+++ IL Y’A CINQ ANS+++
*****AÏSSATOU SY*****
Je suis réveillée par des rires provenant du rez-de-chaussée. Je prends quelques minutes pour être bien réveillée et me rappelle alors la présence de mon père. Je saute de mon lit et descends presque en courant au salon, où je vois ma famille réunie, en train de rigoler pour tout et rien. Cette scène me met instantanément de bonne humeur.
Mon père s’aperçoit très vite de ma présence en levant les yeux.
Papa : qui est là ?
Je cours vers lui avant de sauter de ses bras.
Moi : je l’ai fait papa, j’ai réussi, j’ai mon bac papa.
Papa : oui je sais, toutes mes félicitations
Je me décale doucement de lui.
Moi : et devine quoi, (brassant les mains) première du centre.
Papa : je suis si frère de toi
Moi : merci papounet
Il me fait une longue bise sur la joue alors que mon cœur encore une fois se gonfle de joie. Je savais que j’y arriverais, je l’avais dit, je l’avais promis et voilà j’ai réussi.
Moi (excité): et n’oublie pas Papa, je veux une grosse forte dont les gens se souviendront très longtemps. Grandioses, inoubliables et inimitables. J’ai déjà prévenu mes prestigieuses amies que mon père va me donner tout ce que je veux. Bon je n’ai pas encore l’âge pour conduire mais je veux aussi une voiture, je veux une Lexus. Cette fois ci c’est maman qui prend la parole Maman : tu es folle ?
Moi : maman ! S’il te plaît
Elle me lance son regard le plus incendiaire accompagné d’un long tchip.
Papa : euuh… à propos de la forte.
Moi : je veux faire la forte au NGOR LOUNGE sur la petite corniche des Almadies, on m’a dit que je peux bénéficier de l'accès piscine plus plage, c’est exactement l’endroit idéal.
Papa : je disais…
Moi : je veux aussi ta carte bancaire parce que je veux acheter mes robes. Je veux faire la commande depuis Paris, je veux des modèles uniques.
Maman : tu crois que nous sommes des milliardaires ?
Moi (à mon père) : et aussi papa, je vais appeler Sénégal
Bâche…
Je me retrouve tirée en arrière par ma mère pour lui faire face.
Maman : tu vas laisser ton père parler ?
Je plisse les yeux furieux, étant cadette et la seule fille de mes parents. Je devais être leur chouchou, la prunelle… mais avec ma mère ça n’a jamais fonctionné, pour elle je suis une fille pourrie gâtée par mon père qui ne me refuse généralement rien. J’ai tout ce que je veux, il me suffit de demander et voilà que papa abdique.
Papa (à maman) : ne la brusque pas
Maman : tchipp
Papa : On en reparlera au sujet de la forte mais j'ai quelque chose à t’annoncer ce soir.
Moi (fronçant les sourcils) : au sujet de quoi ?
Maman : tu le sauras bien assez tôt.
Je hoche la tête avant de les laisser pour aller demander aux domestiques de me concocter un bon petit-déjeuner parce que j’ai terriblement faim.
*****
Assise dans le salon je suis concentrée sur mon émission préféré la famille Kardashian quand mon frère arrive pour changer de chaîne.
Moi : eh remet s’il te plait sur E
Badara : pousse-toi de là, je dois écouter les actualités.
Moi (tirant la bouche) : tu peux le faire dans le salon d’en haut.
Badara : je préfère le faire ici
Moi : tchip
Il se relève assez vite pour venir se tenir devant moi.
Badara : tu viens de tchipper qui toi là ?
Moi : …
Badara : ton impolitesse-là ne va pas passer avec moi.
Moi : …
Badara : heureusement que très bientôt, on sera débarrassé de toi.
Moi : ce sera juste pour les études, tu me reverras assez tôt pour les vacances.
Il s’esclaffe comme si je venais de sortir des sottises.
Badara : tu es bien naïve, parce que dans le mariage maintenant, il y’a des périodes de vacances ?
Je bats des cils perdus.
Moi : qui se marie ?
Là encore, il éclate de rire cette fois sans se retenir, je le regarde me demandant s’il n’est pas devenu assez fou.
Badara : lol parce que tu n’es pas encore au courant ?
Moi : au courant de quoi ?
Badara : mais de ton prochain mariage bon sang.
Là c’est moi qui éclate de rire mais nerveusement.
Moi : tu es fou.
