foutait complètement; Arianna n'était pas son genre de fille. D'ailleurs, quand mon regard croisait celui d'Arianna, on voyait qu'elle attendait des explications: comment connaissais-je Matt? Pourquoi il m'appelait "Petit cœur"? Je n'y accordais peu d'importance et quand Mme Anastasia finit par m'appeller pour que je me rende en avant de la classe pour parler de mon été, je m'y précipitai.
-Bonjour, alors vous me connaissez sûrement, je suis L...
-Non!, cria un gars dans le fond de la classe. T'es plutôt madame la sainte!... À moins que t'aies fait un truc incensé cet été?
-Comme...se baigner dans l'eau nue? dit une fille en riant.
-Waouh! C'est super dangereux ça!, dit le garçon, sarcastiquement.
Je baissai les yeux sur le plancher, gênée. Pourtant, je n'aurais pas dû l'être; à chaque année, les élèves me sortaient des trucs du genre.
-C'est assez!, dit la prof, en colère. Laissez-la finir.
Je relevai mon regard et croisai les yeux de Matt; il y avait l'air si ennuyé qu'il aurait pu s'endormir. Je pris une respiration et me tournai vers la classe.
-Je m'appelle Lily Parks, j'ai 17 ans, j'aurai 18 ans au mois de novembre, et...
-Non mais c'est une blague ou quoi! Fais juste nous dire se que t'as fichu de ton été au lieu de nous décrire ta biographie!, dit Matt.
Je lui lançai un regard noir pendant que quelques personnes riaient dans la classe.
-J'ai écrit des poèmes, j'ai lu des bouquins, j'ai passé une semaine à Los Angeles avec ma famille et j'ai vu mes amies.
Je retournai m'asseoir avant que quelqu'un ne glisse un commentaire sur comment mon été avait été ennuyant. Ce fut au tour de Matt qui se leva si lentement de son bureau qu'on aurait dit un escargot. Le même air ennuyé sur son visage, il se dirigea en avant de la classe, là où madame Anastasia l'attendait. Dans son uniforme, Matthew avait l'air de l'élève délinquant. Il sourit devant tout le monde et Dieu sait combien son sourire était ravageur.
-Alors Matthew, qu'as-tu fais de ton été?
-Je suis pas allé à l'école.
Je roulai les yeux: quel perspicacité ce garçon! Non mais sérieusement...
-Un petit effort de plus?, dit la prof.
-Okay... J'ai emménagé cet été. J'me suis fait un tas d'amis, et je me rappelle d'être aller à un party. C'était chez.. Jeanette. On s'amusaient bien mais j'ai finit par dégueuler à cause que j'avais trop bu. Et puisque vous voulez que je fasse des efforts, je vais vous décrire comment était ma régurgitation. Vous voyez, c'était une teinte de ro....
-Non merci, on en a assez entendu monsieur Carter, dit la professeure, en prenant une expression degoûtée. Retournez à votre place je vous pris.
Matthew vint s'assoir à côté de moi, un visage rayonnant comme celui d'un petit garçon qui venait de faire un mauvais coup. Franchement. Je le regardai avec dégoût et quand il remarqua mon visage, il leva les yeux en l'air.
-Qu'est-ce que t'as avec moi salope?!, marmonna Matt.
-QUOI?! Je ne suis pas une salope, espèce de monsieur je-me-la-joues-cool!, répliquais-je.
-Je ne joues pas à être cool, petit cœur, je le suis. Et puis si, t'es une salope.
-Espèce de con, tu te crois qui pour me traitez comme ça?
-Euh... Matthew Carter?, dit-il.
J'allais répliquer quand nous entendîmes la prof râcler sa gorge. Je me tournai et je remarquai que tout le monde nous regardait. Merde. Merde de merde.
-Mademoiselle Parks, monsieur Carter, je vous prierais d'arrêter vos enfantillages. De plus, je suis désolée de vous dire que je n'accepte pas ce genre d'attitude en classe, donc je vous donne tous les deux une colle. Vous viendrez dans ma classe après les cours.
