All Chapters of Fragments d’un Amour Brisé: Chapter 11 - Chapter 20

Silence. Puis je l’interpellai à un feu rouge.— Heath, comment sais-tu mes marques préférées et que j’adore Paris ?Il détourna le regard et resta un moment silencieux.— On n’a pas besoin de demander à la personne qu’on aime ce qu’elle aime ou pas, répondit-il. Mes larmes menacèrent de tomber. C’était exactement ce que je lui avais dit. Je les essuyai rapidement.Nous arrivâmes à un restaurant. Heath sortit de la voiture pour m’ouvrir la portière.— Allons-y, dit-il en prenant ma main.J’essayai de la retirer.— Heath…— Laisse-moi juste te tenir la main. Ça compte beaucoup pour moi, dit-il avec émotion.Je cessai de résister et il entrelaça nos doigts, m’embrassant. Nous entrâmes et nous assîmes. Il continua de tenir ma main, posant nos mains sur ses genoux. Une serveuse arriva et lui demanda de commander. Il s’énerva un peu face à ses regards insistants, puis prit notre petit-déjeuner.— C’est mon restaurant préféré à Paris. On y mange très bien, dit-il en me regardant.Après le r

Je lui ai souri, mais en silence, je me suis promis : il faudra que je parle à Heath.Point de vue de Célestine Allen Michelson« Qu’est-ce que tu veux dire par là, un détective privé sur moi ? » demandai-je d’un ton contrôlé. Il se tenait droit devant moi, les mains enfoncées dans ses poches. Annie et Peter s’étaient déjà retirés dans leurs chambres ; nous étions seuls, Heath et moi, dans la mienne.« Ce n’est pas important… » commença-t-il.« Pas important ?! Depuis combien de temps tu me fais suivre ?! » Ma voix monta malgré moi.« Célestine, oublie ça… »« Non. Heath. Réponds », insistai-je, les dents serrées.Il soupira, évitant mes yeux.« Presque un an. »Je crus mal entendre.« Un an ?! Douze mois entiers ? Tu plaisantes ?! »Il hocha la tête, l’air coupable.« Je sais que je n’en avais pas le droit. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Je voulais m’assurer que tu allais bien. Que tu étais en sécurité. »« Je n’ai pas besoin d’être surveillée ! Tu n’as aucun droit de t’immiscer

Mais ses mots me mirent en colère. Pourquoi jouait-il ce rôle devant les autres ? Ces compliments, il aurait pu me les offrir bien plus tôt, quand cela aurait eu un sens. Là, ils sonnaient faux, presque cruels.Je pris une bouchée de curry, mais avalai de travers et me mis à tousser. Heath se leva aussitôt, inquiet, posa une main sur ma tête, une autre sur mon dos, puis me tendit une bouteille d’eau.Je le fixai, bouillonnante.« Arrête, Heath ! » éclatai-je, en me levant brusquement.La stupeur se peignit sur son visage. « Qu’est-ce qui se passe ? » demanda-t-il en essayant de m’approcher.Je reculai, hors de moi, sans me soucier de la présence de ses parents.« Arrête de faire semblant ! Tu n’en as rien à faire de moi, alors cesse ce petit jeu ! » criai-je avant de quitter la pièce en courant.« Célestine ! Attends ! » entendis-je derrière moi. Mais je claquai la porte de la chambre et m’adossai contre elle, les larmes aux yeux.Il frappa doucement. « Bébé, ouvre-moi, s’il te plaît.

Nous reprîmes place chacun à notre siège. L’avion atterrit peu après. George, son chauffeur, nous attendait. Heath lui prit les clés et nous montâmes.« On ne rentre pas directement ? » demandai-je, surprise. Il était déjà seize heures.Il démarra, lunettes de soleil sur le nez. « Non. Pourquoi perdre une seconde ? Un jour, une femme m’a dit de profiter de chaque instant », dit-il avec un sourire malicieux. Je restai bouche bée : il se souvenait de cette phrase que je lui avais dite autrefois.Je mis la musique, une chanson rock résonna dans la voiture.« Alors, on va où ? » demandai-je.« Dans plein d’endroits », répondit-il simplement, toujours avec ce sourire confiant.Je tournai la tête vers la vitre. Peu importe la destination, je savais déjà que cette journée ne ressemblerait à aucune autre.Point de vue de Célestine Allen Michelson— Un film ? demandai-je en observant la façade lumineuse alors que nous sortions de la voiture.— Oui. Dépêche-toi, il ne reste que quelques minutes

Elle a bougé à côté de moi, réveil d'un mouvement doux, et je l'ai regardée encore. Mon cœur vibrait comme une corde bien tendue lorsqu'elle a remué sous la couette. Pourquoi seulement après coup ai-je su ce que j'avais ? Pourquoi ai-je mis tant de temps à voir que ce qui me tenait éveillé dans la nuit, c'était l'amour et non la peur de perdre la liberté ? Je me suis penché, j'ai déposé un baiser long et tendre sur son front, un geste que je faisais autrefois sans y penser, et qui maintenant sonnait comme une prière.Je me suis levé sans bruit, ramassant mes affaires. À la porte, je me suis arrêté un instant, pris par un besoin irrationnel de laisser quelque chose de moi près d'elle. J'ai posé sur sa table de nuit une lettre pliée, écrite à la hâte mais sincère—les mots tremblaient légèrement, mais ils venaient du fond. À côté, j'ai laissé une rose, simple et rouge, pas trop prétentieuse, juste assez pour dire que j'avais réfléchi. Puis j'ai jeté un dernier regard, la scène imprimée d