บททั้งหมดของ Sous Emprise: บทที่ 141 - บทที่ 150

La réception battait son plein, emplissant le vaste salon d’une lumière chaude et d’un murmure continu de conversations feutrées. Les verres tintaient, les éclats de rire flottaient dans l’air, dissimulant la tension qui, elle, circulait sous la surface comme un courant invisible. Élina s’efforçait de garder son masque intact, vêtue d’une robe fluide d’un rouge profond, couleur qu’Alexander aimait la voir porter.Depuis l’incident dans la bibliothèque, son contrôle s’était resserré comme une vis qu’on tourne trop fort. Elle sentait ses yeux sur elle, même lorsqu’il était de l’autre côté de la pièce. Ses doigts effleuraient parfois, machinalement, le collier qu’elle portait — ce lien invisible, témoin muet de chacun de ses pas.Ce soir-là, elle n’avait pas eu le choix : Alexander avait exigé sa présence. Officiellement, il s’agissait de sceller un accord commercial avec des partenaires étrangers. Officieusement, c’était un terrain de jeu idéal pour ceux qui, dans l’ombre, complotaient

La nuit avait posé sur la villa une chape de velours lourd. Pas un souffle dehors, sinon l’haleine des pins qui montait du jardin et lointain, le chuintement régulier des arroseurs, en cadence avec la ventilation intérieure. Dans la chambre, la lumière restait basse, coupée par les lames des stores ; des pans d’ombre glissaient sur les murs, comme des rideaux prêts à se refermer si l’on parlait trop fort.Élina ne dormait pas. La fièvre sourde de la réception s’était retirée, mais avait laissé dans son corps un sillage de fatigue délicate, cette faiblesse d’après-tempête où la peau devient plus sensible, la respiration plus consciente. Allongée de côté, elle suivait, sous le drap, le va-et-vient lent de ses poumons. À son cou, le collier se faisait sentir d’une présence obstinée : pas lourd, pas douloureux, mais présent — le point exact où l’air avalé passait en premier, où la chaîne effleurait la gorge avant de redescendre.Elle avait décidé. Pas de fuite, pas de geste héroïque. Déci

Le gala se vidait lentement, comme une mer qui se retire et laisse sur le sol des éclats de verre et des promesses en miettes. Dans les couloirs latéraux, les lumières d’appoint passaient au jaune — signal discret que la salle fermait —, mais la rumeur continuait de flotter, étirée par les derniers bavards et les pas trop lents des invités privilégiés.Élina avançait à côté d’Alexander, son rire mesuré accroché à sa bouche comme un bijou trop serré. À chaque poignée de main, elle sentait la pression de ses doigts dans son dos : pas une contrainte, plutôt un métronome. Reste avec moi. Respire au même tempo.— Tu as retenu quelque chose de l’Espagnol ? demanda-t-il sans la regarder.— Assez pour savoir qu’il ne dit jamais ce qu’il pense, répondit-elle.— On dirait toi.Elle tourna la tête. Il avait ce demi-sourire qui pique sans saigner. Elle aurait pu répondre, elle ne le fit pas. Un éclat blanc dans une vitrine attira son attention : le reflet de Camille, debout à contre-lumière, un t

La porte se referma dans un claquement feutré, mais dans le silence qui suivit, Élina entendit encore le bruit métallique de la serrure s’enclencher. Ce n’était pas un simple verrou : c’était une frontière invisible, un rappel que même dans cette suite luxueuse, elle n’était pas libre.Le parfum discret du jasmin flottait dans l’air, envahissant ses sens. C’était la même fragrance que dans la villa. Un choix calculé. Pas de hasard avec Alexander. Il reproduisait son univers, l’enfermant dans une illusion de confort pour mieux la garder sous son contrôle.Le regard d’Élina balaya la pièce. Murs crème aux lignes impeccables, tapis bleu profond étouffant le moindre bruit de pas, rideaux de lin filtrant la lumière douce du soleil couchant. Tout semblait pensé pour apaiser. Pourtant, chaque détail respirait la surveillance. Près du plafond, une lentille noire minuscule ; dans la lampe murale, un clignotement presque imperceptible ; derrière la grille au-dessus du bureau, un souffle léger q

La terrasse donnait sur la mer, large et calme comme un animal endormi. Les vagues s’écrasaient doucement contre les rochers, à peine audibles sous le murmure constant du vent. Élina s’y tenait depuis un long moment, les bras serrés autour de sa taille, le regard perdu à l’horizon.La chaleur fiévreuse qui l’avait clouée au lit plus tôt s’était apaisée, remplacée par une lassitude étrange. Ses cheveux, encore humides de la douche, collaient par endroits à sa nuque. Elle aurait voulu croire à un instant de répit… mais même l’air salin avait ce goût d’alerte permanente.— Tu devrais être au lit. La voix venait de derrière, grave, teintée d’un mélange d’amusement et de reproche.Elle ne se retourna pas. — Et toi, tu devrais apprendre à frapper avant d’entrer dans la vie des autres.Alexander avança. Elle sentit sa présence avant même de le voir : la chaleur d’un corps proche, l’odeur familière de son parfum, cette intensité qui changeait la densité de l’air autour d’elle. Il s’accouda