Malgré le départ soudain de William pour le travail, Jane espérait tant bien que mal qu'il tiendrait sa promesse et reviendrait achever cette magnifique journée aux côtés de sa famille.
Après son départ, Jimie s’arrêta net de jouer avec les autres enfants. Assise sur un banc public, Jane l'observa, le cœur serré. Son petit garçon, d’ordinaire si réservé, s’était ouvert le temps de quelques instants, mais s'était refermé aussi vite.
"Il a sûrement compris que son père est parti..." pensa-t-elle tristement.
Elle se leva et alla aussitôt vers lui. S'accroupissant à son niveau, elle lui adressa un sourire doux, tentant de cacher sa propre inquiétude.
— Mon bébé, qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu ne joues plus avec les autres enfants ? Ils sont très gentils, tu sais…
Jimie ne répondit pas.
— Regarde ce ballon… tu veux jouer avec moi ?
Le petit resta figé, indifférent. Jane sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle les chassa rapidement. Elle lui prit la main avec tendresse et l'entraîna à l’ombre. Ils s’assirent sur un banc, et elle le prit sur ses genoux. D’un geste doux, elle caressa sa joue avant de l’embrasser délicatement.
Soudain, Jimie leva les yeux vers elle et murmura dans un souffle :
— Pa… pa… maman… pa… pa…
Le cœur de Jane se serra violemment. L’émotion l’envahit, et elle le serra fort contre elle.
— Oui, mon amour… Papa reviendra bientôt, ne t’en fais pas. Il reviendra, c’est promis, murmura-t-elle d’une voix tremblante, déposant de tendres baisers sur sa tête.
Une demi-heure plus tard, son téléphone vibra dans sa poche.
"C’est sûrement William !" pensa-t-elle avec un élan d’enthousiasme.
Elle décrocha précipitamment.
— Oui, c’est bien lui ! souffla-t-elle, soulagée.
— Chérie ?
— Oui, es-tu déjà en route ? demanda-t-elle avec impatience.
— Pas encore… les choses sont très sérieuses ici. Mais je te promets que je serai là d’ici une heure… c’est promis.
— Nous t’attendons. Je t’aime, William.
— Je vous aime, toi et Jimie. Ne l’oublie pas.
Il raccrocha. Jane sourit doucement et se tourna vers son fils.
— Devine quoi, Jimie ? C’était papa au téléphone, et il a promis de revenir, dit-elle avec un enthousiasme qu’elle voulait contagieux.
Jimie la fixa intensément avant de se blottir contre elle.
— Mon bébé… murmura Jane en le serrant à nouveau.
Elle reprit contenance et se redressa.
— Maintenant, en attendant papa, on va s’amuser, d’accord, Jimie ?
Elle lui prit la main et l’entraîna joyeusement.
— Et si on allait manger une bonne glace ?
Jimie ne réagit pas immédiatement, mais elle le sentit légèrement se détendre. Arrivés devant le marchand de glaces, le petit resta caché derrière la jupe de sa mère, fuyant le regard de l’homme.
— Votre fils est bien timide, madame, observa le marchand avec un sourire.
— Oui… un peu trop, répondit Jane avec un air songeur.
Elle savait, au fond d’elle, que l’absence prolongée de son mari et la sienne avaient profondément affecté la vie sociale de leur fils. Il se renfermait, évitant tout contact extérieur.
— On va prendre du chocolat, Jimie ? demanda-t-elle doucement.
Jimie ne répondit pas, mais ses yeux fixèrent le cornet rempli de glace. Jane en profita.
— Mmmh… comme ça a l’air délicieux, s’exclama-t-elle pour attiser son envie.
Le petit fixa encore la crème glacée et hocha légèrement la tête.
— Tu en veux, mon grand ? s’émerveilla Jane.
Jimie hésita, puis tendit timidement la main.
— Tiens, mais attention, c’est froid, dit-elle avec un sourire attendri.
Il prit la glace et, à voix basse, murmura :
— Merci, maman…
Le cœur de Jane se serra à nouveau.
"Wow… Jimie..." pensa-t-elle, émue aux larmes.
— Je t’en prie, mon trésor, répondit-elle tendrement en déposant un baiser sur son front.
Les minutes s'écoulèrent progressivement, et l’impatience de Jane grandissait.
— William, s’il te plaît… souffla-t-elle en jetant un regard à sa montre.
Elle tenta de l’appeler. Pas de réponse.
Dix appels manqués.
La nuit tomba peu à peu, et toujours aucun signe de William. Jimie, observant sa mère, comprit.
Il ne reviendrait pas.
Jane, sentant son regard sur elle, le prit immédiatement dans ses bras, éplorée.
