Rubis
Après avoir bu mon champagne , mes yeux rencontrent des regards trop perturbateurs . Ils me regardent comme de la viande fraîche . Mais , ils se mettent le doigt dans l'œil s'ils pensent qu'ils m'auront aussi facilement !
Discrètement , l'un des gardes me fait signe . Il m'appelle . Je l'ignore . S'il veut me parler qu'il avance , je ne fais de fleurs à personne !
Après plusieurs tentatives , il remarqua que je ne viendrai pas , il de l'autre côté , je suis sûr qu'il attend que je me lève pour me suivre comme un toutou .
- Que regarde-tu ?
- Rien c'est ce garde qui me fait des signes , il pense que je vais bouger !
- Je suis sûr que c'est pour avoir ton numéro . Tu imagines la chance que tu auras si tu sors avec l'un des hommes de cette pièce ? Ils sont tous friqués ! Quelle chance tu as !
- Et toi alors , tu as aussi beaucoup de chance ! Tu as un copain qui t'aime et qui a tout fait pour te trouver ce travail ! Il va bientôt te demander ta main . Que veux-tu de plus ?
- J'ai envie de diversité ! Regarde tous ces beaux hommes dans la salle , j'en ai l'eau à la bouche !
- Et Qu'est-ce que tu attends pour te régaler ? Quand la vie t'offre une opportunité , il faut la saisir !
- Tu penses que je n'en ai pas envie ? Mais , je ne reçois que des propositions des hommes gros et chauves vieux et avares !
- Merde , c'est pas de chance , ils faut les fuir comme la peste ! En plus d'être vieux , ils sont avares ? Mais , ils pensent qu'ils sont dans quel monde ? Aujourd'hui on ne fait rien pour rien : tu veux que je te supporte , il faut miser mon gars ! Tu ne veux pas miser et tu veux goûter au trésor ! Ils sont malades ?
- Avec leurs gros ventres !
- Je te parle ! Si tu es beau et avare , on peut fermer un peu les yeux . Et surtout si tu fais bien la chose ! Mais , si tes reins ne font pas bien le travail , tu veux aller voir dehors si j'y suis !
- Je vois que tu réfléchis comme moi !
- Ce n'est pas pour rien qu'on est copine !
Dis-moi avec combien tu es déjà allée au coin ?
- Juste trois , moi qui pensais qu'ils allaient déverser l'argent sur si on finissait ! J'ai tellement remué mes reins que j'ai eu bobodjouma . Ils ne m'ont donné que cinquante mille !
- C'était lequel ?
- Celui qui est à ta gauche , le gros nez là !
- Mais il est vilain !
- Je te dis ! Et regarde ce gros ventre devant lui ! Avec un petit Kiki en plus . Depuis ce jour il m'appelle , mais , je ne décroche plus . Espèce d'avare !
- Et les deux autres ?
- Celui qui a le plus misé est le plus jeune , celui qui est assis près du premier ministre . Ha ma copine , ses jeux de reins sont mortels . Il m'a fait planer . J'ai adoré !
Rubis
- Et à la fin combien a-t-il donné ?
- Cent mille .
- Ce n'est pas mauvais et la suite ?
- Il ne m'a plus rappelé !
- C'est ça le problème , les bons coups ne durent pas . Et le dernier ?
- Il n'est pas là aujourd'hui , il n'est pas mal , mais , il est vraiment nul ma sœur ! Ha... quel gâchis !
- Comment ça ?
- Hé ma sœur ! Il a un truc aussi gros qu'un pied , quand j'ai vu ça j'étais déjà conquise , mais quand il l'a mis dedans !
C'est de la merde . Il m'a blessé ! Je voudrais en rentrant chez moi ! Heureusement que mon fiancé n'habite pas encore avec moi sinon j'allais avoir chaud ! Il m'a donné soixante mille .
- J'ai l'impression que les hommes deviennent avares de jour en jour ! On peut faire ça ? Il t'a blessé comme ça et tout ce qu'il trouve pour te donner c'est ça ? Ils sont mauvais !
