Tous les chapitres de : Chapitre 11 - Chapitre 20

Quand la nouvelle a atteint la meute de la Crête d'Argent, j'étais en train de m'entraîner sur l'Autel de Pleine Lune.Sous la cascade argentée des rayons lunaires, ma louve absorbait avec avidité l'énergie de la Déesse Lunaire.Un messager a surgi sur l'autel, haletant : « Cheffe ! Des nouvelles cruciales de la meute Lune Noire ! »« Parle. »« L'Alpha Kade a découvert la vérité ! Toute la vérité sur Solène et ses manigances ! »Ma louve a ricané, comme s'elle avait toujours su que ce jour viendrait.Voici ce qui s'était passé, d'après nos informateurs infiltrés chez les Lune Noire :Après sa sortie de la salle d'opération, Solène était étrangement calme. Aucun des sanglots déchirants qu'une mère venant de perdre son enfant aurait dû avoir, aucune plainte contre le destin. Elle restait allongée silencieusement, des larmes coulant sur ses joues.À vrai dire, cette image brisée éveillait chez les hommes un instinct protecteur bien plus puissant que toute hystérie.Rongé de remords, Kade

Dans la salle de cérémonie somptueuse, les effluves des Alphas de chaque meute s'entremêlaient, créant une atmosphère si lourde qu'on aurait pu la trancher au couteau.J'étais assise dans les tribunes avec la délégation de la Crête d'Argent, observant calmement cette mascarade du siècle.Les préparatifs de la cérémonie d'union entre Kade et Solène avaient été démesurés. La décoration de l'autel, d'un classicisme ostentatoire, était devenue le sujet de discussion brûlant parmi toutes les meutes. L'événement avait non seulement capté l'attention de presque tous les loups du Nord, mais avait également poussé les clans les plus éloignés à envoyer des représentants. Tous voulaient être témoins de ce mariage d'une opulence inédite.Quand la pleine lune s'est levée, les pierres lunaires se sont éteintes soudain, ne laissant que les flammes sacrées de l'autel dessiner la silhouette de Solène sur le fond nocturne.Vêtue d'une robe immaculée incrustée de pierres lunaires, elle s'est avancée ave

Je me suis retournée dans mon lit jusqu'à une heure du matin, ne sombrant finalement que dans un sommeil agité, bientôt interrompu par le grondement du tonnerre.La pluie fouettait la barrière avec une force croissante, des gouttes s'infiltrant par la fenêtre entrouverte pour tremper les rideaux.Je me suis approchée de la fenêtre et ai distingué, à travers le rideau de pluie, la silhouette familière toujours postée au-dehors.Transpercé jusqu'aux os, les mèches dégoulinantes, son regard restait obstinément braqué sur mon logement.Bon sang !J'ai mordu ma lèvre, ai attrapé un parapluie et me suis précipitée dehors.Ce n'était que lorsque je me suis tenue devant lui que ses yeux injectés de sang ont retrouvé une lueur.« Tu es fou ou quoi ? » lui ai-je crié depuis la limite de la barrière, « Tu cherches à te faire mourir sous cette tempête ? »Il a baissé les yeux vers moi, les paupières rougies : « J'ai cru que tu m'avais vraiment abandonné. »« Je veux juste éviter d'avoir à explique

Mais son attaque n'avait pas le temps de s'abattre : pivotant déjà, je lui ai expédié un coup de pied au ventre.La douleur l'a pliée instantanément en deux, comme une crevette.J'ai déclaré : « Vous êtes tous témoins. Légitime défense. »Puis, j'ai chuchoté à son oreille : « N'as-tu pas toujours adoré me traiter de guerrière sauvage ? Parfait. Laisse-moi résoudre ce problème à ma manière. »« Tu aimes tant jouer la victime en inversant les rôles ? Je vais te donner une vraie raison de pleurer. »Entraînée au combat par mon père depuis l'enfance, ma force dépasse largement celle d'une femme ordinaire. Affronter deux femmes élevées dans la porcelaine ? Aussi simple que tourner la main.Lorsque la patrouille judiciaire est arrivée, je tenais Solène par les cheveux de la main gauche, le pied droit écrasant le dos de son amie.Elles étaient dans un état lamentable, le visage maculé de morve et de larmes.Solène sanglotait en se cachant les yeux : « J'ai toujours su que tu faisais semblant

L'enterrement a eu lieu trois jours plus tard. Peu de personnes sont venues, pour la plupart d'anciens frères d'armes de mon père.Vêtue de mon uniforme de guerrière noir, je me tenais immobile face à la pierre tombale.« Toutes nos condoléances. »« Anya, ne sois pas trop accablée. Que ton père ait tenu jusqu'ici est déjà le fruit de ton dévouement. Je suis toujours là pour toi. »En entendant ces mots, j'ai lancé un regard glacé à ma mère, parée de ses atours élégants.Solène, quant à elle, a grondé entre ses dents, assez bas pour que seule je l'entende : « N'espère surtout pas franchir le seuil de notre maison. Espèce de porte-malheur, tu as déjà précipité ton père dans la tombe et tu comptes encore nous contaminer ? »« Tu aurais dû rester à ta place de Bêta insignifiante, la queue entre les jambes. Ton père maladif aurait peut-être vécu quelques années de plus. Mais non, tu as agi comme une source de tourments permanents. Il a dû maudire son sort. »J'ai levé soudain les yeux vers