Home / Romance / SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR / Chapitre 2 : L'Appel du Désir

Share

Chapitre 2 : L'Appel du Désir

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-04-22 19:19:51

Emma

Je suis restée figée plusieurs secondes après avoir trinqué avec Raphaël. Le frisson du verre contre mes lèvres n’était rien comparé à la chaleur qui montait en moi sous son regard perçant. Il ne me lâchait pas des yeux, ses iris sombres détaillant chaque parcelle de mon visage avec une intensité presque insupportable.

— Alors, Emma… dit-il en posant son verre avec une élégance déconcertante. Pourquoi êtes-vous venue ce soir ?

Je m’attendais à ce qu’il pose cette question, mais je n’avais pas préparé de réponse convaincante. Matthias m’avait entraînée dans ce jeu malsain, mais Raphaël… Il n’avait rien demandé, pas vraiment. Pourtant, son regard me laissait entendre qu’il savait. Il sentait que quelque chose clochait.

J’ai adopté un sourire que j’espérais naturel.

— Parce que vous m’avez invitée, tout simplement.

Ses lèvres se sont étirées dans un sourire presque carnassier.

— J’invite beaucoup de gens à dîner. Mais vous… vous êtes différente.

J’ai senti le rouge me monter aux joues. Il m’observait comme si j’étais un mystère à percer, un jeu à conquérir.

— Pourquoi pensez-vous ça ?

Il a glissé son coude sur la table, rapprochant son visage du mien. Son parfum boisé, subtilement relevé par une note de cuir, a envahi mes narines et fait battre mon cœur plus vite.

— Votre regard. Vous me fixez comme si vous cherchiez à me comprendre… mais en même temps, vous gardez une distance.

Il a marqué une pause, son pouce caressant le rebord de son verre.

— Et puis, il y a votre hésitation. Vous êtes venue ici en sachant très bien qui je suis, mais vous vous retenez. Pourquoi ?

J’ai dégluti avec difficulté. La réponse était simple : je n’étais pas là pour lui. J’étais là pour Matthias. Pourtant, à cet instant précis, sous la chaleur de son regard, je me suis demandé si c’était vrai. Parce que mon corps réagissait à Raphaël d’une manière que je n’avais jamais connue avec Matthias.

— Vous êtes intimidant, j’ai fini par murmurer.

Son sourire s’est élargi, une lueur dangereuse dans ses yeux.

— Et vous, vous êtes captivante.

Mon ventre s’est tordu sous la tension. Il a levé la main, et un serveur est apparu aussitôt avec une bouteille de vin rouge hors de prix. Raphaël a fait un signe de tête, et le serveur nous a servi sans un mot.

— À nous, Emma, a-t-il murmuré en levant son verre.

J’ai levé le mien, mes doigts tremblant légèrement. Nos verres se sont frôlés, et cette fois, le tintement a résonné dans tout mon corps.

Nous avons dîné dans une ambiance chargée de tension silencieuse. Il me posait des questions, sur ma vie, mes études, mes rêves. Je répondais avec un mélange de prudence et de sincérité. Plus le repas avançait, plus je sentais sa présence m’envelopper comme une drogue douce.

— Alors, vous travaillez dans une boutique de fleurs ? a-t-il demandé, la tête légèrement inclinée.

J’ai acquiescé.

— Oui. Depuis deux ans.

Il a effleuré le bord de son verre du bout des doigts.

— Curieux, n’est-ce pas ? Une femme aussi belle que vous dans un métier aussi modeste.

J’ai senti mes joues s’enflammer.

— J’aime ce que je fais.

— Mais ce n’est pas votre place, a-t-il murmuré.

J’ai relevé la tête, le souffle court.

— Vous pensez pouvoir décider de ma place ?

Il a souri, lentement.

— Non. Mais je pourrais vous offrir une place bien plus intéressante.

Mon estomac s’est retourné. Il savait. Il comprenait le jeu. J’étais venue avec l’intention de le séduire, mais il inversait déjà les rôles.

Le serveur a débarrassé nos assiettes, et Raphaël s’est levé.

— Suivez-moi, Emma.

J’ai hésité une seconde, puis je l’ai suivi hors du restaurant. Il m’a menée jusqu’à une voiture de luxe garée devant l’établissement. Le chauffeur nous a ouvert la porte arrière, et Raphaël m’a tendu la main.

J’ai posé mes doigts dans sa paume, et un frisson a couru le long de mon bras.

Je suis entrée dans la voiture, le cuir froid sous mes jambes nues. Raphaël s’est installé à côté de moi, refermant la porte derrière lui. Le chauffeur a démarré en silence, et une lumière tamisée s’est allumée à l’intérieur du véhicule.

