MaëlysIl m’a regardée, longuement, après un baiser qui n’en finissait pas.Puis il a murmuré, le front contre le mien :— J’ai une réunion dans une heure.Et je veux que tu viennes.Je me suis figée.— Sérieusement ?Il a hoché la tête.Pas un jeu. Pas un caprice.Un choix.— Tu as pas besoin de dire un mot. Juste… reste là , avec moi , je ne veux pas te quitter d'une semelle .Je ne savais pas quoi répondre.Il venait de poser ses tripes sur la table sans avoir l’air de rien.Et j’ai compris : il ne m’invite pas dans une réunion.Il m’introduit dans son monde.Je suis dans la chambre. Il me regarde. Assis sur le rebord du lit.Il ne parle pas . Il attend.Dans sa chemise noire ouverte à la gorge, il est d’une beauté dangereuse.Ses yeux me suivent avec une intensité silencieuse. Presque animale.Je fouille dans la penderie.La sienne. Je le sens réagir à chaque pièce que je frôle du bout des doigts.J’en ressors une jupe noire, simple, droite.Une chemise blanche légèrement trop gr
MaëlysLe plateau est resté là, oublié.Comme nos noms. Comme le monde.Je suis couchée sur lui, peau contre peau, joue contre son torse.Ses doigts glissent paresseusement sur le bas de mon dos, à peine un frôlement, mais chaque passage fait naître un frisson, comme une mémoire immédiate de tout ce que nous avons été cette nuit.Il m’entoure d’un bras possessif, l’autre replié derrière sa tête.Il ne parle pas. Pas encore.Mais il est là. Totalement là. Et c’est vertigineux.Chaque battement de son cœur me traverse.Lentement. Intensément.Comme une langue secrète qu’il me laisse enfin entendre.Une confession sans mot. Un abandon silencieux.Je ferme les yeux.Je crois que je pourrais rester là une vie.Sans questions. Sans projections.Juste… là.Il a ce goût d’instant qui suspend tout.Ce parfum brut de vérité.Sa peau encore chaude, marquée par moi.Mes cuisses douloureuses d’avoir été aimées, ravagées.Tout en moi lui appartient. Et je n’ai pas peur.Mais au bout d’un moment, sa
MaëlysJe me réveille avant lui.Peut-être même avant l’aube.Il fait encore nuit, ou presque.Ce moment suspendu où le jour hésite.Où le monde retient son souffle.La chambre est calme, saturée de chaleur et de silence.Il règne un parfum d’après.Mélange de sueur, de peau, de sexe… de vérité.Je suis blottie contre lui.Sa main sur ma hanche. Sa jambe entre mes cuisses.Son torse, un mur chaud contre mon dos.Il dort vraiment cette fois Son souffle est lent, régulier.Son cœur cogne doucement contre ma nuque.Un rythme de paix fébrile.Je n’ose pas bouger. Pas tout de suite.Je veux le garder comme ça.Le graver dans ma mémoire . Je tourne doucement la tête.Je le regarde.Il est magnifique dans ce désordre.Les cheveux en bataille. La mâchoire marquée , un homme. Un vrai , pas une image. Ni un rêve.Quelqu’un de brut, de réel.Il a les traits apaisés, mais son corps, lui, parle encore.Ses mains fermées, prêtes.Ses muscles tendus même dans le sommeil.Comme s’il restait sur le q
MaëlysJe ne dors pas.Je ne peux pas.Le silence autour de moi est trop dense. Trop vivant.Mon corps est un champ de ruines délicieuses.Un territoire incendié.Chaque nerf est à vif. Chaque muscle palpite d’un souvenir.Je suis là. Allongée sur ses draps. Dans ses bras. Nue.Et pourtant couverte de lui.Ses mains ont laissé des empreintes.Ses dents, des marques.Sa voix, des ordres incrustés dans ma peau.Et sa main, toujours là.Autour de ma gorge.Pas pour me dominer.Pour m’ancrer.Pour m’empêcher de me dissoudre.Il respire fort. Longtemps.Comme s’il cherchait un rythme qu’il ne trouve pas.Je me demande s’il dort.Mais je sens ses doigts bouger. À peine.Un frémissement. Un aveu.Il pense.Il veille.Je tourne lentement la tête vers lui.Je cherche ses yeux dans l’obscurité.Je les trouve. Brillants. Intacts. Immuables.Je murmure :— Tu ne dors pas.Pas de réponse.Juste sa main qui se resserre, très légèrement.Un signal. Un rappel.Je suis là. Il me tient.Et je souris.J
AleksandrElle est toujours là.À genoux.Et moi, je ne respire plus.Je la regarde comme un homme regarde ce qu’il n’aurait jamais dû obtenir.Et qu’il va prendre quand même. Parce que le besoin est trop grand.Parce que le désir a dépassé les bornes de la raison depuis longtemps.Maëlys ne parle pas.Elle attend.Chaque muscle de son corps contient le silence comme un fil tendu à l’extrême.Mais elle est prête.Pas pour l’amour.Pas pour la douceur.Pour moi. Pour ce que je suis. Brutal. Froid. Brûlant. Tout en même temps.Je descends lentement mes doigts le long de sa gorge, jusqu’à la base de sa nuque.Je sens son sang battre sous la peau fine.Puis je m’empare de sa chevelure.Je la tire vers moi, fermement, avec une brutalité maîtrisée, millimétrée.Elle halète.Ses lèvres s’entrouvrent sous la tension, mais elle ne crie pas.Elle s’offre. Plus encore.Comme si chaque geste que je lui impose arrachait les dernières couches d’une vie d’avant.Une vie sans ça.Sans moi.— Debout,
AleksandrElle n’a pas fui.Pas encore.Et parfois, l’amour commence dans ce pas encore.Elle aurait pu claquer la porte.Elle aurait pu hurler, laisser éclater ce feu sourd que je sens vibrer sous sa peau.Mais non. Elle est là.Présente. Trop présente.Silencieuse, brûlante, dangereusement immobile.Et c’est là que tout se renverse.Je suis resté debout, dos au mur, à la regarder.Elle n’a rien dit. Pas un mot. Pas un reproche.Mais son corps… son corps parle pour elle.Trop droite. Trop tendue.Trop digne pour se permettre de trembler.Elle est encore habillée, mais ce n’est qu’un vernis , une illusion de distance.Je vois tout .La fragilité nerveuse de sa mâchoire contractée.La tension dans ses épaules.Ses mains crispées sur le rebord du plan de travail, comme si le moindre geste allait la faire éclater.Et surtout… cette manière de retenir son souffle.Comme si elle attendait.Un ordre. Une chute. Une prise.Et moi, je me retiens. À peine.Parce que je la veux comme on désire