-Quoi?! Mais... Madame Anastasia! Je... Je n'ai jamais eu de colle! Vous le savez bien! C'est de sa faute, il a commencer et... Vous savez je suis une bonne élève!
-Lily, me stoppa la professeure. Si vous étiez une si bonne élève, vous accepteriez sans répliquer votre retenue. Quant-à vous, monsieur Carter, ne traitez plus jamais une fille de ... salope. C'est un immense manque de respect. La prochaine fois, je me verrai dans l'obligation de vous donner une conséquence plus grave que quelques heures de colle. Alors, reprenons le cours...
Je ne l'écoutais déjà plus. Je n'arrivais pas à le croire. Ce Matthew Carter venait d'entrer dans ma vie il y avait à peine quelques minutes et m'avait déjà obtenu une retenue. Et je sentais que ce n'était que le début... Le cours finit et juste avant de sortir de la classe, quelqu'un me percuta de plein fouet. Devinez qui? Matthew! Je lâchai un soupire et me penchai pour ramasser mes affaires que j'avais échapper lorsque Matt m'avait foncé dedans. Madame Anastasia se pencha et m'aida à ramasser.
-Lily, chérie, si Matthew te dérange, fais juste le dire et je vais le changer de place, d'accord?
J'adorais madame Anastasia. Elle était vraiment gentille. Elle s'occupait de nous comme si chacun de ses élèves étaient ses enfants. J'adorais ce sentiment de sécurité en classe. Je pensai alors à la proposition qu'elle venait de me faire. J'étais tentée... Mais si je disais oui, je laisserai Matt gagner, et je ne voulais pas.
-Merci de la proposition madame, mais c'est correct. À... Tout à l'heure...
Soudain, la rage que j'avais éprouvé hier remonta. Je voulais savoir si Matt avait vraiment fait se que je pensais pour des raisons précises.-J'ai appris que t'avais laissé Arianna...Matt rit amèrement, en croisant ses bras sur son torse.-Ouais, et puis? Je me suis rendu compte que c'était qu'une conne.-Ne parle PAS d'elle comme ça!Matt haussa les épaules. Je me dirigeai vers mon buream prit la feuille de papier qu'il m'avait laissé hier et la lui montrai.-J'ai vu ton petit message.Matt haussa les sourcils, tandis que je me mis à lui tourner autour, marchant très lentement.-Dis moi...Matt...Y avait-il une raison particulière pour que tu fréquente Arianna?-On dirait qu'on est dans une inspection policère. Mais oui, il y en avait une, agente Parks.Il lâcha un rire sarcastique, tandis que je lui lançai un regard noir.-Bon, je vais en venir au but. Je sais quelle était la raison de ton soudain envie d'être avec Aria. Le jeu. Avoue que tu savais que j'allais perdre patience un m
Je me figeai sur place. Il était 18h30. D'habitude, à cette heure, j'étais supposée être en bas, à table, en train de manger. Si je n'étais pas à l'heure, ma mère était folle de rage. Selon elle, notre famille devait TOUJOURS être à l'heure. Aujourd'hui, je ne l'étais pas, et ma mère semblait être très en colère. Je descendis le plus vite que je pus et m'assis à la table, en face de Parker, et mes deux parents au bout de notre table.-Lily, dit ma mère sur un ton menaçant, pourrais-je savoir la raison de ton retard à table?"Un garçon est venu à la maison tout à l'heure, dans ma chambre. Nous avons fini dans mon lit, mais je ne suis pas obligée de vous dire se que nous avons fait, non? Au final, je me suis endormie dans ses bras, et voilà le résultat." J'avais envie de lui cracher ça au visage. Mais si je le faisais, je pouvais dire adieu à ma vie.-Je, euh... Me suis endormie. Je n'ai pas vu l'heure passer...-Assez! Ne prend pas ta tête comme excuse! Tu devais être à table pour dîne