— Où allons-nous ? ai-je demandé, la voix légèrement tremblante.

Raphaël s’est tourné vers moi, son visage à quelques centimètres du mien.

— Quelque part où nous pourrons être tranquilles.

Mon souffle s’est accéléré. Il a levé la main et a effleuré une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine.

— Si vous voulez que je vous arrête, dites-le maintenant.

Je n’ai rien dit.

Ses doigts ont glissé lentement le long de ma joue, jusqu’à mon menton qu’il a soulevé légèrement.

— Dites-le, Emma.

J’ai ouvert la bouche, mais aucun son n’est sorti. Son regard a glissé sur mes lèvres, et avant que je ne réalise ce qui se passait, sa bouche s’est posée sur la mienne.

Douceur. Chaleur. Une brûlure lente qui a glissé le long de ma colonne vertébrale.

Je n’aurais jamais dû répondre à ce baiser. Mais mes lèvres se sont ouvertes sous la pression des siennes, et sa langue s’est glissée contre la mienne dans une danse lente et sensuelle.

Un gémissement a échappé à ma gorge. Il a approfondi le baiser, ses doigts s’enfonçant dans mes cheveux. J’ai posé mes mains sur son torse, sentant la chaleur de son corps sous la soie de sa chemise.

La voiture s’est arrêtée brusquement. Raphaël a reculé légèrement, son regard brûlant ancré au mien.

— Nous sommes arrivés.

J’ai tourné la tête et aperçu un immense immeuble aux fenêtres illuminées.

— Montez avec moi, Emma, a-t-il murmuré.

J’aurais dû refuser. Mais mes jambes ont bougé toutes seules lorsque le chauffeur m’a ouvert la porte. Raphaël m’a tendu la main, et cette fois, je l’ai prise sans hésiter.

Nous avons traversé le hall luxueux, ses doigts enroulés autour des miens. L’ascenseur nous a emmenés jusqu’au dernier étage. Les portes se sont ouvertes sur un immense appartement baigné de lumière.

— Vous êtes libre de partir quand vous voulez, Emma, m’a-t-il dit, sa voix un murmure rauque.

Je n’ai pas bougé.

Il s’est approché, son souffle frôlant ma peau.

— Alors… restez.

J’ai levé les yeux vers lui, le souffle court.

— Oui…

Il m’a saisie par la nuque, et cette fois, son baiser n’avait plus rien de doux.

C’était une déclaration de possession.

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR   Épilogue — Fin

    EmmaLe soleil s’infiltre lentement à travers les rideaux de lin, déroulant sur les draps froissés une lumière dorée, douce et tiède, comme un secret murmuré à voix basse. Tout dans cette chambre semble en suspens, comme si le monde retenait son souffle pour ne pas déranger la paix qui s’est enfin installée.Je suis blottie contre lui, sa peau nue contre la mienne, son souffle régulier glissant sur ma nuque. Une main posée sur mon ventre, l’autre qui enlace ma hanche, comme s’il avait peur que je m’efface pendant son sommeil.Mais je ne m’efface plus.Je tourne légèrement le visage, laisse mes doigts caresser la ligne brute de sa mâchoire. Il frissonne, entrouvre les yeux. Ce regard-là… il est encore embué de sommeil, mais il n’a jamais été aussi clair.— Tu as mal dormi, murmure-t-il, sa voix rauque de la nuit encore accrochée à ses mots.— J’ai pas voulu dormir, avoué-je en souriant doucement. Je voulais rester là, à t’écouter respirer. À me dire que c’est vrai, que c’est bien nous…

  • SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR   Chapitre 114 — L’Après de l’Incendie

    EmmaLa lumière de l’aube filtre à peine entre les rideaux lourds. Une lueur pâle, dorée, caresse les draps en désordre. La pièce sent encore la braise, la peau, le sexe, et quelque chose de plus indéfinissable : cette ivresse d’avoir traversé une nuit où tout a été donné, jusqu’au dernier souffle, jusqu’à la dernière parcelle d’âme.Je suis là, blottie contre lui, la joue posée sur sa poitrine nue, encore moite de notre fièvre. Son cœur bat lentement, puissamment, comme un tambour rassurant au creux du silence. Ses doigts glissent doucement sur ma colonne vertébrale, dans un va-et-vient tendre et hypnotique.— Tu n’as pas dormi, murmuré-je.— Je n’y arrive pas, souffle-t-il contre mes cheveux. J’ai peur de me réveiller et que tout ça disparaisse.Je lève la tête, croise son regard trouble, encore plein d’ombre et de feu.— Alors fais-moi sentir que c’est réel. Encore.Il ne dit rien. Ses yeux se voilent d’un éclat animal, et je sens son corps déjà réagir sous le mien. Son souffle s’a

  • SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR   Chapitre 113 — Flamme Sauvage

    EmmaLa pièce m’enveloppe comme un refuge interdit, une bulle hors du temps où tout ce qui compte, c’est lui : Raphaël.La lumière vacillante du feu projette des ombres mouvantes sur ses traits, accentuant la tension qui palpite entre nous. Ce regard… ce regard qui me déshabille sans vergogne, m’épuise et me nourrit dans le même souffle. Il n’y a plus d’air entre nous. Plus de murs. Rien que cette flamme indomptable qui danse dans ses yeux, et qui hurle silencieusement de me prendre, de me posséder… ou de me supplier de le faire.— Tu me rends fou, murmure-t-il d’une voix rauque, tremblante de retenue.Ce simple murmure me traverse comme une onde de choc. Je m’approche, lentement, en silence, jusqu’à sentir la chaleur qui émane de lui — une chaleur qui me brûle sans me toucher encore.Je tends la main, effleure la ligne de sa mâchoire. Il ferme les yeux sous mon contact, et un soupir s’échappe de ses lèvres entrouvertes. Mon nom glisse dans l’air, à peine audible.— Emma…— Oui, souff

  • SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR   Chapitre 112 — Dernière Étreinte

    RaphaëlLa pièce baigne dans une pénombre presque sacrée. Les flammes dans la cheminée dansent lentement, projetant sur les murs de vieux bois des ombres mouvantes, presque vivantes. La chaleur douce caresse l’air, un contraste frappant avec la froideur mordante des jours passés ces jours où tout n’était que calculs, secrets et silences pesants. L’odeur âcre et rassurante du bois qui se consume s’entremêle au parfum subtil d’Emma. Un mélange complexe : cuir usé, jasmin à peine éclot, et une pointe d’ambre chaud. Ce parfum m’atteint toujours au plus profond, à la fois dérangeant et fascinant, comme un mystère que je meurs d’explorer.J’avance lentement, chaque pas est mesuré, comme si je franchissais une frontière invisible. Le seuil d’un territoire où les règles, celles que je connais, s’effacent peu à peu. Mon cœur bat à un rythme sourd, une nervosité que je cache au monde entier, mais qu’Emma seule sait réveiller. Elle est là, immobile, dressée comme une statue vivante sculptée par

  • SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR   Chapitre 111 — Ligne de fuite

    RaphaëlIl ne reste plus rien à ajouter.Ni à dire, ni à effacer.Tout est en place : les faux indices, les vraies ambiguïtés, les pistes croisées, les silences trop nets.Et lui, Mathias, au centre.Ou du moins là où il croit être le centre.Ce soir, on le pousse. Pas pour le briser. Pour le révéler.18h07. Le signal part.Un message unique, glissé dans un recoin du système. Un serveur dormant, jamais sollicité depuis 2019.C’est Emma qui a choisi l’endroit. Et le mot. Elle a une mémoire pour les symboles. “Rendez-vous confirmé. 21h. Terrasse E. Niveau -2. Mot-clé : Marengo.”Un lieu. Une heure. Un mot.Pas de nom. Pas de promesse.Juste assez pour qu’il morde.Parce qu’à ce niveau-là, on ne cherche plus à gagner.On cherche à comprendre.Ou à prouver qu’on avait raison.21h00. Terrasse E. Niveau -2.Un ancien parking réaffecté. Squelettique. Béton brut, humidité suspendue dans l’air, comme un souffle qui ne sait pas s’il doit geler ou pleurer.L’éclairage vacille. Un néon grésille,

  • SOUS L'EMPRISE DU DÉSIR   Chapitre 110 — Les pierres en silence

    EmmaLe matin, je marche longtemps. Sans but. Sans téléphone.Juste les rues, l’air, les bruits de la ville qui n’a pas encore décidé si elle veut se réveiller ou se cacher.Ce n’est pas de la fuite.C’est une pause entre deux mécaniques. Le moment exact où tout bascule mais rien ne tombe.L’instant où les pierres ne roulent pas encore, mais vibrent déjà.Je pense à Mathias.Pas à ce qu’il a fait.À ce qu’il croit faire.Il imagine que chaque faille est une vérité. Que chaque angle mort dissimule une fraude. Il pense en logique binaire : coupable ou innocent, mensonge ou transparence, force ou faiblesse.Il ne comprend pas que ce que nous construisons n’a pas de face visible. Pas de centre. Pas de périphérie.Juste un réseau. Une pulsation.Une antifragilité née du désordre apparent.À 09h20, je suis au bureau.J’ai convoqué Clara, la juriste jeune et trop brillante, celle qui a la loyauté calme des gens qui savent qu’on les teste tout le temps.— Tu vas relire tous les contrats cadre

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status