All Chapters of Le play boy sans cœur : Chapter 71 - Chapter 80

Chapitre 72*Point de vue de BéthanieJe venais tout juste de raccrocher avec un couple exigeant qui voulait une décoration florale entièrement réalisée avec des pivoines blanches importées. Rien que ça. Je refermai doucement mon classeur, mes doigts légèrement tremblants de fatigue. Depuis sept heures du matin, je courais dans tous les sens. Échantillons de tissus, planches de couleurs, tests de centres de table… pas le moindre répit. L'événementiel était un monde merveilleux, mais impitoyable, surtout quand on avait la réputation d’offrir le parfait, toujours.Je m’essuyai le front avec mon mouchoir, respirai un grand coup, prête à enchaîner sur un autre rendez-vous. Pourtant, depuis trois jours, une partie de moi n'était pas dans mes décors, mes palettes ou mes fleurs. Une partie de moi était ailleurs — à des milliers de kilomètres, avec mon fils, **Ferdinand**, et ma belle-fille, Elenie. Je pensais à eux sans cesse, leur absence remplissant la maison et mon cœur d’un doux manque.

Chapitre 74 Point de vue d’ElenieJe restai un long moment silencieuse, les yeux plantés dans ceux de Ferdinand, cherchant à comprendre si j'avais bien entendu. Ses mots résonnaient encore dans ma tête, vibrants, irréels, presque trop soudains pour être vrais.Se marier ici.Pas dans notre pays.Pas après notre retour.Maintenant. Ici, dans cette ville que je connaissais à peine.Mon cœur battait vite. Pas par inquiétude. Pas encore. Mais par surprise. Par incompréhension. Par ce mélange étrange d’émotion et de stupeur qui me laissait presque sans voix.Il me fixait avec la même intensité que quelques minutes plus tôt au restaurant, lorsqu’il avait fait taire l’homme qui avait osé m’approcher. Ses yeux étaient sombres, brûlants, déterminés. Et derrière cette détermination, il y avait autre chose… quelque chose de plus fragile, presque vulnérable : la peur. La peur de me perdre.— Se… marier ici ? soufflai-je enfin, la voix tremblante au bord d’un rire nerveux. Ferdinand, je ne compr

Chapitre 76**Point de vue d’Elenie**Lorsque Ferdinand prononça ces mots — *“Nous nous marions demain”* — le temps sembla se figer autour de nous. Le silence qui suivit fut presque sacré, comme si l’air lui-même avait retenu son souffle. Puis, soudain, la réalité frappa Béthanie de plein fouet.Sa réaction fut immédiate. Son visage perdit sa couleur, ses yeux s’agrandirent démesurément et ses mains s’agitèrent dans tous les sens. Elle ressemblait à une chef d’orchestre dont l’orchestre venait de décider de jouer chacun une partition différente.— Demain ? répéta-t-elle, la voix tremblante. Demain matin ? Mais… mais ce n’est pas possible ! On ne prépare pas un mariage respectable en une nuit ! Comment voulez-vous que je fasse ? Je n’ai même pas mes carnets de fleurs, mon plan de table, mes fournisseurs… Qu’est-ce que vous allez manger ? Où va-t-on trouver des fleurs ? Et les photographes ? Et…Je l’observais, étouffant l’envie de rire. Je savais qu’elle n’était pas hystérique par capr

Chapitre 78**Point de vue de Béthanie**Le soleil matinal filtrait doucement à travers les rideaux de lin de la chambre d’amis, dessinant des motifs lumineux sur le sol. L’air était légèrement parfumé des fleurs fraîches que j’avais disposées dans les différents coins du salon et du restaurant où se tiendrait la réception. Aujourd’hui était le jour J. Après des semaines d’organisation, de nuits courtes et d’angoisse excitante, tout devait être parfait. Tout devait briller, être à la hauteur de ce moment unique : le mariage de mon fils.Je me trouvais dans la chambre d’Elenie. La coiffeuse, professionnelle et concentrée, travaillait sur ses cheveux avec une précision presque hypnotique. Chaque mèche semblait prendre vie entre ses doigts experts, chaque boucle et chaque tresse était calculée pour sublimer la mariée, déjà resplendissante dans sa robe préparée pour l’essayage final. Je regardais Elenie avec émotion. Elle semblait si calme et rayonnante, malgré la tension évidente du mom

Chapitre 80Point de vue de FerdinandLa chambre baignait dans une lumière douce, un halo doré qui caressait les murs ivoire et les draps immaculés. L'air avait ce parfum de fleurs tropicales que seules les nuits de ce pays pouvaient offrir. Là-bas, au loin, la mer chantait encore, comme si elle refusait de laisser notre bonheur se dissoudre dans le silence.Assis sur le lit, les pieds nus dans le tapis moelleux, je laissais mon regard se perdre sur elle.Elenie.Ma femme.Ce mot glissa dans mon esprit avec un poids doux, mais puissant. J'avais déjà signé des contrats valant des millions, pris des décisions capables de faire tomber des entreprises, mais rien… rien ne m'avait jamais fait trembler comme le simple fait de la regarder marcher dans cette chambre, enveloppée dans une robe blanche transparente, presque irréelle.Elle avait l’air d’un rêve.Ou plutôt, elle était ma réalité devenue rêve.Je l'observai avancer lentement. Le tissu suivait le mouvement de ses hanches, comme si lu