Point de vue de MattMon regard se perdait dans un coin du mur, et je l'observais sans rien faire, sans même bouger. S'il n'aurait été que de mon choix, et si ce n'aurait pas été indispensable à ma vie, j'aurais même arrêter de respirer. Le silence était tellement profond que j'aurais même pu me croire moi-même perdu par cet absence de son. Tout se que j'entendais, c'était sa respiration. Son souffle, d'ailleurs lent et assez fort, m'indiqua que Lily, toujours nichée dans mes bras, dormait d'un sommeil paisible. Sa jambe enroulait la mienne, ses bras étaient accrochés à mon cou comme si j'étais une bouée de sauvetage, son corps collé contre le mien se câlait avec sa respiration et mes mains caressaient toujours son dos, malgré le fait qu'elle ne se soit assoupie. Je me demandais toujours se qui m'avait pris de la réconforter de cette manière. Bien sûr, j'avais un immense assurance en la matière d'apaiser les personnes lorsqu'elles étaient énervées. Prenons ma mère, par exemple. Katie
Flashback-J'étais dans la chambre de ma petite cousine Summer, et on jouait aux pouppées. J'avais 8 ans, et Summer en avait 6. Ma belle petite pouppée avait les cheveux roux avec des yeux verts, et celle de Summer était brune aux yeux bleu. Ma cousine et moi étions inséparables; nous étions comme des soeurs. À chaque fois qu'il y avait une occasion et que toute notre famille se voyait, nous jouions toujours ensemble.-Ta pouppée serait plus jolie avec cette robe!, dit doucement Summer en me pointant une robe verte, comme celle des yeux de la fameuse pouppée.-Oh, oui!, dis-je en souriant. Et toi avec cette robe rose.Summer me sourit et prit la robe rose et la jetai dans sa pile de vêtement, signe que cette robe rose bonbon appartenait maintenant officiellement à elle. Soudain, la porte de la chambre de Summer s'ouvrit sur notre grand-père, qui nous salua.-Bonjour mes belles! Vous jouez aux pouppées?-Oh oui! s'exclama Summer. Viens voir, grand-père! Nous allons te présenter nos pou
Mais qu'est-ce qui me prenais de lui parler de ça? J'avouais pour la première fois de ma vie être vraiment vierge, et maintenant je lui confirmais que je n'avais pas de vie sociale? C'était plus que du suicuide; il irait raconté ça à qui voudrait bien l'entendre.-C'est vrai que vu comme ça...Il me sourit, se redressa, me prit par la taille et me força à m'étendre sur le lit. Je me laissai faire; ça servirait à quoi, de toute manière? J'étais donc étendue sur une partie de mon grand lit, tandis que Matt s'était recouché sur l'autre partie. Il roula sur le côté, s'accotant sur son coude et me regarda dans les yeux.-Là, tu joues trop à la fille facile. C'est pas amusant.-Désolé, mon petit coeur, dis en prenant le surnom qu'il prenait pour moi, mais j'en ai marre de me battre contre toi. Je suis trop épuisée, pour le moment.Ses yeux changèrent; de l'espièglerie, il passa à une autre émotion qui m'était inconnue.-C'est vrai, ta tête, j'avais presque oublié. Tu vas mieux?Je rêve ou i
Point de vue de LilyJe regardais distraitement le paysage dehors défiler à grande vitesse. Nous semblions aller plus vite que les oiseaux, plus vite que les animaux et même plus vite que la lumière elle-même. Tout n'était qu'en fait qu'illusions. J'étais dans la voiture de ma mère, une journée après mon accident. Nous revenions à la maison. Comme Lauren l'avait dit, je me sentais mieux qu'hier; mes maux de tête s'étaient adoucis. Pourtant, elle m'avait aussi mis en garde d'une autre chose: la fatigue. J'étais si épuisée que j'aurais pu m'endormir à côté d'un champ de construction. Selon ma mère, j'aurais du me remettre au travail dès ce matin; le nez déjà dans les bouquins d'école. Mais la vérité était encrée dans ma tête; pour moi, l'étude est de trop aujourd'hui. Elle aurait dû comprendre, c'était ma mère. Mais ma mère à moi ne comprenait jamais, et c'est se qui la rendait si différente à mes yeux. Mon père était plus tolérant, mais même à ce point, il voulait que j'étudis. Le seul