All Chapters of Enchaînée à l’héritier de la mafia: Chapter 11 - Chapter 20

{Point de vue de Rosa}La nuit a eu un goût de secrets.Les sols en marbre ont résonné sous mes talons alors que je suis sortie du bureau de Dane Vecchio, le son ayant été bien trop aigu dans le silence qui a suivi son « Bonne nuit, Mme Vecchio ». C'était poli, distant, exactement comme je l'avais préféré. J'ai acquiescé une fois, rien de plus, et je me suis dirigée vers le long couloir qui menait à mon aile du manoir. L'air avait senti légèrement la fumée de cigare et la pluie, les restes du chaos étant encore accrochés aux murs après le raid.La maison avait été plus calme maintenant. Trop calme. J'ai entendu presque les fantômes chuchoter entre les lustres et les rideaux de velours. Les gardes ont hoché la tête quand je suis passée, même si j'ai senti leurs yeux s'attarder. Pour eux, j'étais restée un étranger drapé de soie. La femme de Jericho, oui, mais cela n'avait pas signifié qu'ils m'accordaient leur confiance.Et c'était bien ainsi. La confiance avait été une monnaie dans la

{Point de vue de Rosa}J'ai frappé à nouveau, doucement, mesuré, mais insistant.Il n'a pas eu besoin de demander de qui il s'agissait. Il a su que j'étais la seule dans cette maison à frapper comme ça : assez lentement pour paraître polie, assez fermement pour lui rappeler que je n'avais pas besoin de le faire.J'ai lissé mon chemisier, ignorant le léger tremblement de mes mains, et j'ai ouvert la porte.Jericho était assis dans son fauteuil roulant près de la fenêtre, des ombres dessinant des lignes nettes sur son visage. Son bras était étroitement bandé sous le tissu sombre de sa chemise. On aurait dit qu'il n’avait pas dormi depuis des jours, et d'une manière ou d'une autre, cela ne le rendait pas moins intimidant.« Rosa », a-t-il dit d'une voix basse, irritée par quelque chose que je n'arrivais pas à nommer.« Vecchio », ai-je répondu d'un ton uniforme. « Tu ne devrais pas te reposer ? »Sa bouche s'est contractée, presque un sourire narquois. « Tu pourrais dire la même chose. J

{Point de vue de Rosa}La salle à manger a donné l'impression d'appartenir à un palais, avec la lumière du soleil qui a traversé les hautes fenêtres, la longue table en acajou polie comme un miroir, l'air parfumé de café torréfié et de quelque chose de légèrement citronné. Dane s'est assis en bout de table, plus digne que jamais, lisant un journal avec ses lunettes posées bas sur le nez. Jericho était à sa droite, parcourant son téléphone avec l'arrogance paresseuse de quelqu'un à qui le monde appartient.Et moi ? J'étais en face de lui, bien habillée, le dos droit, faisant semblant de ne pas me soucier du fait que les deux hommes pourraient décider de ma vie avant la fin du petit-déjeuner.Le tableau était chargé. Des omelettes dorées farcies aux herbes et au fromage, des croissants beurrés empilés sur des plateaux d'argent, du saumon fumé, du caviar dans de minuscules bols et des fruits qui brillaient comme s'ils avaient été polis à la main. Café, jus d'orange frais et champagne éta

{Point de vue de Jericho}J'ai frappé trois fois. Aucune réponse.Typique.La porte était entrouverte, la lumière se répandait dans le couloir et j'ai entendu le doux bruissement des pages à l'intérieur. Elle était assise à son bureau, légèrement penchée sur une pile de notes, ses cheveux tombant sur une épaule. Pas de musique, pas de bruit, juste le léger grattage de son stylo. Rosa dans son élément. La procureure pointue, concentrée et intouchable.J'ai poussé la porte pour l'ouvrir encore d'un centimètre. Elle n'a même pas bronché.Pendant un instant, je l'ai regardée… parce que c'était plus facile que de parler. Plus facile que de demander ce que je voulais vraiment savoir. Mes gars m'avaient dit qu'elle avait appelé plus tôt. Au détective Clark.Ils ne pouvaient pas me dire ce qu'elle disait, seulement que son ton avait été doux. Plus doux que je ne l'avais jamais entendu quand elle me parlait.C'était ce qui m'agaçait le plus.Je me suis appuyé contre le chambranle de la porte e

{Point de vue de Rosa}L'odeur de la poudre à canon avait collé à mes cheveux.J'ai continué de regarder par la fenêtre, regardant les lumières de la ville passer comme des braises mourantes. Mes mains n'avaient pas arrêté de trembler, alors je me suis agrippée au bord de mon siège jusqu'à ce que le tremblement se cache sous mes ongles. Jericho avait conduit comme s'il avait eu le diable sur son pare-chocs, serré, silencieux, les yeux fixés sur la route comme si la colère seule avait pu empêcher la voiture de s'effondrer.La voix de Clark avait continué de résonner dans ma tête.« Rosa, écoute… ne retourne pas au manoir. Ils savent. Toi et lui. C'est plus grand que… »La ligne s'est coupée. Juste du statique maintenant.J'ai avalé difficilement, forçant la grosseur à descendre. « Nous devons rentrer. »« Non. » Sa voix avait été grave et contrôlée. « Ils attendront. »« Je m'en fiche. » Je me suis tournée vers lui. « Si Clark est toujours en vie, nous ne pouvons pas simplement… »« Il