Ta Aïda : qu’est-ce que tu fais ici ?
Je m’arrête net en regardant autour de moi toute tremblante, toute l’attention est portée sur moi, j’ai l’impression d’étouffer.
Ta Aïda : tu es venu voir si tu as réussi ton coup ? Han ? Réponds ?
Mes yeux sont vites brouillés de larmes, je suis sur le point de m'effondrer lorsque je vois mon père surgir derrière ma tante avec une mine bien triste.
Je veux juste me blottir dans ses bras, je cherche du réconfort, après tout j’ai perdu une partie de moi, j’ai perdu ma mère. Et sans rien dire il se rapproche de moi, je laisse afin mes larmes coulées. Et c’est au même moment que je sens ses bras autour de moi.
Moi : baba…
Papa : je suis désolée ma fille.
Je hoquète silencieuse, je ne retiens plus cette douleur immense qui me broie chaque partie de mon corps. J’ai la sensation d’avoir perdu goût à la vie, je me demande comment je vais survivre avec ce poids sur la conscience. Plus rien n'a de l'importance maintenant, tout ce que je voudrais c’est pouvoir faire un retour en arrière. Retirer ces mots que je lui ai dit. Si je pouvais réécrire le passé.
UNE SEMAINE PLUS TARD
Je ne me sens toujours pas mieux, à cet instant j'ai l'impression que je la reverrai. Cette sensation est forte et me suis partout, peu importe où je suis. Je suis à la maison, cette maison que j’ai quittée il y a cinq ans de cela. Je ne pensais pas que ce serait son décès qui me ferait revenir ici.
Assise au milieu de ce lit, mes pensées s’envolent loin de moi. Troublée par une sorte de décharge, je fixe la porte avant d’entendre toquer.
Une, puis deux fois avant de voir une tête apparaitre.
Nadia : on te demande au salon.
Je suis ici parce que mon père a refusé que je reste à l’hôtel pour lui il en était hors de question. Donc c’est ensemble que nous sommes partis récupérer mes affaires avant de revenir. Seulement comme je m’y attendais, personne n’a voulu m’adresser la parole. Je suis l’intruse, celle que l’on ne veut pas voir ni avoir affaire. Le seul qui m’adresse la parole dans cette grande maison est mon père.
Je quitte doucement le lit en nouant mon foulard sur ma tête. Je ressemble à un mort vivant, je respire mais j’ai la sensation d’avoir perdu le goût de vivre.
J’arrive devant le salon, toque avant d’entrer retrouver quelques membres de la famille que je n’avais pas vu depuis, longtemps.
Je fais mes salutations, mais sauf mon père les autres me répondent en grinçant.
Papa : assois-toi
Ce que je fais sans hésiter, tante, oncle et frères me lancent tous un regard plein de dégoût.
Ta : bref, nous n’allons pas y’aller par quatre chemins. Avant de rendre son dernier soufe, ta mère nous a formulé un dernier vœu.
Je les regarde avec les mains presque tremblantes, qu’est-ce mère a bien pu souhaiter ?
Papa : je crois que c’est à moi que reviens la tâche de lui annoncer cela.
Ta : à toi ? Toi qui as protégé ta fille des années durant en nous menant en bateau que tu ne savais pas où elle se trouvait
Papa : Aïssatou
Ta : ce que je regrette le plus c’est que cette fille soit mon homonyme. Cette honte de la famille.
Je vois papa qui lui lance son regard triste mais il ne peut rien faire parce que les autres semblent être en accord avec elle.
Ta (me fixant) : ta mère a désiré une chose, que tu retournes dans ton foyer.
Je tique en essayant d’analyser ses mots, un hoquet de surprise quitte mes lèvres avant qu’elles ne se mettent à trembler signe de nervosité.
Moi : non…
Ta : qu’est-ce que je disais ?
Le brouhaha se soulève dans l’espace du salon, tous semblent avoir quelques choses à dire, certains secouent la tête alors que d’autres me pointent du doigt sans sourciller.
Ta Nogaye : Hé !
Tout le monde se tait
Ta Nogaye : ne soyez pas autant surpris, je l’avais bien dit que cette fille ne va jamais changer. N’est-ce pas elle qui a mis la honte sur notre famille il y’a de cela cinq ans ? Donc si elle le refait aujourd’hui ça ne doit pas autant nous surprendre.
