Azar Khaled, 29 ans, est l’attaquant-star de l’Olympique de Marseille. Icône du football français, capitaine adulé et machine à buts, il incarne la ville sur les terrains du Vélodrome comme dans les campagnes de pub de luxe. Il est beau, riche, puissant. Entouré de gardes du corps, de sponsors et de femmes sublimes, il vit dans une villa ultramoderne sur les hauteurs, loin du bruit, loin du réel. Mais Azar s’ennuie. Derrière les flashs et les trophées, il étouffe. Tout le monde l’admire, mais plus personne ne l’atteint. Jusqu’à elle. Leyna Dias, 20 ans, vit à l’opposé de ce monde. Une cité bétonnée du 13e arrondissement. Une mère malade, deux petits frères à charge. Serveuse dans un bar à chicha, elle enchaîne les petits boulots pour survivre. Elle rêve en cachette d’un autre avenir mais elle a appris à ne rien attendre. Surtout pas d’un homme comme lui. Ils n’auraient jamais dû se croiser. Mais une nuit, Leyna est engagée comme hôtesse lors d’une soirée privée organisée pour les partenaires de l’OM, dans une villa de luxe sur la Corniche. Robe louée. Badge provisoire. Interdiction de parler aux invités. Elle le voit. Et lui, il la repère immédiatement. Pas pour son physique il a vu défiler toutes les formes de beauté. Mais pour ce qu’elle refuse de donner. Son regard, calme et fiévreux. Sa façon d’être là sans chercher à séduire. Elle ne joue pas. Elle ne ment pas. Il ne sait pas pourquoi, mais il la veut.
view moreLeyna
La robe gratte.
Le tissu colle à ma peau comme une promesse que je n’ai jamais faite.
J’ai le dos nu, les talons trop hauts, et un badge minuscule accroché à ma poitrine : "Staff , événement privé". Comme si ça suffisait à me protéger de ce monde qui ne veut pas de moi.
J’ai appris à me taire.
Ce soir, c’est la règle.
Ne pas parler.
Ne pas regarder dans les yeux.
Ne pas poser de questions.
Et surtout, ne jamais oublier qu’on est là pour servir, pas pour briller.
La villa surplombe la mer. Tout sent le fric. Le champagne, le marbre, les sourires figés, les robes trop longues et les mains moites. Des hommes qui parlent fort. Des femmes accrochées à leur bras comme des trophées. Des caméras. Pas pour filmer, pour surveiller. On n’est pas au bal, on est dans une cage dorée.
Je passe entre les invités avec mon plateau de flûtes.
Les regards glissent sur moi. Certains s’attardent. J’en ai l’habitude.
Mais je garde les yeux bas. Toujours.
Jusqu’à ce que je sente le sien.
Je ne le vois pas tout de suite. Je le sens d’abord.
Un frisson dans ma nuque, une chaleur sèche dans le bas du ventre.
Je lève les yeux. Et je comprends.
Azar Khaled.
Le roi du Vélodrome.
Le nom qu’on crie dans les stades.
Le visage qu’on imprime sur les pubs de parfums et les billets de loterie.
Il est là. Immobile. Le verre vide à la main.
Et il me regarde.
Pas comme les autres. Pas avec envie, ni amusement.
Il me regarde comme s’il voulait savoir ce que je cache derrière mon silence.
Je m’avance, mécaniquement.
Je tends le plateau. Il ne prend rien.
— Tu ne souris pas, murmure-t-il.
Sa voix est grave. Chaude. Elle gratte là où ma robe me laisse nue.
Je déglutis. Je n’ai pas le droit de répondre. Pas le droit de m’attarder.
Mais mes doigts tremblent.
Je sens son regard descendre sur moi comme un fil de rasoir tiède.
Ses yeux me déshabillent. Lentement.
Pas pour jouir.
Pour savoir si je vais fuir.
Je fais un pas en arrière.
— Ce n’est pas dans les consignes, monsieur, je dis enfin, la voix sèche.
Il sourit. Un rictus. Rien de gentil.
— Les consignes sont faites pour ceux qui ont peur de perdre, non ?
Je ne sais pas ce qu’il veut dire.
Mais je sens qu’il ne plaisante pas.
Je fuis. Je retourne à l’intérieur. Je veux disparaître.
Mais tout en moi est encore tendu vers lui. Vers ce regard.
Vers ce frisson.
Je ne l’ai vu que trois minutes.
Et je sais déjà que ce n’est pas fini.
Azar
Je déteste ce genre de soirée.
Toujours les mêmes visages repeints au champagne, les mêmes conversations aussi creuses que les verres qu’ils brandissent. Des gens qui parlent de moi à la troisième personne alors que je suis devant eux.
Les mains sur mon épaule sont familières, mais aucune ne me touche vraiment.
Je souris. Je serre des mains. Je réponds aux banalités. Parce que je suis là pour ça. Parce que j’ai signé.
