Jane passa la soirée près de son fils jusqu'à ce qu'il s'endorme.
23h30
Toujours pas de nouvelles de William. Elle essaya de le joindre, mais en vain ; elle s'endormit sur le canapé en l'attendant.
Deux heures plus tard
William rentra à la maison, épuisé. Il trouva Jane endormie sur le canapé, le visage marqué par l’inquiétude.
— Jane, ma chérie ?
— Jane, réveille-toi..., insista-t-il doucement.
— Mmm... William, c'est toi ? répondit-elle en se retournant, à moitié endormie.
— Oui. Viens, on va se coucher dans la chambre, ajouta-t-il.
— Non... Non, laisse-moi. Je préfère dormir ici... Je veux être loin de toi, répondit-elle froidement en le repoussant, toujours à moitié endormie.
William essaya à nouveau de se rapprocher d'elle pour l'emmener dans leur chambre, mais elle le repoussa de nouveau.
— William, laisse-moi tranquille... Je t'ai dit de me laisser dormir... Tu mérites d'être tout seul. Profite de la chambre, je te la laisse, s'exclama Jane avant de se retourner, dos à lui.
Conscient de la déception de son épouse, il la laissa finalement et monta dans leur chambre. En se déboutonnant, il repensa à ce moment en famille qu'il avait partagé plus tôt. Les yeux larmoyants, la tête baissée, William épuisé se rendit compte que sa famille subissait les conséquences de son absence, en particulier Jimie. Soudain, il releva brusquement la tête.
— J-I-M-I-E ! s'exclama-t-il en se relevant rapidement de son lit.
Il prit une couverture et se dirigea immédiatement vers la chambre de son fils.
— Jimie..., souffla-t-il doucement.
Il s’approcha du lit du petit, la mine triste, et s’abaissa pour lui déposer un baiser sur le front avant de murmurer :
— Pardonne-moi, Jimie. Papa t’aime, mon grand...
Il se redressa et observa son fils une dernière fois.
"Que pourrais-je faire, mon grand ? Papa est obligé de respecter ses engagements professionnels..."
Il lui fit un dernier baiser sur le front avant de quitter la chambre.
En redescendant, il couvrit Jane avec la couverture et s’agenouilla près d’elle.
— Je t’aime, Jane... Je vous aime. N’en doute pas, s’il te plaît, murmura-t-il avant de lui embrasser le front.
Alors qu'il remontait à l’étage, Jane se retourna et murmura d’une voix somnolente :
— Je t’aime, William... Mais tu me déçois...
William rejoignit sa chambre, le cœur lourd et confus, tiraillé par ses choix. Il se débarbouilla avant de s’allonger sur son lit, les yeux grands ouverts fixant le plafond, tourmenté par ses responsabilités.
Le lendemain matin
Jane se réveilla lentement sur le canapé. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge.
— 9h déjà..., s'exclama-t-elle.
Son cœur se serra aussitôt.
— Et William... ?
Elle se leva précipitamment et se dirigea directement vers leur chambre à coucher.
Arrivée sur place, elle trouva William profondément endormi. Elle s’empressa immédiatement de le réveiller.
— William... William ! insista-t-elle, furieuse.
William se réveilla en sursaut, les yeux à peine ouverts, essayant de comprendre ce qui se passait.
— Jane, arrête ! Que t’arrive-t-il ? demanda-t-il, intrigué.
Il se redressa aussitôt, troublé par son attitude.
— Que se passe-t-il ? Pourquoi es-tu aussi agressive ? ajouta-t-il avec insistance.
Jane se mit à rire, un rire amer, empreint de déception et de frustration.
— C’est une blague ou quoi ? T’es sérieux, là ? Comment peux-tu faire comme si tu ne savais pas ce qui me met dans cet état ? William, tu me déçois..., hurla-t-elle.
William se leva du lit et s’approcha de Jane, tentant de poser ses mains sur ses épaules.
— Écoute-moi, Jane, s'il te plaît... Les choses ne se sont pas passées comme prévu. Mon patron, tu vois...
— Eh ! Arrête-moi ça ! À chaque fois, c'est le même discours. Ton patron, ton patron… Toujours ton patron ! As-tu pensé à Jimie une seule seconde ? As-tu réalisé à quel point il souffre de ton absence ? Pourquoi n’arrives-tu pas à nous accorder de ton temps ? lança-t-elle froidement.
— Jane, s’il te plaît... Tu sais que je me bats pour vous. Actuellement, l’entreprise traverse une période difficile, et ils ont besoin de tout le monde pour remonter la pente, répondit William.
— Mais William, au diable ton travail ! J’en ai marre... J’en ai marre de devoir faire des gardes interminables juste parce que je suis la seule à pouvoir m’occuper de Jimie ! Je ne te reconnais plus, William..., ajouta Jane, les yeux larmoyants.