— Viens là, mon bébé… murmura-t-elle en l’enlaçant avec force.
Silencieusement, ils rentrèrent à la maison.
De retour chez eux, Jimie retrouva cette expression triste, ce regard vide qui brisait le cœur de Jane. Un espoir venait encore d’être balayé. Elle n’avait pas les mots pour le réconforter, alors qu’elle savait à quel point leur présence lui était essentielle.
Alors qu’elle rangeait la vaisselle après le dîner, son téléphone sonna brusquement.
"William… ?" pensa-t-elle en se précipitant.
Mais en voyant le numéro affiché, son expression s’assombrit. Elle décrocha lentement, lançant un regard inquiet à Jimie, silencieux à table.
— Jane à l’appareil…
— Bonsoir Jane, désolée de vous déranger pendant votre journée de repos, mais c’est urgent. Nous avons reçu plusieurs blessés à la suite d’un accident, et les urgences sont débordées. Nous avons besoin de tout le monde ce soir.
Jane hésita, son regard toujours posé sur son fils.
— Infirmière Jane, vous êtes là ? insista la voix au téléphone.
Elle serra les lèvres, indécise.
— Je… je suis désolée, docteur. Je ne peux pas laisser mon fils seul ce soir. Comprenez-moi…
— Jane, si vous ne venez pas ce soir, vous serez contrainte d’assurer plusieurs jours de garde. Qu’est-ce qui vous semble le mieux ?
Jane resta silencieuse, une lutte interne s’opérant en elle.
"Si je pars encore ce soir, il s’éloignera encore plus… Je ne peux pas le lui faire subir."
Elle inspira profondément avant de répondre d’une voix ferme :
— D’accord, docteur. Je ferai ces jours de garde. Comptez sur moi.
— Très bien. Reposez-vous bien et à très bientôt.
Jane venait de prendre une décision difficile, mais essentielle. Elle sacrifierait plusieurs nuits de sommeil, pour éviter de briser l’espoir qui restait dans le cœur de son fils.
Elle se tourna vers Jimie, esquissant un sourire doux.
— Allez, mon bébé… on va se brosser les dents et aller au dodo. Mais avant, je vais te raconter une belle histoire, d’accord ?
Elle s’accroupit près de lui et lui murmura :
— Ne t’en fais pas, mon amour. Papa a juste beaucoup de travail. Ce soir, c’est juste toi et moi.
Elle l’embrassa tendrement sur le front, puis le serra fort contre elle.
Cette nuit-là, elle resta allongée à ses côtés, le tenant contre son cœur. Et tandis qu’il s’endormait bercé par sa voix, elle espéra qu’au moins, dans ses rêves, il trouverait un peu du bonheur qu’on lui volait si souvent…
Alexia s'accroupit en face du petit et le serra fort contre elle, lançant des regards confus, alternativement à Jane et à William.— Qu’est-ce qu’il y a, mon grand ? Ne t’en fais pas, tata est là, murmura-t-elle en lui tapotant très délicatement le dos, comme pour lui transmettre un peu de réconfort.Jane, figée entre Jimie et William, semblait perdue. Son regard, à la fois confus et alarmé, se posa sur son époux, trahissant l’inquiétude qui la rongeait. Brusquement, elle se rapprocha de lui et l’empoigna fermement par le bras.— William, que s’est-il passé ? Pourquoi Jimie est-il rentré dans la cuisine dans cet état, William ? s’exclama-t-elle sur un ton dur, en le tirant vers elle.William, le visage tendu et l’air désemparé, semblait chercher ses mots sans les trouver.— Mais dis-moi, qu’est-ce qui s’est passé ? insista-t-elle de nouveau, la voix tendue par l’angoisse.— Ja-ne… Jane, je ne sais vraiment pas quoi te répondre. J’étais avec lui au salon et tout allait bien… mais subit
— Bon, allons-y, mangeons. Bon appétit à tous, déclara William sur un ton plutôt enthousiaste, tentant visiblement de dissiper l’ambiance confuse qui pesait depuis quelques instants, surtout pour Alexia.— Bon appétit William, répondit Alexia en souriant chaleureusement.Alors qu’elle portait sa première bouchée à la bouche, elle leva discrètement les yeux vers Jane. Celle-ci avait le regard figé, perdu dans un vide profond, comme si ses pensées l'emportaient bien loin d’ici… et sûrement loin de toute joie.— Jane ? interpella-t-elle, intriguée par cette attitude inhabituelle.Jane sursauta légèrement, puis tourna la tête vers sa sœur.— Oui Alexia, qu’y a-t-il ? demanda-t-elle d’un air intrigué.— T’es sûre que ça va ? Je t’ai trouvée ailleurs, très loin dans tes pensées. Tout va bien ? s’inquiéta Alexia en fronçant légèrement les sourcils.Jane esquissa un sourire rapide, mais trop rapide pour être sincère.— Non non, Alexia, tout va bien... Je ne pensais qu’à des broutilles sans im