Badara : ah parce que les parents ne t’ont encore rien dit ?
Moi : me dire quoi ?
Badara : mais que tu vas être donné en mariage.
Moi : tu mens…
Je me stoppe net quand je le vois venir.
Badara : mais tu es folle ou quoi ?
Moi : c’est toi qui es fou à me parler d’un imminent mariage.
Badara : mais parce que c’est la vérité, tout le monde est déjà au courant.
Moi : impossible
Badara : va demander aux parents pour voir.
Je ne me le fais pas répéter deux fois avec le sentiment qu’il se trompe. C’est assez récurent dans ma famille, les mariages précoces mais je sais que mon père ne va pas me faire cela.
J’arrive assez vite dans l’appartement de mes parents, je les cherche des yeux je trouve juste maman en train de coudre un drap.
Moi : c’est vrai ?
Elle lève le regard me fixe un instant avant de se reconcentrer sur ce qu’elle faisait.
Moi : répond moi maman, c’est vrai que papa pense me donner en mariage ?
Elle s’arrête net en levant le regard sur moi.
Maman : qui t’en a parlé ?
Moi : c’est sans importance, c’est vrai ?
Maman (se reconcentrant sur ce qu’elle faisait) : pose la question à ton père.
Moi (d’un ton sec) : il n’est pas ici et tu peux bien me répondre.
Maman (me fusillant du regard) : eh modère ton langage.
Moi : ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ?
Elle repousse sa chaise en se levant, va chercher je ne sais quoi dans son sac avant de le manipuler.
Moi : tu vas me répondre maman
Maman : tu te calmes, ok
Elle se reconcentre sur son téléphone, je suis tellement nerveuse que j’ai envie de craquer.
Elle semble avoir trouvé ce qu’elle cherche avant de s’avancer vers moi avec le regard scotché sur son écran. Devant moi elle lève le téléphone me montrant une photo, j’ai besoin de cligner des yeux pour y voir plus clair. Un jeune homme de l’âge de mon frère y figure, alors qu’il semble concentré sur l’ordinateur qui lui fait face, je n’arrive pas à bien distinguer son visage parce qu’il est de profil.
Moi : qui c’est ?
Maman sourit avant de regarder une nouvelle fois l’écran.
Maman : il s’appelle Ismaël Ndaw, le fils du grand architecte Abdou Khadr Ndaw. Il a fait ses études à l’extérieur et est rentré depuis quelques temps.
++++LE LENDEMAIN+++++Ismaël est sorti hier pour rentrer vers une heure du matin mais bon je m’en fiche déjà trois jours et je craque déjà. Je viens de me réveiller et il est treize heures passé. Je retrouve Ndiémé dans la cuisineMoi : prépare-moi le petit déjeunerElle : …Moi : n’est-ce pas à toi que je parleElle : bonjour à vous aussiMoi : bref je veux un plateau d’œuf au platElle : okJe sors de là en soupirant, cette fille je ne sais pas pourquoi mais je ne la blaire pas. Je vais vers le salon pour regarder la télé et voir les actualités.Je passe la journée à discuter avec Tatania via Face time, je ne lui ai pas expliqué toute l’histoire mais je lui ai juste fait savoir que j’allais devoir rester quelques temps au Sénégal.(****)Je le rejoins en bas lorsque la fille est venue me dire que le diner était servi. J’avais envie de bouder le diner mais j’ai terriblement faim. Je viens retrouver monsieur qui avait déjà entamé son plat. La fille vient poser la carafe et Ismaël prof
Il m’a conduit dans une magnifique maison, Il y a cinq chambres, trois à l’étage et deux en bas. La cuisine est au premier, elle est particulièrement belle avec des appareils ménagers haut de gamme et des plans de travail en granit étincelant.Après une visite rapide, il m’a laissé pour aller je ne sais où après m’avoir déposé un plat à réchauffer en cas de besoin.La nuit approche et comme la première fois que je me suis confronté à cette situation, je cogite. Je ne sais pas si encore une fois, il va vouloir réclamer son dû. J’ai peur qu’il choisisse d’exiger son droit sur moi comme sa femme que je représente aux yeux du monde.A peine que j’entends la porte s’ouvrir sur lui.Moi : qu’est-ce que tu fais ici ?Il plisse le regard en fronçant les sourcils.Ismaël : dois je te rappeler que tu es dans ma chambre ?Moi : alors je veux une autre chambre.Il éclate de rire.Ismaël : celle-ci sera notre seule chambre et ne me chauffe pas, ne commence pas. Sois une épouse modèle et tiens-toi