Mais à l’intérieur, je suis ailleurs.
Depuis longtemps déjà.
Le pire, c’est que je ne sais plus vraiment où.
Je pourrais être dans un vestiaire, une chambre d’hôtel, un jet privé — le vide est le même. Tout est devenu interchangeable.
Le terrain, au moins, ne ment pas. Le ballon, lui, me respecte encore.
Mais ici ? Ici tout est vernis, calcul, posture.
Tout est faux.
Même moi.
Et puis elle.
Je ne la vois pas tout de suite. C’est un détail, au début. Une présence qui ne cherche pas à l’être. Une ligne droite dans une foule de courbes étudiées.
Je tourne la tête, machinalement.
Et je la vois.
Elle tient un plateau de flûtes. Robe noire trop serrée pour être choisie.
Un badge plastifié sur la poitrine.
Mais ce n’est pas ça qui me frappe.
C’est la manière dont elle existe malgré tout.
Elle n’appartient pas à ce décor.
Elle le traverse comme on traverse un couloir d’hôpital concentrée, invisible, efficace.
Mais ses yeux…
Ses yeux regardent sans supplier. Ils n’implorent rien.
Pas même mon attention.
Et ça me vrille.
Moi, Azar Khaled.
Moi, l’homme qu’on scrute, qu’on envie, qu’on convoite.
Elle, elle ne veut rien de moi.
C’est nouveau.
C’est insupportable.
C’est excitant.
Je la suis du regard comme un animal trop calme dans une cage trop dorée.
Je la détaille. Les cheveux attachés, le cou dégagé, les clavicules fines.
Son dos. Putain, ce dos. Tendu, fier, presque arrogant.
Elle n’a pas appris à plaire. Elle a appris à survivre.
Et je veux tout savoir. Je veux savoir ce qui l’a faite comme ça.
Quand elle revient vers moi, je me redresse. Je ne prends pas le verre.
Je veux qu’elle relève les yeux. Qu’elle me voie, pas en tant que star, pas en tant qu’homme — en tant que faille.
Et elle le fait.
Elle me regarde. Une seconde. Deux. Pas plus.
— Tu ne souris pas, je lâche, comme une provocation douce.
Sa réponse tombe, sèche, presque agressive :
— Ce n’est pas dans les consignes, monsieur.
Elle me coupe la langue.
Elle me blesse avec une simple phrase.
Et merde, ça fait du bien.
Je souris. Pas un vrai. Un sourire en coin, venimeux. Celui que j’utilise quand je vais trop loin.
Mais elle ne recule pas. Pas tout de suite.
Et puis elle le fait.
Elle me tourne le dos.
Et là, j’ai un éclair.
Pas de désir. Pas encore.
Un truc plus profond.
Comme un vertige.
Comme si cette fille venait de me désarmer sans me toucher.
Je la regarde s’éloigner. Chaque pas est une gifle que je n’ai pas méritée.
Elle s’en fout.
Elle me laisse là, entouré de rires forcés, de femmes qui attendent une invitation, de mecs qui voudraient être à ma place et pour la première fois depuis longtemps, je sens que je ne contrôle rien.
Elle m’échappe.
Et c’est ça que je n’avais pas prévu.
Ce n’est pas de la beauté. Ce n’est pas de l’envie.
C’est une brèche.
Une zone obscure dans mon univers trop bien organisé.
Elle y est entrée. Sans bruit. Sans frapper.
Et moi ?
Je vais faire en sorte qu’elle ne puisse plus jamais en sortir.
