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Author: RS WILD
last update Last Updated: 2025-08-07 04:29:18

Le grenier, avec ses ombres longues et son odeur de peinture, semblait encore vibrer des mots échangés entre Deborah et Jonathan. La toile, un chaos de noir, de bleu et de blanc, reposait sur le chevalet, comme un témoin silencieux de leur confrontation. Deborah, le pinceau toujours à la main, sentait son cœur battre un peu plus calmement, mais les paroles de Jonathan – « Je t’aime, Deborah… Toi. Celle qui peint, celle qui doute » – tournaient dans son esprit, mêlées de doute et d’un espoir qu’elle n’osait pas embrasser. Jonathan, assis contre le mur, l’observait toujours, son regard intense mais dépourvu de son assurance habituelle. Pour la première fois, il semblait prêt à lui laisser de l’espace, à ne pas imposer son contrôle.

Frisson, couché près de la porte, leva la tête, ses oreilles frémissant au son d’un craquement dans l’escalier. Deborah posa le pinceau, essuyant ses mains tachées sur un chiffon, et croisa le regard de Jonathan. Il se leva lentement, époussetant son pantalon
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  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   247

    Les jours s’écoulaient, lourds et incertains, mais Deborah avait retrouvé refuge dans la peinture. Chaque matin, elle montait au grenier, où la lumière pâle de la fenêtre poussiéreuse caressait les poutres et les toiles inachevées. Ses pinceaux glissaient sur la surface, traçant des courbes audacieuses, des éclats de couleur qui semblaient exprimer ce qu’elle ne pouvait dire à voix haute. La peinture était devenue son exutoire, une façon de recoller les morceaux d’elle-même que les disputes, la jalousie et ce contrat avec Jonathan avaient brisés. La toile qu’elle avait barbouillée de noir dans un accès de rage s’était transformée, des touches de bleu, de blanc et de jaune perçant l’obscurité, comme des éclairs d’espoir dans un ciel d’orage.Ce matin-là, un grondement de moteur devant la maison interrompit sa transe créative. Frisson, couché près du chevalet, dressa les oreilles, un grognement sourd dans la gorge. Deborah posa son pinceau, essuya ses mains tachées sur un chiffon et des

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   246

    Le grenier, avec ses ombres longues et son odeur de peinture, semblait encore vibrer des mots échangés entre Deborah et Jonathan. La toile, un chaos de noir, de bleu et de blanc, reposait sur le chevalet, comme un témoin silencieux de leur confrontation. Deborah, le pinceau toujours à la main, sentait son cœur battre un peu plus calmement, mais les paroles de Jonathan – « Je t’aime, Deborah… Toi. Celle qui peint, celle qui doute » – tournaient dans son esprit, mêlées de doute et d’un espoir qu’elle n’osait pas embrasser. Jonathan, assis contre le mur, l’observait toujours, son regard intense mais dépourvu de son assurance habituelle. Pour la première fois, il semblait prêt à lui laisser de l’espace, à ne pas imposer son contrôle.Frisson, couché près de la porte, leva la tête, ses oreilles frémissant au son d’un craquement dans l’escalier. Deborah posa le pinceau, essuyant ses mains tachées sur un chiffon, et croisa le regard de Jonathan. Il se leva lentement, époussetant son pantalon

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   245

    Deborah se tenait près de la toile, ses doigts crispés autour du pinceau, le regard fixé sur les traînées noires et grises qui s’entremêlaient. La proposition de Jonathan – une boutique pour peindre, pour exposer – tournait dans son esprit comme une tempête. Une partie d’elle voulait y croire, voir dans cette offre un geste d’amour, une reconnaissance de son talent. Mais une autre partie, plus forte, y voyait un piège, une nouvelle manière de l’enchaîner à lui, à ce contrat qui pesait sur ses épaules comme une malédiction. Elle sentit une boule se former dans sa gorge, un mélange de peur, de colère, et d’un espoir qu’elle refusait d’admettre.Jonathan était toujours assis contre le mur, les jambes repliées, ses yeux suivant chaque mouvement de son pinceau. Il n’avait pas bougé depuis qu’il lui avait demandé de réfléchir à la boutique, comme s’il acceptait, pour une fois, de lui laisser l’espace dont elle avait besoin. Mais sa présence, même silencieuse, était oppressante, un rappel c

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   244

    — Promis, répondit-il. Pas de chaînes. Pas même dorées.Deborah hocha lentement la tête. Puis elle tourna les yeux vers le pinceau abandonné sur la table. Une goutte de peinture avait séché sur le bord. Elle aurait pu pleurer encore, crier encore. Mais elle n’en avait plus la force.Elle se contenta de respirer. Une grande, longue inspiration. Puis elle reprit, doucement, presque à elle-même :— Je veux juste peindre. Pas me battre.Et dans cette phrase, il y avait tout ce qu’elle n’arrivait pas à dire.Le silence s’étira encore, comme une toile tendue entre eux, prête à se déchirer au moindre mouvement. Deborah fixait toujours la tache de peinture sur la table, cette goutte écarlate qui s’était figée, comme un symbole de tout ce qui restait en suspens. Ses mains, toujours croisées sur sa poitrine, semblaient chercher à retenir quelque chose – peut-être son cœur, peut-être sa colère, peut-être simplement elle-même. Elle sentait le regard de Jonathan sur elle, patient mais insistant, c

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   243

    Elle pivota vers lui, ses yeux brillants de larmes qu’elle refusait de laisser couler. Le pinceau trembla dans sa main, gouttant sur le sol.— Arrêter quoi ? cria-t-elle, sa voix se brisant. T’étais avec elle à midi, non ? Tu m’as dit un client important, mais c’était elle ! Tu crois que je suis aveugle ?Jonathan la fixa, ses sourcils se fronçant légèrement, mais il resta ancré dans sa position, comme s’il refusait de tomber dans le piège de cette dispute.— Oui, j’étais avec un client, répondit-il, son ton calme mais teinté d’agacement. Léa était là parce qu’elle travaille sur le dossier. C’est tout. Tu le sais.Deborah sentit son cœur se serrer. Elle voulait le croire, désespérément, mais la peur de le perdre, de n’être qu’un pion dans son jeu, la paralysait. Elle posa le pinceau sur la table, croisant les bras comme pour se protéger.— Je ne veux plus retourner au bureau, lâcha-t-elle, sa voix tremblante de rage et de désespoir. Je peux pas. Pas après aujourd’hui. Pas après… ça.J

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   242

    Le grenier était un sanctuaire brisé, un lieu où le temps semblait suspendu, mais où les promesses de refuge s’étaient évanouies. Les poutres nues, mangées par la poussière et les toiles d’araignées, grinçaient sous le poids des années. La lumière déclinante de l’après-midi filtrait à travers une fenêtre crasseuse, jetant des ombres difformes sur le sol inégal. Deborah se tenait devant son chevalet, les mains tremblantes, un pinceau dégoulinant de peinture noire entre les doigts. La toile devant elle était un chaos : des éclats de rouge et de bleu, autrefois pleins de vie, noyés sous des traînées sombres, comme si elle cherchait à effacer le monde entier. Chaque coup de pinceau était un cri muet, une révolte contre la tempête qui ravageait son cœur.L’odeur âcre de la peinture acrylique, autrefois synonyme de liberté, lui semblait maintenant suffocante, comme si elle inhalait ses propres doutes. Elle était revenue ici, dans ce grenier, pour échapper à la scène humiliante du bureau : l

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