AlejandroIl est tard.Ou peut-être tôt.Je ne regarde même plus l’heure.Le silence est total, à peine troublé par le soupir des rideaux que la brise effleure. Dehors, la ville dort, inconsciente de ce moment suspendu. Et moi, je suis là, immobile dans ce fauteuil de cuir noir, torse nu, les bras croisés, incapable de détourner les yeux.Elle est là.Dans notre lit.Léna.Ses cheveux en bataille dessinent des constellations sur l’oreiller. Une mèche glisse sur sa joue. Sa respiration est calme, presque musicale, et chaque souffle qui s’échappe de ses lèvres me rappelle ce que j’ai failli perdre.Je la fixe comme on fixe une vérité trop longtemps tue.Quelque chose que j’ai tenté de fuir, de briser, de dominer.Et qui m’a toujours ramené à l’essentiel : elle.Chaque fois que je prononce son nom, même en silence, c’est comme un serment muet.Un aveu.Un cri intérieur.Léna.Je l’ai détruite.Puis recousue, à la manière d’un homme qui ne sait aimer qu’en griffant.Je l’ai défiée, testée
Last Updated : 2025-07-02 Read more