RafaelLa nuit est épaisse, huileuse, sans lune. Un vent moite caresse les pavés luisants des docks, apportant des relents de saumure et de pourriture. Quelque part, une chaîne rouillée grince, sinistre, portée par la brise.Je suis tapis derrière un tas de barriques vides, l'odeur âcre du poisson pourri emplissant mes narines. Mon cœur bat une chamade sourde contre mes côtes, un tambour voilé dans le silence oppressant. À ma droite, Matteo respire lentement, profondément. Ses doigts épais serrent un lourd pied-de-biche, notre arme du soir. Les pistolets à silex chargés sont dans nos ceintures, mais le bruit qu'ils feraient nous condamnerait. Ici, c'est le règne du silence et du fer.Je jette un œil vers le toit de l'entrepôt voisin. Rien. Aucun signe d'Elena. C'est bon signe. Elle est comme une ombre, ma sœur. Une lame.L'entrepêt de Silvano se dresse, massif et obscène, contre le ciel nocturne. Une bâtisse de brique noircie par la suie et les embruns. Deux hommes, des gardes, sont p
Terakhir Diperbarui : 2025-11-03 Baca selengkapnya