Chapitre 10

Quand Alex est revenu, son visage exquis était froid, et Isabelle a tout de suite su qu’il n’avait pas bien parlé avec Léa, Alex n’a pas du tout caché son impatience envers Léa.

Clara était un peu distraite, « Alex, est-ce qu’elle t’a dit quelque chose ? Par exemple, des méchancetés à mon sujet… »

Alex a levé les yeux vers elle, « Qu’est-ce que tu as fait pour la contrarier ? »

« Rien du tout », Clara a marmonné en tenant son jus, « je ne suis pas aussi oisive ! »

Antoine est entré, a regardé Alex, et n’a rien dit à propos de la scène qui venait de se passer dehors, de peur que cela ne contrarie Isabelle, car son homme s’était fait enlacer par une autre femme, ce qui était difficile à accepter.

Mathis a ricané, « Pourquoi tu poses cette question à Clara ? C’est Léa qui est excessive, elle vous a suivis, si elle veut faire du scandale, elle devrait d’abord voir si elle en est capable. »

Antoine a allumé une cigarette, « Vu comme ça, même si tu demandes le divorce, elle va te harceler, Alex, tu ferais bien de t’y préparer mentalement. »

Alex n’a rien dit, son expression était indifférente, il a versé une tasse de thé pour Isabelle.

Isabelle a simplement souri légèrement, sans commenter ni prendre parti, il était clair qu’elle ne prenait pas cet incident au sérieux.

Clara a regardé la situation, et a ressenti un instant de culpabilité.

Mais elle a rapidement changé d’avis.

Même si ce n’était pas à cause d’elle, Léa, avec son comportement servile, aurait très probablement fait quelque chose pour venir provoquer.

Puisque c’était ainsi, pourquoi perdre du temps à s’expliquer ?

Léa était une femme sans valeur.

Est-ce que ça avait de l’importance si les gens comprenaient ou non cette affaire ?

En y pensant, Clara s’est tout de suite sentie sereine, et elle s’est remise à écouter Isabelle avec admiration parler de l’Université Saint-Laurent de Montbrise.

Léa a pris rendez-vous avec le médecin traitant pour discuter en détail du traitement conservateur lundi prochain.

Vendredi matin.

Camille a envoyé un message à Léa pour lui dire que Félix participerait l’après-midi à un concours de pilotage de drones, auquel Camille, en tant que grande actionnaire, devait aussi assister.

Mais pour permettre à Léa de briser la glace avec Félix, Camille lui a donné l’invitation, afin qu’elle puisse saisir l’occasion de le rencontrer.

Léa était émue et en même temps coupable.

Elle se sentait coupable d’avoir gâché tant de temps à cause de son mariage avec un homme indigne, décevant les attentes de tant de personnes.

À dix heures du matin.

Léa avait soumis sa démission et devait encore effectuer la passation, elle a confié sans réserve les tâches principales à la personne qu’elle jugeait apte à la remplacer au service des relations publiques.

« Mlle Morel, vous partez vraiment ? » a demandé la directrice adjointe avec regret en la regardant.

« Oui. »

La directrice adjointe appréciait beaucoup Léa, qui paraissait froide mais était en réalité très gentille, « Vous avez été malade récemment, vous êtes allée faire des examens ? Votre mari vous a accompagnée ? »

Léa a hésité un instant, « Oui, j’ai fait des examens, rien de grave. »

Elle n’a pas expliqué si son mari l’avait accompagnée, même si elle était à l’agonie, Alex n’aurait probablement pas voulu s’en soucier.

La directrice adjointe s’est rassurée, « Vous n’allez pas livrer le déjeuner à votre mari à midi aujourd’hui ? »

Léa était vraiment la femme parfaite, tout le département des relations publiques le savait.

Elle avait dit que son mari souffrait parfois de maux d’estomac et était difficile concernant la nourriture, donc elle préparait ses trois repas et lui livrait le déjeuner chaque jour pendant la pause.

Malheureusement, personne ne l’avait encore jamais vu.

Cet homme avait dû cumuler plusieurs vies de chance pour épouser une femme aussi parfaite !

Léa a baissé les yeux avec un éclair dans le regard, « Non, je n’irai pas. »

Elle n’y retournerait plus jamais.

La directrice adjointe n’a pas insisté et a vite changé de sujet en disant avec envie : « Avoir un bon mari, c’est rassurant. Maintenant, je pense que chacun a son destin, Isabelle, tu sais ? Regarde cette photo. »

Léa a baissé la tête pour regarder.

Sur la photo du téléphone, Alex soutenait Isabelle, et sur la suivante, il la portait dans ses bras sans se soucier des regards autour.

« Les talons d’Isabelle ne lui allaient pas, alors M. Laurent l’a tout de suite prise dans ses bras pour la monter, il était tellement inquiet, elle est comme une princesse. »

« Qui dans l’entreprise n’envie pas Isabelle maintenant ? »

« Belle, brillante diplômée, convoitée par des entreprises renommées, et avec un homme aussi puissant que M. Laurent pour lui ouvrir la voie, je parie qu’elle deviendra bientôt la femme du patron du Groupe Laurent ! Dommage que tu partes, sinon on aurait pu aller ensemble faire bonne impression devant la future patronne. »

Aujourd’hui.

Aux yeux des employés du Groupe Laurent, Isabelle était déjà comme la patronne.

Après tout, personne n’était aveugle, l’affection d’Alex était si évidente !

Léa a baissé les yeux, est allée aux toilettes pour se refaire une beauté et cacher son teint pâle.

Elle ne voulait pas perdre de temps.

Sa démission n’ayant pas encore été approuvée, elle est simplement montée au dernier étage en prenant l’ascenseur.

Elle est tombée par hasard sur Paul.

« Où est Alex ? » a-t-elle demandé.

Paul a fronçé les sourcils, « Tu viens encore livrer à manger ? Ce n’est même pas l’heure de la pause déjeuner. Je t’ai dit que tu ne devais pas déranger M. Laurent sans raison ! »

Très vite, Léa a compris pourquoi Paul était si impatient.