LeynaIl y a des moments dans la vie où tout bascule, où l’innocence se brise sous le poids du monde.Pour moi, ce fut un soir d’hiver, il y a cinq ans.Je revois encore la lumière blafarde du réverbère qui éclaire la ruelle, ce froid glacial qui mord la peau, le bruit sec des pas qui s’éloignent.Et puis le silence, ce silence lourd, celui qui étouffe les cris qu’on n’ose pas pousser.J’avais quinze ans.À cet âge, on croit que tout est possible, que le futur est une page blanche.Je croyais en mes rêves, en ma force.Mais la violence a cette façon sourde de vous arracher tout, de vous réduire à un éclat fragile.Ce soir-là, la colère et la peur se sont gravées en moi, comme une marque indélébile.Mon père, homme autrefois tendre, est devenu un fantôme froid et brutal, emporté par ses démons.J’ai appris à me faire petite, à me taire, à ne pas déranger.À me cacher derrière un masque que personne ne pouvait briser.Chaque jour était une bataille.À l’école, dans la rue, chez moi.Je
AzarJe marche dans la nuit fraîche, les mains enfoncées dans les poches de mon blouson.La ville est silencieuse, comme figée entre deux respirations.Seules les lumières des lampadaires percent l’obscurité, dessinant des ombres longues sur le bitume.La voiture est encore là, immobile, ses phares éteints, comme si elle retenait un souffle qu’elle ne veut pas laisser échapper.Je m’arrête un instant, regardant le siège vide à mes côtés, et je sens un vide sourd qui s’ouvre en moi.Elle m’a repoussé, glaciale, tranchante.Un coup sec porté à ma fierté d’homme habitué à tout obtenir, à dominer, à charmer.Cette fille, avec ses murs durs et ses silences coupants, m’a claqué la porte au nez.Mais cette fois, ça ne marche pas.Cette fois, elle ne se laisse pas apprivoiser.Elle ne m’offre pas ce sourire facile qui efface tout, qui apaise mes démons.Elle m’a dit qu’elle allait m’oublier.Que je n’étais qu’un coureur de jupons, un jeu parmi tant d’autres.Et cette idée m’irrite plus que je
LeynaLa voiture ralentit doucement devant mon immeuble.Le bâtiment, vieux, gris et fatigué, détonne avec les façades illuminées et les voitures luxueuses que nous avons quittées.Je pourrais croire que tout ça n’est qu’un rêve, un fragment volé hors du temps, mais mes mains crispées autour de la sangle de mon sac me ramènent à la dure réalité.Le moteur s’arrête, mais Azar ne bouge pas.Il reste là, appuyé contre le siège, le regard fixé droit devant lui, comme s’il rassemblait tout son courage pour franchir une frontière invisible, un mur que je tiens si fort.— Tu ne me parles pas de toi, dit-il enfin, sa voix basse, presque un murmure chargé d’une douceur inattendue.Je sens le poids de sa question comme un défi lancé dans la pénombre de la voiture.Un défi que je n’ai pas envie de relever, pas encore.— Pourquoi voulez-vous savoir ?Ma voix est rauque, étranglée, et je détourne les yeux, refusant de croiser les siens.Azar fronce les sourcils, un éclair d’agacement traverse son
LeynaMinuit est passé.Et je compte les minutes comme une prisonnière raye les murs.Encore trois plateaux à débarrasser. Encore deux coupes à déposer. Encore une consigne à respecter.Ne pas croiser son regard.Ne pas y repenser.Ne pas y retourner.Mais il est encore là. Quelque part, à quelques mètres. Je le sens. Ce n’est pas un regard, c’est une présence, une chaleur qui me colle à la peau comme de l’humidité.Je n’ai pas besoin de lever les yeux. Je sais qu’il me suit du regard.Je le sais parce que chaque fois que je change de pièce, mes mains tremblent légèrement. Et moi, je ne tremble jamais.Je m’accroche à mes gestes. Routine. Automatisme.Je remercie pourboires et remarques déplacées d’un hochement neutre.Je respire par le nez. Je me répète que ce n’est qu’un job.Une robe qu’on me rendra demain. Un badge qui ne signifie rien.Et un homme qui ne m’a regardée qu’une fois.Mais cette fois-là, elle m’a traversée.Elle m’a touchée comme une gifle lente.Je récupère mon sac d
LeynaLa robe gratte.Le tissu colle à ma peau comme une promesse que je n’ai jamais faite.J’ai le dos nu, les talons trop hauts, et un badge minuscule accroché à ma poitrine : "Staff , événement privé". Comme si ça suffisait à me protéger de ce monde qui ne veut pas de moi.J’ai appris à me taire.Ce soir, c’est la règle.Ne pas parler.Ne pas regarder dans les yeux.Ne pas poser de questions.Et surtout, ne jamais oublier qu’on est là pour servir, pas pour briller.La villa surplombe la mer. Tout sent le fric. Le champagne, le marbre, les sourires figés, les robes trop longues et les mains moites. Des hommes qui parlent fort. Des femmes accrochées à leur bras comme des trophées. Des caméras. Pas pour filmer, pour surveiller. On n’est pas au bal, on est dans une cage dorée.Je passe entre les invités avec mon plateau de flûtes.Les regards glissent sur moi. Certains s’attardent. J’en ai l’habitude.Mais je garde les yeux bas. Toujours.Jusqu’à ce que je sente le sien.Je ne le vois
Bienvenue dans Goodnovel monde de fiction. Si vous aimez ce roman, ou si vous êtes un idéaliste espérant explorer un monde parfait, et que vous souhaitez également devenir un auteur de roman original en ligne pour augmenter vos revenus, vous pouvez rejoindre notre famille pour lire ou créer différents types de livres, tels que le roman d'amour, la lecture épique, le roman de loup-garou, le roman fantastique, le roman historique et ainsi de suite. Si vous êtes un lecteur, vous pouvez choisir des romans de haute qualité ici. Si vous êtes un auteur, vous pouvez obtenir plus d'inspiration des autres pour créer des œuvres plus brillantes. De plus, vos œuvres sur notre plateforme attireront plus d'attention et gagneront plus d'adimiration des lecteurs.
Mga Comments