Papa : laissez-moi parler avec ma fille…
Il est interrompu par le geste de mon frère aîné que je n’avais pas vu venir avant de sentir le poids de la paume de sa main sur ma joue. Le bruit est si assourdissant qu’un silence de plomb ce fait.
Badara : tu n’as donc rien appris de tes erreurs petite prétentieuse…
Mes larmes me brouillent subitement la vue.
_j’avais cette sensation, tu es une fille égoïste et indigne et tu le seras toute ta vie.
Mon père se lève pour venir lui faire face.
Papa : de quel droit tu te permets de porter main à ma fille ?
Badara : parce que tu continues de la considérer comme ta fille alors quelle est la cause de la mort subite de notre mère ?
Toute l’assemblée semble hypnotisée par ce qu’il est en train de se passer.
Badara : elle a jeté notre nom de famille en pâture causant par la même occasion notre déshonneur. Maman ne s’est jamais relevée de cet affront que sa fille unique lui a fait subir. Elle est morte de chagrin et tout ça par sa faute.
Il disait tout cela en me pointant du doigt alors que je suis en train de hoqueter.
Papa : tais-toi !
Badara : il n’est plus l’heure pour ça papa. Ceci a longtemps duré, Benjamine, Assy n’a jamais respecté personne. Elle a toujours été égoïste et impolie. Pour elle seule sa propre personne compte.
Je ferme les yeux, ses mots sont comme des coups de poignard.
Badara : et je ne resterai pas les bras croisés cette fois ci, c’est à elle de choisir. Soit elle retourne dans son foyer soit je jure de la tuer comme elle a tué ma mère.
Je ne peux pas rester là à en écouter plus, je le repousse vite pour courir m’enfermer dans ma chambre.
Ses mots tournent en boucle dans mon esprit. « Comme elle a tué ma mère. » « Comme elle a tué ma mère. » « Comme elle a tué ma mère. »
Suis-je responsable de sa mort ?
++++LE LENDEMAIN+++++Ismaël est sorti hier pour rentrer vers une heure du matin mais bon je m’en fiche déjà trois jours et je craque déjà. Je viens de me réveiller et il est treize heures passé. Je retrouve Ndiémé dans la cuisineMoi : prépare-moi le petit déjeunerElle : …Moi : n’est-ce pas à toi que je parleElle : bonjour à vous aussiMoi : bref je veux un plateau d’œuf au platElle : okJe sors de là en soupirant, cette fille je ne sais pas pourquoi mais je ne la blaire pas. Je vais vers le salon pour regarder la télé et voir les actualités.Je passe la journée à discuter avec Tatania via Face time, je ne lui ai pas expliqué toute l’histoire mais je lui ai juste fait savoir que j’allais devoir rester quelques temps au Sénégal.(****)Je le rejoins en bas lorsque la fille est venue me dire que le diner était servi. J’avais envie de bouder le diner mais j’ai terriblement faim. Je viens retrouver monsieur qui avait déjà entamé son plat. La fille vient poser la carafe et Ismaël prof
Il m’a conduit dans une magnifique maison, Il y a cinq chambres, trois à l’étage et deux en bas. La cuisine est au premier, elle est particulièrement belle avec des appareils ménagers haut de gamme et des plans de travail en granit étincelant.Après une visite rapide, il m’a laissé pour aller je ne sais où après m’avoir déposé un plat à réchauffer en cas de besoin.La nuit approche et comme la première fois que je me suis confronté à cette situation, je cogite. Je ne sais pas si encore une fois, il va vouloir réclamer son dû. J’ai peur qu’il choisisse d’exiger son droit sur moi comme sa femme que je représente aux yeux du monde.A peine que j’entends la porte s’ouvrir sur lui.Moi : qu’est-ce que tu fais ici ?Il plisse le regard en fronçant les sourcils.Ismaël : dois je te rappeler que tu es dans ma chambre ?Moi : alors je veux une autre chambre.Il éclate de rire.Ismaël : celle-ci sera notre seule chambre et ne me chauffe pas, ne commence pas. Sois une épouse modèle et tiens-toi
