Elle se laissait emporter par son délire, et elles éclatèrent de rire quand la sonnerie de la porte retentit, interrompant ainsi leur hilarité.— On sonne !s’exclama Alicia.— Oui, j’ai entendu la sonnerie, laisse, il va partir ! On va se réveiller, tu vas voir !Elle ferma les yeux et la sonnerie retentit à nouveau.— Va lui dire que je suis partie !— Mais ta voiture est devant la maison.— Attends, je vais lui dire moi-même !Elle se leva, vacillante, tandis que son amie la regardait, perplexe. Deborah ouvrit la porte, et Jonathan se tenait là, face à elle, visiblement exaspéré. Son visage était rouge, non seulement à cause du froid, mais aussi de la colère qui semblait bouillonner en lui.— Allez, prépare-toi à partir, je te ramène !Deborah se redressa un peu, tentant de reprendre ses esprits.— J’attends mon frère, il va venir me chercher, je lui ai demandé, répliqua-t-elle, en croisant son regard. Elle sentait l’alcool quitter lentement son système, mais il était encore trop t
Deborah baissa les yeux, se sentant encore plus petite.— Annule le contrat alors ! répliqua-t-elle dans un souffle, la voix brisée par la culpabilité et la honte.Il lui ouvrit la porte de sa voiture, elle monta, il fit le tour et s’installa au volant et il lui tapa violemment la cuisse.— Ah, c’est ça, tu vas m’en faire voir de toutes les couleurs pour que j’annule ! Je vais juste te serrer la vis, mais je n’annulerai pas, on verra bien qui craquera le premier !D’un coup, elle baissa la tête et posa une main sur son ventre.— Je suis enceinte de David ! Mon père avait raison quand il m’a posé la question, je pense que c’est pour ça que j’ai encore vomi ce matin.Même avec l’alcool, elle arrivait encore à penser à des solutions pour annuler ce contrat.Il la regarda sans parler et lui regarda le ventre.— Vraiment ?— Vraiment, je sais même pas comment lui annoncer, et maintenant vu comment tu lui as parlé, je vais finir seule à l’élever !Elle devrait peut-être se calmer aussi dans
Elle soupira en anticipant l’humiliation des mois à venir. Elle décida de faire le test malgré tout, sachant déjà la réponse. Effectivement, le résultat était négatif. En sortant, il se tenait contre le mur en face de la porte, tendant la main pour récupérer l’objet, sans prononcer un mot.— Bah félicitations, demain j’appelle tes parents, on se marie samedi ! c'est court mais ca va le faire !Sa condamnation à mort aurait été la seule chose qui aurait pu être pire. Il s’approcha d’elle, jeta le test dans la poubelle des toilettes, la frôla en passant et elle recula immédiatement. Sans même la regarder, il quitta le couloir vers une autre pièce.— Ta chambre ce soir c’est la première au bout du couloir, t’as vu je t’ai laissé celle que mon père t’avait attribuée quand tu venais, je suis agréable, bon samedi soir ce sera la seconde, ma chambre !Elle ne répondit pas et alla se mettre dans ce qu’il appelait le petit salon et se posa sur le canapé d’angle. En mode assis, elle posa sa têt
— Je vais me doucher en premier, et ensuite, ce sera à ton tour. N’essaie même pas de mettre tes idées farfelues à exécution, sinon tu auras droit à une douche froide. Tu saisis ?En guise de réponse, elle lui lança un rot phénoménal qui résonna très certainement jusqu’au salon.Il lui asséna une gifle derrière la tête.— Surtout, ne t’excuse pas !— Je te prépare à notre vie de couple !Elle répliqua tout en fixant le fond de la cuvette. Après s’être redressée, elle tira la chasse d’eau et jeta un rapide coup d’œil à ses vêtements pour constater qu’ils n’étaient pas sales, et décida donc de ne pas prendre de douche. Se dirigeant vers le lavabo, elle se rinça la bouche et remarqua qu’il était toujours derrière elle. Quelle odeur repoussante !— Tu sens tellement mauvais, tu devrais vraiment prendre une douche !— Comment ça ?— Tu pues ! Tu sens mauvais, voilà tout !— À cause de qui ?— À cause de toi et de ton foutu contrat !Répliqua-t-elle en criant.Une femme était derrière elle,
Le moteur ronronnait doucement tandis que le taxi s’éloignait du centre-ville. Elle regardait les rues défiler, son esprit vagabondant entre l’insouciance et l’incertitude. Qu’allait-elle faire maintenant ? Le stage, qu’elle avait déjà du mal à supporter, n’était qu’une formalité dans son cursus. Mais à cet instant précis, elle réalisait que peut-être, ce n’était pas ce qu’elle voulait faire de sa vie.Arrivée rue des Lilas, elle régla la course du taxi, puis observa la voiture s’éloigner dans la nuit, ses feux arrière disparaissant derrière un voile de neige. Elle se tourna vers sa petite voiture, garée en bas de l’immeuble, recouverte d’une fine couche blanche. Le froid lui mordait les joues, mais elle s’en fichait. Elle n’avait qu’une envie : s’enfermer dans sa bulle.Une fois installée derrière le volant, elle se laissa aller contre le siège. La neige étouffait tous les bruits, et ce silence étrange lui permettait de réfléchir, ou plutôt d’éviter d’y penser trop fort. Devait-elle