- Très mauvais ! Il n'ont pas pitié , si tu le vois ! Il est grand et en forme ! Ma copine ce jour-là ? Je me demandais qui m'avait appelée là-bas ? Je dis !
- Dis-moi !
Il me prend là, puis il me balance là-bas et il saute sur moi . Il m'a montré des positions que je n'avais jamais vues !
- Eh mon Dieu ? Il voulait te tuer où quoi ?
- Je ne sais même pas ? Il faisait comme s'il était en compétition avec quelqu'un ! Parfois je le demande s'il ne jouait pas au catch avant ! Pendant deux jours ! tout mon corps me faisait mal ! Ma chatte on en parle pas . Quand je suis quitté dans ça , j'ai juré de bien regarder le gars avant d'aller avec lui .
- Yako ma copine , c'est quelle souffrance ça ? Ils fatiguent les gens pour des miettes !
- Je te parle ! Cette nuit distribuons ta carte comme tu peux , tu trouveras forcément quelqu'un qui prendra une maison pour toi . Avec ta beauté , tu vas en trouver .
- C'est bien mon intention ! Je veux , le plus de personnes . Je vais aller pisser . Je reviens vite .
Je me lève pour aller chercher les toilettes . Je vois trois gardes qui me suivent . Ils ne perdent pas leur temps .
Arrivée dans le couloir qui mène aux toilettes ils font barrages :
- Puis-je savoir ce qui vous prend ?
- Bonsoir mademoiselle ! Excusez-moi pour le dérangement !
- Puisque vous remarquez que vous me dérangez , dégagez que je passe !
- Désolée mademoiselle , mais nous avons vraiment besoin de votre numéro . sinon , on risque de se faire renvoyer !
- Mais , ce n'est pas mon problème , je ne donne pas mon numéro à des inconnus
libérez le passage ! Dites à votre patron que s'il veut mon numéro qu'il se déplace . Je veux le regarder dans les yeux avant de lui donner .
- Nous n'avons pas le même patron !
- Ce n'est pas mon problème . Donnez-leur la commission .
- Mais , madame , je suis un homme mort !
- Ce n'est pas mon problème !
RubisLes jours se suivent et se ressemblent, mais chaque matin semble désormais différent. Le monde autour de moi a changé, tout comme ma perception de ce dernier. L’idée que je porte un enfant, notre enfant, semble m’habiter à chaque instant. Cette pensée douce et bouleversante me poursuit à chaque mouvement, à chaque battement de mon cœur. La vie, celle que je vais offrir à ce petit être, semble fragile et précieuse, comme un fil suspendu dans le vide, mais rempli d’un potentiel immense.Le ventre commence à se voir, à se dessiner lentement, et chaque matin, je pose mes mains dessus, comme une promesse silencieuse à cet enfant. Aziz est plus que présent, plus que jamais. Il veille sur moi comme un protecteur, mais aussi comme un homme qui a trouvé sa place. Ses yeux brillent d’une lueur différente, d’une douceur nouvelle, et je vois dans son regard qu’il est déjà tombé amoureux de ce bébé, avant même qu’il ne soit là.Il n’y a pas un jour où il ne m’adresse un sourire plein de tend
RubisLes mois ont passé en un éclair. Chaque jour passé à ses côtés semble être une éternité, mais une éternité douce et pleine de sens. Aziz et moi avons créé notre propre monde, un monde où l’amour et la complicité sont plus forts que tout le reste. Le chaos qui m’entourait avant semble s’éloigner, comme un lointain souvenir que je tente de ne plus revoir. Nous avons trouvé une certaine paix ensemble, une tranquillité fragile, mais sincère.Aujourd’hui, la maison semble plus lumineuse que jamais. Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux, illuminant chaque coin de la pièce, et je me sens… bien. Plus que bien, en réalité. C’est comme si une énergie nouvelle envahissait chaque cellule de mon corps, une chaleur douce et rassurante qui ne fait qu’augmenter au fil des jours. J’ai l’impression de renaître, de trouver une version de moi que j’avais oubliée.Je suis assise sur le canapé, une tasse de thé fumant entre les mains, mes pensées vagabondant. Aziz est dans la cuisine, s