Dans la chambre d'à côté, Jimie s'était réveillé sous les cris de ses parents. Il se leva de son lit et se dirigea vers leur chambre, où les éclats de voix devenaient de plus en plus forts.
— William, tu n’as même plus le courage de t’imposer face à ton patron ! Ton travail, c’est tout ce qui compte pour toi. Et nous ? Nous sommes où là-dedans ? lança Jane, amère.
— Jane, mon amour... Jimie et toi êtes tout ce qui compte pour moi. C’est vrai, je ne suis pas très présent... mais tous ces sacrifices, c’est pour vous, je dois le faire, tenta de se justifier William.
— Espèce de menteur ! Hier, tu avais l'occasion de passer du temps avec ta famille, mais tu as préféré partir au travail et ignorer mes appels. Tu n’as même pas pensé à la peine que pouvait ressentir ton fils !
William essaya de la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa violemment.
— À cause de ton travail, je vais devoir enchaîner les gardes pour compenser la soirée où j’ai choisi de rester avec mon fils. Je commence ce soir, alors cette fois-ci, essaie d’être là pour lui..., ajouta-t-elle en ouvrant la porte.
C’est alors qu’ils aperçurent Jimie, posté là, devant la porte, le regard vide, le visage fermé.
Jane se retourna vers William, son regard accusateur.
Soudain, Jimie baissa les yeux et se mit à courir.
— Jimie ! Attends, mon bébé ! s’exclama Jane en essayant de le rattraper.
Elle se retourna une dernière fois vers William.
— J’espère que tu es fier de toi..., déclara-t-elle froidement avant de sortir.
William resta figé, avant de donner un violent coup dans la lampe de chevet, la renversant dans un élan de colère.
Jane courut partout dans la maison, mais Jimie était introuvable.
— Jimie ! Jimie ! Où es-tu ?! cria-t-elle, paniquée.
Elle sortit de la maison, scrutant les alentours.
— Jimie ! Jimie ! Jimie ! hurla-t-elle.
Elle rentra en trombe et monta dans leur chambre.
— William ! William ! cria-t-elle en l’interpellant.
Il se leva en sursaut.
— Que se passe-t-il ? demanda-t-il, inquiet.
— C’est Jimie... Je ne le trouve nulle part ! répondit-elle, en larmes.
— Oh merde...
William enfila rapidement ses vêtements et descendit en courant, suivi de Jane.
— Jimie ! Jimie ! crièrent-ils ensemble.
Alors qu’ils scrutaient les environs, Jane aperçut soudain une silhouette familière. Son cœur fit un bond.
— Jimie..., souffla-t-elle, ce qui alerta William.
Le petit lâcha la main de son accompagnatrice et courut vers sa mère.
— Jimie ! s’exclamèrent-ils en le serrant dans leurs bras.
— Où étais-tu ? Tu m’as fait une sacrée frayeur, mon chéri, dit Jane, bouleversée.
Jimie se retourna vers la femme qui s’approchait d’eux.
Et d’une même voix, William et Jane murmurèrent son nom en la reconnaissant :
— Alexia...
Elle ôta ses lunettes avec un sourire.
— William, toujours aussi beau... Jane, je pense que je suis arrivée au bon moment. Qu’en dites-vous ?
— William ?! l’interpella à nouveau Jane, assez intriguée.William avait le regard durci, figé sur Alexia qui, elle, semblait plutôt sereine, un sourire léger sur les lèvres. Son regard reflétait même un certain enthousiasme. Soudain, les poings de William se serrèrent progressivement. Tout à coup, soucieuse de son absence de réponse, Jane avança vers lui. C’est alors qu’il l’entendit se rapprocher. Ses poings se desserrèrent aussitôt et il se retourna face à elle.— William, qu’est-ce qui t’arrive ? Je t’appelle déjà depuis un moment. Qui est-ce à la porte ? demanda Jane avec insistance.William avança tout droit vers elle, son corps imposant toujours devant la porte, un sourire léger sur son visage.— Oh excuse-moi ! Je ne t’avais pas entendue. À la porte… euh… oui, c’est…À peine voulait-il terminer sa phrase qu’Alexia se montra directement à la vue de sa sœur.— Surprise !! C’est moi !!Jane ouvrit grand les yeux, stupéfaite de cette venue imprévue.— Mais attends Alexia ! Tout à
William se réveilla de bonne heure et constata que Jane, elle aussi, était déjà réveillée.Il se leva d’un bond, conscient que la nuit d’hier avait été un peu tendue.Après avoir terminé à l’étage, une demi-heure plus tard, il se dirigea vers la chambre de Jimie et constata que celui-ci dormait encore. Tout doucement, il ouvrit la porte de la chambre du petit et s’avança jusqu’à lui.— Mon grand garçon, tout finira par aller mieux, murmura-t-il en lui caressant tendrement les cheveux.Puis, il se retourna et referma la porte derrière lui.En descendant les marches, la voix de Jane devint de plus en plus audible. William fronça les sourcils, intrigué.« Avec qui peut-elle bien discuter d’aussi bonne heure ? » pensa-t-il.Au téléphone, il entendit clairement :— Oui, oui, le plus tôt sera le mieux. Je ne suis pas non plus très rassurée, mais ça serait mieux d’essayer une nouvelle fois.Lorsque William arriva en bas des marches, elle terminait son appel. Elle posa son téléphone sur la ta