Elle regarda autour d’elle. Son père attendait une explication, tout comme Jonathan. Elle était piégée, coincée sous leurs regards scrutateurs, comme un oiseau dans une cage trop étroite. L’air dans la pièce semblait lourd, chargé de reproches non dits. Deborah sentit son pouls s’accélérer, mais elle redressa les épaules, refusant de se laisser intimider.— Je ne convenais pas, c’est tout ! finit-elle par dire, sèchement, sa voix coupante comme une lame.Mais Nathalie, toujours prête à mettre de l’huile sur le feu, se leva brusquement, ses yeux pétillants de malice. Elle lança, avec un mélange de provocation et de théâtralité :— Dis-leur la vérité, Deborah. Le gros porc de la photocopieuse qui te coinçait ! C’est bien ça, hein ?Elle se tourna vers leur père, son ton devenant plus virulent.— Putain, ils sont tous pareils, des porcs !Nathalie s’approcha de Deborah et, en lui serrant les bras, murmura à son oreille, assez bas pour que les autres n’entendent pas :— En plus, tu as une
Nathalie hocha la tête, comprenant la profondeur de sa douleur.— Bah, écoute, s’il te veut comme épouse, épouse-le ! Fais-lui vivre cinq ans de malheur, bien mérité.Deborah se redressa, et son regard bleu se durcit, devenant aussi froid que l’acier.— Tu as raison. De toute façon, il n’a pas de cœur.Mais une question la taraudait, suspendue dans l’air comme une menace. Quelles épreuves l’attendaient encore dans cette maison, sous le regard de Jonathan ?— Mais la nuit de noces... beurk, murmura Deborah, une grimace de dégoût sur le visage.— Pense à autre chose ! dit Nathalie avec un sourire complice. Je te connais, ce n’t pas lui qui te fera plier !— Tu as encore raison, répondit Deborah, haussant les épaules avec une légère grimace. Je vais déjà commencer par faire la grève de la douche !— Non, ça ira, éclata de rire Nathalie. Va te doucher et change-toi. Donne-lui le meilleur de toi, fais-lui croire qu’il a gagné. Et rappelle-lui régulièrement que tout cela prendra fin dans ci
— En plus, mon mec m’avait larguée... Tu te rends compte ? J’allais vivre ma première fois et il a tout gâché.Nathalie, qui connaissait bien cet épisode, hocha la tête.— Bah, écoute, s’il te veut comme épouse, épouse-le ! Fais-lui vivre cinq ans de malheur, bien mérité.Deborah se redressa, et son regard bleu se durcit, devenant aussi froid que l’acier.— Tu as raison. De toute façon, il n’a pas de cœur. Mais la nuit de noces... beurk.— Pense à autre chose ! dit Nathalie avec un sourire complice. Je te connais, ce n’est pas lui qui te fera plier !— Tu as encore raison. Deborah haussa les épaules avec une légère grimace. Je vais déjà commencer par faire la grève de la douche !— Non, ça ira. Nathalie éclata de rire. Va te doucher et change-toi. Donne-lui le meilleur de toi, fais-lui croire qu’il a gagné. Et rappelle-lui régulièrement que tout cela prendra fin dans cinq ans. Le temps passe vite. Hier encore, on jouait au dada ici, et aujourd’hui, on est des jeunes femmes !Deborah s
Le dîner s’installa dans une ambiance pesante, les couverts en argent tintant contre la porcelaine fine dans un silence entrecoupé de conversations forcées. La salle à manger, avec ses hauts plafonds et ses tableaux contemporains, semblait étouffer sous le poids des non-dits. Deborah, assise face à une assiette qu’elle touchait à peine, sentait chaque regard, chaque soupir comme une accusation silencieuse.Hélène, dans une tentative maladroite de détendre l’atmosphère, se tourna vers Jonathan avec un sourire forcé.— Jonathan, dis-nous, comment vous imaginez votre vie à deux après le mariage ? Vous avez déjà des projets ? demanda-t-elle, sa voix teintée d’une curiosité presque théâtrale.Jonathan, qui sirotait son vin, reposa son verre avec une lenteur étudiée, son regard glissant brièvement vers Deborah avant de répondre.— Oh, vous savez, on prendra les choses comme elles viennent, répondit-il, diplomate. Une maison, peut-être des voyages, et bien sûr, construire une famille solide.