********ISMAËL NDAW********Maman : alors tu as entendu la nouvelle ?Moi : ouiMaman : c’est quoi ta décision ?Moi : je ne préfère pas en parler.L’évocation du passé ne m’enchante guère mais les souvenirs sont aussi frais qu’avant. Lorsque je suis rentré, trouvant la chambre vide excepté sa belle-sœur assît le visage embué de larmes. Je lui ai alors posé des questions sur Assy et quand elle m’a répondu qu’elle était partie, je croyais qu’elle se dégourdissait les jambes même quand elle a répété sa phrase. J’avais cru qu’elle avait fui chez ses chez parents, ma famille m’a conseillé d’aller la chercher. Mais le coup de grâce madame n’y était pas, personne ne savait où elle pouvait se trouver.Elle avait fuguée…La semaine suivante des rumeurs couraient de partout, si une partie racontait que c’est parce que j’étais impuissant, l’autre partie chuchotait que j’en avais une grosse et que la petite n’a pas pu supporter la première nuit.Les spéculations y allaient de bon train, mais le
En rouvrant les yeux je retrouve le cher monsieur avec un plateau de déjeuner. Il ne me regarde même pas, il a le regard scotché sur son phone.Ismaël : ma mère demande ce qu’il te faut ?Moi (avec la voix cassée) : dis-lui que je n’en ai besoin de rien.Ismaël : okCertes je sens comment mon corps est courbaturée mais je refuse de leur donner le sentiment que j’accepte. Tout à l’heure j’ai essayé de renvoyer mes tantes quand elles ont voulu me faire un bain traditionnel. Je leur ai rétorqué que je n’en avais pas envie, Elles ont fini par m’amener de force sous la douche pour me nettoyer avant de m’écraser tout le corps avec leur soi-disant massage. Et puis de partir, elles ont même dit qu’elles vont repasser demain.Je n’ai même pas la force de me lever du lit tellement je sens des courbatures un peu partout sur mon corps je suis furieuse, j’en veux au monde entier d’avoir laissé une telle chose se passer. Le nœud que j’ai à travers la gorge risque de m’exploser le cœur.Il pianote a
Il ne restait plus pour lui faire obstacle que ma culotte, dans laquelle je le sens introduire ses doigts habiles et inquisiteurs. Je le sens glisser la paume de sa main entre mes cuisses, puis caresser et pétrir ma peau sensible et brûlante. Le plaisir fait place à une sorte de douleur étrange, et je sers soudain les jambes autour de sa main.Lorsqu'il commence à se servir du talon de sa main pour me donner du plaisir, je suis aussitôt submergée de sensations, et frissonne à son contact. Il me goute avec sa langaue puis se redresse sur ses bras en me chevauchant.Une petite voix en moi m’ordonne de mettre un terme à tout cela.Je suis tellement bouleversée que je ne désire qu’une seule chose, me rouler en boule et pleurer.Je referme brusquement les yeux.Mais il n’en a pas encore terminé avec moi. Il rampe le long de mon corps et m’embrasse de nouveau sur la bouche. Il a un autre goût maintenant, un goût salé avec une nuance légèrement musquée. Je réalise que c’est mon goût. Je retr
+++++QUELQUES HEURES APRÈS +++++J’entends le bruit de la serrure quand je me lève épuiser après avoir tambouriné des minutes durant.Je me relève presque en sursaut quand je vois la porte s’ouvrir et il n’a le temps de poser un pied de plus que je lui balance mes chaussures que sur le coup de la colère j’avais balancé après n’avoir plus rien à faire dans la chambre.Ismaël : arrête !Il aboie mais je m’en fous de ses états d’âme, je ne suis pas un animal pour qu’il pense à m’enfermer.Moi : tu crois que je suis ta chienne ou quoi ?Il réduit la distance avant d’arriver à me retenir par les bras.Moi : je ne suis pas ta propriété.Ismaël : calme-toi !Moi : je ne me calme pas, je me calmerais que quand je l’aurais décidé.Ismaël : arrête de te comporter comme une gamine.Je ne relève pas l’insulte.Ismaël (balançant le sachet qu’il tenait en main) : je reparsIl ferme la porte en le claquant, je tombe en sanglot quand j’entends la voix de sa sœur au loin.(******)Le soir, après le dî