RubisLe matin se lève lentement, apportant une lumière douce et chaude à travers les rideaux. Je me réveille dans le silence de la maison, mais un silence différent de celui de la veille. Ce matin, il n’y a pas ce malaise, cette lourdeur qui pesait sur mes épaules. Non, aujourd'hui il y a cette chaleur, cette douceur étrange qui m'envahit depuis que Aziz est rentré. Ses bras autour de moi, sa présence constante… Il est là, à chaque instant, et chaque seconde passée avec lui est comme une promesse silencieuse, une promesse de réconfort et de passion.Je me tourne lentement vers lui, le voyant allongé à côté de moi, sa respiration calme. Son visage est serein, comme s’il ne se souciait de rien. Il est si différent de tout ce que j’ai connu, et pourtant, il m’attire d’une manière que je ne peux pas expliquer. Tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai traversé, m’a conduite à lui. C’est comme si, dans ce chaos, dans cette guerre secrète, il était le seul à apporter un peu de clarté.J’effl
RubisIl me regarde longtemps, son regard perçant, comme s’il voulait déchiffrer les mystères de mon âme. Mais il se contente de hocher la tête et se tourne vers la télévision. Peut-être qu’il n’a rien vu, ou peut-être qu’il fait semblant. Je ne le sais pas, et je n’ai pas envie de le savoir.Je me sens à la fois perdue et piégée. Tout ce que je voulais, c’était sauver Prince, mais voilà que je suis en train de me perdre moi-même.Le silence dans la maison est assourdissant. Je suis assise dans le salon, fixant le téléphone posé devant moi. La lumière tamisée de la pièce éclaire faiblement mon visage. Les pensées tournent, vides, en boucle. Chaque bruit semble plus intense que le précédent, chaque mouvement plus lourd. Je n’arrive pas à me débarrasser de cette sensation étrange, ce malaise persistant qui me ronge de l’intérieur.Peu après mon arrivée à la maison, Aziz est allé se coucher, et je suis restée là, seule avec mes pensées. Mon esprit ne peut s’empêcher de ressasser tout ce
RubisLe trajet de retour est une épreuve silencieuse. La route défile devant moi, chaque mètre qui me sépare de chez moi me pèse un peu plus. Le silence dans la voiture est lourd, presque oppressant, et je n’arrive pas à calmer l’agitation qui m’envahit. Tout ce que je viens de faire, ce que je viens de risquer, semble me rattraper, mais il n’y a plus de retour en arrière. Le rituel a eu lieu, la poudre a fait son effet, mais tout ce que je ressens, c’est un vertige de culpabilité et de doute. Ai-je fait le bon choix ? Est-ce que cela suffira pour sauver Prince, ou l’ai-je poussé plus loin encore dans la folie ?Je ferme les yeux un instant, cherchant à trouver un peu de calme, mais c'est impossible. Dans ma tête, tout est un tourbillon. La conversation avec le marabout, l’odeur de la poudre, le moment où j’ai vu Prince manger le repas. C’était comme si le monde s'était suspendu, et maintenant que je suis en route vers la maison, tout reprend son cours, mais pas de la façon dont je l
RubisLa nuit tombe doucement sur la ville, et tout autour de moi, le silence s’épaissit, lourd de promesses non dites. J’ai pris une décision, une décision qui scellera peut-être le destin de Prince. Je dois le voir ce soir. Tout ce que je veux, c’est l’aider. Mais l'angoisse se mêle à la détermination. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Si cette poudre ne fonctionne pas, si tout cela échoue, alors je risque de perdre Prince à tout jamais. Ou pire encore, je pourrais le pousser plus loin dans la folie.J’ai fixé le rendez-vous dans son ancienne villa, un lieu où il se sentait chez lui, un lieu où il avait encore un semblant de contrôle. Peut-être qu’en retrouvant cet endroit, il se sentira plus calme, plus apaisé. Peut-être que la présence de cet espace familier l’aidera à accepter ce que je vais faire pour lui. Ce soir, tout doit changer.Je suis dans la voiture, les phares éclairant la route déserte, la ville s’éloignant derrière moi. Je me sens nerveuse, mais en même temps, une part