GrâceDeux heures, peut-être trois, ou peut-être une éternité, je ne sais plus, parce que le temps a cessé d’exister quelque part entre ses mains qui me touchaient, entre mes jambes qui s’ouvraient, dans la moiteur silencieuse d’une chambre qui n’était pas la mienne, mais que mon corps a habitée comme s’il en connaissait déjà chaque recoin.Il dort, ou du moins il fait semblant, étendu sur le côté, le souffle lent et calme, le visage tourné vers le mur, comme s’il avait, lui aussi, besoin de détourner les yeux.Moi, je ne dors pas, je ne peux pas, je ne veux pas. Je suis figée, assise au bord du lit, la robe remontée sur les cuisses, les jambes nues et froides, les doigts agrippés au drap encore froissé par nos corps.Je le sens encore.En moi.Pas comme une présence douce, mais comme une brûlure sourde, une chaleur persistante, une empreinte invisible mais criante, quelque chose de vivant et de coupable, de honteux et de délicieux.Et c’est là, précisément là, que le remords commence
Last Updated : 2025-11-01 Read more