********ISMAËL NDAW********Maman : alors tu as entendu la nouvelle ?Moi : ouiMaman : c’est quoi ta décision ?Moi : je ne préfère pas en parler.L’évocation du passé ne m’enchante guère mais les souvenirs sont aussi frais qu’avant. Lorsque je suis rentré, trouvant la chambre vide excepté sa belle-sœur assît le visage embué de larmes. Je lui ai alors posé des questions sur Assy et quand elle m’a répondu qu’elle était partie, je croyais qu’elle se dégourdissait les jambes même quand elle a répété sa phrase. J’avais cru qu’elle avait fui chez ses chez parents, ma famille m’a conseillé d’aller la chercher. Mais le coup de grâce madame n’y était pas, personne ne savait où elle pouvait se trouver.Elle avait fuguée…La semaine suivante des rumeurs couraient de partout, si une partie racontait que c’est parce que j’étais impuissant, l’autre partie chuchotait que j’en avais une grosse et que la petite n’a pas pu supporter la première nuit.Les spéculations y allaient de bon train, mais le
En rouvrant les yeux je retrouve le cher monsieur avec un plateau de déjeuner. Il ne me regarde même pas, il a le regard scotché sur son phone.Ismaël : ma mère demande ce qu’il te faut ?Moi (avec la voix cassée) : dis-lui que je n’en ai besoin de rien.Ismaël : okCertes je sens comment mon corps est courbaturée mais je refuse de leur donner le sentiment que j’accepte. Tout à l’heure j’ai essayé de renvoyer mes tantes quand elles ont voulu me faire un bain traditionnel. Je leur ai rétorqué que je n’en avais pas envie, Elles ont fini par m’amener de force sous la douche pour me nettoyer avant de m’écraser tout le corps avec leur soi-disant massage. Et puis de partir, elles ont même dit qu’elles vont repasser demain.Je n’ai même pas la force de me lever du lit tellement je sens des courbatures un peu partout sur mon corps je suis furieuse, j’en veux au monde entier d’avoir laissé une telle chose se passer. Le nœud que j’ai à travers la gorge risque de m’exploser le cœur.Il pianote a
Il ne restait plus pour lui faire obstacle que ma culotte, dans laquelle je le sens introduire ses doigts habiles et inquisiteurs. Je le sens glisser la paume de sa main entre mes cuisses, puis caresser et pétrir ma peau sensible et brûlante. Le plaisir fait place à une sorte de douleur étrange, et je sers soudain les jambes autour de sa main.Lorsqu'il commence à se servir du talon de sa main pour me donner du plaisir, je suis aussitôt submergée de sensations, et frissonne à son contact. Il me goute avec sa langaue puis se redresse sur ses bras en me chevauchant.Une petite voix en moi m’ordonne de mettre un terme à tout cela.Je suis tellement bouleversée que je ne désire qu’une seule chose, me rouler en boule et pleurer.Je referme brusquement les yeux.Mais il n’en a pas encore terminé avec moi. Il rampe le long de mon corps et m’embrasse de nouveau sur la bouche. Il a un autre goût maintenant, un goût salé avec une nuance légèrement musquée. Je réalise que c’est mon goût. Je retr
+++++QUELQUES HEURES APRÈS +++++J’entends le bruit de la serrure quand je me lève épuiser après avoir tambouriné des minutes durant.Je me relève presque en sursaut quand je vois la porte s’ouvrir et il n’a le temps de poser un pied de plus que je lui balance mes chaussures que sur le coup de la colère j’avais balancé après n’avoir plus rien à faire dans la chambre.Ismaël : arrête !Il aboie mais je m’en fous de ses états d’âme, je ne suis pas un animal pour qu’il pense à m’enfermer.Moi : tu crois que je suis ta chienne ou quoi ?Il réduit la distance avant d’arriver à me retenir par les bras.Moi : je ne suis pas ta propriété.Ismaël : calme-toi !Moi : je ne me calme pas, je me calmerais que quand je l’aurais décidé.Ismaël : arrête de te comporter comme une gamine.Je ne relève pas l’insulte.Ismaël (balançant le sachet qu’il tenait en main) : je reparsIl ferme la porte en le claquant, je tombe en sanglot quand j’entends la voix de sa sœur au loin.(******)Le soir, après le dî