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Chapitre 3

Author: Omelette au melon amer
Mais Mathieu n'a même pas essayé de lui donner une explication.

Il l'a simplement emmenée directement au service de gynécologie-obstétrique.

L'équipe médicale les attendait déjà sur place. En voyant Léna, le médecin a pris la parole, avec respect :

« Madame Delaunay, merci de vous changer en tenue chirurgicale. Nous allons d'abord vous injecter une hormone pour stimuler l'ovulation. La ponction pourra provoquer quelques douleurs… »

Léna est restée figée. Elle a tourné les yeux vers Mathieu.

« Une ponction… pourquoi faire ? »

Le dernier soupçon de patience dans les yeux de Mathieu a disparu.

« Pour une FIV, évidemment. Sinon, comment veux-tu qu'on ait un enfant ? »

Le visage de Léna s'est vidé de toute couleur.

Ils étaient tous les deux en bonne santé. Et pourtant, il voulait concevoir un enfant… en éprouvette.

Juste pour ne pas la toucher ?

Même en se forçant à rester calme, sa voix a tremblé malgré elle.

« Pourquoi ? »

Mathieu a répondu, de plus en plus agacé : « Quoi ? »

« Pourquoi tu veux un enfant ? » Léna a brusquement relevé la tête. « Tu veux vraiment avoir un enfant avec moi ? »

Mathieu n'avait-il pas déjà prévu de divorcer ?

Alors pourquoi ce besoin soudain d'un enfant ?

Les sourcils de Mathieu se sont froncés d'un coup.

C'est là qu'il a compris quelque chose : cette femme n'était pas dans son état habituel.

Autrefois, Léna rêvait d'avoir un enfant de lui. Même par FIV, elle aurait été folle de joie.

Mais là, elle n'avait pas l'air heureuse du tout.

Cette réaction l'a contrarié sans qu'il sache pourquoi. Il a parlé d'une voix glaciale :

« Évidemment que c'est pour consolider l'alliance entre la famille Delaunay et les Fontaine. Tu crois que j'ai envie d'avoir un gosse avec la moitié de ton ADN ? »

Le visage de Léna a blêmi d'un coup.

Alors… encore une fois, ce n'était qu'une affaire de stratégie familiale.

Elle a baissé la tête. Ses yeux se sont embués sans qu'elle puisse les retenir.

Aux yeux de Mathieu… elle n'était qu'un outil ?

Même sur le point de divorcer, il tenait encore à lui soutirer sa dernière utilité ?

Ses poings se sont serrés, ses lèvres ont tremblé.

« Et si… je dis que je ne veux pas ? »

« Qu'est-ce que t'as dit ? »

Cette fois, Mathieu est resté bouche bée.

Jamais il n'aurait imaginé que Léna refuserait d'avoir un enfant de lui. Mais l'instant d'après, une pensée lui a traversé l'esprit.

Il a éclaté de rire froidement, puis l'a saisie par le menton.

« Léna, t'as peur qu'en ayant un enfant, tu ne puisses plus me supplier de coucher avec toi, c'est ça ? »

Sa voix a dégouliné de mépris.

« Tu préfères que je te pique autrement, hein ? Plutôt qu'une aiguille d'hormones, c'est moi que tu veux en toi ? »

« Désolé, mais t'es pas mon genre. »

D'un geste brutal, il l'a jetée au sol. Sa voix, froide comme la pierre :

« Je ne te demande pas ton avis. Si tu veux un enfant de moi, ce sera comme ça, ou pas du tout. »

« Amenez-la dans la salle d'opération. »

Et sans le moindre égard pour ses protestations, il a laissé les médecins la plaquer sur la table chirurgicale.

Quand l'aiguille a percé son abdomen, la douleur a arraché les premières larmes à Léna.

Pourquoi…

Pourquoi, Mathieu, tu me fais ça…

Le vertige provoqué par les hormones l'a engloutie, et Léna a perdu connaissance.

......

Quand elle s'est réveillée, c'était déjà le lendemain.

Le médecin assis à son chevet a poussé un soupir de soulagement en la voyant ouvrir les yeux.

« Dieu merci, Madame Delaunay. Vous avez eu une forte réaction au traitement hormonal, mais heureusement, rien de grave. »

Léna, d'une voix faible : « Où est Mathieu ? »

Le médecin a eu un moment d'embarras. « Monsieur Delaunay est… reparti juste après le prélèvement. »

Léna est restée figée, avant de comprendre ce que signifiait « le prélèvement ».

Ses doigts ont agrippé les draps.

Il a encore regardé la photo d'Aurélie, n'est-ce pas ?

Il a pensé à une autre femme… tout en concevant un enfant avec elle.

Rien qu'à cette idée, Léna a senti une nausée la submerger. Un profond dégoût.

Le médecin, lui, a continué calmement : « Même si l'opération a été un peu délicate, les embryons ont très bien pris. Regardez. »

En parlant, il a ouvert une boîte réfrigérée. À l'intérieur, cinq tubes à essai.

Léna est restée figée.

Ça… c'est leurs enfants ?

Ses enfants avec Mathieu ?

Le médecin a poursuivi :

« Quand vous irez un peu mieux, nous sélectionnerons l'embryon le plus viable pour l'implantation. À ce moment-là, vous… Madame Delaunay ! Qu'est-ce que vous faites ?! »
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