Dans le salon, la table était dressée avec une nappe en lin, des couverts en argent et des verres en cristal, reflet du standing des parents avocats. Les flammes de la cheminée projetaient des ombres dansantes sur les murs, et Jonathan, seul, semblait à l’aise dans cet environnement guindé. Il lui sourit, ses traits réguliers et son assurance naturelle contrastant avec le tumulte intérieur de Deborah. Elle s’assit, encore secouée par la dispute dans la cuisine, son esprit oscillant entre colère et désespoir.— On dirait qu’on parlait de nous, non ? plaisanta-t-il, son ton léger perçant le silence oppressant.— Ouais. Apparemment, je suis la seule à trouver ça immoral, grogna-t-elle, levant les yeux au ciel, ses doigts serrant nerveusement sa canette.Il éclata d’un rire franc, qui résonna comme une provocation.— Immoral, sérieux ? Tu exagères, non ?— J’ai l’impression d’être une vache laitière : mariage, bébés, et puis c’est tout, lâcha-t-elle, gesticulant avec véhémence, sa voix tr
La cuisine, spacieuse et moderne, était un sanctuaire d’efficacité avec ses comptoirs en pierre polie et ses appareils dernier cri, digne des réceptions fastueuses que les parents de Deborah, avocats prospères, organisaient pour leurs confrères. Une odeur envoûtante de thym, d’ail et de vin rouge réduit flottait dans l’air, mais l’atmosphère était pesante, presque suffocante. Deborah entra, ses pas résonnant sur le carrelage chauffant, son cœur battant à l’idée d’une nouvelle confrontation. Son père la suivit de près, ses pas lourds trahissant sa présence, mais il ne lui adressa ni un regard ni un mot, se dirigeant vers le plan de travail où il avait laissé ses ingrédients. Il retroussa ses manches, saisit un couteau et se mit à trancher des légumes avec une précision chirurgicale, son visage fermé, comme si Deborah n’était qu’une ombre dans la pièce.Elle s’arrêta près de l’îlot central, ses doigts crispés sur la canette qu’elle venait chercher, attendant un signe, un mot, n’importe
La nuit tombait sur le quartier huppé où trônait la demeure des parents de Deborah, une imposante maison de maître entourée d’un jardin impeccablement entretenu. La façade blanche, éclairée par des projecteurs discrets, exsudait la réussite des deux avocats prospères qu’étaient ses parents. Deborah descendit de la voiture, frissonnant sous une bourrasque glaciale qui traversait son manteau. Elle attrapa Flocon et le porta dans ses bras, tandis que Jonathan, à ses côtés, portait leurs sacs avec une aisance nonchalante, son costume sombre contrastant avec la lumière douce qui filtrait des grandes fenêtres. À l’intérieur, l’entrée spacieuse, avec son parquet luisant et un lustre scintillant, sentait le bois brûlé et les épices d’un dîner raffiné, rappelant à Deborah les réceptions guindées de son enfance.Seuls sa mère, Hélène, et son père les attendaient dans le salon, où un feu crépitait dans une cheminée massive. Hélène, élégante dans une robe en cachemire, ses cheveux grisonnants rel
— Eh bien, le tien si ! répondit-il en esquissant un sourire narquois. Mais rassure-toi, Léa a récupéré les alliances.Elle n’avait pas le cœur à jouer à ce jeu.— Trop gentille, dit-elle sèchement, avant de se détourner pour se diriger vers la chambre.Elle voulut quitter la cuisine mais il bloqua son chemin.— Tu prévois de préparer à manger ou pas ?— Ce n’était pas prévu, mince, tu comptais sur moi pour ça !— J’espérais un peu de gentillesse de ta part. Mais non, tu n’as rien à offrir, c’est toujours toi, toi et encore toi.Elle le regarda, exaspérée .— J’aime juste qui je suis. Que veux-tu ?Elle tenta de le repousser, mais il resta de marbre.— Excusez-moi, je voudrais passer.— Et alors ?— Ben, dégage !— Pourrais-tu demander gentiment, s’il te plaît ?Elle leva les yeux au ciel.— Si Son Altesse veut bien avoir la bonté de se pousser, j’aimerais aller me doucher avant de dormir.— Donc, tu ne feras aucun effort pour moi ? Il insistait toujours.Il se tenait fermement, ses y