"Quel cinéma veut-elle encore une fois de plus créer?" pensa Jane, troublée par son attitude. Elle fronça légèrement les sourcils, sentant une tension familière monter en elle.William s'accroupia et la releva progressivement tout en essayant de la calmer, ses gestes doux trahissant une inquiétude sincère.– Alexia, reprends-toi, s'interposa William, sa voix ferme mais calme.– Mais William, comment peut-elle être aussi ignoble envers moi, sa sœur, et pourtant j’étais là, assise tranquillement dans mon coin. Moi qui pensais qu’elle changerait… Ah ça, je suis déçue, déclara Alexia à moitié en pleurs, les yeux brillants d’émotion.– Alexia, je pense que t’as la mémoire assez courte… Tu sembles avoir oublié qui t’es réellement, s’exclama Jane, le ton sec, mais les yeux emplis d’un mélange de douleur et d’amertume.(Alexia se mit à rire), un rire nerveux, presque forcé, puis soudainement, son visage s’assombrit et le sourire disparut. Elle sembla figée par l’émotion.– Combien de fois vas-
Jane se releva progressivement, son regard braqué sur sa petite sœur.— Alexia, dit-elle.— Jane, toujours aussi prévenante paraît-il... Alexia esquissa un sourire condescendant, ses yeux pétillants d’une fausse douceur.William posa une main rassurante sur l'épaule de Jane, ses doigts pressant légèrement sa peau comme pour lui transmettre un calme qu’il peinait lui-même à conserver. Jane tourna lentement la tête vers lui, croisant un regard déterminé et apaisant. William se tourna alors vers Alexia, un sourire chaleureux mais crispé étirant ses lèvres.— Ça fait plaisir de te revoir, Alexia. Merci de nous avoir ramené le petit.Alexia s’approcha, ses talons claquant sur le sol avec assurance. Un éclat d'arrogance dans les yeux, elle répondit avec un sourire en coin :— Il n’y a pas de quoi, mon beau William. Le petit était assis sous un arbre et en passant, je l’ai reconnu.Le ton taquin d'Alexia irrita Jane, dont les doigts se crispèrent malgré elle. Le regard d'Alexia se durcit bru
Jane passa la soirée près de son fils jusqu'à ce qu'il s'endorme.23h30Toujours pas de nouvelles de William. Elle essaya de le joindre, mais en vain ; elle s'endormit sur le canapé en l'attendant.Deux heures plus tardWilliam rentra à la maison, épuisé. Il trouva Jane endormie sur le canapé, le visage marqué par l’inquiétude.— Jane, ma chérie ?— Jane, réveille-toi..., insista-t-il doucement.— Mmm... William, c'est toi ? répondit-elle en se retournant, à moitié endormie.— Oui. Viens, on va se coucher dans la chambre, ajouta-t-il.— Non... Non, laisse-moi. Je préfère dormir ici... Je veux être loin de toi, répondit-elle froidement en le repoussant, toujours à moitié endormie.William essaya à nouveau de se rapprocher d'elle pour l'emmener dans leur chambre, mais elle le repoussa de nouveau.— William, laisse-moi tranquille... Je t'ai dit de me laisser dormir... Tu mérites d'être tout seul. Profite de la chambre, je te la laisse, s'exclama Jane avant de se retourner, dos à lui.Con
Malgré le départ soudain de William pour le travail, Jane espérait tant bien que mal qu'il tiendrait sa promesse et reviendrait achever cette magnifique journée aux côtés de sa famille.Après son départ, Jimie s’arrêta net de jouer avec les autres enfants. Assise sur un banc public, Jane l'observa, le cœur serré. Son petit garçon, d’ordinaire si réservé, s’était ouvert le temps de quelques instants, mais s'était refermé aussi vite."Il a sûrement compris que son père est parti..." pensa-t-elle tristement.Elle se leva et alla aussitôt vers lui. S'accroupissant à son niveau, elle lui adressa un sourire doux, tentant de cacher sa propre inquiétude.— Mon bébé, qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu ne joues plus avec les autres enfants ? Ils sont très gentils, tu sais…Jimie ne répondit pas.— Regarde ce ballon… tu veux jouer avec moi ?Le petit resta figé, indifférent. Jane sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle les chassa rapidement. Elle lui prit la main avec tendresse et l'