La conversation dura plusieurs minutes. À mesure que Jane parlait, ses larmes coulaient. Parler avec sa sœur lui faisait du bien et penser à d’autres moyens pour la situation de son fils était sa priorité.— Je te fais confiance, Alexia. Merci beaucoup, déclara Jane, un sourire illuminant son visage.Lorsqu’elle termina son appel, elle déposa son téléphone sur la table.Les larmes encore visibles sur ses yeux, Jane prit un moment pour les essuyer.— Tout ira bien, Jane. Garde la foi ! se rassura-t-elle avant de se lever.Elle prit les marches pour se rendre à l’étage. Sa main posée sur la poignée de la porte de sa chambre, elle entendit des voix émanant de la chambre de Jimie. Intriguée, elle suivit ce murmure et, en arrivant au bout du couloir, elle vit Suzanne tentant de se rapprocher du petit, qui malheureusement n’était pas très réceptif.— Mon petit Jimie, veux-tu jouer aux Legos ? Ou veux-tu qu’on monte un château avec tes cubes colorés ? demanda la nounou, toute enthousiaste.M
Déjà quelques jours que Jane avait eu à discuter avec Suzanne. Depuis, la jeune nounou faisait de gros efforts pour être plus présente auprès de Jimie. Elle essayait de passer du temps avec lui, de jouer, de lui préparer ses goûters préférés, ou encore de l’accompagner au parc le plus souvent à la sortie de l’école ou encorr les week-ends. Mais malgré tous ses efforts, rien ne semblait fonctionner. Au contraire, Jimie se renfermait un peu plus chaque jour.Dès qu’il rentrait de l’école, le petit garçon filait directement dans sa chambre. À peine son déjeuner avalé, il montait les escaliers en silence, ouvrait la porte de sa chambre et s’enfermait à l’intérieur. Là, il alignait ses jouets en rang, les observait longuement, ou faisait tourner ses petites voitures encore et encore. Parfois, il dessinait, mais il ne montrait plus ses dessins à sa mère comme avant. Lorsqu’il était épuisé, il s’endormait seul, entouré de ses jouets.Jane, assise dans le salon, écoutait souvent ce silence pe
Alexia prit la main de Jane, son regard plongé dans celui de sa sœur, surprise.— Oui Jane, c'est d'elle dont je parle. Mais avant… que s'est-il passé avec Jimie ? Depuis quand était-il aussi fiévreux ?Jane détourna le regard un instant, l’air pensive.— Qu'y a-t-il Jane ? demanda Alexia, intriguée par son silence.Après quelques instants de silence, elle finit par répondre :— Eh bien, je pense que c'était une erreur d'embaucher une nounou.— Pourquoi dis-tu cela, Jane ?Jane se retourna de nouveau face à sa sœur, son visage reflétant désormais son inquiétude.— Elle fait bien son travail. Très bien même. Elle m’aide beaucoup dans les tâches, ce qui me laisse vraiment du temps pour me reposer. Mais en même temps, Jimie… je ne vois aucun changement sur le petit, au contraire, il se renferme beaucoup et je ne sais plus quoi faire. Avec toi, en une semaine, il a souri Alexia, tu t’imagines ? Et à l’école, il s’est empressé de courir et de se jeter dans mes bras. Désormais, il préfère r
Au réveil, Jane se leva de bonne heure.— Alexia ! s'exclama-t-elle en la voyant endormie près d'elle.— Que s'est-il passé ? se demanda-t-elle, confuse.Elle se frotta un moment les yeux, puis brusquement :— Jimie ! s'exclama-t-elle.Elle se leva tout à coup du lit et se dirigea directement vers la chambre du petit. Elle ouvrit brusquement la porte, son cœur battant à vive allure. Et là, elle vit William qui lui caressait les cheveux tout en lui parlant tout doucement.— Jimie, murmura-t-elle en se rapprochant progressivement d'eux.William se retourna vers Jane.— Ma chérie ! dit-il tendrement.Il la prit dans ses bras et tous deux souriaient à leur fils, main dans la main. C'était la matinée parfaite.Jimie regardait ses parents et leur rendit cette attention par des regards profonds. Jane se pencha vers son petit front et lui fit un bisou.— Maman est contente ce matin, mon bonhomme. Tu vas bien, mon grand, et papa et moi sommes tellement heureux, dit-elle, souriante.Derrière eu