— Encore un peu de thé ?Deborah rit doucement.— Mais je vais finir par me pisser dessus avec tout ce thé que tu me donnes !Alicia éclata de rire à son tour.— Je te retrouve ! Ton rire me fait du bien, dit-elle en la regardant tendrement.— J’ai pleuré toute la semaine, confia Deborah, un soupir lourds de tristesse.— Je veux bien te croire, répondit Alicia avec compréhension.Les deux amies continuèrent à discuter, et cette après-midi en compagnie de Alicia fit un bien fou à Deborah. Mais tout à coup, elle regarda l’heure.— Merde, il est presque 19h ! s’exclama-t-elle, prise de panique.Alicia sourit en coin.— Tu sais comment on est quand on papote.— Merde ! répéta Deborah.— Tu vas y retourner ? demanda Alicia, inquiète.— Je n’ai pas trop le choix. Il va être moins mielleux d’un coup, répondit Deborah, un soupir d’angoisse dans la voix.Alicia la regarda avec inquiétude.— Si jamais il te frappe, appelle les flics. Ça va le calmer, sa réputation en prendra un coup aussi !Deb
— Je reviens dans une demi-heure. Et d’ici là, je veux que tout soit nettoyé, ordonna-t-il, d’un ton tranchant.Il s’avança, pointant un doigt menaçant vers elle.— J’essaie de faire des efforts pour toi, mais toi, tu ne fais rien. Je vais pas te supporter longtemps.D’un geste du menton, il désigna un placard.— Tout ce qu’il faut pour nettoyer est là.Deborah le fusilla du regard, la mâchoire crispée.— Je connais cette maison aussi bien que toi, Dean, répondit-elle sèchement, sa voix vibrante de rancune.Il la regarda de la tête aux pieds et partit.Elle prit une grande inspiration pour ne pas pleurer, entendit la porte de son bureau claquer, puis se dirigea vers l’entrée.En fouillant dans la poche de sa veste, elle trouva ses clés de voiture.Elle allait partir, revenir plus tard. Elle avait trop besoin de prendre l'air.Elle enfila son manteau, ouvrit la porte avec précaution, puis la referma sans bruit derrière elle. Jetant un rapide coup d’œil autour d’elle, elle se dirigea ve
L’heure du repas arriva, mais Deborah n’avait pas faim. Son téléphone en main, elle défilait machinalement les notifications, consciente du regard agacé de Dean. Préférant éviter une confrontation, elle resta silencieuse.— Tu ne manges pas ? demanda-t-il, brisant la tension.Elle haussa à peine les épaules, répondant d’un ton neutre :— Ça se voit, non ?Elle essayait de garder son calme, de ne pas céder à l’irritation. Mais Dean, soudain exaspéré, se leva et lui arracha son téléphone des mains.— Si tu ne manges pas, je ne te le rends pas.Elle releva la tête, surprise, mais garda son ton posé :— Tu plaisantes, là ?— Pas du tout. Et puis, c’est malpoli d’être scotchée à ton téléphone à table.— Je n’ai rien d’autre à faire.Elle détourna les yeux, refusant de croiser son regard.— Tu pourrais manger. Ou discuter avec moi, tiens.— Je n’ai rien à te dire, Dean.Il la fixa un instant, puis glissa le téléphone dans la poche de son pantalon.— Comme tu veux. Mais ton téléphone reste a
Elle se leva, son propre ressentiment explosant, et s’avança vers lui, son visage à quelques centimètres du sien.— Je te rends fou ? cria-t-elle, sa voix résonnant dans la chambre. Et toi, alors ? Tu m’obliges à dormir ici, tu me sépares de Flocon, tu contrôles chaque seconde de ma vie ! Tu crois que c’est moi qui rends les choses difficiles ? Regarde-toi, Jonathan !Il serra les poings, ses yeux brillant d’une fureur contenue, et sa voix devint un grondement bas, presque menaçant.— Tu sais quoi ? Je me retiens, Deborah. Vraiment. Parce que si je me laissais aller, je te botterais le cul pour toutes ces conneries que tu me fais subir ! Alors, arrête de me pousser à bout et mets-toi en pyjama, ou je le fais moi-même !Deborah sentit une vague de choc l’envahir, mêlée de peur et de colère. Elle recula d’un pas, son cœur battant, mais son regard ne faiblit pas.— Vas-y, essaie, siffla-t-elle, son ton chargé de défi. Touche-moi, Jonathan, et tu verras ce qui se passe. Tu crois que tu pe