Tous les chapitres de : Chapitre 31 - Chapitre 40

Assise à la table de la cuisine, je fixais ma tasse de café, les doigts serrés autour de la porcelaine chaude. Mon esprit tournait en boucle, incapable de s’arrêter.Je ne savais plus quoi faire.Plus j’étais avec Elias, plus je me rendais compte à quel point je m’étais trompée à son sujet. Tout ce que je croyais savoir sur lui s’effritait, me laissant avec une vérité plus incertaine encore.J’étais censée le surveiller. L’analyser. Rapporter le moindre de ses faits et gestes.Mais comment le pouvais-je maintenant ?Si je parlais à mes supérieurs, je risquais de me mettre en danger. Pire encore, Elias serait en danger. Et peut-être même ma famille.Un frisson me parcourut l’échine.Je n’avais pas le droit à l’erreur.Plongée dans mes pensées, j’avais complètement oublié que dès mon réveil, il m’avait déjà préparé un café. Un geste simple, anodin, mais qui me troublait maintenant que j’y repensais. Pourquoi faisait-il tout ça ? Pourquoi me traitait-il ainsi alors qu’il savait que j’éta

L’après-midi s’étira dans une quiétude trompeuse. Après l’incident dans la piscine, où j’avais failli me noyer—et où Elias en avait clairement profité pour intensifier cette tension étrange entre nous—nous nous étions changés et avions décidé de sortir marcher un peu.Loin du tumulte de la base et des responsabilités qui pesaient sur moi, j’avais presque l’impression d’être une personne normale.Presque.Parce qu’au fond de moi, l’inquiétude persistait.J’étais en train de perdre pied.Mon regard se posa sur Elias, qui marchait à mes côtés, les mains dans les poches, le regard fixé sur les sentiers sinueux de la forêt. Il semblait détendu, presque serein, mais je savais qu’il était trop méfiant pour baisser complètement sa garde.— Tu voulais qu’on se balade pour une raison particulière ? demandai-je, brisant le silence.Il tourna la tête vers moi, un sourire en coin.— Pour te montrer que tu peux profiter d’un moment sans chercher à tout analyser.— Très drôle.Il haussa les épaules,

Les jours passèrent, et Elias ne donnait toujours aucun signe de vie.J’étais plongée dans ma mission, travaillant jour et nuit sur un piratage complexe pour infiltrer un réseau suspect. Jared et moi étions en binôme, et même si son humour me détendait parfois, une tension constante planait autour de moi.Je me sentais ailleurs.J’essayais de me concentrer sur mon travail, mais mon esprit revenait toujours à lui. À son regard, à cette dernière conversation, à ce silence qui me rongeait.Un soir, après une longue journée de travail, Jared frappa à la porte de ma chambre d’hôtel.— On va boire un verre.— Je suis fatiguée.— C’est une excuse ?Je soupirai, puis finis par céder. Peut-être que me changer les idées me ferait du bien.Le bar était bruyant, rempli d’agents en mission profitant d’un moment de détente. Jared commanda un whisky, moi une simple eau gazeuse.— Alors, tu comptes me dire ce qui te tracasse ? lança-t-il en s’appuyant sur le comptoir.— Rien du tout.— Encore un mens

Je fermai l’ordinateur dans un soupir lourd, mes mains engourdies par l'intensité des recherches. Depuis que je m'étais lancée à la recherche de la vérité sur Elias, je ne pouvais plus revenir en arrière. Tout était devenu flou, chaque découverte me rapprochait un peu plus de l’abîme. Mais juste avant que la frustration ne me consume, ma mère entra dans la pièce, son regard perçant mais rassurant. Elle se tenait là, comme si elle sentait que j'avais besoin d’une échappatoire.— Lyana, tu ne peux pas rester là toute la journée. Viens, faisons une pause. On va à la plage, ça te fera du bien.Je levai les yeux vers elle, hésitante. La dernière chose dont j'avais envie, c'était de m'éloigner de mon ordinateur et des indices que j'avais découverts. Mais il y avait quelque chose dans son ton, une urgence douce mais persistante, qui me fit douter. Elle me regardait avec une inquiétude que je ne pouvais pas ignorer. Maman avait ce regard, celui de ceux qui veulent aider sans imposer. Elle ne

Le matin avait un parfum étrange, entre la douceur du calme et la tension des événements qui se présentaient à l’horizon. Elias, toujours auprès d’elle, se redressa doucement, ajustant la couverture autour d’elle. Il la regarda avec un sourire complice."Tu veux un petit déjeuner ?" demanda-t-il, ses yeux brillant d’une lueur de bienveillance. "Je vais te préparer quelque chose de délicieux."Elle se redressa dans son lit, se frottant les yeux, et le regarda avec un sourire espiègle. Une lueur de défi se glissa dans ses yeux, et elle décida de le taquiner un peu, comme pour chasser les ombres de la veille."Oh la la, qui aurait cru que le grand Elias, le PDG froid, beau et sans pitié, pouvait cuisiner…" dit-elle en exagérant les mots, le ton moqueur mais amusé. Elle se recoucha lentement, étirant ses bras au-dessus de sa tête, savourant la chaleur du moment. "C’est presque comique."Elias la fixa, un sourire amusé étirant ses lèvres. Il se leva sans se départir de son calme habituel,